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Audrey L
647 abonnés
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4,0
Publiée le 25 mai 2019
Vu lors du Festival de Cannes 2019 (après une première tentative de 4h d'attente, puis un lever à 5h pour arriver à rentrer à la projection du lendemain), le parcours du combattant en valait la peine : Matthias et Maxime est un drame touchant, intime et chaleureux, qui donne l'envie d'appeler nos amis. Cette bande de copains qui se titillent, se chamaillent et rient ensemble nous rappelle nos propres bandes de gais lurons, et c'est avec une justesse et une finesse infinie que Xavier Dolan explore ce sentiment caché (ou refoulé) de la pulsion sexuelle dans le lien d'amitié. Inutile de lire Freud pour le savoir, l'amitié cache une part d'envie de l'autre, aussi minime soit-elle, et les personnages de l'histoire vont exprimer tout le malaise et les réactions maladroites qui s'ensuivent de la prise de conscience de cette pulsion (qui ici passe par un baiser de film entre Matthias et Maxime). Xavier Dolan qui tient la caméra et interprète en même temps le rôle "co-principal" de Maxime, le fait avec une retenue qui nous fait ressentir toute la violence de ses émotions (comment ne pas penser à la séquence émouvante dans laquelle il tente de cacher sa tâche de naissance qui le définit), et son partenaire à l'écran est tout aussi juste (la scène de la dispute lors du jeu entre amis qui dérape). Nous n'avons pas devant les yeux le meilleur Dolan (qui pour ma part restera le fulgurant Mommy), mais Matthias et Maxime en avait-il seulement la prétention ? Non. Il s'offre à son spectateur comme une histoire dramatique et tendre d'une romance impossible et d'une amitié à la fois gâchée et sublimée par la révélation d'une pulsion inavouable. Sincère, intime et tendre.
Avoir 30 ans en 2019 et déjà 8 films en seulement dix ans. Cette année se termine avec le second film de Xavier Dolan, après la sortie courant mars de » Ma vie avec John F. Donovan » qui n’était pas son meilleur film, en grosse partie à cause du montage. « Matthias & Maxime », signe comme un retour aux sources et en même temps comme le sentiment d’assister à la boucle d’une vie qui se referme. Que cela soit à travers les deux amies ainsi que les épreuves que vont devoir affronter les protagonistes, ou par la mise en scène de Dolan. Cette sensation d’assister à l’épilogue d’un début de carrière, bien aidé par le départ toujours en tête et cela dès le début du film de Maxime qui s’apprête à partir en Australie et ainsi quitte sa mère Anne Dorval avec qui Dolan à déjà tourner cinq films. On retrouve dans ce huitième long métrage tout ce que l’on n’aime retrouver des précédents longs métrages de Xavier Dolan, de « j’ai tué ma mère » à « Tom à la ferme » dont le film se rapproche grandement à travers les thèmes du film, des effets de style rappelant par moments la mise en scène de « Laurence Anyways ». Parler de ce que l’on ressent, avec plus ou moins de difficultés dans les dialogues et là on pense à « Mommy » ou plus récemment « Juste la fin du monde », des émotions simples qui reste malheureusement peut audible. « Matthias & Maxime », assurément pas le plus grand film de sa filmographie. Mais pourtant, encore une fois la générosité convainc à le suivre. On n’attend plus sur le pas de la porte on traverse la route pour le rejoindre, peu importe la destination. Ce premier voyage, fut long éprouvant et en même temps grandiose.Boulevardducinema.com
Xavier Dolan ressasse ses thèmes de prédilection : chronique de la quête de soi, teen movie existentiel, rapports mère-enfants, ... et leurs questionnements intimes, humains, sexuels. Les fans seront probablement touchés par la forme comme par le fond de ce nouvel opus. Pour les autres, moins sensibles à son cinéma parfois inutilement clinquant et agité, « Matthias et Maxime » risque de lasser plus que d‘émouvoir.
