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islander29
860 abonnés
2 353 critiques
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5,0
Publiée le 30 juillet 2018
quel excellent film à mes yeux….je crois que le comparer avec des films comme memories of murder, est la fois utile et inutile…..Je m'explique, il a a la densité et( la noirceur du film coréen, d'une part, mais d'autre part le scénario est totalement différent, et n'est pas uniquement celui d'un polard…..Les acteurs sont géniaux, la mise en scène et la photo sont de vrais références, de l'art dirais je…..J'ai aussi admiré les dialogues ,leur qualité, leurs intonations chinoises...les deux actrices sont magnifiques et montrent d'une certaine manière l'imperfection des rapports amoureux….Jolie démonstration …Pour le reste il faut écouter cette pluie qui tombe tout le temps, et qui est comme le titre une musique triste…..J'ai aimé l'atmosphère, les rapports entre les personnages, les ellipses du scénario , et la fin faite de deux métaphores incomparables et sublimes, l'une sur la fin de l'ère industrielle, et l'autre sur le climat et la solitude face au temps qui passe….. Notons aussi la subtilité de la musique et l'on trouvera bien des raisons de voir ce film assez exceptionnel…..
Il pleut beaucoup dans cette contrée sombre de la Chine, à l’aube du passage à l’an 2000. Il pleut d’autant plus que ce sont les dernières années d’une industrie vieillissante avant l’apogée du monde moderne capitaliste avec ses errements, ses contradictions et ses espoirs. « Une pluie sans fin » est un film à la limite du récit policier, du récit sociologique et du pensum politique. Plus qu’une histoire sordide de crimes de femmes, le long-métrage raconte le passage entre le communisme d’antan, bureaucratique et austère, et le fleurissement capitaliste de Hong-Kong. Il raconte, au détour de ces assassinats terribles, le désenchantement à venir de centaines de milliers d’ouvriers, nourris à la rigueur bureaucratique des organisations marxistes, qui devront faire face au chômage, à la disqualification, et tout simplement à la mort sociale.
Tout cela est mis en scène à travers le regard de Yu Guowei, le chef de la sécurité de son usine, dévoué sans limite à son entreprise et au respect de la loi. Il parvient à s’immiscer dans l’enquête que conduit la police débordée du fait de manque de moyens et de l’abondance de délits dans la région. C’est une époque où un chef de sécurité n’est paradoxalement pas tenu le cadre rigide du travail. Il vaque autant à la sécurité intérieure de l’usine qu’à celle de la ville où il habite.
La résolution des crimes qui hantent la ville ouvrière n’est pas le centre du film. Ou bien si le spectateur en attend beaucoup, il risque fort d’être déçu. Le long-métrage est d’abord le regard sur un pays fatigué qui est au bord de l’implosion. D’ailleurs, la météo signe le passage d’un univers à l’autre, comme si, après la pluie, devait succéder le soleil. On est littéralement happé par cette histoire lourde, brumeuse, au sens propre comme au sens figuré, tant abondent les routes boueuses et les plaines creusées par l’eau. L’espoir est mince au milieu de ces torrents de pluies.
On imagine aisément les contraintes que le réalisateur a dû subir pour tourner ce film et réunir le budget. Cela rend ces plus de deux heures de film d’autant plus admirables. Le réalisateur reconstitue deux mondes totalement antagonistes avec en ligne de mire, celui laissé par les ruines de la vieille industrie. En quelque sorte, « Une pluie sans fin » décrit avec brio l’ambiguïté politique de la Chine communiste, capable de produire pauvreté et chômage. On ressort trempé de ce film par l’horreur d’un nouveau monde qui peine à exister.
