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    Frantz
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    tony-76
    tony-76

    1 082 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2016
    Frantz, un drame historique de François Ozon (le spécialiste du drame) qui après Une nouvelle amie assez glauque, vient ici nous présentez une nouvelle oeuvre dans le genre. Et, le résultat en est bluffant ! Il ose créer un vrai mélodrame en noir et blanc en jouant avec les couleurs vives spoiler: lors des flash-backs ou dans d'autres beaux moments.
    Un exercice de style intéressant et séduisant ! Ozon parle de l’entre-deux-guerres en adoptant le point de vue des Allemands et multiplie les faux-semblant autour des thèmes du mensonge, du deuil et de l'amour perdu... Tout se passe dans une ville allemande, on rencontre Anna (Paula Beer) se rendant tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz devant laquelle se trouve, un jour, un étrange jeune homme (Pierre Niney)… L'homme avait un lien mystérieux avec Frantz, leur rencontre va chambouler leur vie ! Une photographie impeccable avec une mise en scène très élégante et maîtrisée en tout point. Les décors sont bien reconstitués à l'époque de l'après guerre 14-18. Il y a pas mal d'émotion dans ce récit, on est vraiment ébranlé par les choix des protagonistes, spoiler: comme le départ de l'un des personnages.
    La finale est déchirante, c'est magnifique !! Franchement, les sensations ne manquent pas à l'appel. On sourit, on pleure... Rien de tout cela ne serait arrivé sans la présence de ce duo flamboyant ! Pierre Niney est incroyable !! Il change de registre sans cesse (Five, comédie), (Un homme idéal, thriller), (Yves Saint Laurent, biopic), maintenant le spectateur sait désormais qu'il peut tout jouer... L'acteur ira loin et aura pas fini de nous étonner. Et puis, il se donne à fond sur un projet, rien que celui-ci encore d'après quelques interviews en sa présence, il affirme avoir appris la langue allemande et le violon ! Pierre Niney est très fort ! L'acteur est accompagné d'une allemande, Paula Beer. Juste une révélation cette jeune femme ! Lumineuse à souhait, impose sa délicatesse et sa beauté à l'écran. Un portrait de la femme à la fois victime et forte... L'atmosphère qui règne au sein de l'histoire s'avère troublante... La bande son se veut discrète mais tellement juste lors des moments tristes. En conclusion, ce Frantz est surement LE meilleur film de François Ozon. Bouleversant ! Frantz nous rappelle pourquoi on aime le cinéma. Merci !
    benoitG80
    benoitG80

