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benoitG80
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2,5
Publiée le 9 avril 2017
"Corporate" donne l'impression que le réalisateur Nicolas Silhol s'est focalisé sur une fin qu'il désirait d'emblée plutôt explosive, quitte à ne pas s'embarrasser de situations crédibles le moins du monde, et même bien plus, en accumulant nombre d'incohérences énormes et gênantes dans le déroulement de son scénario... Sans en faire la liste, il y a déjà le problème de taille du fonctionnement de cette inspectrice du travail (Violaine Fumeau) qui fait ses premières remarques comme ici à la cantonade, alors qu'au contraire dans une telle enquête, tout doit faire l'objet de rapports écrits et confidentiels, de même qu'apparaît le traitement discutable de cette relation complètement impossible avec cette responsable des ressources humaines jusqu'à l'emmener sur un chantier que cette même inspectrice va contrôler !... Et justement pour ce personnage de DRH, interprété par Céline Sallette, la première scène nous la présente lors d'une altercation avec un cadre dans la rue, improbable en public avec cette fonction ! Ensuite, sa transformation et les doutes qui l'accompagnent ne collent pas avec son personnage de femme implacable, dont une forme de perversité évidente lui donne les dents longues et une parfaite maîtrise d'elle-même... Car ici aucune logique dans l'attitude de cette responsable ne tient véritablement la route alors qu'il y avait pourtant un autre scénario possible bien plus en phase avec ce management destructeur qui aurait permis le véritable coup d'éclat final ! En effet par définition, ce genre d'individu ne se remet jamais en question et se trouve toujours du côté des vainqueurs, voire des tueurs... Ou alors à la limite, pour arriver à rendre crédible une telle situation, Nicolas Silhol aurait dû distiller un tas d'informations ou d'éléments qui auraient permis de construire et de comprendre le changement d'état de cette femme qui a peur d'abord pour elle, face au suicide tragique de cet homme harcelé et mis au placard, comme par exemple la simple révélation d'un carnet secret où aurait été consigné tous les faits marquants de cette descente aux enfers... Mais à ce niveau, rien ne nous est montré, ni expliqué véritablement... Tout un travail en amont semble ici avoir été simplement gommé sur un passé qui avait justement toute sa raison d'être en terme de mécanismes psychologiques conduisant ici au drame inéluctable... Il est a noté qu'il règne également une grande abstraction au niveau de cette entreprise qui devient ainsi totalement artificielle puisqu'aucun renseignement sur sa réelle fonction ou activité ne nous est donné. Si bien que de grosses ficelles en grosses ficelles, tout devient de plus en plus bancal, cousu de fils blancs et fortement décalé par rapport à une réalité et des hommes qui dans notre monde inébranlable de compétition et de profit, ne transigeraient pas comme dans ce film ! On surfe avec bien trop d'attitudes et réactions inimaginables et incompatibles avec ce genre d'histoire et de milieu ! Du cinéma sociétal qui veut l'être jusqu'au bout et donc prêt à prendre tous les raccourcis et libertés possibles pour y arriver, au détriment d'un vrai réalisme et d'une pertinence essentielle quant aux véritables enjeux...
