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    Les Frères Sisters
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    benoitG80
    benoitG80

    3 418 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    « les Frères Sisters » ou un drôle de western où les brutes épaisses se laissent découvrir, en dévoilant leurs failles et leurs faiblesses !
    Le comble est que l’on finirait presque par trouver sympathique ce duo de tueurs sans vergogne que sont Charlie et Eli Sisters, tout comme le sont d’ailleurs aussi ceux qu’ils traquent par la même occasion durant leur épopée...
    Curieusement et c’est assez inhabituel, on révèle toute la complexité et toute la fragilité de ces deux frères qui se côtoient au quotidien en tant que chasseurs de prime aux intérêts sordides et communs...
    Et pourtant chacun des deux se laisse découvrir et bien que Joaquin Phoenix semble se tailler évidemment la part du lion au début, John C. Reilly finit par prendre le dessus dans sa délicatesse à nous surprendre par un jeu subtil et à l’opposé de ce que l’on attendait d’un tel énergumène.
    Loin de certains cowboys sombres et taiseux, ces deux-là ont en effet de quoi nous raconter de leur enfance plutôt malheureuse, à cette vie qu’ils mènent plutôt noire, ou rouge si l’on pense au sang qu’ils ont sur les mains !
    Si bien que ce western va prendre un côté intimiste assez surprenant dans le genre que l’autre duo, lui poursuivi, va ne faire que conforter à sa manière.
    Là aussi, la sensibilité est de mise et aussi bien Jack Gyllenhaal en détective instruit humaniste, et Riz Ahmed en chimiste illuminé (!) vont aussi nous émouvoir quelque part !
    Alors ne parlons pas du quatuor réuni pour ne rien révéler !
    Maintenant, en bémol évident, et c’est un peu le double tranchant du film, celui-ci se traîne un peu en longueur et le rythme en pâtit du même coup.
    On a beau s’intéresser à tout ce petit monde et à leurs problèmes personnels, on attend que ça se remue un peu quand même au delà du ressenti et des confidences des uns et des autres...
    Et quand la deuxième partie arrive, l’intérêt se précise enfin !
    Tout devient un peu plus intense, les rapports des personnages prennent un peu plus de force ou d’épaisseur, et l’histoire nous captive enfin davantage !
    Un assez bon western dont les quatre acteurs lui donnent une âme véritable et dont Jacques Audiard revisite les codes avec beaucoup de recherche et d’idée, de belles images et surtout une bande son décalée qui fait la différence.
    Il manque juste un peu de punch à l’ensemble pour qu’il soit parfait !
    À découvrir..
    elbandito
    elbandito

    345 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2018
    Grande réussite esthétique, le nouveau Jacques Audiard est tout sauf un western traditionnel. Même si les frères Sisters évoluent dans l’univers rude de l’ouest américain de 1851, il s’agit davantage d’une réflexion philosophique abordant les thèmes de la filiation, de l’évolution des sociétés civiles et de la rédemption. John C. Reilly et Joaquin Phoenix sont parfaits, aux antipodes des cowboys taiseux et inébranlables inhérents à ce type d’œuvres. Face à eux, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed, détective et chimiste en fuite, semblent contre toute attente nouer une relation amicale tendant vers une possible future association dans une société utopiste et sans violence. Ces quatre héros ordinaires sont tout simplement des enfants perdus du capitalisme, ayant grandi dans un univers sombre et sans pitié et qui, au fil de leur traque, vont se révéler cupides et incapables d’assumer les conséquences de leurs entreprises.
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    189 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2018
    Pour son premier film anglophone, le cinéaste Jacques Audiard s'attaque au genre le plus américain qui existe, le western. Du coup il est vraiment attendu au tournant. Et pourtant il passe le test avec succès. L'histoire est adaptée d'un roman de Patrick DeWitt et ce qui est incroyable c'est qu'on n'a pas le sentiment qu'il s'agit d'une adaptation car l'histoire se déroule très naturellement sans avoir la sensation qu'une quantité d'évènements soit en trop ou manque. On s'attachement facilement à ces personnages qui incarnent les thématiques des westerns : l'un voulant devenir le maitre de l'ouest, d'autres se ruant vers l'or, d'autres souhaitant une meilleure vie, ... La réalisation aussi s'inspire des classiques, même si certains passages sont la marque de fabrique du cinéaste. Mais tout y est et pourtant on a l'impression d'avoir un bol d'air frais. Les images sont splendides, on se croirait dans l'Ouest américain alors que le film a été tourné en Europe. Les séquences de nuit sont superbes. Le casting 5 étoiles est excellent. Ils sont tous très bons. Et la bande son du frenchy Alexandre Desplat, emprunte des musiques classiques des westerns tout en y mettant son originalité. Audiard fait fort pour son premier film en anglais, ça semble très bien parti pour la suite.
    colombe P.
    colombe P.

