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    Les Frères Sisters
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    562 critiques spectateurs

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    Cinememories
    Cinememories

    485 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 septembre 2022
    Succédant des réalisations soignées et qui prônent chacune un discours moral sur la différence, c’est aux commandes d’un nouveau projet à nouveau registre que l’on recolle avec Jacques Audiard. Le western n’est pas un genre de prédilection pour les français et pourtant, cette dernière œuvre s’impose déjà comme un symbole de polyvalence dans l’hexagone. On explore ainsi les terres de l’Oregon, irriguées de sang, de sueurs et d’or.

    L’ouverture ne transcende pas le genre, mais nous rappelle qu’il émerge de la violence. La photographie retentit au rythme des coups de feu venant de la pénombre. Les terres sauvages de l’état sont rongées par des cow-boys sanguinaires, pour qui la vie représente peu. La plupart d’entre eux sont enfermés dans une stase qui les conditionne à boire et à traîner dans tous les bordels possibles. Leur vie ne se résume qu’à l’égoïsme et à la satisfaction des pulsions les plus primitives. Pourtant, un duo se détache de cette caricature, comme si tout le récit les pousse à reculer vers leur passé ou bien se chercher un avenir durable, loin de cet enfer doré.

    Les frères Charlie (Joaquin Phoenix) et Eli (John C. Reilly) Sisters sont deux chasseurs de primes, qui ont grandi dans un monde pourri jusqu’à la moelle. Ils font corps avec cet environnement sordide et dangereux, mais la vieillesse les rattrape. On le constate essentiellement auprès d’Eli, l’aîné qui a perdu son lot de virilité pour se détacher se ses responsabilités. À présent, il est en quête de rédemption, voire d’émancipation avec le métier qui fait de lui un homme sanguinaire vue de l’extérieur, mais tendre à l’intérieur. Comme un ours fatigué, à l’image son cheval qui peine à l’accompagner, il commence à embrasser la vision d’un monde moderne et saint, ce que n’entrevoit pas du tout son cadet de frère. Très impulsif sur les bords, caricature même des rodéos du genre, il insuffle la part haineuse de cette fraternité, qui n’est pourtant jamais remise en question, ou du moins que nous ne sommes pas prêts d’y croire.

    C’est pourtant son évolution, si linéaire, qui donnera du corps aux personnages secondaires. Morris (Jake Gyllenhaal), détective et Hermann Kermit Warm (Riz Ahmed), chimiste souhaitant révolutionner la démarche pour la prospection de l’or, forment un duo qui vire sans surprise à un quatuor très familial, où chaque membre sera sujet à l’introspection. L’intrigue est ainsi bavarde et engage ses personnages à expliquer leur situation psychologique en permanence. Les échos à « Impitoyable » peuvent trahir certains passages qui souhaitent tutoyer l’émotion comme la charpente vers la rédemption. Autant la performance des acteurs est une merveille, autant la mise en scène sombre aisément dans l’hommage, bien qu’elle soit esthétiquement bien appliquée au décor.

    « Les Frères Sisters » apparaît ainsi comme un miracle dans les choix de mise en scène qu’Audiard emprunte. Une œuvre exclusivement tournée en anglais, avec des acteurs américains, nous bluffe en matière d’authenticité et la partition discrète d’Alexandre Desplat nous garde en alerte dans les transitions, avant que le son la Nature meuble l’atmosphère. La traque de deux tueurs devient un duel sur le rapport de force et le chemin vers l’humanité est tracé. Bipolaire dans les excès qui forgent le caractère des frères, on trouvera énormément de réconfort à suivre l’ultime aventure d’une vie, qui trouvera une autre issue que l’impureté de la chair et de l’or. Le dénouement resserre l’étau sur un monde paisible, preuve d’un accomplissement paradoxal sur les déboires de deux tueurs innocents.
     Kurosawa
    Kurosawa

    590 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2018
    Trois ans après le douteux "Dheepan", Jacques Audiard revient avec un premier film américain, une incursion dans le western plutôt réussie. "Les frères Sisters" séduit par la modestie de son écriture (un montage parallèle bien tenu, deux duos qui finissent par se rejoindre à mi-parcours), la beauté de sa photographie qui contraste nettement avec celle, poisseuse et lassante, de ses derniers films français et par une mise en scène qui, à défaut d'être originale, est dépourvue d'effets de style qui encombraient de plus en plus le cinéma d'Audiard. Il ne faut pas chercher de grands moments de bravoure dans "Les frères Sisters" mais suivre avec un certain plaisir une histoire narrée avec élégance, dans laquelle l'humour et la cruauté se côtoient naturellement. Il est donc assez surprenant de voir un film d'Audiard aussi modeste dans sa facture, aussi simple dans sa manière de créer une complicité entre des acteurs et des personnages sans que ces derniers soient psychologiquement épais (ce qui reste malgré tout une limite). Alors que le film met longtemps en scène une banalité de la violence, règle essentielle pour survivre dans ce monde de brutes, il prend le spectateur à contre-pied au moment où les quatre personnages principaux sont réunis : leur entente dans leur quête d'or est proche d'un pacifisme absolu dans un lieu quasi idéal (une rivière dans les bois californiens) mais va s'écrouler lors de la meilleure scène du film, qui met en évidence l'inexorable cupidité des hommes. Le film déçoit néanmoins dans un dernier quart d'heure expéditif, à peine filmé puisque sans aucun intérêt scénaristique, se concluant par une scène balourde, aussi anecdotique qu'inconséquente. Malgré quelques réserves, le virage opéré par Audiard est convaincant dans la mesure où le cinéaste semble enfin avoir trouvé des procédés formels et d'écriture à la hauteur de ses ambitions, judicieusement revues à la baisse.
    Didier L
    Didier L

