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benoitG80
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3,0
Publiée le 25 avril 2019
« Adieu à la nuit » sans être un mauvais Téchiné, n’arrive pas pour autant à aborder dans sa globalité cette question plus que sensible... En effet, tout l’enjeu de cette radicalisation extrêmement aboutie et déterminée, est ici très suggérée, plutôt que réellement traitée, montrée et expliquée dans sa motivation et son mécanisme... André Téchiné n’arrive pas vraiment à ouvrir de nouvelles perspectives sur ce phénomène inquiétant, si ce n’est par le seul biais de Catherine Deneuve assez juste, qui en tant que grand-mère est prête à tout pour empêcher son petit-fils de partir en Syrie rejoindre le Jihad. Et même si l’interprétation de Kevin Mottet Klein est aussi quelquefois troublante, on regrette un manque d’échanges profonds entre ce duo familial qui aurait pu amener à entrer bien plus dans le fonctionnement de ce jeune homme désemparé qui espère tout de sa vraie vie au-delà... Il y avait matière à essayer de nous proposer les clés pour comprendre cette démarche, même si on imagine très bien que les manques affectifs évidents d’Alex sont à la base de ce changement, mais justement le cinéaste s’en contente trop et ne fouille pas assez ce personnage, resté ainsi trop en surface, et laissé finalement presque trop à l’état de caricature. Cette relation grand-mère/petit-fils reste plus dans la description, plutôt que dans son vécu profond... C’est curieusement sa compagne Lila interprétée par Oulaya Amamra qui fait davantage percevoir une certaine exaltation et dont les sentiments sont mieux analysés. De fait, en plus de pas mal de longueurs inutiles et trop étudiées, il en résulte une histoire sans grandes émotions et particulièrement linéaire, dont ce découpage appuyé en journées est un peu scolaire. C’est un peu dommage, car on se sent que trop rarement vraiment ému ou bouleversé par ce jeune-homme, alors qu’on aurait tant aimé saisir son véritable ressenti ! Il n’en reste pas moins qu’il est extrêmement difficile de s’opposer à un changement aussi brutal de conviction, de croyance, et de vie même quand ce sont ses propres enfants qui en sont les acteurs, ce que le cinéaste a bien transmis ! Tout le problème du respect de la liberté est ici très compliqué, ainsi que tout jugement à l’emporte-pièce ! Un film sur un sujet très grave et préoccupant qui sans être inintéressant et de loin, aurait mérité largement une étude psychologique plus marquée afin d’avoir plus de portée, ainsi que de nourrir une réflexion sur le rôle et la responsabilité de notre société capitaliste plus basée sur le le profit et le matériel que sur l’humain, face à ces jeunes en perte totale de repères...
J'ai toujours apprécié le réalisateur A.Téchiné et ses films. On est toujours certains de voir un excellent film, on sent la qualité de la réalisation et du jeu des acteurs. Ce nouveau film ne déroge pas à la règle et en est encore un exemple. Voilà donc un film sobre, de qualité, très juste et très touchant. Ce fut pour moi une excellente séance de cinéma.
André Téchiné confie à Catherine Deneuve le rôle d’une femme qui voit son petit fils plonger dans l’enrôlement djihadiste sans pouvoir en maîtriser son destin. Kacey Mottet Klein interprète ce jeune avec une fougue passionnelle qui fait froid dans le dos. Teinté de maladresses “L’Adieu à la nuit” se révèle naïf en apparence jusqu’au moment où l’on comprend que l’âme du film est bien ce lien intergénérationnel qui se rompt. Un film doux et brutal, sensible et déterminé, abordable et intense. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
C'est une longue et belle histoire qui a commencé avec le magnifique Hôtel des Amériques. André Téchiné trouvait dans ce film l'interprète à laquelle il serait le plus fidèle dorénavant, Catherine Deneuve, réunie avec un Patrick Dewaere exceptionnel. Son actrice préférée est de nouveau de l'aventure de L'adieu à la nuit, aujourd'hui dans le rôle d'une grand-mère et peu de comédiennes auraient pu réaliser une performance aussi sobre qu'émouvante. Bien entendu, le film tourne autour de la radicalisation d'une certaine jeunesse mais le but de Téchiné n'est pas tant d'expliquer les racines du mal, il n'a pas l'âme d'un documentariste ni d'un moraliste, mais d'explorer une fois encore les relations humaines, et en particulier familiales, avec toute la sensibilité que l'on reconnait à l'auteur de Souvenir d'en France. Téchiné, malgré le poids des ans, reste absolument maître d'un scénario (écrit avec Léa Mysius, la réalisatrice d'Ava) qui privilégie les rapports entre une femme âgée et son petit-fils (excellent Kacey Mottet Klein). Les meilleurs scènes sont celles qui "opposent" les deux personnages principaux tandis que celles où le jeune homme se retrouve parmi ses amis exaltés paraissent nettement moins assurées voire parfois maladroites. Le sujet est dramatique et dans l'air du temps mais Téchiné ne cherche pas à le creuser plus avant (d'autres films l'ont fait avant lui) puisque ce qui l'intéresse depuis toujours c'est le romanesque de nos vies y compris dans les moments de crise et de violence sourde. Forcément, certains seront peut-être frustrés de ce parti-pris intimiste qui a pourtant le mérite de s'éloigner de tout cliché et qui se concentre sur l'humain en privilégiant l'élégie de printemps contre les pulsions de mort.
