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    120 battements Par Minute
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    4,2
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    619 critiques spectateurs

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    Christoblog
    Christoblog

    827 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 août 2017
    Dans 120 battements par minute coexistent au moins trois films différents, qui auraient pu chacun être très bons.

    Le premier est de nature quasi-documentaire. Il analyse, avec un sens de la répétition parfois lassant, le fonctionnement et les luttes d'influence dans un groupe d'activistes. Que ce groupe traite du SIDA, n'est, pour cette partie du film, qu'accessoire : il s'agit de montrer comment l'expression collective est (ou n'est pas) prise en compte, comment le groupe trouve des moyens de capter l'attention, comment il identifie et s'attaque à ses ennemis, comment il gère son recrutement, etc. Mon impression globale est que le film est principalement constitué de cette matière, à mon avis la moins intéressante, la plus poussive.

    Le deuxième film dans le film est l'histoire d'amour de Sean et Nathan. C'est pour moi le coeur palpitant du film, surtout dans sa deuxième partie, qui lui donne ses meilleures scènes (le long passage au lit, la fin tragique).

    Le troisième est sûrement celui qui reflète le plus la sensibilité de Campillo. Ce sont toutes ces scènes quasi oniriques et très frappantes visuellement : la boîte de nuit, les particules de poussières flottant dans l'air, l'arrosage des plantes en gros plan (?!), la Seine entièrement rougie (une vision magnifique).

    Le souci, c'est que Campillo ne parvient pas à associer dans une seule oeuvre ces trois tendances (naturaliste / lyrique / sensuelle) complètement divergentes : les différentes approches m'ont paru tout au long du film comme les pièces d'un puzzle qui ne s'ajustaient jamais parfaitement entre elles. Le film peine du coup à générer chez moi la dose d'empathie suffisante pour m'emporter complètement.

    Reste une oeuvre suffisamment originale et sincère pour méritée d'être vue par le plus grand nombre.
    elbandito
    elbandito

    343 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 octobre 2017
    La naissance d’Act Up Paris lors des années Sida. S’il est utile à plus d’un titre, ce récit quasi-documentaire qui a le mérite de mettre en exergue le fait qu’au sein d’une même association, les points de vue et les attentes de chacun diffèrent. Il soulève aussi les questions d'alors vis à vis des politiciens et des intérêts des grands groupes pharmaceutiques, les actions menées et les altercations lors de débats devenant souvent houleux. En revanche, suivre pendant trente minutes la fin de vie d’un individu au plus intime et donner une image aussi douteuse de la communauté homosexuelle, de par cette approche volontairement dérangeante et pour le moins personnelle du réalisateur Robin Campillo, laisse un goût amer au spectateur.
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    54 abonnés 420 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 août 2017
    Au début des années 1990, Act-Up Paris milite pour que le Sida et ses malades soient concidérés par la société et les pouvoirs publics qui les rejettent, ou pire, les ignorent. Au sein de l'association, Nathan rencontre Sean, séropositif.