Il est incroyablement fort ce Xavier Dolan ! Qu’on aime ou qu’on n’aime pas son cinéma, rares sont les auteurs ayant commencé si jeune et pouvant se targuer d’une filmographie aussi riche, forte et pertinente à l’aube de leurs trente ans. Avec « Matthias & Maxime », on sent que le jeune cinéaste a voulu revenir à quelque chose de plus intime et plus simple après les déboires vécus sur la post-production de son dernier film tourné en langue anglaise (une première). Sa sortie chaotique et l’accueil mitigé qu’il a reçu avec cet essai complexe l’ont certainement guidé vers quelque chose de plus confidentiel mais pas forcément moins ambitieux. Car, dans une filmographie éclectique sur le fond malgré des thèmes récurrents, Dolan n’a connu aucune réelle fausse note. Même ce « Ma vie avec John F. Donovan », qui avait tout du film malade, était loin d’être mauvais et même plutôt plaisant. Ici, il semblerait que l’on soit devant le film de la maturité et de l’apaisement. L’œuvre d’un jeune auteur un peu fou qui s’assagit mais n’en demeure pas moins une voie unique dans le cinéma international. On retrouve tout de même sur le fond ses obsessions et sa vision tout comme certains de ses gimmicks visuels reconnaissables entre tous. On est donc en terrain connu, mais un terrain plus carré, plus sobre et tout aussi maîtrisé que dans « Juste la fin du monde », son chef-d’œuvre.
« Matthias & Maxime » dure deux heures. Deux heures que l’on ne voit pas absolument pas passer, envahis que nous sommes par un tourbillon d’émotion(s) diverses et fortes qui nous traversent et nous remuent avec justesse, entre violence et douceur. L’histoire est plutôt simple et linéaire (un baiser entre deux amis d’enfance pour un tournage amateur va perturber leur relation et les frontières entre amour et amitié) mais Dolan l’irrigue de tellement de sentiments contraires et de moments en apesanteur que cela confine au génie. Le réalisateur n’a pas son pareil pour filmer la vie dans ses moments les plus simples et à priori anodins. Il parvient à rendre des séquences tout à fait banales en moments d’anthologie où l’on peut tous se retrouver à un moment ou à un autre (la fête du départ, les confrontations mère et fils entre Max et sa mère, …). Son cinéma atteint même son apogée lors d’un moment d’intimité inattendu mais qui tombe au moment opportun entre les deux garçons. La tension érotique et la puissance des sentiments y explosent et se retrouvent à leur paroxysme. De plus cette séquence est magnifiquement filmée entre champs/contre-champs et sublime travelling sur une musique en adéquation. D’ailleurs, encore une fois chez Dolan, la bande originale est renversante (ah la musique du générique d’introduction de Dyan « Looking for knives »).
La patte Dolan, pop, nostalgique et jeune est bien présente, mais elle se fait plus discrète pour laisser s’exprimer pleinement la raison d’être du film : avant tout une belle histoire d’amitié qui ne serait se voir recouvrir de trop d'afféteries. Et « Matthias et Maxime » montre que la frontière entre celle-ci et l’amour est parfois mince et délicate. Rarement cela n’avait été montré de manière si tendre et naturelle au cinéma. Dolan transforme les moments les plus triviaux pour les rendre magiques et il parvient à capter la moindre des expressions sur les visages de ses acteurs pour la magnifier et la faire traverser l’écran. Et parfois lui-même puisqu’il se met également en scène ici. Il s’avère d’ailleurs encore une fois aussi bon devant la caméra que derrière ce petit génie. Face à lui Gabriel D’Almeida Freitas est impeccable de doute intériorisé. A eux deux ils forment un duo de cinéma sublime de complémentarité. Quant aux seconds rôles, des plus aguerris aux plus jeunes, ils constituent une distribution irréprochable. On alterne rires grâce à quelques séquences iconoclastes et des dialogues toujours aussi fournis et hauts en couleur (mais que l’on devine quelque peu improvisés) ainsi que yeux embués face à la détresse de ses deux amis perdus, qui s’aiment mais ne savent pas se le dire. Tout est d’une justesse incroyable, l’émotion nous donne des papillons dans le ventre et c’est d’une simplicité qui nous fait aimer la vie et les rapports humains. « Matthias & Maxime » pourrait se voir comme un film mineur dans la filmographie de l’auteur mais c’est tout bonnement un très grand film, beau comme peut l’être l’amitié, la vraie.