Yu Guowei notre "héros" n'a pas choisi comme hymne personnel: "Ya d'la joie" de Charles Trénet.... Ce qui nous frappe dans ce film c'est que le réalisateur nous montre une autre Chine que celle de Shanghaï ou Pékin, des Jeux Olympiques.... Des paysages de plaine vastes, des cheminées fumantes, des usines immenses aux ossatures métalliques qui ressemblent à nos friches industrielles du nord, de l'est, et de la vallée du Gier, chez nous dans les années 90.... Notre héros s'est mis en tête de trouver le coupable de ces crimes sexuels... au point de ne pas porter suffisamment attention à l'Amour qui est là, à sa portée. De beaux personnages, dans un décor sinistre et cette pluie qui ne cesse jamais. "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux"....(Alfred de Musset)
Film chinois d'une noirceur absolue aussi bien dans la forme que dans le fond . L'intrigue policière est noyé dans une critique sociale très réussi dans sa réalisation qui dépeint la région de Hunnan dévastée par les fermetures d'usines . Un bémol néanmoins concernant quelques longueurs parfois inutiles.
c'est simple, ce film est l' un des dix meilleurs de l'année 2018 (rédigé en décembre 2018). le réalisateur a beaucoup regardé "memories of murder" le chef d'œuvre du Coréen bon jon ho, mais aussi le Chinois jia zhan ke et particulièrement son "a touch of sin". Une pluie sans fin atteint des sommets et garde aussi une partie de son mystère (soyez vigilant à la fin du film à ce qu'on aperçoit dans le rétroviseur du camion, à l'origine de l'accident ). Un polar politique vraiment exceptionnel !
Un vrai polar poisseux que nous offre la Chine. Ce qui étonne le plus c'est le contexte choisi: 1997, la rétrocession de Hong Kong, à la veille d'un essor décisif après des décennies d'autarcie. Un moment où il va falloir faire table rase d'un passé, ici minier, sans se poser de questions. Un contexte parfaitement rendu, à teneur politique bien sûr mais qui n'étouffe pas l'histoire en elle même. La mise en scène est tendue, un peu à la façon des polars américains stylisés des années 90 mais avec une vraie identité. Ce n'est pas une copie 20 ans plus tard ou un hommage. C'est un polar sombre très efficace qui dit à voix basse sa pensée sur la politique du pays.
Une pluie sans fin est un polar bien sombre autant sur le fond que sur la forme (au niveau de l’éclairage) qui porte bien son nom à tel point que voir ces averses dans le film me donnaient l’impression que j’allais trouver la pluie en sortant du cinéma. En 1997, les cadavres de jeunes femmes, victimes de meurtres sordides, sont trouvés dans la zone industrielle d’une ville du sud de la Chine. Le film est assez confus sur le rôle de Yu Guowei tellement il est proche de la police alors qu’il n’est que chef de la sécurité d’une usine. Pourtant, c’est bien lui qui va mener l’enquête comme une obsession. Le réalisateur Dong Yue s’attache plus à ses personnages, notamment la relation entre Yu Guowei et Yanzi, une prostituée, qu’à l’intrigue dont l’issue est frustrante (ospoiler: n ne saura rien du criminel, son identité ses motivations, la façon dont il meurt est assez burlesque ). Yu Guowei apparaît comme un chat noir portant malheur autour de lui.
