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Ricco92
224 abonnés
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4,0
Publiée le 11 octobre 2016
Après des films comme Sous le sable, Huit femmes, 5x2 ou Ricky, François Ozon change une nouvelle fois de style avec Frantz. Cette seconde adaptation de la pièce L’Homme que j’ai tué de Maurice Rostand après le film d’Ernst Lubitsch est une belle réussite qui pourra toutefois heurter un public attendant un spectacle plus commercial. En effet, François Ozon n’a pas peur de signer une œuvre au rythme assez lent. Cependant, la beauté du noir et blanc (interrompu par certains passages en couleurs, transitions visuellement magnifiques mais pas toujours compréhensibles), la qualité de l’interprétation (splendide Paula Beer), la sensibilité de la mise en scène, la justesse du sujet (une guerre touche de la même façon chacun des clans qui y participe : la haine de l’adversaire est donc ridicule car il souffre pareillement) et le courage de certains propos (le mensonge est parfois préférable à la vérité pour assurer le bonheur des gens) empêchent de s’ennuyer (à condition de se laisser porter par son rythme) et font de ce film une œuvre touchante qui mériterait d’être vu dans les écoles pour lutter contre toutes les formes de haine.
On connaît le cinéma de François Ozon : chaque nouveau film est comme une révélation, quelque chose d'inattendu qui peut parfois choquer, le plus souvent enthousiasmer, mais ne saurait laisser indifférent. Cette fois-ci le réalisateur joue la carte du romantisme, d'un romantisme non pas flamboyant mais tout en demi-teinte. Il opte du reste pour le noir et blanc même si, dit-on, il le fait pour des raisons d'ordre économique. Il n'empêche : ce parti pris est judicieux et conduit à l'excellence des images. L'intrigue est apparemment assez simple : histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens, Anna et Adrien, une Allemande et un Français, impossible pour des raisons historiques (le contexte n'est pas favorable à un rapprochement des deux nations puisque l'on sort de la Première Guerre mondiale et que tant du côté allemand que du côté français on exprime un nationalisme qui interdit toute histoire d'amour franco-allemande), mais aussi pour des raisons d'ordre plus profond car entre les deux jeunes gens se glisse l'ombre du fiancé mort au combat, qui est aussi celle de l'ami d'Adrien. L'intrigue repose donc sur un malentendu doublé d'une illusion partagée. Autant le dire d'emblée : il est rare de voir des films aussi limpides, aussi riches de non-dits, aussi prenants du début à la fin même si l'intrigue semble assez mince. Et quelle distribution : Pierre Niney, superbe dans son rôle d'amoureux guindé qui a de lourds secrets à cacher, et Paula Beer, jeune actrice allemande que l'on découvre et dont la grâce et l'élégance font songer à Ingrid Bergman ou à Romy Schneider ! "Frantz" est un film à ne pas manquer et tout amoureux du septième art ne pourra qu'être sensible à l'art pleinement maîtrisé du cadrage, des mouvements d'appareil qui concourent à l'extrême fluidité du film.
Quelle intensité et quelle délicatesse ! J'avais quelques a priori sur le cinéma d'Ozon. Mais ici c'est vraiment du très grand cinéma, les séquences se suivent et nous emportent dans les émotions sans tomber dans la mièvrerie. Et les comédiens, quel talent ! Vraiment une très belle réussite !
Superbe film principalement en noir et blanc, extrêmement esthétique. Les dialogues et le jeu des acteurs sont d'une grande finesse et plein de sensibilité, surtout celles de Paula Beer qui porte le film avec son charisme naturel et son visage d'ange. Les parents de Franz sont exceptionnels de vérité. Ozon nous tiens en haleine tout au long du film, de fausse piste en fausse piste, avec une jouissive subtilité. Bravo!