    Si le sujet est d'une grande puissance testimoniale et émotionnelle, l'oeuvre cinématographique déçoit. Le film dans sa forme est fourre-tout. Des interludes stylisés interminables, en discothèque ou lors des gayprides, interviennent entre des scènes, parfois fortes, d'activisme assez réaliste ou de vie de couple plus romanesque. Le découpage déconcerte, n'offrant qu'un traitement batard de l'activisme d'Act-Up, de la maladie et de l'histoire d'amour. La première partie qui présente le fonctionnement de l'association et ses combats intéresse immédiatement mais ce sujet sera traité au fil du film de façon très répétitive et trop parcellaire pour avoir valeur de témoignage ou passionner vraiment. La rencontre de Nathan et Sean nous rapproche de la vie des malades et d'un amour en situation extrême. Mais, là aussi, le réalisateur se répète beaucoup et ne parvient pas à se renouveler pour que ses héros nous emportent vraiment. Les dialogues entre protagonistes se veulent didactiques et sont parfois amenés dans des situations incongrues, où ils sonnent faux. Si les comédiens sont très bons, le film lui est globalement bien trop imparfait pour être la réussite clamée par les critiques qui semblent confondre, dans leur émotion, sujet fort et film fort.
    SansCrierArt.com
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    632 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2017
    C'était avec une grande excitation que je suis allé voir LE film dont tout le monde parle depuis le festival de Cannes, la révélation de l'année, le film engagé revenant sur une période oubliée par la nouvelle génération où des hommes et des femmes se sont battus pour leur liberté et pour leur vie face une société distante et semblant peu soucieuse du sort des malades atteint du SIDA. Par le biais d'opérations coup de poing mais pacifistes, les militants d'Act-Up Paris, atteint ou non de la maladie, passent tout leur temps à faire valoir leur droit de façon radicale. Le côté réaliste de la mise en scène nous captive, certes, les transitions silencieuses à base de molécules contaminées et de poussières pris en vol viennent dérythmer la fougue de ces longues scènes de réunion et de débat autour des actions futures du groupe militant. La sensibilité et la conviction des acteurs nous percutent de plein fouet ; je pense avant tout au jeune acteur argentin Nahuel Perez Biscayart qui délivre une performance puissante, percutante et subtile. Arnaud Valois, lui aussi, réussit à nous toucher par sa clairvoyance et son charme naturel. Le reste du casting, parfois inégal, reste simple et juste. J'ai simplement été énervé par le jeu agacé et figé de Adèle Haenel, toujours identique et manquant de nuances sur l'ensemble du film, à l'image de ses précédents rôles d'ailleurs.
    Donc oui, "120 battements par minute" nous touche, nous percute grâce à ce scénario construit habilement où le collectif et l'individuel se confondent, imprégné de désespoir et de rage de vivre. Mais de là à crier au chef-d'oeuvre et de ne pas pouvoir se remettre du film au bout de deux jours... Il y a tout de même une marge. Les scènes de réunions sont nombreuses et plutôt longues, et notre ennui se récupère heureusement par des scènes d'action choc constituant toute la singularité d'Act-Up face à l'injustice. L'indifférence des laboratoires et des responsables nous consternent et semblent mériter ces intrusions pacifistes mais crues. On aurait peut-être aimé comprendre cette indifférence avec un personnage d'un labo qui témoignerait à l'image d'un avocat du diable car ce désir de se montrer et d'agir peut faire passer les militants d'Act Up pour des enfants gâtés sans limites qui n'écoutent même pas leur principaux interlocuteurs. En effet, les dialogues semblent parfois saturés laissant peu de place à des solutions envisageables. Une ouverture au dénouement aurait sûrement donnée un sens à cette fin froide et triste. Les scènes de militantisme sont alternées par des scènes plus intimes où les personnages se rencontrent et se désirent. On a le droit à une scène qui a suscité de nombreuses sorties de salle, me rappelant alors celle de "La vie d'Adèle". J'admire les acteurs par leur simplicité lors de ces scènes mais la mise en scène s'étire, capturant un vrai moment de vie, nous rendant au bout d'un moment voyeur et non plus simple spectateur. Il n'y a pas de malaise mais l'effet est trop long sans qu'on sache pour quoi, comme un désir de provoquer et de montrer que l'acte sexuel peut être partagé entre un homme contaminé et un autre en bonne santé. Bien que le propos de ce film soit fort, on attend cette fameuse fin qui semble répondre aux "chamboulement" dont tout le monde parle, et oui, cette fin est très forte, poignante de réalisme et de d'émotions. Le parcours du personnage de Sean témoigne d'un rythme de vie pleinement profité et secoué par la maladie, et devient une véritable métonymie de cette période marquée.
    Et pour finir, et en essayant de ne rien spoiler, "120 battements par minute" (qui aurait pu avoir une super bande originale avec un tel titre...) témoigne d'une liberté sexuelle exacerbée et poussée et je n'ai personnellement pas apprécié l'image qu'on donne des homosexuels à la fin du film. A savoir, spoiler: lorsque Sean décède, Nathan passe directement la nuit avec un autre et lui fait l'amour, donnant un peu l'impression bizarre "mon petit copain vient de mourir, pas grave, je bande encore"... Super l'image !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 329 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 août 2017