    3 429 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2016
    "Frantz" prouve bien qu'on ne sait jamais où attendre François Ozon...
    Après "Une nouvelle amie" plutôt déstabilisant, le cinéaste étonne cette fois par son choix sage et rassurant de s'inspirer du film de Ernst Lubitsch ,"Broken Lullaby" de 1932.
    Ce dernier avait eu une grande résonance par rapport à la proximité du conflit mondial et surtout par rapport à la découverte et à l'étude du syndrome du traumatisme de guerre.
    Ce qui n'empêche pas pour autant en 2016, de découvrir un cinéma intéressant, rien que par cette histoire elle-même, où le besoin de pardon et ce qu'il engendre, devient à lui seul la grande affaire pour continuer à vivre !
    Il est maintenant difficile d'entrer dans les détails de cette relation qui noue Adrien et Anna sous peine d'en révéler le moindre indice quant à leurs réelles attentes respectives, mais ce qui saute aux yeux, c'est sans doute un aspect trop lisse et distancié qu'ont les deux acteurs, pourtant chacun traumatisé à leur façon par la disparition de Frantz, ami proche pour l'un et fiancé pour l'autre...
    François Ozon joue cependant avec un grand tact sur le décalage des sentiments de ces deux personnages, mais surtout sur le mensonge et sa justification, et à ce niveau quelques scènes nous interpellent franchement.
    C'est sans doute ce point essentiel qui est le pivot du film, sur ce que l'effet d'un témoignage aussi romancé et inventé soit-il, peut apporter en tant qu'ouverture et bien être à ceux qui restent...
    Les parents de Frantz ont justement à cet égard, une part importante dans le récit par l'aspect humain et sincère qu'ils dégagent à eux deux, ce qui manque justement à Adrien/Pierre Niney et à Anna/Paula Beer, trop en retrait, et qu'on aurait aimé plus fougueux, plus vrais dans leur ressenti !
    L'émotion arrive cependant dans une deuxième partie, où les retrouvailles en France permettent quelques moments enfin plus intenses et plus justes !
    Au fond, François Ozon, en partant du traumatisme de guerre et du deuil, glisse doucement vers une romance un peu trop rangée et stylisée, qui se réveille un peu de temps à autre !
    À ce niveau, l'utilisation du noir et blanc évoquant le passé et la mort, qui alterne avec la couleur et le goût de vivre, ne sont pas d'une grande subtilité et ce procédé artificiel étonne quelque peu également.
    Et donc en conclusion, le sentiment d'avoir enfermé cette réalisation dans une forme étudiée, très léchée pour laisser le fond au stade d'ébauche.
    Un film dont l'ambition et les idées semblaient pourtant promettre, qui ne démérite pas non plus mais auquel il manque la touche forte, ultime et attendue pour nous surprendre et adhérer complètement.
    tixou0
    tixou0

    709 abonnés 2 002 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 juillet 2016
    "Frantz" (orthographié à la française, comme le Frantz du "Grand Meaulnes", Frantz de Galais - sûrement pas un hasard, quand on se souvient que Alain-Fournier, jeune lieutenant de 27 ans, fut une des premières victimes de la Grande-guerre, dès septembre 14), c'est l'Arlésienne (mutatis mutandis) de ce nouveau film de (François - toujours pas un hasard, probablement) Ozon. La scène est entre le printemps et l'automne 1919, en Allemagne (dans la petite ville pittoresque de Quedlinbourg, en Saxe-Anhalt), puis en France (Paris, et Bourgogne - environs de Saulieu, en Côte-d'Or). Anna (la sublime Paula Beer) pleure son fiancé Frantz, mort au combat (avant ses 24 ans), à la fin de la guerre, de conserve avec les vieux parents de celui-ci, les Hoffmeister (dont c'était l'unique enfant), et chez lesquels elle vit. Lors de sa visite rituelle au cimetière - où elle va fleurir une tombe vide (Frantz repose dans une fosse commune en France), elle découvre un mystérieux visiteur, un Français. Cet Adrien Rivoire (Pierre Niney) est venu en "terre ennemie" pour s'acquitter d'une mission douloureuse, sur laquelle plane longtemps à l'écran beaucoup d'équivoque.... FO a construit là un chef d'oeuvre d'écriture, pour une oeuvre à la fois puissante et subtile, mise en scène de même, où tout est à louer, de l'opportunité coloriste à l'illustration musicale, où l'essentiel n'est pas asséné dans quelque discours édifiant, moraliste, pesant.... ou exploitant les facilités d'un psychologisme racoleur, mais suggéré, dans le détail visuel souvent, en évitant toujours le parti pris, la certitude, tout en abordant des thématiques essentielles... Du très grand art - comment allier sensibilité et intelligence.
    Vu en AP - j'en sors enthousiaste (mon premier "5 étoiles" pour 2016 !).
    alpha-pixel
    alpha-pixel

