Film original, plein de fureur et d’action, qui retrace le combat héroïque des unités militaire féminines du royaume du Dahomey au prise avec celui d’Oyo, sous le long règne du roi Ghezo (1818-1858). Gina Prince-Bythewood, la réalisatrice, n’a pas ménagé sa peine (budget de 50 millions de dollars) pour restituer l’épopée de ces femmes spartiates noires dévouées à leur cause et à leur roi et conduite par la générale Nanisca (Viola Davis), sélectionnées durement et entraînées à l’art du combat et du tir (fusil danois achetés par la traite). Sous le monarche Dahoméen, sorte de roi-sergent à la prussienne, l’armée du royaume était composée de 4 à 6000 femmes et constituait le tiers de l’effectif de l’armée du Royaume. Dans le film, la générale Nanisca, entourée de Izogie (Lashama Lynch) et de Amenza (Sheila Atim) cherchent à renouveler les effectifs des redoutables amazones ( les Agojie) décimées par les derniers combats. Parmi les recrues se trouve Nawi (Thuso Mbedu) , pleine de hargne, dont le père adoptif s’est débarrassé car trop difficile à marier. L’histoire nous apprendra qu’elle est la fille de Nanisca. Tout le film narre l’histoire des combats menées contre les assaillants du royaume du Dahomey qui décide de mettre fin à la traite et refuse de payer tribut au royaume d’Oyo et à son général Obo Ade qui fut l’un des tortionnaires de Nanisca jeune. L’action est trépidante et les scènes de combat superbement orchestrées, tellement bien qu’on en oublie l’idylle naissante entre Nawi et un portugais mulâtre, Malik , qui découvre la terre de sa mère et refuse de suivre son frère dans une traite dont il paie de sa vie le prix. Tout rentre dans l’ordre. Ouidah, le port du trafic, est brûlé, Obo Ade tué en combat singulier par Nanisca et le royaume sauvé . Nanisca pour sa bravoure est élevée au titre de femme roi. Les guerrières feront parler d’elles encore longtemps puisque leur corps ne sera dissous qu’en 1894 après de terribles pertes contre la légion étrangère qui s’empare du Royaume à cette date. La dernière amazone disparaît en 1978. Elle s’appelait Nawi précisément. Beau film même si la romance, très mièvre, en affaiblit le propos qui est la femme guerrière impitoyable, domaine réservé à tort aux hommes puisque les héroïnes dans ce domaine sont nombreuses. Boadicée en Angleterre qui combattit les légions romaines, Tomyris, la reine des Massagètes, qui tua Cyrus le grand ou encore l’amirale Artemise en Grèce ne nous sont guère connues. On pourrait aussi citer Zénobie, Amanishzkéto et tant d’autres sans oublier notre Jeanne.