    Bon… Mouaif… Euh… « Encore ? » j’ai envie de dire… Encore un film qui n’existe que pour mettre en images le grand idéal moral défendu aujourd’hui par la haute société ? Encore un film fainéant qui cite et récite plus qu’il n’invente ou qu’il n’incarne ? Encore un film qui se fond totalement dans le moule des Kechiche / Dolan / Dardenne qu’on connait tous par cœur ?… Moi, j’avoue, ce cinéma là, il me désole ! Et je m’excuse par avance si de tels propos pourront en choquer quelques-uns. Mon propos ne consiste pas à remettre en cause l’importance de la lutte contre le SIDA, tout comme il n’invite pas à minimiser l’importance de mouvements associatifs et militants comme Act-Up. Non, moi je questionne juste la finalité du produit qu’on a là. Parce que bon, de deux choses l'une. Soit le film se veut militant ce qui explique sa forme très didactique où chaque dialogue n'existe que pour t'expliquer quelque-chose. Mais dans ce cas pourquoi avoir choisi une forme qui l’assure dès le départ de n’être vu que par un petit sérail déjà convaincu à l’avance ? Ou alors, oui, le film assume le fait d'être un spectacle réservé à une population ciblée, souvent bien instruite de la situation, mais dans ce cas-là, je me demande quel peut être l'intérêt à ne se servir de ses personnages que pour leur faire lire des pages Wikipedia ? Non mais sérieux ?! Ne pourrait-on pas faire l'effort d'inventer quelque-chose qui ne se REDUISE pas au seul sujet du film ? Moi, je trouve qu'un regard social porte beaucoup plus dans une œuvre quand il est porté par des personnages qui incarnent autre chose que le sujet lui-même. Dans « Good Morning England », « Slumdog Milionaire » ou bien encore « La Cité de Dieu », le contexte social a finalement plus d'ampleur quand il vient impacter le parcours des personnages ! Ça marche tellement mieux ! Mais bon, seulement, pour faire ça, eh bah il faut être créatif. Très créatif. Et pour moi c'est là que ce « 120 BPM » est une faillite totale, au point de me faire totalement enrager ! Moi j'en ai ma claque de ces personnages qui ne sont que des déclinaisons de discours ou de posture. Le personnage de Sean en est à lui seul une bien triste illustration ! OK, Nahuel Perez Biscayat donne tout ce qu'il a pour apporter de l'épaisseur à son personnage, mais si on le prend du début jusqu'à la fin, il ne fait que dérouler du discours et rien d'autre ! Il dit pourquoi il a agi ainsi, ensuite il dit ce qu'il ressent, ce qu'il prend comme médocs, pourquoi et comment il a contracté la maladie, qui il juge responsable... STOP ! Mais ça - et c'est horrible à dire - c'est de l'écriture de débutant ! Même dans les options cinéma de collège et de lycée dans lesquelles j'ai bossé on interdit ça ! D'ailleurs c'est marrant, ils sont bien rares les élèves qui veulent se risquer là-dedans... Pourquoi ? Bah tout simplement parce que c'est plat ! Parce que ce n'est pas créatif ! Parce que ce n'est pas jouissif à faire et ce n'est pas jouissif à regarder ! Alors après, s'il y en a qui s'y retrouvent, encore une fois « Tant mieux pour eux ! » C'est juste que moi, je n'aime pas ce cinéma-sujet là et que j'estime avoir le droit de le dire aussi ! Et je ne suis pas sûr que davantage de formalisme ne nuise tant que ça aux adorateurs de cinéma-sujet. Parce qu'au fond, est-ce si intéressant que cela d'adopter une image bien crade pour que ça fasse plus réel ?.Est-on seulement sûr qu'en adoptant les codes d'un documentaire fauché ça fasse plus réel ? Moi je dis non, ça fait juste plus documentaire fauché... C'est tout ! Est-ce que c'est vraiment rendre hommage à Act-Up et à leurs militants que de diluer leur histoire dans un schéma aussi répétitif que : scène de discussion – mise en place de l’action – moment détente en boîte – scène de discussion – mise en place de l’action – moment de détente en boîte – etc…? Il y en a vraiment qui pensent que oui ? Et ces scènes de sexe interminables ! Quel intérêt franchement ! Moi quand je vois ça, j'ai l'impression que le réalisateur ne cherche qu'une seule chose : qu'on se dise « wouh qu’est-ce que c’est transgressif ! » Non mais franchement ça ce n'est pas les gars ! Un tel niveau de cynisme artistique, et en plus une fois de plus récompensé par Cannes ! Non mais oh ! Il va leur falloir combien de temps pour qu’ils se rendent compte que c’est mort ! Qu’on les a grillés ! Qu'on aimerait bien que lors de ces fêtes sensées être dédiées au cinéma on puisse enfin reparler un petit peu de technique, d'audace, d'expériences sensitives et non devoir se manger à chaque fois une bonne grosse leçon de moralité ! Alors le pire, c'est qu'en le prenant à lui seul ce « 120 BPM », on peut clairement lui trouver des qualités. Oui, les acteurs sont investis. Oui, on essaye de nous transmettre quelque-chose de fort. Tout ça je ne le renie pas. Mais un film ne se prend jamais seul. Il est une pièce supplémentaire qui dialogue avec tout ce qui s'est fait avant et en même temps que lui. Or, moi, quand je vois ce « 120 BPM » débarquer après tous les autres soit-disant chefs d’œuvre estampés « cause militante bon-chic-bon-genre », eh bah je fais juste mon overdose ! Au bout d'un moment, il faudrait peut-être se demander ce qu'on cherche dans le cinéma. Certains viennent y chercher de la sensibilisation comme c'est visiblement le cas des adorateurs de ce « 120 BPM » (grand bien leur fasse), moi je viens y chercher du sens. Je viens y chercher de l'expérience sensorielle. Je viens y chercher de la subtilité d'écriture. Alors après, OK, à chacun son cinéma (et moi ça me va cette posture là), mais pendant que d'un côté on remplit les salles de blockbusters US et que de l'autre on décide de saturer ce qu'il reste avec ces produits cannois là, à la fin il ne reste plus grand-chose pour toutes ces petites pépites que moi j'adore et qui ne trouvent pas de distributeurs. Alors oui, je mets « zéro étoile » et j'assume. Après tout, je le fais bien pour tous ces blockbusters US décérébrés qui ne font pas l'effort de requestionner leurs codes, alors je ne vois pas pourquoi je me priverais de le faire pour tous ces produits moralisants qui se plaisent à faire autant de pieds de nez aux arts de filmer. Parce qu'après tout, un film ne se prend jamais seul. Un film, ça se prend dans un contexte. Et là, clairement, l'effet d'accumulation m’écœure ! La mécanique cinématographique qui explique et nourrit à la fois ce genre de film m’écœure ! Donc pitié ! Redonnons un petit de sens aux choses ! Réapprenons à explorer les multiples possibilités qu'offre cet art ! Et incitons ces auteurs à renouer avec ce qui fait la belle complexité du cinéma...
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2017
    120 BPM est un film essentiel par ce qu'il montre et démontre et permet aux jeunes générations d'en apprendre plus sur Act-Up et son combat vital à une époque où notre société ne prenait pas conscience des vies brisées par le Sida puisqu'il ne touchait "que les personnes en marge". L'interprétation est superbe et le réalisateur n'hésite pas à montrer les dissensions présentes au sein de l'association. Malheureusement la mise en scène classique voire scolaire et une toute fin dont le procédé ne laisse pas d'autre choix au spectateur que d'être ému (ce qui chez moi a provoqué l'effet inverse) font que 120 BPM n'est pas le grand film qu'il aurait dû être.
    vincentasc
    vincentasc