Un bon Téchiné, à l'aise dans son univers de description des frustrations provinciales, ici subtilement greffé à un thème dans l'air du temps. S'il est permis de préférer des œuvres plus lyriques du cinéaste, on admirera la limpidité du style et le talent toujours intact de Catherine Deneuve.
Parfois un brin démonstratif, L’adieu à la nuit nous raconte la bataille d’une grand-mère – éblouissante Catherine Deneuve – pour retenir en France son petit-fils radicalisé et tenté par le djihâd en Syrie. Tendre et humain, ce film d’André Téchiné a le mérite d’aborder un sujet rare et sensible, sans porter de jugement et sans tomber dans le sensationnalisme. Il nous offre par ailleurs plusieurs très belles séquences oniriques à la limite du fantastique, entre aurore et crépuscule, à l’instar du superbe générique d’ouverture.
un récit qui s'inscrit dans l'époque contemporaine, il se dévoile et nous surprend, avec un vrai parti prix politique. comme souvent dans une environnement plutôt rural, Téchiné sait très bien décrire les relations familiales et ici C. Deneuve brille en grand mère aimante et investie.
Un sujet difficile magnifiquement exposé par André TECHINE qui trouve comme toujours, le ton juste et la grâce, irradie de lumière et d’humanité ses personnages, mème lorsqu’ils sont perdus. Les acteurs sont tous formidables.
Alex (Kacey Mottet-Klein) revient voir sa grand-mère (Catherine Deneuve) dans son centre équestre avant de soi-disant partir travailler au Canada. En fait, Alex s'est converti à un Islam radical et veut décoller pour la Syrie rejoindre un groupe formant des terroristes... Le sujet est plutôt délicat à traiter en cette période compliquée, mais André Téchiné arrive tout de même à éviter les pièges d'un thème aussi brûlant. Avec délicatesse mais sans se cacher non plus, le scénario nous propulse dans l'âme d'un jeune français prêt à tout (et surtout au pire) pour fuir une vie morose et sans relief. Catherine Deneuve tire aussi très bien son épingle du jeu. Il a manqué un peu d'émotion à ce drame pour en faire une oeuvre vraiment marquante. Intéressant cependant. Site www.cinemadourg.free.fr
Sûrement pas un grand Téchiné, même si tout se regarde sans déplaisir, mais pour autant, tout semble déjà vu, sans réel nouveauté ni grande force ni émotions. Pour les acteurs plutôt bien engagés!
Sujet ô combien d'actualité, la radicalisation d'un français "de souche" est ici adaptée au cinéma dans le dernier film du prolifique réalisateur, André Téchiné. Pour incarner ce jeune homme, il choisit Kacey Mottet Klein, assez convaincant, lui qui veut partir faire le jihad après une première année de médecine ratée. Catherine Deneuve, quant à elle, y incarne une grand-mère combattive découvrant le lavage de cerveau subi par son petit-fils. Le film est parfois assez maladroit et quelque peu naïf mais il parvient quand même à susciter la réflexion et ouvrir le débat sur le sort à réserver à ces gamins endoctrinés. Sujet brûlant et intéressant, traité avec pudeur.