une prestation éclatante de tous les acteurs premiers et seconds rôles. que dire de ces méthodes de management réelles ? rien si ce n'est que c'est horrible et inhumain. comment vivre un développement professionnel normal ? impossible et c'est ce que j'ai vécu
Quand on est passé, en entreprise, de la "gestion du personnel" à celle des "ressources humaines", il est tout à fait douteux que les salariés y aient gagné en termes.... d'humanité. Et que l'on parle même, dans les tendances les plus récentes, de "gestion du capital humain" n'arrange toujours rien ! "Défense et Illustration" de ce phénomène, avec un premier film signé Nicolas Silhol : au siège parisien d'une multinationale sévissant dans l'agroalimentaire (on a quelques idées sur un éventuel modèle, dans la "vraie vie"...), sous la responsabilité hiérarchique de "Stéphane Froncart" (Lambert Wilson), l'ambitieuse "Emilie Tesson-Hansen" (Céline Sallette), précisément recrutée à cet effet, est toute entière occupée à la tâche de "dégraisser" chez les cadres du département "finances", où elle est gestionnaire RH, en "douceur", c'est-à-dire en les amenant à démissionner - un contrôleur de gestion, pourtant placardisé depuis une bonne année, fait de la résistance (passive) jusqu'au point (littéralement) de rupture. Les cadres de direction vont s'affairer à se dédouaner (l'inspection du Travail s'en mêle). Emilie, fusible d'évidence à faire sauter en ce sens, va cependant se révéler combattive.....et de moins en moins "Corporate". Cela donne un film épuré, voire sec, et même froid, sans grande épaisseur... humaine. Et souvent passablement rébarbatif - et même ennuyeux... On y voit surtout CS - plutôt convaincante.... Au positif principal, c'est probablement une bonne (bien que peu originale) introduction à la délicate (voire dramatique) question de la souffrance au travail - ici, en col blanc. Probablement seulement - si l'on en croit les réactions très hostiles de la corporation visée, avec la sortie de ce nouvel exemple de "DRH bashing" - très univoque !...
Un avertissement en image fixe au début du film prévient le spectateur que les méthodes de management présentées sont bien réelles mais que l'histoire est fictive. Sur les méthodes de management et les mécanismes mis en oeuvre, le film répond à l'attente et remplit son office mais sans plus. La réalité est ou a été sans doute encore plus perverse que ça dans des entreprises ayant défrayé la chronique sociale. Le contenu de la fiction apparaît également assez édulcoré. La vraie vie en entreprise et la gestion de ce type d’événement indésirable RH n'est pas aussi simple que ça. On nous sert d'ailleurs ici un dénouement spoiler: sur un ton justicier avec la méchante coupable redevenant quelque peu compatissante et regrettant presque d'avoir fait le sale boulot (même si c'est a priori seulement pour sauver sa peau) et les vrais coupables mis à mal par la révélation de leurs forfaits . Ce n'est ici que de la fiction. Mais ces politiques d'entreprise existent bien. S'il y a quelque chose à retenir, c'est bien ça. Un film qui se positionne dans la chronique sociale mais sans pousser très loin la critique. Or, harcèlement et souffrance au travail ne se nourrissent pas seulement des actions toxiques et nocives d'un top management payé pour ça. Mais aussi de l'indifférence de ceux qui voient, qui repèrent, qui devinent sans réagir et qui deviennent ainsi peu ou prou complices des bourreaux. C'est l'éternel problème de la soumission à l'autorité. Si on voit bien quelques représentants élus du personnel interpeller la direction après le drame et quelques collègues de travail baisser la tête, rien de bien consistant à ce sujet-là dans les choix qui ont guidé le scénario (cela dit c'est un film, pas un reportage : il fallait bien que le cinéaste choisisse un angle sans aucune prétention d'être exhaustif). Au moins de quoi faire réfléchir le grand public qui ne serait pas déjà sensibilisé à ces questions. Mais sans atteindre un registre militant.
Le scénario montre et démontre bien les rouages administratifs et psychologiques mis en place par les Ressources Humaines pour pousser les employés récalcitrants vers la sortie. Des termes comme courbe de deuil, mobilité, évaluation comportemental... etc... deviennent des armes pour les comités de direction. Bien que pesant et prenant le rythme reste assez monocorde alors que, pourtant, la fin devrait être plus tendue jusqu'à cette fin un peu démago et moralisateur mais une touche d'espoir dans ce monde cynique et terrifiant ne pouvait, sans doute, être fait autrement.
