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Jonathan M
130 abonnés
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3,5
Publiée le 9 avril 2017
Dans le sillage de Miss Sloane sorti il y a quelques semaines, Corporate traite le burn-out comme cancer de notre monde capitaliste. Ce qui est frappant dans le film, c'est à quel point l'humain est enrichi par un désir qu'il le dépasse. L'esprit corporatiste est une folie moderne, une sorte de dictature de l'entreprise, qui cherche à tortionner les plus faibles d'entre nous. Inattaquable par son propos, Nicolas Silhol réalise un premier film hautement politique, qui sacralise un peu plus ce maux actuel. Côté cinéma, la volonté de tendre vers une fin de bonne conscience nuit à la puissance destructrice du film.
Voilà un superbe rôle pour Céline Salette en Drh suivant les instructions du responsable de leur entreprise joué par Lambert Wilson pour faire leur possible pour que le personnel dont ils veulent se séparer selon des plans et la tout est permis jusqu'au suicide d un employé qui va changer la donne. C'est vraiment un film à voir
Une femme au cœur et tête froide se retrouve dans une situation compliquée au travail. Comment sauver ça peau ? Voilà le résumé de ce film qui dénonce les méthodes qu’utilisent certaines entreprises pour faire partir le personnel sans les licencier... cruel et sans pitié.
Recrutée depuis plus d'un an dans son entreprise, Emilie Tesson-Hansen est considérée comme une "killeuse" dans son métier. Responsable RH d'un pôle de plus de 70 personnes, elle est très appréciée de sa direction et semble redoutée des employés. Cependant, l'arrivée d'un drame dans l'équipe qu'elle gère va entraîner la mise en place d'une enquête au sein de l'entreprise. Acculée de toute part, Emilie va devoir se défendre en faisant face à un dilemne : comment rester corporate lorsqu'elle est attaquée personnellement ?
Sujet très actuel dans cette période où la question du licenciement reste clé, Corporate pose les bonnes questions : dans quelle mesure une responsable RH est-elle responsable de la politique décidée par ses supérieurs et qu'elle doit appliquer ? Et c'est tout là le talent de ce film.
Dès les premières images, Corporate dresse l'image d'une RH froide et distante qui parle mobilité avec une salariée qui semble totalement subir la discussion. Une impression de froideur qui est encore plus renforcée après le drame. C'est cette première impression que le film va s'appliquer à déconstruire progressivement : aux scènes de famille vont succéder les scènes de doute et de remise en question. Portée par une Céline Sallette parfaitement en phase avec le rôle qu'elle incarne, nous allons donc découvrir une autre image de cette responsable RH qui semble finalement davantage subir le rôle qui lui a été donné par sa direction, remettant même en cause sa passion pour son métier.
Corporate pourrait donc être classé dans les films que l'on jugerait nécessaire. Conçu pour questionner et dénoncer des méthodes de management, il parvient à poser la question suivante : dans quelle mesure laisse-t-on la place à l'humain lorsque la question de l'efficacité et de la rentabilité sont posées ? De ce point de vue, la réussite du film n'est pas à remettre en cause.
Cependant, bien que l'on ne s'ennuie pas, que l'histoire soit touchante et que l'on soit choqué par le comportement de cette "killeuse" et de sa direction, on aurait aimé être emmené plus loin et que nos sentiments soient exacerbés. En effet, le schéma reste linéaire et la construction très classique. On se rend directement compte que la responsable RH n'est qu'un pion dans l'échiquier et qu'elle semble uniquement avoir suivi sa direction. Peut-être que l'on aurait aimé encore plus détester l'héroïne, qu'on aurait voulu la considérer comme seule coupable pendant plus longtemps, avant de réaliser qu'elle n'était qu'une exécutante et que l'on était totalement manipulé par le réalisateur. Enfin, chaque moment est préparé et prévisible, et ce malgré les quelques tentatives de pirouettes.
En conclusion, Corporate reste un bon film, intéressant, choquant, touchant et réussi dont le seul regret est que le potentiel énorme de l'histoire racontée ne semble finalement pas avoir été utilisé à son maximum.
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Céline Salette est excellente. Après, le reste... . Mise en scène neutre, acteurs parfois à la limite de l'amateurisme. Ca reste du téléfilm, mille fois vu, sans originalité. Le thème est abordé de façon mollassonne et la pirouette à la fin est carrément grotesque. Alors que l'on évolue dans une ambiance plutôt réaliste, sans jugement, on tombe dans le théâtral. Pas un mauvais film, juste un film sans ambition.
management inhumain, harcèlement, mobilité imposée,certains salariés de grands groupes se reconnaîtront et on pense à Orange et aux suicides des cadres de cette entreprise. Tout cela est bien réel même si le film souffre de quelques invraisemblances. On ne croit pas trop au rapprochement entre la DRH et l'inspectrice du travail.
Une Céline Salette un peu trop monolithique et un scénario aux digressions inutiles nuisent à cette histoire par ailleurs intéressante et de très bons seconds rôles.