Frantz est un soldat allemand mort durant la première guerre mondiale sur le front, dont le sort va réunir au lendemain de la guerre, on est en 1919, sa fiancée allemande, Anna, et un jeune français, Adrien. Si la première partie du film mettant en avant le personnage d’Adrien (Pierre Niney pour une fois en sobriété pour interpréter un personnage sensible) et de cette rencontre reste assez classique, la suite autour du personnage d’Anna (Paula Beer parfaite) et son périple en France est passionnante. Le réalisateur Ozon a su bien reconstituer les sociétés allemandes et françaises juste au lendemain de la première guerre d’une manière juste et maîtrisée. On y voit les ressentiments de la part des Allemands vis-à-vis des français et vice-versa, compréhensibles lorsque la guerre a fait perdre un fils, un fiancé, etc. Tout le monde ou presque a perdu quelqu’un et chacun ne réagit pas de la même façon, avec plus ou moins de tolérance. D'ailleurs, le pardon est un thème central de cette oeuvre autour d’une intrigue intéressante. Ce film d’Ozon est une réussite tant dans l’hsitoire que dans la sensibilité des personnages. Frantz est un magnifique film romantique intelligent sans mièvrerie et riche en émotions.
CRITIQUE : Francois Ozon adapte librement une pièce des années 30, déjà revisitée cinématographiquement en 1932, par le génie de Lubitsh ("Broken Lullaby"). Choisi avant tout pour des raisons budgétaires, le film est filmé en noir et blanc, mais propose ses séquences en couleur, afin de colorier les instants de bonheur volés des personnages ou mettre à nu le secret. Rarement vu dans le cinéma français, le réalisateur adopte le point de vue allemand, dans ce film qui se déroule juste après la guerre de 14-18. C'est ainsi que nous suivons l'épopée d'Anna, incarnée par la révélation Paula Beer (aux faux airs de Romy Schneider). De son petit village allemand, à Paris, en passant par la campagne française, nous suivons l'itinéraire désabusé de cette fiancée endeuillée, dont un inconnu bouleversera à jamais sa vie, de bien des manières. Le film, à la photographie exceptionnelle, tout comme son cadrage et sa mise en scène ne cesse de dérouter le spectateur. Pris sans cesse dans le mensonge (libérateur pour les personnages) et les sentiments étriqués de ces amoureux transis, il se fait balloter doucement mais sûrement par un vent romanesque qui, plus le film avance, plus souffle fort. En effet, c'est finalement lorsque le mystère est percé sur "le bel inconnu", que la deuxième partie du film commence et que le vent nous emportera. L'intrigue identitaire devient amoureuse et le drame change d'habit. Hanté par la poésie de Verlaine, la peinture de Manet et la musique de Stefan Rodesco ("Nocturne n.20"), "Frantz" évoque au delà du désir de rédemption, afin de pouvoir continuer à vivre, cette nécessité de vivre pleinement, pour ceux qui ne sont plus là. Les 5 dernières minutes du film vous achèveront; optimiste, désarmant, surtout indispensable...
On ne peut pas enlever à François Ozon d’avoir de l’inventivité et l’audace de constamment tout remettre en question. Depuis son premier film, Sitcom, jusqu’à son dernier, Frantz, seizième de la lignée, il n’a pas fait deux films identiques. Ni dans la thématique, ni surtout dans la forme. Et pourtant, la patte Ozon est toujours là, entre l’exaltation de son ou ses personnages féminins (ou occasionnellement masculin, comme dans le Temps qui reste porté brillamment par Melvil Poupaud), ou le trouble entourant les inclinations sexuelles des unes et des autres. Frantz est un film construit en creux autour de l’absence du personnage éponyme; éponyme si l’on veut, car Frantz (Anton von Lucke), un soldat allemand tué en 1918, n’est qu’un McGuffin apparaissant dans des flash-backs fantomatiques et qui ne sert que de support aux divers précipités de sentiments glanés dans le film.