    35 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 octobre 2018
    Il était évident que, bien qu'étant français, le cinéma de Jacques Audiard s'exporterait, un jour, dans l'immensité des plaines du Far West, dans ce monde viril, cruel, violent où les thèmes de la rédemption, du sens du sacrifice, de la souffrance dans l'accomplissement si chers au realisateur pouvaient pleinement s'épanouir. Ce qui est plus sidérant dans cette totale réussite est qu'Audiard laisse, cette fois ci, émerger l'humour, la sensibilité, la fraternité et surtout l'émotion. Outre l'exceptionnel scénario, il est difficile de ne pas vanter la magnifique photographie de Benoît Debie, la musique envoûtante d'Alexandre Desplat et l'extraordinaire complicité des quatre interprètes même si John C.Reilly prouve définitivement qu'il est un très grand et que Riz Ahmed crève l'écran. Du très grand cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 22 septembre 2018
    décevant, consternant et pour le moins très ennuyeux? Histoire face et sans intérêt, décors fades filmés généralement de nuit et seuls les acteurs sauvent ce qui peut être sauvé. Film de commande, traité par dessus la jambe.
    zorro50
    zorro50

    116 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    C’est un bon western, et original de surcroît. Sans lire le générique et la presse, on n’imaginerait jamais que c’est Jacques Audiard qui a fait cela ! John C. Reilly et Joaquin Phoenix sont parfaits dans leurs rôles.
    dominique P.
    dominique P.

    843 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 septembre 2018
    Je ne suis pas du tout fan de Western, mais de temps en temps je vais en voir malgré tout.
    Celui-ci est bien dans l'ensemble, il est de bonne facture.
    La première heure est un peu pénible, mais la deuxième heure va mieux.
    Ce western est parfait pour ceux qui affectionnent le genre.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    598 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 septembre 2018
    Pourquoi nommer ce film ‘’western’’ terme qui comme pour les comédies musicales, les polars noirs américains, les capes et épée, les films d’amour, les films érotiques etc… répond à des critères précis. Si ‘’les frères Sisters’’n’étaient pas présentés comme tel et que l''action se déroule dans le monde actuel, mon opinion serait moins désastreuse. En effet, ce film ne répond à aucune des nécessités du genre. Jamais la célèbre ‘’ambiance western’’ crée par les maitres du genre (Boetticher, Mann, Ford, Walsh,…) n’existe. Nous ne sommes pas dans l’Ouest et le merveilleux dépaysement recherché par les passionnés de ce genre purement cinématographique n’existe pas. En plus de cela, le scénario est inconsistant, les personnages sont conçus pour provoquer le rejet et non l’attachement, les extérieurs et le soleil absents. Tout ou presque se passe dans le noir sans que l’on puise discerner qui fait quoi. La mise en scène enfin est totalement inadaptée aux scènes d’action. Il n’y a hélas rien à sauver. Le réalisme outrancier dont fait preuve ici Audiard ne se justifie pas plus que le romanesque symbolique des années 50 à la différence notable qu’il est laid, autant en pensées qu’en actions. Le dernier western français réussi date 1977, nous le devons à Claude Lelouch : ‘’un autre homme une autre chance’’.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    178 abonnés 1 155 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 octobre 2018
    Pour son premier film anglophone (mais avec une production en grande partie française) Jacques Audiard s'attaque à l'un des mythes fondateurs du cinéma américain : le western. Dans une Californie en pleine ruée vers l'or nous suivons deux frères-tueurs suivant un détective suivant un orpailleur qui a découvert une technique révolutionnaire qui pourrait bien rendre tout ce petit monde riche. Bien qu'ayant de nombreuses qualités, parlant d'un monde en mouvement et même d'utopie ce film déçoit par son rythme, sa mise en scène quelconque (pour un Audiard) et une certaine langueur qui confine à l'ennui.
    Ilaîm K
    Ilaîm K

    22 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Grosse déception ! Film extrêmement ennuyeux. Malgré un casting d'acteurs géniaux, l'histoire est complètement décousue et est difficile à suivre.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 8 août 2020
    Film d'une violence inouïe qui ne fait que mettre en scène des banalités et du descriptif du premier millième de seconde au jusqu'au dernier avec des scènes et des ambiances violentes et angoissantes au possible pour une morale peu originale... Le jeu d'acteurs est bon mais ne suffit pas à faire tenir le long métrage pendant 2 TREEEES LOOOONGUES heures...... Certaines personnes dans la salle sont parties avant les autres spectateurs... Je ne me demande pas pourquoi. Comment trouver une once d'humanité chez les protagonistes après ce génocide cruel ??? La fin est peu convainquante ....
    sebou36
    sebou36