    131 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 septembre 2018
    C'est un excellent western tout en lenteur, profondeur et psychologie.
    Ceux qui n'ont pas aimé et qui disent que c'est lent et mou, s'attendaient sûrement à un western qui dépote mais non il existe des westerns bien mieux et plus subtils tels que celui-ci.
    Marc T.
    Marc T.

    267 abonnés 552 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2020
    Les Frères Sisters fait parti de ces westerns contemplatifs qui sévissent sur nos écrans depuis les années 2000-2010. Peu d'action, beaucoup de dialogues, des plans somptueux, et surtout de la matière, avec un scénario pas dénué d'intérêt où bien souvent les méchants et les gentils se confondent, ou même s'inversent. Joaquin Phoenix est et restera à tout jamais un immense acteur, plus rien à prouver, mais il est épaulé par un John Reilly sobre et impeccable. Et nous avons en face un autre duo qui fonctionne parfaitement aussi, avec un Jake Gyllenhaal que nous ne présentons plus, et un acteur bien moins connu, Riz Ahmed, un anglais qui apporte une touche de fraicheur au milieu de toute cette noirceur ambiante.
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    914 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    Un nouveau Jacques Audiard est toujours un petit évènement pour moi, c'est donc avec une hâte certaine que j'attendais "The Sisters Brothers".

    Et là encore, le pari se révèle vraiment concluant : le film nous raconte l'histoire 2 frères tueurs à gages, engagés par un Commodore (Rutger Hauer qui fait 2 apparitions express) pour trouver un chimiste détenant une formule secrète (Riz Ahmed, toujours très bon), ce dernier étant en voyage avec John Morris (Jake Gyllenhaal, acteur qu'on ne présente plus), un détective chargé de faire le transfert.

    De ce canevas typique, Audiard renverse les codes du western, genre parcouru en long en large et en travers comme dans le reste de sa filmo, s'intéresse surtout aux personnages, chacun véhiculant une idée ou des aspirations, qui vont rentrer en collision et être mises à mal.

    Joaquin Phoenix et John C.Reilly ressortent véritablement du lot, campant les personnages éponymes Charlie et Eli Sisters, avec évidemment un jeu d'acteur impeccable. Si ils sont véritablement le moteur du film, Audiard n'oublie pas les 2 autres personnages, moins mis en avant cela dit mais avec une importance significative néanmoins qui prend ton son sens lors de la dernière demi-heure du film.

    En filigrane nous est présentée une Amérique triviale et rurale de 1851, qui opère une réelle transition vers "un monde civilisé", et c'est tout là le coeur du long-métrage : 4 personnages véhiculant chacun une facette d'une société en pleine transformation, entre hommes sans foi-ni-loi poussés par l'appât du gain ou la violence, ou individus cherchant à fonder un monde de partage et de communication.

    Les duos Charlie-Eli et John-Herman fonctionnent en miroirs intercroisés entre les 4, proposant donc des rapports très intéressants, là où Audiard use du hors-champ pour masquer la violence d'un Far West dont l'odeur de putréfaction est moins frontale qu'il n'y parait.

    La photographie de Benoit Debie (chef opérateur attitré de Gaspar Noé) va dans ce sens, proposant des teintes brunes douces-amères laissant un goût de charogne dans la bouche, alliée à une caméra méticuleuse d'Audiard, jamais dans la sur-esthétisation, et offrant notamment des séquences en pleine nature proches de l'onirisme.

    La structure du film relève du pur western, à base de chevauchées entrecoupées de moments et de ruptures de ton relançant le récit de manière non-répétitive, où l'humour et la gravité sont également subtilement dispersés.

    Les dialogues sont très bons, permettant des échanges souvent savoureux et coeurs d'un récit où la banalité du mal et ses conséquences sont débattues.