    30 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 septembre 2016
    Au cinéma, la qualité du silence traduit souvent la valeur du film. Dans la grande salle obscure où j’étais, nous retenions notre respiration tant le film a du souffle. La grande Histoire et les insoupçonnables drames qu’elle peut engendrer sont dépeints avec tant de sensibilité, de finesse. Images « dé-peintes » en effet par le renoncement rapide à la couleur pour un superbe et signifiant noir et blanc : le noir des deuils de la guerre, le blanc des années du sursis avant l’inéluctable seconde guerre, nouvelle tuerie que tout annonce dans le film. Entre deux guerres donc, entre deux pays, entre deux familles. Entre des couples. Pour les jeunes l’époque est impitoyable. Même pour les rescapés des tranchées, car les blessures sont intérieures, terribles, lourdes de conséquences. Ainsi la férocité militaire mène droit à la culpabilité, et la culpabilité ronge et engage au mensonge. Tout dans le film amène au mensonge : la compassion, la revanche, l’effroi, l’amour, le suicide, le pardon… Certes non, le film n’est pas un mélo, tant les situations et les sentiments sont complexes, plongés dans l’Histoire, à cent lieues du grandiloquent et de l’outrance. Tout est dit dans un détail visuel, un plan rapide, un regard, en restant loin du discours assené et lénifiant. Certains propos sont d’une force et d’une subtilité telles qu’on aurait envie de vite les réécouter pour les apprendre. Deux heures d’émotion et de jouissance intellectuelle, comme dans un grand roman. Là, le cinéma se hisse au niveau de la littérature. Ajoutons un beau jeu d’acteurs, une langue harmonieuse, des reconstitutions soignées sans trop en faire… Un chef-d’œuvre.
    alain-92
    alain-92

    322 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2016
    François Ozon avait "envie de jouer sur des thématiques classiques du mélodrame comme l’idée de la culpabilité et du pardon pour ensuite bifurquer sur une désynchronisation des sentiments." Son scénario parfaitement écrit est astucieux, inattendu et d'une grande dextérité. La mise en scène est tout aussi parfaite. Il est aisé de se laisser porter par cette histoire qui entraîne le spectateur vers différentes voies, et autant de questionnements jusqu'à la toute fin du film. La réalisation, d'une grande justesse, fait preuve d'une maîtrise absolue. Un autre point fort, un casting remarquable tant au niveau des acteurs allemands que français. Dans une simple participation Cyrielle Clair est parfaite "sous une élégance naturelle et une froideur apparente et l’aspect monstrueux de cette mère incestueuse" tel est son rôle défini par le réalisateur. L'excellent Pierre Niney, incarne son fils, jeune homme tourmenté, étouffé par la culpabilité. Largement mérité le prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir pour Paula Beer, à la Mostra 2016. Une magnifique révélation. Avec son incroyable charisme et ce talent certain, elle émeut du tout début à la dernière image. Frantz est un très beau film, fort et émouvant.
    Estonius
    Estonius

    3 474 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 août 2018
    On peut se demander quelle idée a eu Ozon de reprendre cette histoire qui avait donné l'occasion à Ernst Lubitsch de nous pondre un excellent film en 1932. En fait Ozon s'éloigne du scénario original dans la dernière demi-heure et nous offre une variation peut-être moins naïve que celle de Lubitsch. La réalisation est parfaite, sobre, efficace, magnifiquement photographiée, avec une équipe d'acteurs fabuleux dans laquelle se détache la très belle Paula Beer. La bande son est superbe. Les quelques reproches que l'on pouvait faire à Lubitsch (acteur principal envahissant, et mélodrame non évité) ne se reproduisent pas ici, comme à son habitude Ozon ne juge rien, il montre et il montre bien. Un très beau film sensible et intelligent, un chef d'œuvre
    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    65 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 septembre 2016
    Cela fait des semaines que le dernier film de François Ozon est sorti dans nos salles. Des semaines aussi que nous manquions le rendez-vous avec ce cinéaste que nous apprécions tant. Aussi, c’est avec une joie non dissimulée que nous nous sommes callés dans les fauteuils rouges de notre cinéma pour un voyage dans le temps et en noir et blanc…