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je suis ravie d'avoir trouvé Xavier Dolan en acteur dans ce film très personnel, qui filme l'amour, l'amitié, des échanges à mourir de rire entre les garçons de cette brève de potes. Le propos est universel est poétique. j'ai été immensément touchée et pénétrée par ce regard tendre et généreux sur ce couple d'amis. les plans ingénieux alternent avec des moments plus clipés qui ai lieu d'être une faiblesse sont un goût du réalisateur, jeune, qu'on peut ne pas partager mais qui ne retire à mon avis rien au plaisir qu'on goûte durant le film. je trouve la critique presse extrêmement fadasse et entendue. un rien prétentieuse et élitiste.
Xavier Dolan est encore jeune mais sa filmographie est déjà dense : "Matthias et Maxime" est le huitième long-métrage du canadien en dix ans de carrière. Entre des débuts parsemés d'erreurs mais prometteurs, suivis d'une accession provisoire à une certaine maturité ("Tom à la ferme", "Mommy") et d'une régression notable ("Juste la fin du monde", "Ma vie avec John F. Donovan"), Dolan revient à un cinéma plus modeste de pure dépense physique. Le retour à un phrasé québécois et ses dialogues qui fusent, par ailleurs souvent très drôles, donnent au film une certaine énergie et nous font pardonner en partie les défauts formels inhérents à une volonté vaine d'impressionner à tout prix. Dolan retrouve une attention aux personnages qui était absente dans ses deux derniers films, sa capacité à créer une complicité entre eux et à opérer des ruptures permet d'impliquer le spectateur dans ce film de potes qui fonctionne quand la mise en scène se fait simple, la caméra circulant avec fluidité entre les corps, scrutant les visages avec amour. Mais "Matthias et Maxime" n'échappe pas à certains tics formels toujours aussi littéraux – cette scène catastrophique où Matthias se perd en nageant dans un lac, preuve qu'il ne sait plus lui-même où il en est dans sa vie, est un exemple –, et à une écriture trop large. À quoi bon filmer le personnage de cette mère interprétée par une Anne Dorval ridiculement grimée pendant dix minutes et de l'abandonner par la suite ? En quoi McAfee, jeune riche de prime abord arrogant mais finalement doté d'une sensibilité, fait-il sens dans l'histoire ? En filmant des éléments périphériques jamais traités en profondeur, c'est donc le cœur du film – une histoire d'amour indicible – que l'on perd de vue, rattrapé in extremis dans un final à l'optimisme peu crédible. Xavier Dolan ne fait pas partie de ces metteurs en scène au talent naturel, il lui faut travailler plus que d'autres pour convaincre : avec "Matthias et Maxime", s'il possède par instants les moyens de ses ambitions, il lui manque encore une mise en scène plus homogène et une vraie rigueur d'écriture pour parvenir à ses fins.