    33 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 août 2017
    Ce film est une grosse déception. Une suite de joutes verbales situés dans un amphithéâtre dont ne saura jamais où il se trouve. Comme le reste du film d'ailleurs tant le réalisateur s'ingénue à ne filmer qu'en gros plan. Les deux gayprides sont réduites à une suite de plans serrés dont l'émotion est absente. Émotion, justement. On devrait être touché par le sujet. On ne l'est pas. La faute encore à une mise en scène qui privilégie le voyeurisme au détriment des sentiments. On ne sait rien des personnages. Aucune chronologie. Et puis on parle de quoi ? De rien. Et c'est là l'échec du film, au succès surprise de Cannes. Ca parle, ca parle, ca s'indigne mais de quoi ? Il aurait fallut développer le point de vue des labos pharmaceutiques pour comprendre toute l'étendue du désastre. Et non pas filmer uniquement la d'échéances de ces hommes et de femmes. Avoir un véritable dialogue. C'est un film narcissique, prétentieux et pédant. Ce sujet aurait mérité bien autre chose. Un scénario par exemple. Au lieu d'une suite de séquences répétitives.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 septembre 2017
    Beaucoup d'attente pour ce film dont on parle depuis un moment. Les critiques français en ayant fait leur favoris pour la palme d'or ! Évidemment, il l'avait raté. Mais il était quand même reparti avec le grand prix. L’intérêt était donc vif à sa sortie. Et si le film retrace avec plein d'émotion et de fureur ces quelques années d'Act-up, j'ai eu le sentiment mitigé d'un film qui manque un peu d'ampleur et reste scotché sur son sujet. C'est un peu le piège des sujets forts et autobiographiques, c'est que parfois, le réalisateur pense qu'il se suffit à lui-même. La narration patine parfois et l'impression de répétition affleure dans ces scènes d'amphis pourtant souvent brillantes. Par ailleurs tous ces acteurs quasi inconnus sont fantastiques, les répliques fusent avec justesse et parfois légèreté. Alors, alors, alors... l'impression bizarre qu'il me reste, c'est que le film aurait pu être un très grand film... mais qu'il ne sublime pas totalement son point de départ. Et oui, on en veut toujours plus ! A voir malgré tout.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 1 septembre 2017
    Dans sa forme agressive, frontale, âpre, le film cherche clairement à nous prendre par le colbac pour nous mettre le nez dans son sujet. On assiste à la projection comme à un passage à tabac lors d'une garde à vue qui tourne mal. "Tu vois ce que c'est le Sida, hein tu le vois ! Tu vois comment des milliers de gens sont morts depuis trente ans et tu n'as rien fait!" On a envie de répondre "oui monsieur mais j'y suis pour rien moi." "Maintenant tu y seras pour quelque chose !" nous répond le film, à chacune de ses images. Avec ce film, comme avec La vie d'Adèle, ou d'autres titres qui m'échappent (Les nuits fauves ?) nous assistons à un cinéma qui se revendique par la force d'un sujet à contenu sociétal (mais jamais social) cherchant l'électrochoc des consciences tranquilles, cependant sous sa fine couche d'impertinence se dissimule un film profondément ringard, poussiéreux, et d'arrière-garde. Ce film est un exemple de ce que des gens comme Truffaut, Chabrol et Godard avaient dénoncé autrefois "on ne fait pas de grands films en traitants de grands sujets" entre les pages, me semble-t'il, d'une revue en son temps vraiment impertinente, qui s'appelait Les Cahiers du cinéma. Revue qui est aujourd'hui l'antithèse de ce qu'elle défendait à l'époque, lorsqu'elle louange ce pensum ingrat déroulé comme un bréviaire indélicat. Un grand sujet peut également accoucher d'un grand film, dès l'instant où il s'intéresse à des problèmes humains. Hors ce film nous prend en otage pour nous parler des difficultés à vivre d'une communauté homosexuelle atteinte par le VIH. On a envie de répondre "Et alors ? Il y a aussi des malades atteints de sclérose en plaque, de myopathie, de la maladie de Charcot, d'Alzheimer, du cancer de la moelle osseuse et que sais-je encore ? Des maladies pour lesquelles la médecine reste impuissante, mais espérons que la recherche avancera un jour." La raison d'être d'un film comme celui-ci est en réalité bien plus tordue qu'elle n'y parait. Il s'agit de nous forcer à adhérer à une religion : celle du Sida, comme il existe une religion du 11 Septembre, une religion de la Shoah, une religion du gaullisme, une religion du D.Day, une religion du Mitterrandisme, une religion de la religion. Nous vivons dans une époque où le cinéma se fait le relais des religions, lesquelles se substituent au politique, et au social. On peut en inventer à l'infini des religions, et le cinéma sera là pour les promouvoir avec tambours et trompettes.
    Par ailleurs, j'ai eu aussi le sentiment, en regardant le film, d'avoir fait un voyage de trente ans en arrière, et d'assister à un film-réflexe, tourné sur le vif, un peu comme Les nuits fauves, exemple de film dont on se rend compte aujourd'hui à quel point il s'intéressait moins à l'humain qu'à quelques humains autoproclamés "représentants d'une génération". Personnellement je pensais qu'ACT-UP n'existait plus tant sa couverture médiatique s'est réduite en l'espace de 20 ans. Une chose est sûre, c'est que le Sida ne concerne plus la jeunesse comme il la concernait dans les années 80. On a désormais du recul, la phobie de la maladie n'est plus aussi prégnante qu'autrefois, et la sexualité chez les jeunes et les moins jeunes, est en train de se libérer de ce carcan totalitaire, et c'est tant mieux. Elle est peut-être là la raison d'être de ce film, à mon goût injustifiable.
    Nyns
    Nyns

