Un film découvert en avant-première dans le cadre du festival de cinéma à Carbonne. Après le succès fulgurant de son court-métrage « Maman (s) » qui a remporté plus d’une vingtaine de récompenses dans les grands festivals internationaux dont, le César du meilleur court-métrage en 2017, la réalisatrice Maïmouna Doucouré, revient, avec son premier long métrage intitulé « Mignonnes ». Un film dans lequel elle parcourt de nouveau, le thème de la polygamie, en s’appuyant toujours, sur le regard d’une jeune fille, comme point d’encrage.
Dans Mignonnes, le thème de la polygamie est relégué en arrière-plan pour laisser place à la jeune Amy, une pré-adolescente de 11 ans, prête à tout pour intégrer un groupe de danseuses, une façon à elle, de se libérer du mal-être qui la ronge...
Un film bouleversant et perturbant à la fois, porté à l’écran par un beau casting, des acteurs formidables, qui ne laissent aucune personne insensible. La direction d’acteur est d’une justesse époustouflante. Fathia Youssouf qui joue le rôle d’Amy, est tout simplement sublime, et crève l’écran, tant par sa sensibilité que par sa beauté.
Touchante et épatante à la fois, Maïmouna Gueye, est naturellement admirable dans le rôle de maman. Tout comme, dans le rôle de la tante, interprété par Mbissime Thérèse Diop qui fut, en 1966, la première actrice noire à jouer dans un film de long métrage.
Mignonnes, est un film traversé par de nombreux autres thèmes, comme, L’hyper sexualisation des très jeunes, l’impact des réseaux sociaux, ou encore, la double culture… Des thèmes qui prennent leurs racines, dans la vie, et dans l’entourage de la réalisatrice franco-sénégalaise.
Moi, j’ai énormément pris plaisir à regarder ce film haut en couleur et, j’ai particulièrement apprécié sa subtilité. Certaines scènes sont splendides comme la séquence du « Mannequin Challenge » et la scène de la fin. Je pense que le défi émotionnel du film est assurément atteint.