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Ykarpathakis157
4 561 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 10 août 2021
Ce qui commence comme une étude de caractère prometteuse se dégonfle rapidement en un drame familial mélodramatique. Ne vous méprenez pas Téchiné réalise le film avec une précision compétente remplissant l'écran d'une excellente cinématographie. De nombreux plans sont simples mais incroyablement efficaces pour faire passer les messages. Deneuve livre également une excellente performance donnant au public un sentiment d'expérience chevronnée dès le début du film. Vers la fin son personnage tombe davantage dans le piège de la naïveté où elle tente tout pour sauver son petit-fils. Ce n'est pas particulièrement original mais Deneuve s'en sort très bien. Cependant sa performance et la réalisation terne de Téchiné ne peuvent rien contre les clichés dans lesquels tombe cette histoire. Le personnage du petit-fils est dépeint comme un idéaliste et il n'est pas un acteur convaincant. Le sujet principal est une question tellement complexe qui combine tant d'autres problèmes au sein de notre propre société. Le film ne peut tout simplement pas parler correctement de ces problèmes et être un film mélodramatique décent ou convaincant
Ce film n'a aucun intérêt, il n'apporte rien sur un sujet qu'ont nous bassinent de fils en films Contente d'avoir vu Catherine Deneuve , les deux autres acteurs sont tellement fades
Un film prenant, captivant , et au final assez effrayant. Mais un très bon film. Car si le dénouement ici sera assez « heureux », dans la vraie vie, malheureusement les jeunes français de souche digitalement convertis à l’islam le plus radical, le plus diabolique en sont bien souvent les premières victimes. Catherine Deneuve - qui comme toujours joue à la perfection- est la grand-mère douce, adorable , la grand-mère rêvée sauf que ce qui va la faire le plus terriblement souffrir est directement lié à son athéisme. Un film excellent.
Alex revient voir sa grand-mère dans son ranch à chevaux après des années de silence. Celle-ci est ravie de le voir mais constate qu'il a changé : il s'est converti à l'islam et Muriel découvre que son petit-fils veut partir en Syrie faire le djihad. Alarmée, la seule solution qu'elle voit pour le retenir est de l'enfermer dans le ranch avec les chevaux. Très belle scène où Alex sort les bras par les carreaux manquants de la porte, tel un prisonnier. Muriel se souvient alors d'un candidat pour le ranch qui était revenu de Syrie. Elle pense qu'une confrontation entre les 2 hommes pourra faire changer d'avis Alex. Hélas, Alex est très énervé et violente l'autre homme pour s'enfuir prendre son avion pour Istanbul, empêchant ainsi toute tentative d'échanges. Alex est déjà en guerre. La grand-mère prévient alors la police qui l'arrête à la frontière. Alex sera jugé. Catherine Deneuve a le ton juste dans ce film, décidant de ses actions parfois sous l'impulsion parce qu'elle tient à son petit-fils et est persuadée qu'il ne reviendra pas si il part. Kacey Mottet-Klein souhaite fuir une vie qu'il n'aime pas, la mort de sa mère lors d'un accident de plongée il y a plusieurs années, son échec en médecine...Le djihad s'ouvre à lui comme un choix par défaut, il ignore en fait ce qui l'attendra vraiment là-bas. Sous cette violence apparente et parfois explosive, une certaine fragilité est camouflée.
Des faits, pas ou peu de psychologie, des interpretes au cordeau, une mise en scene ample et sans fioritures pourtant. Ça c'est du cinema, du vrai, du grand. Techiné reste un maitre.
Voilà un film sur la radicalisation d'un jeune homme que rien ne prédisposait à ça. Film sur l'impuissance d'une famille, même aimante, dans un un environnement paisible et authentique, à ramener un jeune dans une voie pacifique. Et ils savent si bien masquer leur funeste dessein en adoptant dans leur quotidien, avec leurs proches, des attitudes bienveillantes! Le rêve d'une société meilleure existe depuis toujours, mais les choix qui sont faits passent, et on le voit dans nos sociétés actuelles, par des chemins de violences assumées. Hélas! Les acteurs sont d'une justesse incroyable qui fait qu'on ne les imagine pas autrement dans la "vraie"vie. Catherine Deneuve oublie la star qu'elle est pour habiter pleinement son personnage de grand-mère campagnarde. André Téchiné est un réalisateur apaisant qui sait montrer les gens, les paysages, dans leur profondeur. Une vraie réussite!
On notera l'effort du réalisateur pour traiter un sujet difficile et encore sensible dans la société actuelle. Catherine Deneuve toujours convaincante dans son rôle de grand-mère démunie face à cette situation. Le plus gros accueil du film est son manque de réalisme. Le personnage interprété par Kacet Mottet Klein ne semble pas vraiment être incarné.
Une bonne surprise et loin des discours officiels quant au radicalisme religieux. J'ai été agréablement surpris par la brutalité des dialogues et situations qui nous sont proposés sans filtre. Reste à savoir quand sera édité une fatwa !
Scenario simpliste qui de plus n amène pas beaucoup de rebondissements. Les acteurs restent propre et leur jeu. Après une vingtaine de film, nous livre son film.