    215 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2017
    J'imagine que comme moi beaucoup de personnes se sont dit, un film sur le sida dans les années 80 ? Mais en réfléchissant bien, Dallas Buyer Club c'était bien le dernier en date, et il faisait état du triste contrat du début ou dans l'inconscient collectif, seul les homosexuels pouvaient être contaminés par le virus du sida. Ici ça se passe en France, et cela concerne encore que les minorités, avec un groupe d'activiste qui devient le fond et la manière de donner le ton au récit. Le fait d'être d'emblée dans le cœur de l'action fait penser bien à ce qui se fait par chez nous, Polisse m'est venu en tête directement car c'est ma meilleure référence dans le domaine. Finalement 120 battements par minute propose de réels débats face à des scènes plus intimes pour se focaliser sur un personnage en particulier. Et la vient le moment de féliciter le choix de casting. Nahuel Perez Biscayart, retenez bien ce nom (déjà car vous le verrez à la fin du mois dans Aurevoir là-haut et qu'il serait bien dommage de passer à côté), attention grand acteur. Sa présence annihile tout ce qui se passe autour, chaque scènes avec lui (et dieu merci il y en a beaucoup), sont vécues comme des moments d'une intensité émotionnelle similaire à la vraie vie, car il incarne cette vérité avec une facilité déstabilisante. Si l'on aime pas le traitement de type de docu-fiction, cela risque de ne pas passer, sinon l'expérience se révèle fructeuse. Le rythme se perd avec l'envers du record qui permet de découvrir la vie privée qui ne demande qu'à éclore de ces personnages, et plusieurs fois je me suis fais la reflection d'un montage différent dans ma tête, aussi pour amoindrir la longueur excessive du film. C'est courru d'avance et n'apporte pas de clair débat car la question du sida aujourd'hui est certes banalisée mais les avancés médicales bien moins. Celà ouvre une fenêtre dont on imagine bien les préjugés mais qui dans la forme, reste plaisante et intelligente. C'est bien de se rappeler qu'il y a pas si longtemps c'était comme ça. À voir.
    Kverketo
    Kverketo