Un film sans aucun intérêt, mal joué et d'une lenteur à mourir ! On s'ennuie car il ne se passe absolument rien ! Je ne comprends pas les notes élevées
Détracteurs de François Ozon, courez-y, ou marchez-y plutôt !Tentant de découvrir un autre genre pour François Ozon, ne connaissant uniquement l'excellent 8 femmes et Potiche, il me tardait donc de découvrir le nouveau film événement du réalisateur français, pratiquement unaninement accueillit par la critique française, racontant l'histoire d'amour entre une jeune veuve allemande et un Français, qui se sont rencontrés au cimetière ou est enterré le mari de cette dernière. Tout s'y passe bien jusqu'au jour ou le Français dévoile son secret... Et bien ma fois, c'est du très bon, et pour un film français sorti en 2016 on retrouve le charme des anciens films français. Les acteurs, pour la plupart peu voire quasiment inconnus, sont tous excellents. Le thème du film, très fort, nous permet de nous remémorer une époque difficile et ses conséquences, en réussissant à ne pas patoger dans le larmoyant. Le film, partiellement filmé en noir et blanc, permet d'établir différentes facettes au film, dépendantes des sentiments que ressentent les deux personnages principaux du film. Donc, un procédé filmique, intéressant et rare, donc une partie du charme du film y réside. Donc, un bon film français à découvrir, parfait pour y retrouver un cinéma malheureusement plus d'actualité.
François Ozon a mis le paquet et il a eu raison. Gros moyens sur la photo, magnifique : des éclairages très travaillés, un noir et blanc superbe alternant au fil des flash-backs avec la couleur, une bonne idée à mon sens pour rythmer cette longue narration. Gros moyen sur les costumes, les extérieurs et les décors. Gros budget donc sûrement, mais ça valait la peine... Sensibles et justes, les deux têtes d'affiche accrochent sans excès de pathos, tout en retenue. Paula Beer est une Anna délicate, fine et très classe en fiancée éplorée mais digne, poignante d'un bout à l'autre de ce beau récit. Dans sa jolie bouche l'allemand est une langue bien musicale, et le français est magnifié par son accent discret. Difficile de rester de glace, de ne rien ressentir au spectacle de sa souffrance discrète... Pierre Niney s'est paraît-il donné du mal pour être crédible, puisqu'il lui a fallu apprendre le violon et l'allemand, peu ou prou. Le jeu en valait la chandelle, il est un Adrien convaincant. Ernst Stötzner et Marie Gruber, en père et mère de Frantz (ce mort aussi présent qu'un revenant), sont plus que des faire-valoirs : ils campent avec beaucoup de sentiment des gens simples et bons. Les émotions affleurent d'un bout à l'autre du film, soutenues par les qualités esthétiques de l'imagerie rétro juste ce qu'il faut, et par la bande-son classique sans effets ronflants. Quant au message, certes simple (simpliste diront les cyniques : la guerre c'est mal, ça brise les vies des survivants pour longtemps, les esprits ouverts sont réfractaires aux nationalismes et ne peuvent que la détester...) il prend une portée universelle et puissante grâce à la finesse des jeux d'acteurs, si bien choisis et dirigés. Quand le réel est insoutenable, comment ne pas céder à la tentation du mensonge pour le supporter ?... Bref, au final c'est vraiment de la belle ouvrage, un film qui vaut le détour !
Paula Beer et Pierre Niney excellents. Beaucoup de thématiques très riches ( le pardon, l'absolution, le mensonge par ommission ou non, les haines et rancoeurs du côté français et allemand, le deuil, l'amour, la résilence, la guerre..... Bonne musique. Cadrages impeccables, utilisation du noir et blanc/ couleur interessante (pas dans l'idée de la petite robe rouge de la liste de Schindler, mais presque) Petit bémol: les dialogues sont souvent trop prévisibles. Me voila réconcilié avec François Ozon après son daubesque "potiche" que je n'ai toujours pas digéré depuis 6 ans... Note d'humeur: 15/20
Sincèrement, je me suis totalement ennuyé devant ce film. J'avais percé la soit disant intrigue au bout de 5 minutes de film, sauf qui nous releve ça au bout d'une heure 45. Je mets 2 etoiles pour le jeu de Pierre Niney !
Avec Frantz, François Ozon réalise avec subtilité, élégance et délicatesse un film parfait sur l'après 1ère guerre mondiale. Pierre Niney et Paula Beer sont bouleversants et d'une incroyable justesse. Le spectateur est directement embarqué tout au long du film dans des émotions très intenses, notamment à travers le deuil, la culpabilité et le pardon. Un film dense et ô combien réussi.
Un film impressionnant par sa mise en scène et sa mise en image d'une grande beauté, le récit sans être novateur, est rondement mené, superbement interprété et mis en musique. Du grand art!