Une très bonne surprise, entre film social et thriller psychologique. Corporate s'avère prenant et intense de bout en bout, emmené par la toujours formidable Céline Sallette. De tous les plans, l'actrice arrive à donner humanité et fragilité un personnage en apparence froid et sans pitié, à tel point qu'on finit par s'attacher à elle et à se demander qui sont les victimes et les véritables coupables. Certaines scènes (et personnages) pourraient sembler un peu caricaturales mais le film n'en reste pas moins crédible et fort.
J'adore Céline Sallette ! L'inhumanité glaçante de son personnage ne l'empêche pas d'être magnifique ! La froideur du monde de l'entreprise, le cynisme économique, où la logique anale domine (c'est-à-dire une logique comptable), tout cet univers dans lequel seul compte le chiffrage de la rentabilité et des économies réalisées par compression des charges salariales et élimination des résistances internes, c'est de tout cela dont rend compte le film de Nicolas Sihol. C'est un premier film et c'est du lourd !! Brassens chantait "mourir pour des idées", aujourd'hui il est question d'être éliminé, de management par la terreur. Plus d'idées, juste du chiffre. Le personnage de Emilie Tesson-Hansen est obsédé par les effluves, qui pourraient s'échapper de ses aisselles, comme si sa transpiration traduisait et pouvait trahir le caractère irrespirable des pratiques auxquelles elle est contrainte de recourir. Qu'une inspectrice du travail apparaisse comme une sorte de Colombo est aussi une belle surprise. Violaine Fumeau est une belle découverte dans ce rôle. Voici une intrigue révoltante et qui nous tient en haleine.
Ce premier film de Nicolas Silhol est fichtrement bien documenté : on s’y croirait ! Une vision réaliste et rare de l’entreprise dans la lignée des excellents « De gré ou de force » (1998) et « Violence des Echanges en Milieu Tempéré » (2004), du très bon « Ressources Humaines » (2000) et de l’intéressant « De Bon Matin » (2011). Ce thriller vaut par ses dialogues, tellement réalistes des entretiens RH, et pour ses personnages féminins qui ont, ici, pour une fois, la plus belle part du casting, les rôles masculins étant en effet réduits à la portion congrue. Il vaut aussi par l’absence de manichéisme : chacun a sa part de responsabilité dans le suicide de l’employé et « l’héroïne » a eu … une triple ration ! Un film que l’on devrait imposer de montrer à tout salarié à son entrée dans le monde du travail pour l’avertir sur l’envers du décor ou plutôt sur tout ce qu’il ne faut pas faire dans la gestion des ressources humaines et plus généralement dans une certaine forme de management « corporate & pro-actif ».
Peut-être davantage dans un format "téléfilm" notamment sur la première partie mais très efficace ! très réussi !! L'intrigue est portée par une brillante actrice qui monte !! L'entreprise est dépeinte avec un réalisme incroyable !! Tellement juste que ce pourrait être un documentaire "inside"... Intrigue très intéressante qui va pousser le personnage central à prendre du recul, à se remettre en question... spoiler: et à mettre sa carrière et sa réputation en péril en se lançant dans un combat long et pénible pour faire éclore la triste réalité ayant poussé au drame
Sous des airs parfois documentaires, le film tombe un peu dans la caricature et peine à démarrer. La deuxième partie est plus réussie car plus rythmée. Le film donne un aperçu sans nuance des dérives de la logique libérale, un objectif louable mais gâché par ses excès et par un scénario trop simpliste (on ne sait pas même quel est l'activité de l'entreprise en question !!). A voir quand même pour ceux qui veulent voir jusqu’où peut conduire la logique du profit à tout prix.
Un film documentaire immersif au sein du monde des TGE (Très Grandes Entreprises) et particulièrement du secteur RH. On découvre les rouages du management même si rien n’est vraiment nouveau. Dans le monde du profit, le but est de pousser à la démission les salariés devenus encombrants. Pour ceci, des propositions aberrantes leur sont faites et une pression constante leur est mise. Le résultat est parfois dramatique. Bien évidemment, tout ceci fait l’objet d’un projet qui s’avère secret défense. Mais quand l’inspection du travail se met à fouiner, tout ce beau monde prend peur et se tire dans les pattes afin de sauver sa peau. Cela rappelle fortement les scandales récents notamment France Telecom. Rien de nouveau donc mais un film maîtrisé malgré qu’il soit inégal, plaisant, avec de bonnes interprétations. Corporate à le mérite de mettre en lumière le harcèlement moral pratiqué par de trop nombreux managers vis-à-vis de leurs employés et la souffrance au travail. Il met également en lumière un métier trop souvent caricaturé et vilipendé : inspecteur du travail.
En tant que RH, ce film me parle forcément ! Le sujet des restructurations "sauvage" est bien traité, du point de vue d'un(e) executant(e). Cela montre bien que le rôle du RH est souvent mal vu à cause de la vision "première ligne" que cela comporte. Le problème reste toujours la conscience que l'on a à faire son travail, sans forcément nuire à autrui... Les salaires élevés sont parfois le prix du silence et de l'oubli...