    Ajoutons à cela une musique d'Alexandre Desplat proposant son lot de sonorités élégantes à base de cordes, et on tient là un western tendre et beau, maitrisé, porté par un quatuor d'excellents acteurs dans une histoire fraternelle et aux accents psychanalytiques de très bonne facture.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    76 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2018
    Face à l'une de mes plus grosses attentes cinéma de cette année 2018, je mentirai si je disais que je ne suis pas sorti un peu déçu de ma séance bien que le "Les frères sisters" soit un western de bonne facture. Face à des critiques pour la plus part dithyrambiques et d'autres au contraire carrément assassines, je vais essayer d'apporter un peu de nuance car, si je n'ai pas vu le chef d'œuvre espéré, il serait à mon sens malhonnête de parler de mauvais film. Ce qui cristallise le mieux mon ressenti face au long-métrage est certainement mon avis sur sa mise en scène, certes primée à Venise, mais que j'ai trouvée finalement assez décevante et déconcertante. Décevante car, venant de Jacques Audiard, on s'attend toujours à du très lourd mais également déconcertante dans la mesure où je n'ai pas vraiment reconnu la patte visuelle d'Audiard. Le cinéaste français nous a habitués à des films âpres et intenses, à une mise en scène énergique qui épouse le corps de ses personnages mais l'on ne retrouve rien de tout ça dans "Les frères sisters". Le métrage est au contraire plutôt lancinant mais sans qu'un quelconque magnétisme en ressorte, l'ensemble est évidemment techniquement assez irréprochable et contient de bonnes idées (notamment la scène d'introduction) mais cela manque à mon sens de personnalité et d'ampleur. Cette impression me vient peut-être également de la bande originale, les compositions d'Alexandre Desplat étant habituellement pour beaucoup dans les succès des films d'Audiard mais celle-ci m'a déçue, non pas encore une fois qu'elle soit mauvaise mais elle est loin d'être mémorable ce qui est, selon moi, un problème pour un western. Le scénario ne relève pas vraiment le niveau, ce dernier comportant un intérêt dans sa dimension psychologique et pour les questions qu'il pose comme celle de l'héritage qu'on laisse derrière soi mais, cela manque encore une fois cruellement de densité et de profondeur, le long-métrage souffrant de quelques longueurs et ayant finalement du mal à nous toucher autant qu'il le voudrait. En revanche, je n'ai rien à redire du casting qui est comme attendu irréprochable, les quatre acteurs majeurs du film livrant tous de très belles prestations. Peut-être que ce projet qui lui a été soumis par John C; Reilly est par conséquent moins personnel pour Audiard, ce qui expliquerait pourquoi il me paraît en dessous de ses meilleures œuvres même si, en l'état, "Les frères sisters" est un bon western dont le visionnage a suscité chez moi un réel plaisir.
    MC feely
    MC feely

    78 abonnés 659 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 septembre 2018
    Un western qui prend sont temps avec un rythme assez lent mais qui devellope bien ses personnages tout en apportant une autre thématique qu'est la considération pour l'humain à cette époque gangréné par la violence.C'est sympa mais avec la concurrence dans le domaine je ne trouve pas que ça sorte du lot ou que ça apporte quelque chose de significativement inoubliable,cependant ça n'empêche pas qu'on puisse apprécier et passer un bon moment.3/5
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    413 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    La mise en scène du réalisateur, méticuleuse et puissante à la fois, n’a aucune difficulté à nous étreindre de toute sa noirceur. L’Ouest se vit au fil de superbes percées oniriques et l’humour, subtilement dispersé, permet à l’ensemble de respirer. Fascinant, beau et intelligent, Les Frères Sisters est un vrai bon western, comme il est si difficile d’en trouver aujourd’hui.
    Alain D.
    Alain D.

