Martin Provost nous avait emballés avec Séraphine, film original et personnel. En nous proposant aujourd'hui une confrontation entre les deux actrices les plus bankables -les mieux payées- du cinéma français, on ressent un petit sentiment un peu désagréable d'opération commerciale -qui pourrait donner lieu à un film réussi d'ailleurs! Hélas, les deux personnages sont si caricaturaux qu'on se désintéresse très vite de leur sort, et qu'on s'ennuie, mais alors!
Claire (Catherine Frot) est sage femme, dans une petite maternité -à taille humaine- du côté de Mantes la Jolie. Son métier, c'est sa vie, elle l'exerce avec passion, et nous du même coup on assiste à de nombreux accouchements, avec émersion d'un bébé tout gluant et friponné qu'on pose sur le sein de sa mère -c'est attendrissant mais on s'en lasse. Elle a un fils, qu'elle a eu toute seule, qui fait ses études de médecine et a toujours rêvé de devenir chirurgien (à moins que cela ne soit sa mère qui l'a surtout rêvé pour lui....), et elle passe ses loisirs dans son petit jardin ouvrier, un endroit bucolique en bord de Seine. Elle a adoré son père, Antoine, sportif de haut niveau, qui s'est suicidé après qu'une femme, Béatrice, l'ait quitté. Elle est psychorigide et orthorexique, ne mange pas de viande, ne boit pas de vin, sympa, mais un peu pénible quand même....
Et voilà que Béatrice (Catherine Deneuve) débarque dans sa vie à la recherche d'Antoine, dont elle ignore la disparition. En fait on vient de lui découvrir une tumeur au cerveau, du genre mauvais, et elle a peur. Elle est égoïste, frivole, n'a jamais suivi que son bon plaisir et ne gagne sa vie qu'en allant jouer dans des tripots sordides, au fin fond de banlieues glauques. Claire la rejette violemment, et puis, son sens du devoir étant plus fort que tout, elle va l'aider.... cette femme qui n'a plus rien, ni argent, ni domicile, abandonnée par son dernier amant en date. On n'y croit pas une seconde.
On ne croit pas trop non plus à l'histoire d'amour qui se noue avec le voisin de jardin, routier (sympa...), jovial et viril (Olivier Gourmet). Bref, on ne croit à rien -c'est bien là le problème.....
A éviter