Adam McKay revient après The Big Short, pour un biopic sur un des hommes les plus influents mais aussi les plus secrets de l'Histoire des Etats Unis : Dick Cheney !
Pour se faire, il s'allie à Christian Bale dans le rôle titre, quasi méconnaissable et qui livre une interprétation qui mérite le respect. C'est simple, le film est vraiment captivant grâce à lui, apportant un côté terrifiant mais aussi bougon qui transpire l'ambivalence.
Vice débute dans les années 60, où l'on découvre petit à petit quel type d'homme il était (le voir grimper les strates de la politique avec une facilité aussi déconcertante à de quoi faire sourire), jusqu'à la Guerre d'Irak en passant par l'affaire du Watergate.
Car oui, amateur de subtilité, passez votre chemin, Adam McKay crache sur l'Amérique de Bush et le fait bien savoir, via notamment les diverses réunions et la manière de dépeindre les hommes du gouvernement comme des incapables opportunistes, renvoyant un peu au cinéma d'Oliver Stone.
Le script est cependant assez didactique et inégal par moments, avec une réalisation avec certaines idées mais globalement assez fonctionnelle, McKay se lâche véritablement dans les scènes de dialogue et d'humour cynique, magnifié par un casting de très bonne facture (Amy Adams, Steve Carell, Jesse Plemons ou encore Sam Rockwell parfait en George W.Bush).
Biopic avant tout, la vie familiale de Cheney est également passée en revue, peut-être au détriment des frasques politiques, là où accéder un peu à l'intimité du personnage aurait pu avoir une vraie plus-value.
A noter une photographie de Greg Frasier (Rogue One) de bonne facture et une très bonne OST de Nicholas Britell, réhaussant pas mal de séquences, le tout allié à un vrai bon montage.
Le film aurait clairement gagné à être plus virulent et moins didactique par une voix-off présente tout du long, mais le tout s'avère cohérent, intéressant, actuel et truffé d'idées à intervalles réguliers (notamment via des ruptures du 4e mur) à défaut de d'incarnation dans sa mise en scène, son écriture et son message.