    « Frantz », c’est un drame qui nous fait sombrer (nous-aussi) dans la noirceur de l’après-guerre où Français comme Allemands gardent de la rancœur les uns pour les autres. Dès lors, quand Adrien Rivoire vient dans un petit village allemand fleurir la tombe de son ami français, cela ne peut que déplaire à la population locale. Mais qui est véritablement Adrien? Pourquoi vient-il sur cette « tombe » ? Qu’est-il véritablement venu chercher ? Le suspense est loin d’être intenable et on se fait très vite sa petite idée… mais qu’importe, ce n’est finalement pas le nœud de l’histoire et ce volet ne constitue qu’une petite partie de l’intrigue. Elle permet de s’interroger sur qui était Frantz également, ce soldat pacifiste embarqué dans une guerre qu’il ne voulait pas. Mais au-delà de tout çà, la véritable aventure est sans aucun doute celle qui anime Anna et qui sera tout aussi emblématique que celle présentée dans les premières minutes. Le dernier film de François Ozon n’est pas une idée originale puisqu’il s’inspire de la pièce de Maurice Rostand, déjà adapté dans les années 30 au cinéma mais qu’importe, il s’est approprié le sujet et nous le livre avec une habilité et un professionnalisme qui n’est plus à démontrer.

    Pour illustrer son propos, Ozon opte ici pour des tons gris, à l’image du désespoir des personnages. Seuls les souvenirs et quelques moments de joie colorent véritablement la pellicule. Si nous pensions à un choix réfléchi, nous avons appris que cette volonté de tourner en noir et blanc venait davantage d’un choix budgétaire qu’artistique (en effet, reconstituer des décors d’époque coûte cher et le monochrome permet aisément de dissimuler certaines approximations). Il n’en reste pas moins que l’époque est merveilleusement bien reconstituée ! Les costumes, les lieux fréquentés nous transportent dans un Paris et une Allemagne du début du siècle. La musique, discrète mais très à propos, tient malgré tout une place de choix dans la vie des personnages puisque Frantz comme Adrien sont de formidables violonistes.
    Pour les besoins film, Pierre Niney (Adrien) a d’ailleurs pris quelques leçons pour être au plus près de son personnage. Et ce n’est pas sa seule prouesse puisque le pensionnaire de l’Académie française a appris à danser la valse et … à parler allemand ! Aidé par sa compagne de jeu, le jeune comédien nous bluffe lorsqu’il se met à parler la langue de Goethe. Très professionnel (comme toujours), cet « Homme idéal » revêt le costume d’Adrien avec beaucoup d’humilité et d’intensité. Fidèle à lui-même, Niney démontre une fois encore qu’il est une étoile montante du cinéma français. Bientôt à l’affiche du très attendu film « L’Odyssée » de Jérôme Salle, l’acteur enchaîne les rôles et les performances (on se rappelle de son interprétation magistrale dans « Yves Saint Laurent ») avec une aisance à faire pâlir de jalousie tous ses contemporains !
    A ses côtés, l’incroyable Paula Beer. Très souvent comparée à Romy Scheider (et à raison !), la comédienne allemande de 21 ans (!) est sublime : fragile tout en étant tenace, gracile et forte à la fois, ce petit brin de femme nous donne une leçon de vie mémorable. Anéantie par le décès de son fiancé, Anna trouvera un peu de réconfort auprès de celui qui l’a connu les derniers mois de sa vie… à moins que tout ceci ne soit qu’une façade et une nouvelle occasion pour elle de périr à petit feu ? Personnage central de « Frantz », elle donne le ton au film et remet en cause toutes nos certitudes, ébranlant nos notions du pardon et de celles du courage. L’interprétation impeccable et mature de Paula Beer est sans aucun doute un argument de poids dans la réussite du seizième long-métrage du prolifique réalisateur. Pas étonnant d’ailleurs qu’elle ait reçu le prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir à la Mostra de Venise 2016 : pour un premier rôle dans un film français, on ne pouvait rêver mieux !