Un film dérangeant. Après la séance, nous étions quatre à échanger sur ce film. Nous sommes d'accord qu'il faut voir ce film deux fois parce qu'Une pluie sans fin est complexe. Rien n'est simple comme ses nombreux thèmes. Le principal fil conducteur est celui de la justice : peut-on se faire justice soi-même? Deux enquêtes sont menées sur la même affaire, une par un commissaire -- en tout cas le grade chinois correspondant -- et une autre par un agent de sécurité de l'entreprise. C'est en plus un film à la fois social (l'usine, sur le rêve hong kongais) et romantique (la romance entre Yu et son amie). Rien n'est simple car c'est un film à flash-back : on voit Yu à sa sortie de prison comme introduction, puis l'action principale se passe en 1997 ; sans oublier que le spectateur voit deux fois le plan du rétroviseur dans lequel reflète l'image de Yu à la fin de cette impressionnante course-poursuite. Rien n'est simple puisque la pluie efface les traces et dilue la mémoire (d'où cette scène entre Yu et le "gardien de l'usine" entre autre. Rien n'est simple dans ce film qui joue avec les symboles, qui parle avec des images comme cette séquence, après la mort d'un personnage - spoiler: le collègue de Yu - , dans l'usine où le métal est en fusion et qui se termine sur la cheminée : une allégorie au rite funéraire crématoire. Rien n'est simple étant donné que les personnages préfèrent garder une part de mystère, spoiler: comme la danseuse qui n'explique pas son fou rire ; comme la coiffeuse qui ne parle pas de ses cicatrices; comme Yu qui garde secret son rêve . Comme dans le(s) film(s) japonais Senses. Ce manque de communication amène à cette fin. Une marque du cinéma asiatique ?
Un thriller qui nous vient d'asie et qui n'est pas Coréen. Pas tout à fait, car à travers une pseudo enquête, Dong Yue nous plonge dans la société chinoise de la fin des années 90. Alors c'est vrai que le rythme est un peu lent, mais à la fin du film on se sent moite avec toute cette pluie, cette boue. La boue sur la ville, la boue sur la vie des gens. La photo est magnifique et l'ambiance étouffante, un film original.
quelle très beau film. et sans doute un futur grand réalisateur ! sombre, déprimant, sans espoir. fresque intimiste dans un décor démesuré sur la condition humaine qui se débat, patauge même, essaye quand même de trouver une parcelle de bonheur mais il se dérobe. les interprètes sont excellents.
Un bon polar asiatique comme je les aime, avec une ambiance sombre et un soupçon d'humour noir savamment dosé. L'intrigue est passionnante et tient la route. La mise en scène place le spectateur dans un espèce de faux rythme, alors qu'il se passe beaucoup de choses. Et puis, l'acteur incarnant le personnage principal est parfait. Je recommande.
fin de 20 ème siècle au sud de la chine une pluie diluvienne s'abat sur une ville de province. un décor sombre et glauque annonce une fin de règne , a partir de ce postulat le réalisateur signe une oeuvre déconcertante ou l'homme est presque un fantôme du régime qui s'effondre. sous couvert d'une enquête pour découvrir l'auteur de crimes sur de jeunes femmes le sujet s'attarde plus sur la vie ou même l'amour est triste.
Une ambiance glauque à souhait, très sombre, où l’on peine quelquefois à reconnaître les personnages dans la grisaille et la pluie. Voilà ce qu’on retient d’abord de ce film. Le gris d’une Chine qui elle-même doit faire face à ses surcapacites et à son changement de modèle économique, qui plonge sans états d’âme ses ouvriers dans le chômage et la précarité du jour au lendemain. D’une Chine rurale et industrielle psans beaucoup d’autres loisirs que le bal du coin et ses filles légères. Le gris de l’âme du personnage principal, agent de sécurité privé qui se rêve employé modèle et pourquoi pas un jour inspecteur de police. Et qui sera prêt à tout pour parvenir à des fins ... beaucoup de poésie, un polar noir bien joué, une belle photographie tout en gris, qui fait de ces infrastructures industrielles de personnages à part entière.. bref un film a voir absolument.
Le personnage principal s'appelle Yu, Yu "comme inutile" dit-il, mais surtout comme la pluie dont le réalisateur use et abuse un peu pour donner un caractère poisseux et théâtral aux aciéries peintes dans le film. On change de braquet cependant quand on se prend à avoir peur pour son hirondelle, appât bien malgré elle d'un tueur en série. Là, le film gagne en suspense et en intensité. Dommage qu'il copie mémoires d'un tueur de Bong, mais ça reste un bon film, avec ce coté brusque propre au pays.