C'est un événement qui s'est malheureusement produit dans un certain nombre d'entreprises de notre pays et qui est particulièrement difficile à vivre pour les employés : le suicide d'un des leurs sur son lieu de travail. Dans "Corporate" comme dans la plupart des entreprises où de tels événements se sont déroulés, ces suicides sont le plus souvent la conséquence des méthodes de management qui ont été mises en œuvre, à base de courbe du deuil, de mobilité forcée et d’évaluation comportementale. C'est ainsi que Emilie Tesson-Hansen, responsable RH d'un secteur d'une grande entreprise, engagée pour arriver à dégraisser dans le personnel sans procéder à des licenciements, se retrouve face au suicide d'un des employés dont elle était responsable et dont elle s'efforçait d'obtenir la démission. 3 enquêtes sont menées simultanément, dont celle du CHSCT et celle de Marie, une inspectrice du travail très dévouée à sa tâche. Qui va trinquer dans cette histoire ? Emilie ? Ceux qui lui ont donné des directives précises, des objectifs à atteindre coute que coute ? Sera-t-elle soutenue par sa hiérarchie ou sera-t-elle lâchée ? Ce premier long métrage de Nicolas Silhol est plutôt inégal, avec une alternance de scènes très fortes et de scènes beaucoup plus faibles. Les scènes les plus fortes sont celles qui réunissent Emilie, interprétée par une excellente Céline Sallette, et Marie, l'inspectrice du travail, très bien interprétée par Violaine Fumeau. Deux femmes qui ont en fait beaucoup de points en commun, fort tempérament, ne se laissant pas marcher sur les pieds, sauf que Marie se situe du côté du droit et de l'éthique alors que Emilie se situe, du moins au départ, du côté de celles et ceux qui pensent que les inspecteurs du travail sont des enquiquineurs qui n'ont qu'un seul but : empêcher les hiérarchies de faire ce que bon leur semble dans leur entreprise. Même imparfait, "Corporate" a le mérite de mettre en lumière le harcèlement moral pratiqué par de trop nombreuses entreprises vis à vis de leurs employés et de faire d'une inspectrice du travail, un métier trop souvent caricaturé et vilipendé, un personnage positif.
Malgré un sujet fort, le harcèlement moral au travail et une certaine gestion des ressources humaines, le film a du mal à convaincre. D'une part la réalisation est austère et proche du téléfilm, d'autre part le scénario est assez moyen, très peu de renseignement sur l'entreprise, sur le travail des salariés, aucune explication sur les motivations de cette politique agressive envers certains salariés, plusieurs raccourcis... mais Céline Sallette endosse très bien son personnage et le rôle de l'inspection du travail est très bien décrit.
Un film haletant sur la question grave d'un certain management pervers dans l'entreprise. Interprétation remarquable de tous les acteurs et particulièrement de Céline Sallette, la DRH du service financier chargée de faire démissionner les employés insuffisamment "pro-actifs". Je conseille aux élèves des écoles de commerce de voir ce film...
Film intéressant pour découvrir ces méthodes audieuses de mise au placard, et même de mobilité forcée, où la seule alternative est la démission. Cela est réel dans certaines entreprises, donc important de le savoir. Par contre, le film ne parait pas très documenté: des éléments connus comme la courbe de deuil sont évoqués, mais on ne montre pas vraiment ce que c'est. On aimerait en comprendre davantage. La psychologie des personnages est assez peu cresué, dommage. Et enfin, tout le film tourne autour de cette RRH, on n'en peut plus de la voir en gros plan...
Emilie Tesson-Hanssen (Céline Salette) travaille à la DRH d'une grande multinationale. Stéphane Froncart (Lambert Wilson) l'a recrutée dans un but machiavélique : réduire la masse salariale à moindre coût en poussant les salariés surnuméraires à la démission pour éviter le versement de lourdes primes de licenciements. Ses méthodes trouvent leur limite lorsqu'un employé dépressif se défenestre dans la cour de l'entreprise.
"Corporate" a pour cadre la steppe managériale du XXIème siècle et son univers impitoya-able. Le cinéma a déjà investi cet univers : "Violence des échanges en milieu tempéré", "De bon matin" (tous deux tournés par le même réalisateur Jean-Marc Moutout), "Ressources humaines" (qui avait révélé Jalil Lespert) ou même l'exécrable "Le Capital" de Costa-Gavras avec José Garcia ont peint des salariés acculés par des méthodes de management déshumanisées.