    10 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 août 2017
    Même si le sujet du film m'intéresse et que le scénario est passionnant, la réalisation est beaucoup trop didactique... On se croirait dans un documentaire, surtout au début. La valeur informationnel à primé sur l'esthétique. Même si il y a des très belles séquences. Sinon je n'ai pas senti que nous étions dans les années 90.. Leurs look faisaient trop 2010... Il manquait de la musique aussi... Ça parle trop...
    dominique P.
    dominique P.

    834 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 août 2017
    C'est un film très dur, très poignant, très émouvant, très percutant.
    Les 2 h 20 passent très vite et on est vraiment saisis à la gorge par tout cela.
    Ce film était vraiment nécessaire pour relater les début d'Act Up.
    L'acteur principal qui joue Sean est bouleversant.
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 septembre 2017
    Le film fait irrémédiablement consensus. Un sujet social fort, une démonstration que la France est "insoumise" (ne pas y voir de connotation politique, ce parti n'a pas le monopole de la formule). Le coeur du film, ce qui en fait sa force, c'est bien évidemment les multiples débats au sein d'un amphithéâtre universitaire. Le nerf de la guerre, la négociation avant l'action, les meilleures scènes sont ici. Appréciant le travail singulier du cinéaste Robin Campillo sur son précédent film, Eastern Boys, je m'attendais peut-être à quelque chose de plus inattendu, encore plus subversif que le sujet lui-même. L'idée d'en faire un grand film fini par se voir, même derrière la sincérité des propos et une très belle histoire d'amour. J'ai plus cette impression d'être chez un cousin spirituel très éloigné de "La Vie d'Adèle", en tout cas sur la forme. Du coup çà me surprend moins, çà m'émeut moins, et les 2h20 me semble difficilement justifiable. Malgré, encore une fois, que j'imagine l'ampleur d'un tel projet pour ce cinéaste et donc respecte l'oeuvre en tant que tel, je n'y trouve pas assez mon compte cinématographiquement parlant.
    Megabuck
    Megabuck