Avec 'Matthias et Maxime, Xavier Dolan effectue un retour aux fondamentaux du cinéma qui l'a fait connaître, loin de ses deux dernières expériences "étrangères" qui n'ont pas vraiment convaincu son public, pas plus que lui, sans doute. Le film est une sorte de comédie romantique, si l'on veut,, mais plus empêchée que la moyenne, avec tout un tas d'ingrédients que l'on trouvera familiers. Entre scènes accélérées et chansons plein pot, comme de petits clips, il y a même la place pour la sempiternelle relation mère/fils, assez violente d'ailleurs, mais qui n'apporte rien au thème central. Un peu inabouties aussi sont les scènes de groupe, qui virent parfois à l'hystérie par leurs dialogues forcenés et qui, même avec sous-titres, désarçonnent par leur vivacité juvénile et codée. Mais au-delà de ces "défauts", Matthias et Maxime possède les fulgurances habituelles du style de Dolan (la traversée de l'étang), un humour parfois ravageur et un romantisme mélancolique qui est bien évidemment autobiographique. Notons aussi que la direction d'acteurs est formidable, Dolan laissant avec humilité briller ses petits camarades et notamment l'excellent Gabriel D'Almeida Freitas. Peut-être que le film sera plus tard considéré comme charnière dans la carrière du cinéaste, comme s'il était désormais temps de passer à l'âge adulte et de laisser derrière lui les questionnements sur son identité et les amours imaginaires. A 30 ans et déjà 8 films au compteur, le québecois va sans doute acquérir davantage de maturité. Tout en gardant avec lui, on l'espère, ses emballements adolescents et sa manière de tracer sa route dans le cinéma qu'il sait faire, au croisement précis entre film d'auteur et grand public, avec son enthousiasme personnel et communicatif.
Je suis partagée sur ce film. Je l'ai trouvé moins bien que son précédent film "Ma vie avec JF. Donovan" que j'avais carrément adoré. Là l'histoire est intéressante et émouvante, cependant, il y a des passages franchement lourds et pesants, notamment quand la bande de potes est au complet et aussi les scènes de Maxime avec sa mère. Aussi c'est très pénible de les entendre parler et on est obligés de se farcir les sous-titres.
Naufrage sur la côte Est du Canada. Après avoir explosé à 20 ans, Xavier Dolan est-il en train de couler à moins de 30 ? Son dernier Opus est une vraie déception. Malgré une idée de scénario relativement percutante et intéressante, le film sombre rapidement dans une œuvre brouillonne, dispersée et interminablement bavarde. Et surtout Dolan commence à radoter. C'est bien jeune pour un tel symptôme. Une nouvelle fois, nous subissons un gros couplet sur la relation mère/fils, copié/collé de ses films précédents. Un gros gâchis de pellicule.
J'ai adoré ! Les rôles des deux personnages principaux fonctionnent à merveille. Xavier Dolan crève l'écran. Je n'avais pas eu de frissons comme ça depuis Mommy
J'adore le cinéma de Xavier Dolan et je n'ai pas été déçu. j'ai retrouvé, quoique un peu en retrait , la narration graphique des cadres, plans, géométries et couleurs assorties de déplacements longitudinaux entourés de musiques , qui m'hypnotisent dans le cinéma de Xavier . également toujours ce côté poignant , d'un sentiment a vif et la depiction humaine du milieu social . ce final que franchement je n'ai pas vu venir ...! ENCORE
Encore un film et toujours le même constat : Xavier Dolan n'a plus d'inspiration. Son cinéma ne se renouvelle pas. Il y a ce sentiment de voir toujours le même film et toujours les mêmes plans. Le petit génie du cinéma recommence à filmer la route en travelling avant, les fumées de cigarettes à contre-jour et les amitiés au ralenti avec toujours cette foutue musique extra-diégétique. Son cinéma est exubérant, dans la forme comme dans le fond ; ses personnages en font trop et certaines scènes sont surjouées. C'est triste. Dolan et moi, c'est l'histoire d'un vieux couple fatigué : au début on s'enlace et maintenant on s'en lasse.
Il n’y a malheureusement pas grand-chose de nouveau au pays du prodige, de moins en moins jeune et dont l’âge adulte parait le confiner dans un sérieux de façade. Un peu à la manière des montagnes russes Xavier Dolan nous fait passer par quelques sommets de bonheur cinématographique avant de replonger le plus souvent dans le creux et la vacuité. Il nous alerte peut-être sur la jeunesse recroquevillée autour de quelques utopies et distractions sans conséquence. Sauf quand l’enjeu des débats dépasse le cadre autorisé. L’un des points de rupture du héros, Maxime, aux tourments secrets et amoureux . A l’image de ce film qui n’en finit pas de tournoyer dans les affres de l’amour et de l’amitié , de partir-revenir au point d’atteindre l’abstraction et des sentiments labyrinthiques. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com