    Dans la lignée de ce casting de choix, on trouve deux comédiens allemands excessivement touchants dans leur rôle : Ernst Stötzner et Marie Gruber, les parents de Frantz. On notera aussi la brève prestation de Alice de Lencquesaing , en Fanny, le personnage le plus moderne de tous de cette époque encore très conservatrice.

    Ozon aime ses comédiens, c’est un fait certain : il les filme au plus près avec beaucoup de lumière (ce qui est encore plus incroyable vu qu’il a opté pour le noir et blanc, rappelez-vous) et une touchante pudeur. Jamais intrusive, sa caméra se pose à hauteur de leurs visages marqués par le passé, histoire de nous faire partager les confidences et les émotions qui animent ces personnages dans une intimité déconcertante. Si le film manque un peu de surprise (on peut facilement deviner la vraie facette des personnages malgré les quelques petits rebondissements proposés), il frôle néanmoins le sans faute ! Au-delà de ce qu’il a pu nous proposer ces dernières années, son dernier long-métrage fait partie de nos coups de cœur de la rentrée…Mais puisque nous n’avons jamais fait partie de ses détracteurs, on doit bien reconnaître que nous avions ici un parti pris et que notre avis subjectif ne sera peut-être pas le vôtre… A vous de vous faire votre idée, en poussant la porte de votre ciné !
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2016
    Réalisateur prolifique, François Ozon est également un réalisateur inégal, capable de toucher le fond, comme dans "Swimming Pool", et d’enchanter les spectateurs, comme "Dans la maison". Pour son 16ème long métrage en 18 ans, François Ozon s’est très librement inspiré de "Broken Lullaby", un film américain de Ernst Lubitsch, lui-même adapté d’une pièce de dramaturge français Maurice Rostand. La réussite est totale, faisant de Frantz une œuvre majeure dans la filmographie de François Ozon, voire même, tout simplement, son meilleur film ! En effet, avec "Frantz", François Ozon prouve qu’il est arrivé au sommet de l’art cinématographique, cet art dans lequel il a fait ses premiers pas avec de nombreux court-métrages et qu’il pratique depuis près de 30 ans. Il faut en effet beaucoup de doigté et de maîtrise pour réussir à marier avec autant de bonheur de l’émotion jamais forcée, des surprises de scénario jamais « téléphonées » et une très juste réflexion sur les conflits armés et leurs conséquences. Et, en plus, il nous permet de faire connaissance avec Paula Beer, une jeune comédienne allemande dont tout laisse à penser qu’elle est à l’orée d’une très grande carrière.
    nicolas t.
    nicolas t.

    59 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2016
    Magnifique film qui raconte une histoire bouleversante
    entre une jeune allemande et un Français dans une mise en scène
    sobre et puissante. Les acteurs jouent avec pudeur et délicatesse
    une partition tout en retenue et émotion. Pierre Niney n'a jamais été aussi beau et bon.
    Quant à la jeune actrice allemande, Paula Beer c'est une grande révélation.
    A voir en ces temps troublés pour son beau message pacifiste et humaniste.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 septembre 2016
    Broken Lullaby est un mélodrame sublime de Lubitsch (1932) qui fut un de ses échecs commerciaux les plus noirs. Frantz reprend son idée initiale avant d'explorer d'autres voies. La toile de fond en est un petit village d'Allemagne, un an après la fin de la première guerre mondiale. Chronique d'un désastre dans les têtes et dans les coeurs, où l'on ne finit pas de pleurer, qui un fils, qui un fiancé ... La rencontre d'un soldat français et d'une jeune allemande permet à Ozon d'illustrer ce gâchis, en confrontant les souffrances, de l'âme et du corps, mais surtout d'envisager une relation au destin incertain. Film sur le mensonge, le pardon et l'instinct de survie, Frantz entremêle les fils d'un drame en suspension qui offre la même beauté mortifère dispensée par le tableau de Manet "Le suicidé" que l'on voit à plusieurs reprises dans le film. Pierre Niney épouse avec talent les vibrations de l'homme blessé. Mais une fois de plus, c'est le personnage de femme qui intéresse Ozon. Complexe, intense, fragile : il est joué à la perfection par Paula Beer, révélation majuscule. Le ton volontiers ludique, provocant et ironique du cinéaste n'est ici pas de mise. Dans un noir et blanc somptueux, sa mise en scène classique, enveloppe les scènes et garde une certaine distance. Ce qui n'empêche pas les émotions d'affleurer grâce à ses interprètes. Frantz fait montre d'une maîtrise totale dans cette observation de vies anesthésiées par le malheur et dans l'illusion d'une renaissance. Ce n'est pas d'une gaieté folle mais c'est incroyablement beau et douloureux.
    rogerwaters
    rogerwaters

