Je peux dire que ce film m'a surprise et m'a fait revenir sur mes acquis.
C'est un long-métrage qui peut mettre assez mal à l'aise ; le but des protagonistes n'est ni vraiment l'amour ou le bonheur, c'est assez étrange. Le réalisateur nous fait côtoyer de près la misère de l'époque : la maltraitance, la maladie, l'injustice, la mort... Il crée une répulsion subtile, que j'ai trouvé alimenté également par ces méthodes, par exemple la caméra 360 employée quelques fois et qui donne l'impression d'un œil globuleux.
De manière générale, c'est un long-métrage original. J'aime le parti pris de le découper en deux nombreuses parties et de ne pas camoufler la laideur humaine.
Les trois femmes piliers du film (es deux favorites rivales et la Reine) sont juste exceptionnels. La Reine exprime une vulnérabilité mêlée de caprices et d'autorité à la fois répulsante et bouleversante ; j'ai rarement vu autant de contrastes en un seul personnage, c'est merveilleux. Le personnage d'Emma Stone prend en pouvoir au fil du film ; c'est fascinant d'observer cette transformation, l'enracinement de l'insolence et de la paranoïa, aussi. Et l'humiliation qu'elle subit et exprime avec brio. Enfin, la dernière fait preuve d'un charisme et d'un calcul propre au personnage solide qu'elle incarne.
En bref, elles ont toutes le superbe de leurs rôles.
A part quelques longueur, ce film est une œuvre d'art somptueusement réussie ; bravo à tous les artistes d'avoir su traiter un tel sujet avec originalité et brio.