"Corporate" filme le harcèlement moral, le lean management et ses dérives. Il ne le fait pas sans un certain manichéisme qui nuit parfois à sa crédibilité. Lambert Wilson est trop méchant dans le rôle du directeur sans scrupule, Violaine Fumeau trop vertueuse dans celui de l'inspectrice du travail.
"Corporate" est sauvé de la caricature par l'excellente interprétation de Céline Salette. La killeuse qu'on découvre au début du film se fendille à la suite du suicide qu'elle a provoqué. Moitié par peur du gendarme, moitié par humanisme, elle se désolidarise de l'idéologie corporate qu'elle était censée promouvoir.
Plusieurs dénouements étaient possibles. Celui choisi m'a un peu déçu. Je l'aurais aimé plus sombre.
Ce film dramatique est vraiment sous tension et nous fait bien ressentir le malaise générale. Ce film est particulièrement réussi et accrocheur. L'actrice principale est excellente dans ce rôle pas facile. Je recommande.
Une atmosphère lourde , froide , inhumaine ...mais aussi totalement irréelle du monde de l'entreprise..limite caricaturale.....pour dénoncer certaines pratiques de management . Ce film nous laisse un goût amer indescriptible et étrange...difficile donc de noter ce film...
Le thème du film est réel, le cinéma est pleinement dans son rôle quand il traite ce sujet complexe, Stéphane Brizé s'en est bien sorti dans " La Loi du Marché ", la cohérence des personnages sans doute. Faut-il considéra le film ou le thème traité ? Côté casting c'est intéressant, alors le film ? C'est compliqué et c'est bien dommage, L'esprit Corporate, à l'extrême, c'est l'association entre des ambitions personnelles énormes et une approche Entreprise pouvant aller à la demande d'une adhésion au projet maison quasi sectaire, dans le film la philosophie ou la finalité de l'entreprise ne transpirent pas. Il est important et intéressant de faire redécouvrir le rôle des Inspecteurs du travail, mais peut-on voir un inspecteur amener un invité sur sur un lieu d'intervention ? Imaginer les risques que prendrait ce haut fonctionnaire ? Les risques techniques procéduriers étant essentiels. Le côté R.H. Je vous invite à aller voir ce film et vous faire votre propre opinion parce qu'il y a aussi des mécanismes vraisemblables dans cette réalisation
Le harcèlement au travail, la pénibilité qui en découle, la souffrance, le cinéma aborde de plus en plus cette thématique en regard d’une actualité qui lui fournit des pages conséquentes sur le sujet. « Corporate » reprend le flambeau en imaginant le coup du boomerang qui frappe une responsable des Ressources Humaines, que l’on accuse maintenant d’être à l’origine du suicide d’un employé. Céline Sallette est de tous les plans de cette mise en scène qui après avoir bien posé le problème se délite dans une veine policière très démonstrative. Le jeune réalisateur (premier film) veut absolument convaincre, mais à force de persuasion il s’enferre dans un dénouement aussi prévisible que schématique. Par contre on ne sait rien de cette société carnivore dans laquelle Lambert Wilson mène son petit monde comme il faut, avec à ses côtés l’inspectrice du travail Violaine Fumeau qui formidable à l’écran doit faire envie à plus d’un salarié. Pour en savoir plus
Vu dans le cadre du festival premier plan à Angers, deux mois après je n'en ai plus énormément de souvenirs, ce qui n'est pas la preuve d'un film marquant.
La mise en scène est très classique, limite téléfilm (a gros budget certes), le sujet abordé (burnout au travail) n'est pas aussi original que l'équipe tendait à le faire croire.
Le scénario qui tend un poil vers le thriller (avec l'inspectrice du travail) sans être mauvais est assez banal, pas de surprises pour qui connaît le monde de l'entreprise ultra capitaliste.
Les acteurs sont eux aussi assez moyens.
Bref un film très moyen, qui ne marque pas, sauf si le sujet vous intéresse vraiment, autant attendre un passage TV
D'ailleurs la séance de Q/R après la séance a réservé quelques moments gênants, les acteurs ne semblant pas trop ce qu'ils faisaient dans ce film, mis à part qu'ils "avaient eu un rôle".