    70 abonnés 381 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 11 novembre 2018
    Beaucoup de bla-bla pour ne pas dire grand'chose. Audiard est clairement surestimé et ne sais pas raconter une histoire qui se tient. Je suis vraiment passé à côté du film.
    Elisabeth M
    Elisabeth M

    29 abonnés 138 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 octobre 2019
    Bien que je déteste le cinéma français, je me suis dit que j'allais tout de même regarder ce film puisque c'étaient des acteurs américains qui jouaient, donc pas des personnes qui récitent un rôle comme les gosse de primaire débitent sur un ton monocorde, leurs récitations. En fait j'en suis à 24 minutes de visionnage et je n'en peux déjà plus tant c'est gnan-gnan. Ce n'est pas de la faute des acteurs, mais à un scénario lent, lourd sans intérêt. Je cesse donc le visionnage, c'est encore un navet. Autrefois j'aimais le cinéma français, mais maintenant il est devenu insipide, indigeste, anesthésiant au possible et ce film là n'échappe pas à la règle. Allez je zappe sans regret....
    PaCha92150
    PaCha92150

    2 abonnés 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 septembre 2018
    Un western plein de grâce, des acteurs formidables, une belle histoire et une recherche de profondeur dans l’analyse des personnages. Bref encore du grand Jacques Audiard.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 863 abonnés 12 460 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 mars 2021
    Jacques Audiard tourne ici son premier long-mètrage en anglais avec des acteurs amèricains en s'aventurant de nouveau dans le cinèma de genre! Un western mental et audacieux avec des hommes sur des chevaux, des chapeaux et des revolvers! On retrouve bel et bien l'univers du cinèaste : violence, personnages en marge à la gâchette facile, fraternitè [...] Une confrontation aussi de deux mondes dans cette histoire de deux frères tueurs à gages sans foi ni loi qui traversent l'Ouest de la ruèe vers l'or! Quelque chose va changer en eux et c'est ce qui intèresse Audiard! Peu à peu, le road movie se fait voyage initiatique et les deux frères se dècouvrent eux-mêmes! Pas mal de lenteur dans la première heure mais le troisième tiers du temps du film est rèussi avec cette mystèrieuse substance chimique! Mention spèciale pour John C. Reilly, bien meilleur qu'un Jake Gyllenhaal. "The Sisters Brothers" a fait un hold-up au Cèsar 2019 en repartant avec 4 trophèes dont le Cèsar du meilleur rèalisateur (le troisième pour Audiard). C'est maîtrisè, crèpusculaire mais un poil trop long tout de même...
    cylon86
    cylon86

    2 539 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 septembre 2018
    Jacques Audiard l'a dit, faire un western ne l'intéressait pas, il voulait simplement concrétiser son envie de tourner avec des acteurs américains. Jake Gyllenhaal voulait tourner avec lui depuis des années (il faisait partie du jury cannois ayant donné la Palme d'Or à "Dheepan") et John C. Reilly a lui-même apporté le roman de Patrick DeWitt à Audiard pour qu'il en réalise l'adaptation. Difficile à croire pourtant que le cinéaste ne s'intéresse pas le moins du monde au western et pourtant la vision des "Frères Sisters" impose définitivement l'idée qu'Audiard se fiche du western, de ses codes et de sa mythologie. Le western n'est vaguement qu'un contexte dans une œuvre où la thématique se niche ailleurs. Une thématique d'ailleurs très personnelle au cinéaste, s'interrogeant une fois de plus sur les liens du sang, le poids de la famille et la violence qui peut en découler. L'histoire de Charlie et Eli Sisters, deux tueurs au service du mystérieux et influent Commodore (Rutger Hauer, présent quelques secondes sans ligne de dialogues et dans trois plans !) traquant deux hommes, l'un d'eux ayant mis au point une formule pour faciliter sa recherche de l'or. La trame n'est qu'un prétexte pour une étude de caractère brillante où Audiard et son compère Thomas Bidegain font fi de certains impondérables du genre : les fusillades sont brèves, nocturnes (superbes plans d'ouverture) ou hors-champ. La violence est présente mais c'est le lien entre les hommes qui est au cœur du film. Un film aux allures de ballade mélancolique où l'humour côtoie la simplicité. Il en faut peu au cinéaste pour donner du corps à son récit quitte à frustrer un peu. Le duo que forme John C. Reilly et Joaquin Phoenix est particulièrement attachant et bien écrit, les deux frangins se chamaillant mais étant liés par un lien indéfectible. Parfois déroutant, souvent très beau, "Les Frères Sisters" est une nouvelle fois la preuve que Jacques Audiard est un cinéaste à part, capable de s'emparer d'un matériau à priori loin de lui pour en faire un film personnel et particulièrement touchant.
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