    146 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 septembre 2016
    Nouvel accomplissement artistique pour François Ozon qui ose reprendre des recettes dignes des grands mélodrames des années 20 – l’intrigue reprend d’ailleurs celle d’un film de Lubitsch. Evidemment ceux qui attendaient de l’auteur une subversion quelconque seront déçus de voir leur cinéaste chausser les traces du classicisme, mais Ozon le fait avec une belle sensibilité. En fait, il retrouve aussi son goût pour le cinéma de Fassbinder auquel on pense beaucoup ici. Car derrière l’image sulfureuse du cinéaste allemand se cachent bon nombre de longs métrages qui étaient autant de mélodrames flamboyants. C’est ce style que croise une fois de plus Ozon et il livre une description magnifique de deux pays ruinés par une guerre absurde et fratricide. Et puis, malgré l’extrême noirceur du sujet, on retrouve ce goût pour la vie qui vient éclairer d’une faible lumière une ambiance décidément très intimiste. On en ressort bouleversé et certain d’avoir vu un grand film. Ne boudez pas votre plaisir et n’écoutez pas certains critiques grincheux qui n’aiment pas que l’on éprouve de grandes émotions durant les films. Moi j’aime vibrer au ciné.
    L_huitre
    L_huitre

    86 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 septembre 2016
    Quel joli film !... "Frantz" est tout à la fois la douceur, la paix et la sensibilité rassemblées dans un film. Un film intimiste au plus près de son époque qui raconte une très belle histoire de réconciliation entre Français et Allemands, encore sous le choc de la grande boucherie de 14-18. Adrien ( Pierre Niney plus vrai que nature en homme des années 20 ) vient, en effet, en Allemagne se recueillir sur la tombe d'un ami allemand. Il va y trouver Anna ( Paula Béer, étonnante de naturel ) sa fiancée éplorée, et des parents qui n'arrivent pas à se résoudre à la disparition de leur fils. Mais Adrien cache quelque chose, et l'attirance qu'éprouve Anna pour le Français va rendre les choses encore plus difficiles. François Ozon réalise un petit chef d'oeuvre avec ce film, d'une image apurée, dans un noir et blanc limpide. La reconstitution des immédiates années d'après-guerre est superbe, tant dans la photo que dans les mentalités. Les acteurs sont épatants, avec notamment ce couple de vieux parents allemands qui semblent directement sortis de la naphtaline des années 1900. C'est aussi cette jeune actrice allemande au français très pur qui capte la lumière et retransmet les émotions du coeur quasi à livre ouvert. Le film dégage une bienveillance incroyable et le baiser final sur le quai de la gare est sans doute un des plus beaux baisers du cinéma. On sort de la salle pacifiste et heureux, avec une folle envie de parler allemand. C'était pour ainsi dire écrit, puisque le film est librement adapté d'une oeuvre d'Ernst Lubitsch, le réalisateur par excellence du bonheur et de la joie de vivre. Mais Ozon a totalement réussi son coup. Avec la morale délicieuse que quelques petits mensonges ne font pas de mal, parfois.... A voir !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 13 septembre 2016
    Avec sa sensibilité et le jeu des acteurs (surtout Paula Beer), ce film arrive a toucher très juste. Cela faisait plusieurs années que je ne suis pas sorti d'une séance de ciné aussi touché. Bravo !
    selenie
    selenie