D'un sujet maintenant mainte fois traité, le nouveau film de Téchiné n'y apporte malheureusement rien de nouveau. Le film se concentre en effet plus sur la relation entre la grand-mère et son petit-fils que sur les origines de ce changement radical. Cela n'empêche pas le film d'être plaisant, d'une part pour la région et l'environnement où se situe l'action, d'autre part pour le cas moral posé au personnage de Catherine Deneuve et comment trouver la réponse la mieux adaptée.
Muriel (Catherine Deneuve) dirige un centre équestre dans les Pyrénées orientales. Son petit-fils Alex (Kacey Mottet Klein) vient lui rendre visite. Il a perdu sa mère, la fille de Muriel ; il est en froid avec son père qui a refait sa vie en Guadeloupe ; il vient d'abandonner ses études. Il annonce à sa grand-mère son désir de partir au Canada. Mais ses projets sont tout autres. Au contact de Lila (Oulaya Amamra), une amie d'enfance musulmane, et intoxiqué par ce qu'il a lu sur le Net, Alex s'est converti et s'est radicalisé. Il a l'intention de gagner la Syrie et de participer au jihad.
La radicalisation est décidément un thème qui inspire le cinéma : "La Désintégration", "Made in France", "Les Cowboys", "Le ciel attendra", "Mon cher enfant", "Exfiltrés", "Le Jeune Ahmed"... Les films qui en parlent sont chaque fois ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Ils dessinent un paysage que pourrait présenter un séminaire ou un article : "La radicalisation au prisme du cinéma". Chacun de ces films explore un pan du sujet. La sociologie : qui se radicalise ? La psychologie : pourquoi se radicalise-t-on ? L'action : comment se radicalise-t-on ?
Beaucoup traitent le sujet de biais en s'intéressant moins au radicalisé lui-même qu'aux effets de cette radicalisation sur son environnement. C'était l'angle d'attaque des "Cowboys", de "Mon cher enfant". C'est le sujet de cet "Adieu à la nuit" dont le héros est moins Alex que Muriel.
On imagine volontiers ce que André Téchiné, la septantaine bien entamée, a pu ressentir en lisant le livre de David Thomson "Les Revenants" consacré aux Français revenus en France après avoir combattu dans les rangs de Daesh. C'est la question que n'importe quel parent, n'importe quel grand parent pourrait se poser : comment réagirais-je si cela arrivait à mon (petit) fils ?
Pour mettre en histoire cette interrogation, il convoque sa muse : Catherine Deneuve avec laquelle il a déjà tourné sept fois depuis "Hôtel des Amériques" en 1981. Le problème est qu'il ne s'est pas trop qu'en faire. Mamie Nova idéale, aussi aimante qu'allante (à soixante-quinze ans, elle en fait quinze de moins), Catherine Deneuve est bien entendue impeccable. Elle tient parfaitement son rôle ; sauf que son rôle ne tient pas. Elle est d'abord tout à la joie de voir revenir chez elle ce petit-fils trop absent. Puis, elle découvre sa confession à l'Islam, en est tourneboulée, ne sait pas comment réagir entre malaise spontané et respect dû à la liberté de croyance de son petit-fils. Enfin elle comprend son projet djihadiste mortifère et essaie de l'en dissuader.
André Téchiné avait un sujet en or. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour un réalisateur de cet acabit, il n'a pas su quoi en faire.
Une grande déception pour l'inconditionnel de Téchiné que je suis. Le film n'échappe pas aux clichés sur les convertis et le rôle principal est tenu par un acteur sans charisme, aussi peu expressif que possible, incapable de faire sentir l'amour qu'il porte à sa grand-mère incarnée par Catherine Deneuve, elle même souvent figée. Comme toujours, le grand talent de Téchiné est de faire sentir la présence de la nature, belle et indifférente où les chevaux cette fois-ci sont les témoins des folies des hommes. Au meilleur instant j'ai pensé à l'âne de "Au hasard Balthazar", modeste spectateur des déchirements. Il s'agit d'un des meilleurs passages du film, lorsque la grand-mère enferme son petit-fils dans l'écurie où il hurle, s'abîme les poings à cogner la grille, se jette par terre, tandis que les chevaux effrayés hennissent. Très vite le seul personnage intéressant devient la grand-mère torturée entre son amour et son désir de sauver son petit-fils contre lui même, donc en niant ce qu'il est devenu, en niant sa liberté d'être un fou de Dieu. La dernière image du film nous redonne le cinéaste que nous aimons, quand un léger sourire éclaire le visage dévasté de Deneuve. Un espoir, une lumière de renouer le contact et de retrouver l'amour.
Un sujet délicat mais traité finement; parfois juste suggéré. Très bien joué par les acteurs. On sent Alex vulnérable avec tous les doutes et aussi la peur. Une grand mère qui sent les choses et s’accroche pour sortir son petit fils de cette dérive bien qu’on sous entende les non dits familiaux. Un scénario qui semble assez simple finalement dans un milieu provincial (renforcé par la région du tournage qui n’est pas forcément valorisée) mais dramatiquement difficile à gérer lorsqu’on y est confronté. Tellement démunis. La fin laisse imaginer à chacun l’épilogue et qui évite la fin salutaire. Décidément j’aime Téchinet.