    594 abonnés 3 287 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2019
    Cette belle réalisation de Jacques Audiard nous délivre un Western de bonne facture. Son scénario, coécrit avec Thomas Bidegain (déjà présent pour Dheepan, La Famille Bélier, Un prophète ...) nous conte les méfaits d'un duo d'assassins pourchassant un chimiste chercheur d'or. Si l'intrigue peine un peu à se mettre en place, elle nous offre par la suite une très belle évolution des personnages.
    Outre la belle BO d' Alexandre Desplat, Jacques Audiard nous offre de solides dialogues, de belles chevauchées et une superbe reconstitution de l'Ouest Américain d'avant 1900.
    Le film bénéficie d'une admirable distribution avec une interprétation magistrale de John C. Reilly dans la peau d'Eli, le frère le plus social. Il est bien secondé par Joaquin Phoenix qui joue Charlie, le frère cadet, le meneur. A marquer également au casting les très belles présences de Riz Ahmed et Jake Gyllenhaal.
    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2018
    Du grand art ou comment nous rendre sympathiques deux tueurs à gages particulièrement dangereux. Il faut bien comprendre les enjeux de cette course à l’or pour entrer dans chaque personnage. La confrontation des frères Sister avec l’autre tandem confine à la perfection et renvoie à l’Amérique des années 50. Ils vont côtoyer un chimiste idéaliste qu’ils étaient censés torturer et un détective, transformant cette course au crime en un chemin initiatique, ramenant finalement nos héros affranchis de leur sinistre mission vers le nord, leur point de départ.
    traversay1
    traversay1

    3 600 abonnés 4 870 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2018
    Le western est un genre d'une richesse infinie qui autorise toutes les libertés, tous les styles et tous les registres : drame, comédie, picaresque, aventure ... Il n'a pas besoin d'être réinventé, même si son âge d'or est lointain : il s'auto-alimente sans peine autour de quelques constantes : des colts, de la poussière et des paysages grandioses (on peut y ajouter des indiens et un shérif mais ce n'est pas indispensable). Puisqu'il n'a plus rien à prouver, Jacques Audiard entre dans cet univers avec une certaine humilité. Son scénario n'a rien d'époustouflant, a priori, avec une intrigue qui tourne autour d'une chasse à l'homme menée par deux frères, au temps de la ruée vers l'or, de l'Oregon à la Californie. Mais on connait le cinéaste et sacapacité à donner de l'épaisseur à n'importe quel récit. Progressivement, les Frères Sisters se charge d'une densité et d'une profondeur qui passent non pas par des scènes spectaculaires mais beaucoup par des dialogues entre ces deux frères, dont le portrait ne cesse de s'affiner, un pari risqué, mais tenu haut la main. Pour la forme, c'est à dire l'image, pas d'inquiétude, elle est somptueuse, dans cette Amérique sauvage qui découvre la modernité à travers des idées nouvelles et des innovations techniques et/ou hygiéniques (le dentifrice, la chasse d'eau). Le plus étonnant est de voir cette chevauchée que l'on attend sanglante se transformer en épopée sentimentale et fraternelle comme quoi à l'ouest il peut y a voir quelque chose de nouveau. Et quelle direction d'acteurs : Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et John C. Reilly sont à redécouvrir, débarrassés, surtout le premier, de quelques-uns de leurs tics de comédiens. Les frères Sisters, malgré une dose de violence obligatoire, va tout droit vers l'apaisement et une certaine sérénité. Etonnant et exaltant.
    Nicothrash
    Nicothrash