C'est un sujet grave qui méritait un meilleur traitement. On sent que les scénaristes avaient envie de surfer sur le sujet, mais que le travail de fond, qui consiste à faire de longues recherches a été bâclé. Il existe pourtant de très nombreux ouvrages : Terreur de jeunesse de David Vallat, Les français Djihadistes et Les revenants de David Thomson.... Pour ne citer qu'eux. Mais je pense que l'intérêt pour le sujet, c'est limité à l'envie de surfer sur la vague du terrorisme. Du coup, le film n'apporte rien, aucune réponse, et même pas le comment le basculement se fait. De ce fait, les acteurs sont peu convaincants et ça manque de rythme, de vigueur, de passion.
Un des plus beau film français est "Hôtel des Amériques" mais il y a longtemps que Téchiné ne me passionne plus. Sujets plus ancrés dans l'actualité et ses préoccupations personnelles. Avec ce dernier film, on est loin de sa période artistique stylisée. Loin des "Sœurs Brönte" ou du "Lieu du Crime". Sur le même sujet "les Cowboys" était et de très loin, plus réussit. On a l'impression que ça été filmé avec un téléphone portable tant la lumière est sous ex, moche, froide, sans effet, sans mise en scène. Certaines séquences donne l'impression d'avoir été conçues et filmées laissant les comédiens faire et dire ce qu'ils voulaient sans aucune direction. On frôle l’amateurisme. Le rôle de Catherine Deneuve aurait pu être tenue par Simone Signoret il y a 40 ans. Malgré tout, il y a quelque chose qui se dégage de l'ensemble. Probablement grâce au scénario, à Catherine Deneuve qui reste parfois émouvante malgré son sourire figé. Et on doit reconnaître à Téchiné qu'il sait finir son film, sans tomber dans le patos.
"L"Adieu à la nuit" raconte la douleur, l'impuissance d'une grand-mère face à la radicalisation religieuse de son petit-fils. L'action se déroule dans une ferme dans le sud de la France, à l'abris de toute surveillance policière ou représailles quelconques, où André Téchiné dépeint une fracture générationnelle imprévue, puissante, inguérissable. C'est avant tout un récit de personnages, chacun enfermés dans ses convictions, avant d'être une retranscription sociologique et politique de ce mal qui ronge notre société de l'intérieur. On ne cherche pas à expliquer ni à comprendre les motifs d'un tel choix, tout comme on ne s'apitoie pas sur la détresse de la grand-mère. Cette neutralité des émotions apporte force, courage et détermination à ces personnages mais aussi une certaine distance au spectateur pour "digérer" un tel sujet dont l'actualité criante peut en effrayer plus d'un. Le récit se veut assez lent et long dans son développement. Mais bizarrement, ça ne sollicite pas notre ennui. On observe la prise de conscience éberluée de la grand-mère et la conviction folle et grandissante de son petit-fils qui se ferme progressivement à toute compassion ou concession. La mise en scène prend des risques, notamment dans sa représentation du djihadisme, de sa capacité à toucher la jeunesse, de la place de la femme dans leur coutume, des fichés S dans notre société et du désir profond de sacrifice pour une cause supérieure. Il y a sujet à polémiquer, certes, mais le regard du réalisateur, distancié de toute affectivité pathos, cerne avec justesse et sobriété des personnages en plein tumulte intérieur. Catherine Deneuve est très touchante dans sa lutte et Kacey Mottet-Klein, imperturbable et fort, est effrayant de justesse. Oulaya Amamra manque parfois de nuances mais les convictions extrêmes de son personnage aguichent souvent notre malaise.
On comprend bien ce qui a intéressé Téchiné dans ce scénario. Comment un jeune homme français peut-il basculer soudainement vers un islamisme radical et un engagement au Proche-Orient pour une « guerre sainte » contre les « incroyants » ? Les décors naturels somptueux des Pyrénées Orientales, la proximité avec les chevaux et la nature forment un contraste saisissant avec l’horizon mental limité de cette poignée de néo-islamistes bornés. Catherine Deneuve, en grand-mère déterminée à empêcher son petit-fils - le surprenant et juste Kacey Mottet Klein - d’aller rejoindre le jihad en Syrie, est plus que convaincante. Le scénario, bien documenté sur la partie islamique, navigue entre un didactisme de bon aloi et une exploration des motivations psychologiques qui ont amené le jeune homme sur cette voie radicale. Beaucoup de qualités donc dans ce nouveau film d’un « vieux » cinéaste toujours un peu surévalué par la critique professionnelle bienveillante, mais aussi les défauts habituels : des longueurs, une sorte de narcissisme à se regarder filmer, un souci de trop souligner certaines scènes jugées capitales au cas où le spectateur aurait été trop inattentif...