Xavier Dolan est assurément l'un des cinéastes les plus talentueux du moment. On ne peut pas s'empêcher de penser qu'il a produit et fabriqué son premier film à près de 17 ans, et que depuis, son œuvre ne cesse de gagner en maturité et en puissance émotionnelle. Son dernier, "Ma vie avec John F. Donovan" était sans doute son œuvre la plus aboutie, tant d'un point de vue formel que du contenu. C'était son œuvre la plus américaine aussi.
Avec "Matthias et Maxime", Dolan revient à un cinéma qu'il chérit. Celui des mères excessives et hystériques, celui des amitiés fougueuses, et celui des amours inverties qui ne parviennent pas à se réaliser. C'est un long-métrage très rock n roll où le réalisateur abuse des effets musicaux et des travellings sur la route. En fait, Dolan fait du Dolan, avec la grâce et la technicité qu'on lui connaît. On pourra toutefois lui reprocher un format beaucoup trop long, et un début notamment où la narration peine à prendre.
Pour autant, "Matthias et Maxime" est une véritable machine émotionnelle. Les dialogues excellent, rajoutés au fait qu'ils sont écrits dans un argot canadien absolument délicieux pour le spectateur francophone. Il s'agit d'un hymne à l'amitié dans une époque où les déterminismes sociaux n'ont jamais cessé de peser autant sur les destins individuels. Bien sûr, le cinéaste règle ses comptes avec des mères excessives ou violentes, et des pères totalement absents ou insignifiants. Il y a dans ce cinéma quelque chose de chez Almodovar, au point d'ailleurs qu'un des personnages s'en félicite tout en déformant le nom du célèbre réalisateur espagnol.
Le tragique et le comique semblent deux pièces d'une même face dans cette comédie humaine et sociale où Xavier Dolan se complait dans le narcissisme. La joie et la tristesse qui se dégagent de cette fiction apparaissent alors comme la voix sacrée à une poésie moderne des rapports amicaux et amoureux.
Je suis un inconditionnel du premier jour de Xavier Dolan; Son génie, sa force de conviction, son entrain à démonter le ronron cinématographique, en font un élément majeur du cinéma mondial de ce siècle. pas moins. Et pourtant, ce Matthias & Maxime m'a profondément ennuyé. La succession des scènes qui se répètent - repas de famille, repas de copains, fêtes - révèle une absence d'inventivité du scénario que la faiblesse des dialogues peine à masquer. Alors, on se concentre sur la forme, toujours flamboyante chez ce petit Mozart de la pellicule. Et là encore, déception. Quand les tournoiements de caméra et les effets de lumière ne sont pas au service d'une vision, la machine semble tourner à vide et les effets ressemblent à des afféteries. On attend donc le prochain film. Dolan ayant annoncé la fin d'un cycle, on a compris qu'il n'avait plus rien à dire sur les émois de la jeunesse et les relations avec sa mère...juste un peu tard ! Rimbaud, autre génie, avait arrête la poésie à 21 ans, acceptant de n'avoir plus rien à dire. On espère de tout cœur que Xavier Dolan retrouvera l'inspiration - peut-être en ralentissant la vitesse de sortie de ses films - et qu'il continuera à nous enthousiasmer dans le futur.
Matthias et Maxime ou le grand retour de Xavier Dolan au Québec après deux films à l'étranger plutôt décevants. Beaucoup plus épuré, avec juste ce qu'il faut de lyrisme et une bande son génial, Matthias et Maxime est une belle réussite, c'est un film sobre et touchant traversé de moments de grâces dans lequel Dolan excelle aussi en tant qu'acteur. La relation amicale et amoureuse entre les deux personnages est traitée avec une grande pudeur et beaucoup de sensibilité. Simple mais touchant et toujours juste, Matthias et Maxime est un très bon cru du cinéaste canadien, bien meilleur sur sa terre natale qu'à l'étranger.
Après une expérience américaine en demi teinte avec Ma vie avec John F. Donovan sorti un peu plus tôt cette année, Xavier Dolan revient avec son nouveau film : Matthias & Maxime. Film sur les sentiments et l'amitié, on retrouve un Xavier Dolan en terrain conquis sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Sans transcender son cinéma, Dolan livre un film de bonne facture, bien réalisé et bien interprété même si on aurait aimé un peu plus de prises de risque sur sa mise en forme. Reste quand même un film plaisant et à l'image de son réalisateur.
Xavier Dolan pose sa caméra comme personne quel plaisir . l'histoire simple à priori offre aux acteurs la possibilité de s'exprimer librement , certaines situations sont assez drôles , d'autres plus conventionnelles d'autres plus osées. cette galerie de personnages peut plaire ou déranger moi j'ai adoré.