    372 abonnés 3 034 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 septembre 2018
    Premier long métrage de Jacques Audiard qui me déçoit de la sorte, lui qui a habituellement une telle facilité à faire vivre ses personnages, à les filmer de sorte que l'on ne distingue plus fiction et réalité ou encore à créer de l'émotion en partant de trois fois rien, il s'est ici complétement fourvoyé. L'ensemble est pompeux au possible, les dialogues inintéressants, les personnages peu voire pas du tout attachants et surtout dieu que c'est lent ! Autant la lenteur n'est pas systématiquement une tare au cinéma, bien au contraire d'ailleurs, mais là, à part un ennui profond, ça ne provoque rien d'autre. L'intrigue n'avance pas, les personnages sont débiles ou alcooliques ou les deux, même les décors ne sont pas forcément bien mis en avant, reste une reconstitution intéressante mais sérieusement qu'est ce que c'est long !!! Une vraie déception donc, avec des messages qui cherchent à passer en force mais n'atteignent quasi jamais leur cible, je suis clairement passé au travers et très franchement, avec un tel casting je m'attendais clairement à autre chose !
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    633 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 septembre 2018
    Première réalisation américaine de Jacques Audiard, "Les frères Sisters" s'annonce comme un petit chef-d'oeuvre puisant dans la tradition du western avec des personnages construits au détail près. Seulement voilà, si Jacques Audiard n'était pas à la réalisation et si toutes ces têtes d'affiche étaient remplacées par d'illustres inconnus ; le film aurait-il reçu toutes ces critiques dithyrambiques ? De mon point de vue, elles me paraissent gratuites et un tantinet "lèche-cul" car, personnellement, qu'est-ce que je me suis ennuyé pendant ce film ! Alors, d'accord, le western n'est pas mon genre de prédilection mais quand même, cette histoire est à dormir debout. Quel ennui ! Il ne se passe rien !
    C'est un récit de personnages et il faut l'accepter comme tel. Alors oui, le quatuor est talentueux, subtil dans leur interprétation mais tout se concentre dans des dialogues interminables, des rapports de manipulation et de pouvoir qui s'éternisent pour ne jamais vraiment aboutir... Bon, et histoire d'être rabat-joie jusqu'au bout, chaque acteur joue un rôle qui leur convient parfaitement et dans lequel on a déjà pu les voir ! Il n'y a pas de contre-emploi-emploi, pas de risque pris de ce point de vue là ! Ainsi, voir Joaquin Phoenix traumatisé par les séquelles du passé, John C. Reilly plein de bonté enfoui en lui et Jake Gyllenhaal en homme sain, posé et raisonné n'a rien d'extraordinaire et bien qu'ils jouent à merveille, j'oublierai bien vite leur prestation qui se confond à tant d'autres.
    Alors, oui, j'avoue, la photographie est magnifique avec ses teintes très colorées et chaudes mais aussi ses clair-obscurs soignés qui ont l'avantage d'installer un vrai cadre d'aventure au coeur du Far-West américain. La mise en scène de Jacques Audiard, elle aussi très propre, s'étale, ici encore plus que dans ses autres films et bien que les relations se tissent et gagnent en profondeur, j'ai souvent eu envie d'en finir le plus vite possible. C'est trop sage, trop conventionnel (de sa part en tout cas). Je m'attendais surement à quelque chose de plus dense et charnel dans ses rapports aux personnages, à plus d'énergie et de violence où les acteurs sont littéralement à bout physiquement et ici, on ne ressent rien de tout ça.
    Fable sur la fraternité et chevauchée périlleuse vers la conquête de soi, "Les frères Sisters" s'est avéré aussi long et ennuyeux qu'un vieux western. Pas de renouveau du genre, pas de second souffle pour Audiard, pas de prouesse de la part des acteurs : le film se regarde mais manque totalement d'intérêts, de point de vue, de propositions, de nuances, de force, de hargne, de tripes ! L'intrigue n'avance pas... si bien qu'on en perd le fil de l'histoire et le statut des relations. La bande originale aurait pu relever le rythme et maintenir notre regard mais rien n'y fait.
    Mais vous remarquerez que j'ai quand même mis la moyenne car je ne me suis pas endormi et la qualité de jeu des acteurs m'a sauvé ce western d'une impassibilité flagrante. Donc, oui, je rouspète quand même car je trouve ce film très impersonnel pour un réalisateur français. "Les frères Sisters" ne m'a pas touché, contrairement à ses films précédents. Je pense que mon avis relève davantage d'une déception que d'une sincère envie d'être négatif...
    Housecoat
    Housecoat

    124 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Jacques Audiard quitte la France pour s'essayer au genre du Western. L'action des Frères Sisters se passe dans le terrain idéal pour permettre au réalisateur de pleinement faire ressortir son style à la fois violent et onirique pour délivrer une nouvelle réflexion de conscience pour ses personnages, comme le faisait les meilleurs films crépusculaires du genre. La Conquête de l'Ouest a atteint les limites du Pacifique et pourtant elle est toujours aussi inhospitalière, elle ne semble gouvernée que par le crime (aucun représentant de la loi), les meurtres sont impunis, les criminels se vantent de leurs méfaits, les fusillades sont explosives et les deux frangins soudés par un amour fraternel sincère et indestructible laissent des décès à foison sur leur sillage. Ce tracé de sang qui a dirigé leur existence jusque-là est la principale source de questionnements, l'un savourant sa voie et l'autre souhaitant ranger cette existence de tueries, le procédé miracle de leur nouveau contrat leur donnant la possibilité d'enfin entrevoir leur existence au-delà de leur situation de tueurs professionnels. Leur voyage commence comme une autre série de carnages et c'est par une petite étincelle d'idéalisme qu'ils vont vivre une introspection de leurs ambitions personnelles, opposées mais indéfiniment reliées par un fil invisible entre tous les protagonistes. Dans la lignée des Westerns d'une autre époque et pourtant vivant dans l'ère du temps.
    Les meilleurs films de tous les temps
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