Après l'énorme échec du deuxième volet, nous n'avions plus entendu parler de cette licence. Et c'était pour le mieux, car, à mon humble avis, cet univers n'a pas besoin d'être trimballé dans tous les sens. Mais cela fut sans compter sur ce projet de "soft reboot" qui vit le jour durant le courant de l'année 2016. Et sur le papier, le long-métrage ne donnait pas forcément envie, avec ce peu d'originalités dans le concept et les influences. On semblait retourner vers un long-métrage complètement calqué sur le tout premier film, sans aucune forme de prise de risque. Pourtant, sur le début du film, j'ai vraiment voulu y croire. Certes, au niveau de la mise en scène et de la mise en place de l'ensemble, le long-métrage ne surprend pas et il nous ressort le même type de schéma que l'original. Il n'y a donc rien de surprenant à voir du point de vue du scénario. Cependant, au niveau de la technique, il semblait y avoir des envies de différence. Avec ces 15 ans d'écart par rapport au premier film, les technologies ont évolué, et aujourd'hui, n'importe quel smartphone peut apporter des vidéos d'une qualité très correcte. En ce sens, le film abandonne donc l'aspect "crade" du premier volet, au profit des technologies actuelles. Un parti-pris qui perd donc en charme, mais qui avait quand même moyen de m'intéresser s'il réussissait à être correctement intégré au niveau de la mise en scène. Toute l'idée du drone le montre par exemple, j'avais hâte de voir ce que cela pouvait proposer. Mais le problème arrive finalement quand les choses sérieuses commencent. À ce moment-là, le film m'enlève tout le peu d'espoir que je pouvais avoir envers lui. Déjà, car les personnages se montrent bien moins attachants que ceux de l'original. Ils passent leur temps à se faire peur entre eux, dans l'optique d'amener quelques jumpscares, sauf que ceux-ci sont toujours très grossiers et mal gérés. Ensuite, car le peu d'inventivité que le film pouvait se permettre n'arrive jamais. L'exemple du drone le montre bien, il n'est jamais utilisé de manière innovante ou pour offrir une séquence qui sort de l'ordinaire. Et le dernier point qui m'a complètement fait sortir du film, c'est la dernière demi-heure. Celle-ci montre bien le gros problème de ce projet à l'origine, étant donné qu'ils n'ont rien compris au matériau de base. Le film original n'a jamais été une grosse production horrifique pour effrayer son monde, mais bien plus un film angoissant et qui préfère suggérer plutôt que montrer les choses. Mais ce n'est jamais le cas de ce projet-ci, car il passe son temps à essayer de proposer du grand spectacle, avec des effets toujours plus démesuré et ce besoin de nous montrer directement les choses, ce qui va à l'encontre de l'esprit de la licence. En gros, le film n'est qu'une reproduction honteuse d'un joli succès des années 90. C'est un reboot qui ne s'assume jamais et qui n'a rien compris à ce que le film original voulait proposer. Pour conclure, un reboot a oublié.