    6 344 abonnés 6 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2016
    N'oublions pas que l'histoire se déroule dans l'exact après guerre en 1918-1919, le film est en cela un parfait écho au chef d'oeuvre "Le Ruban Blanc" (2009) de Michael Haneke qui se déroule dans l'Allemagne à la veille de 14-18 et dont le noir et blanc accentue la parenté. Ozon signe un mélo touchant sur les conséquences de la guerre grâce à un scénario intelligent et prenant qui n'est jamais manichéen. Il manque sans doute juste une pincée de cohérence (NB ou couleur) et surtout d'un peu plus de passion.
    Dom Domi
    Dom Domi

    44 abonnés 306 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 septembre 2016
    Très beau film, très intelligemment réalisé.

    L'Histoire franco-allemande est jonchée de cadavres, par millions.
    Dans ce film, le spectateur est " positionné " dans un certain moment de cette histoire traumatique, juste après la guerre de 14-18.
    Chacun des deux pays et des deux peuples se débat dans le deuil de ses morts respectifs. Des millions de jeunes hommes ont péris dans des conditions horribles, sans compter le nombre de blessés par milliers qui ont eu plus de " chance " que les autres.
    Et toute l'intelligence de ce film est là, au travers de deux personnages qui partagent le même deuil.
    La mort de Frantz.
    Frantz est mort dans une des nombreuses tranchées qui séparaient les territoires, et Anna, son amie allemande fleurie une tombe symbolique, tandis qu'Adrien, ancien soldat français, vient y déposer des fleurs en son souvenir.
    Chacun des deux est en deuil. Chacun des deux éprouve une tristesse telle qu'elle leur donne l'envie de " l'égoïsme " du suicide.
    Ces envies de suicide mettent en évidence le " suicide collectif " guerrier qui s'impose dans les têtes des habitants de ces deux pays et frappe l'Europe de cette époque-là. Suicide collectif qui pousse des pères à envoyer leurs enfants dans la vague exterminatrice qui ne laisse que peu de chance de retour possible.
    Il y est question, aussi, du mensonge et des non-dits. Ceux-là même qui permettent de refaire " l'histoire " pour la rendre acceptable par la communauté, parce que la vérité est tellement cruelle qu'elle fixe une limite difficile à franchir.

    Ainsi, Frantz devient le symbole de ce qui rapprochera et ce qui divisera les deux personnages.
    Tout comme la haine et le ressentiment diviseront pendant encore longtemps les deux peuples.
    Ce film se veut pacifiste mais lucide. D'autant plus que chacun de nous sait, en regardant ce film, que cette histoire franco-allemande fera encore des millions de morts quelques années plus tard, avec une dimension encore plus dramatique car elle sera portée par l'idéologie nazie.

    L'histoire ne peut pas se terminer par le rapprochement amoureux des deux personnages principaux car se serait oublier la dureté de l'Histoire et des années noires à venir.
    Il faudra beaucoup de temps et la construction d'une entité européenne pour que ce rapprochement du couple franco-allemand soit rendu crédible et espérons-le, irréversible.
    Pourtant Anna, tout en laissant planer le mensonge dans les lettres qu'elle fera parvenir à ses parents sur sa vie en France, restera en France, pour y faire sa vie.
    Et la couleur donnera aux dernières images l'idée que notre relation avec l’Allemagne finira par s'apaiser et que l'instinct de vie l'emportera sur la mort, la haine, et la logique qui pousse au suicide.

    Un très grand film, à voir, absolument.

    dom
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