Eh bien désolée , c'est une première, ce film de Xavier Dolan est décevant : omniprésence de la cigarette dans tous les plans, trop de gros plans, trop de cris, je n'ai pas compris la majorité des dialogues, trop, trop, trop de... l'idée générale à été noyée par tout ces "trops" .😕
Un "Dolan" et ça repart....Tel pourrait être un slogan ! Incroyable parcours déjà pour Xavier Dolan (9ème film) à 30 ans.... Cette dernière réalisation est toujours désopilante, intimiste, des personnages hauts en couleur, et cet accent inimitable, ce mélange d'Anglais et de Français, et surtout ces expressions trop drôles. Comédie TRES sympathique et drôle, Beaucoup de charme et de simplicité - forcément cela ne plaira pas à tous. J'ai trouvé le choix des musiques extraordinaire, elles m'emportent, les spectateurs ne quittaient pas la salle pendant le générique !! **
Un film qui ne nous emmène guère vers des sommets d’émotion. On s'ennuie ! Très déçue Qu’ils soient mère, fils ou amis, ses personnages paraissent lisses, privés des ressorts d’une véritable histoire. Filmé de façon un peu chaotique
Quel metteur en scène ! mais quel metteur en scène ! Xavier Dolan est si inventif en termes de mise en scène qu'il semble imposer à tout le monde, et à la presse particulièrement, un niveau d'exigence qu'on n'aurait pas avec n'importe lequel de ses confrères. Si "Matthias et Maxime" sortait sans qu'on en connaisse le réalisateur, tout le monde crierait au génie. Il faudrait voir le film 4-5 fois pour dresser la liste de tous les dispositifs qu'il invente ou sample, et saisir leur sens dans son œuvre et dans ce film. Et je ne dis rien des choix musicaux, toujours aussi variés et stimulants. Côté scénario, "Matthias et Maxime" est un film sur l'amitié : la complicité entre cette bande de potes est superbement retranscrite. Dolan sait, en 15 secondes, donner de l'épaisseur à un second rôle. Les deux personnages principaux sont montrés dans toute leur complexité. La mère de Maxime constitue un cas psychiatrique qu'on voit rarement au cinéma ce qui est un apport en soi. L'originalité de cet n-ième film sur le coming out est que la difficulté vient de l'un des protagonistes du couple qui ne veut pas s'avouer la chose. Se pose alors l'éternelle question cinématographique de la mise en images d'un tourment intérieur, bien traduit par Dolan ici (la mise en scène, toujours). Reste que c'est sans doute trop long et que le scénario fléchit un peu trop vers la sensiblerie. De ce point de vue, on ne peut qu'espérer que Dolan revienne aux réussites scénaristiques de Mommy et Juste la fin du monde dans un prochain film qui ne devrait pas tarder, le connaissant...
Assurément un des plus mauvais films de Xavier Dolan qui aurait dut tenir sa promesse de faire des trucs de jeune en jouant aux jeux vidéos. Le film dure deu heures mais paraît en durée quatre. Une mort cinématographique à trente ans qui fut une promesse jadis du cinéma québécois.
Matthias (Gabriel D’Almeida Frietas) et Maxime (Xavier Dolan himself) font partie d’une bande de copains amis depuis l’enfance. Issu d’une famille aisée, Matthias est devenu avocat dans un prestigieux cabinet de Montréal. Il vit en couple. Moins privilégié, Maxime doit s’occuper seul de sa mère dépendante. Il est célibataire. Il a décidé de quitter le Québec pour l’Australie. Lors d’un week-end à la campagne, la jeune sœur de Rivette, l’un des membre de la bande, demande à Matthias et Maxime de jouer dans son court métrage. Elle leur demande de s’embrasser devant la caméra.
Longtemps, Xavier Dolan m’a gonflé. J’ai dit dans ma critique assassine de "Juste la fin du monde" tout le mal que j’en pensais. Ses poses rimbaldiennes de poète maudit, son énergie débordante, son immaturité revendiquée me sortaient des yeux. Si "Laurence anyways" m’avait touché, "Mommy" m’avait mis en rogne. Loin d’être ému par la sensibilité à fleur de peau et par le brûlant désir d’amour de son jeune héros, j’ai passé deux heures de film à me retenir de lui filer deux baffes en le renvoyant chiâler dans sa chambre.
Xavier Dolan a mûri. Et c’est tant mieux. Au Moi nombriliste de ses précédents films se substitue un Nous plus mature. Certes son cinéma n’est pas encore débarrassé de ses tics. Il ne peut pas s’empêcher de glisser ici ou là le personnage d’une mère toxique (Anne Dorval, toujours là) ou aimante (Micheline Bernard, mère de substitution). Il ne peut pas s’empêcher de lester son film d’une BO sursignifiante (Pet Shop Boys, Reggiani, Mozart, Nina Simone…)
« Vincent, François, Paul et les autres ». Xavier Dolan réussit à brillamment à filmer un groupe de potes. Comme Sautet dans les années 1970. Comme Canet dans les années 2010. Comme Denys Arcand auquel Xavier Dolan adresse un coup de chapeau mi-ironique mi-révérencieux. Il filme le groupe, les vannes qui volent, l’amitié qui vibre. Chaque personnage secondaire est attachant.
« César et Rosalie ». Dolan filme aussi, filme surtout un couple. Comme l’annonce le titre, "Matthias et Maxime" raconte une impossible histoire d’amour. Amis depuis l’enfance, Matthias et Maxime éprouvent l’un pour l’autre une attraction qu’ils se refusent à reconnaître. Le baiser échangé devant la caméra amateure de l’insupportable sœur de Rivette leur sert de catalyseur. Il constitue le cœur du film et, gommé par une superbe ellipse, on ne le verra pas.
Quelle est la place de l’homosexualité dans le film ? Matthias est incontestablement hétérosexuel. Quant à Maxime, c’est plus flou. On ne lui connaît aucun amant. C’est d’abord un solitaire. Mais, que Matthias et Maxime soient deux garçons n’a tout bien considéré pas grande importance. On se tromperait en classant ce film au rayon LGBT. "Matthias et Maxime" nous raconte une histoire d’amour entre deux êtres. Ni plus ni moins.
Excellent film sur l'amitié, l'amour, le désir, l'ambiguïté des rapports humains, les relations entre générations. Une palette de personnages très divers, drôles, attachants, exaspérants, déprimants. Beaucoup de dynamisme aussi. Très bon jeu d'acteurs,. Même une réflexion sur la langue (avec cet accent inimitable, parfois à couper au couteau), sujet toujours présent au Québec, où l'on égratigne tantôt le vocabulaire, tant l'accent français, et beaucoup l'anglais (avec ce personnage féminin qui use et abuse du franglais; très drôle!). Du grand Dolan. A voir absolument.