"What do we believe ?"
Enquillant sur le succès de The Big Short/Le Casse du Siècle (2015) , Adam McKay poursuit sa traversée politique, après la dénonciation du scandale financier des subprimes et avant une parabole écologique (Don't Look Up/Déni Cosmique, 2021). Ici, il suit l'ascension de Dick Cheney, étudiant médiocre boosté par son épouse jusqu'à son élection à la vice-présidence des Etats-Unis, en tant que collistier de George W. Bush.
Si je dois saluer les performances des interprètes, Christian Bale et Steve Carrell, déjà présent dans Big Short, Amy Adams, ces deux dernier·es étant des familiers du Frat Pack, Sam Rockwell, Alison Pill, Lily Rabe et Jesse Plemons, je regrette que McKay n'ait pas insufflé la même énergie visuelle que celle de son précédent opus, malgré un découpage chronologique décalé, quelques traces d'humour digne de ses années au Saturday Night Live et une maîtrise de l'image parfaite. C'est souvent très lent et, paradoxalement, beaucoup trop dense en informations à certains moments-clés, les dialogues et les explications en incrustations se parasitant les unes les autres.
Si la narration vire donc parfois à l'obsurité et s'il est difficile de rentrer dans la peau d'un personnage aussi nimbé de secrets, c'est un défi plus énorme encore que d'en faire le héros, anti-héros en l'occurrence, d'un film de deux heures. Le scénario s'étend alors utilement sur la montée en puissance des néo-conservateurs qui, de l'utra-libéralisme de Ronald Reagan, vont lentement grapiller la droite étasunienne et s'inflitrer dans la société, à travers l'émergence de Fox News et d'hommes comme Donald Rumsfeld, Geroges Bush père et fils et, in fine, Donald Trump. Une fresque orientée, certes, et sans concession qui répond à la question : "comment en est-on arrivé là ?"
Je retiendrai donc le sujet et, surtout, la prestation cinq étoiles de Christian Bale, caméléon, Steve Carrell, décidément impressionnant dans des rôles sérieux, et Sam Rockwell, mais ça ne compte pas, j'étais déjà fan avant.