    5 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 mars 2022
    Première scène : des activistes d'ACT UP palabrent dans un amphithéâtre (15 minutes). Cette première scène donne la tonalité du film, à savoir un huit clos interminable. La première partie du film est un documentaire qui nous livre une photographie intéressante de la gestion par les pouvoirs publics du VIH dans les années 90. Le film change de rythme dans sa seconde partie en se focalisant sur la maladie et la mort.

    Une lecture simpliste de ce film consiste à croire que réalisateur a souhaité nous documenter sur le sida des années 90 avec un focus sur le bras de fer entre Act UP et pouvoirs publics. En réalité, ce film ne parle pas du sida mais bien du milieu homosexuel et de ses travers. Refaisons le film : en réalité, le réalisateur ne nous montre rien d'autre qu'un groupe de personnes assez vides ne partageant rien en commun excepté la maladie, le sexe, les boîtes, la cigarette, le militantisme. Avez-vous perçu une once d'émotion dans les rapports humains pendant 2H20 ? La relation entre Sean et son copain révèle à elle seule les carences dans la communication et l'amour : Sean est en train de mourir mais que fait son copain pour le consoler ? Il le masturbe sur un lit d'hôpital et lui fait une injection létale à la maison. Pas de dialogue ou du moins rien d'intéressant entre les deux personnages. L'humain dans ce film vient des femmes (Hélène et la mère de Sean) comme pour contrer le côté machiste que l'on peut rencontrer dans ce milieu et surtout permettre au film de respirer.

    Après avoir mis le focus sur sur certaine stérilité émotionnelle, le réalisateur dépeint un milieu gay obsessionnel, perdu voire tordu. En témoignent les nombreuses scène en amphi qui montrent des gens qui ne sont d'accord sur rien, dont les discussions sont inutiles et s'étirent jusque tard dans la soirée.[spoiler] Que fait tel membre de l'association dans la vie ? On ne le sait pas et on s'en fout (Cf. la scène où Sean et son copain s'interrogent sur qui fait quoi dans la vie). Sean a des mycoses dans la bouche ? C'est pas grave son copain l'embrasse comme pour dire "je suis tordu et j'assume". On invite le PDG du groupe pharmaceutique dans l'amphi mais on ne le laisse pas parler et on l'insulte. Il y a aussi la scène où Sean meurt et son copain le trompe la nuit suivante avec le mec que Sean détestait, comme pour souligner le côté tordu des relations humaines chez certaines personnes de ce milieu. J'entends parfois des gens rire dans la salle, mais qu'y a t-il de drôle ? Je l'ignore... A la sortie du film, un silence de mort, pas de BO sur le générique de fin. 2H20 d'angoisse...

    Pour finir, s'il y a une scène qui résume à la perfection le film, c'est bien celle du militant à la toute fin qui propose un petit texte à destination de la presse suite à la mort de Sean :] "Sean était membre d'Act UP, il défendait les pu**, les toxico, les péd**..." et la mère de Sean, toute gênée, d'ajouter : "il était aussi courageux, on devrait l'écrire". No comment...

    Une étoile mais pas plus car en n'étant pas plus explicite, le réalisateur dupe les spectateurs qui croient voir un film sur le sida alors que cette thématique est en réalité accessoire...
    Alain D.
    Alain D.

    585 abonnés 3 281 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2018
    Un film fort, violent, difficile, un film militant magnifiquement mis en scène par Robin Campillon. Il nous emmène dans les réunions de travail d'Act Up l'association militante de lutte contre le sida. Le film est réalisé comme un reportage sans philtre ni tabou sur la vie et la lutte des activistes en majorité gays et sidéens. Il nous délivre un témoignage implacable des années 90 dénonçant l'indifférence de la société, des médias et des pouvoirs publics.
    Ce film nous offre une belle équipe de jeunes et talentueux acteurs : Nahuel Perez Biscayart (Sean), Arnaud Valois (Nathan), Antoine Reinartz (thibault), Adèle Haenel ...
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