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    Juste La Fin Du Monde
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    EricDebarnot
    EricDebarnot

    211 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2016
    Je n'aime pas être manipulé au cinéma par un réalisateur trop malin, qui joue de tous ses effets de style pour provoquer en moi des émotions exagérées, voire fausses, souvent au détriment de la construction de personnages cohérents ou d'une histoire crédible. Tous ces défauts - et d'autres encore (une certaine prétention auteuriste, une exagération inutile dans le jeu des acteurs poussés à la sur-interprétation permanente) - clairement présents dans "Juste la Fin du Monde" ne m'ont pourtant pas empêché de décoller émotionnellement à plusieurs reprises : j'ai commencé le film en larmes (au bout de 45 secondes maximum) tant Ulliel m'a immédiatement bouleversé avec son jeu douloureusement léger, j'ai tremblé avec cette belle-sœur dépassée par les vagues de rage confuse qui déferlent autour d'elle (Marion Cotillard qui n'a jamais été aussi touchante), j'ai frémi de rage - littéralement asphyxié - dans la voiture avec ces deux frères qui ne supportaient pas d'être ensemble et de se dire qu'ils s'aimaient, j'ai pleuré à nouveau à la fin du film avec cet abruti absurdement blessé que Cassel incarne puissamment, comme malgré lui, presque en dépit de ses habituels tics insupportables. Xavier Dolan m'a laissé épuisé, ébloui, dans mon siège de cinéma d'une salle de province, où j'ai vécu les émotions les plus intenses de cette année 2016 : son film est à proprement parler "inacceptable", pour peu qu'on ait un minimum de "culture cinématographique", et il a pourtant été une fête - laide, éprouvante, mais une fête - indiscutable pour moi, ce soir. Je n'aime pas les réalisateurs manipulateurs, mais j'adore Von Trier, Haneke... et Dolan. Je dois être un peu con, finalement.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    639 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2016
    Avant de lire cette critique, il faut savoir que je suis admiratif du travail de Xavier Dolan depuis ses premiers films et j'attendais "Juste la fin du monde" avec une grande impatience car je connais le texte de Jean-Luc Lagarce (presque) sur le bout des doigts, l'ayant joué tout récemment dans le rôle d'Antoine (celui de Vincent Cassel dans le film). Ce qui va suivre relève davantage de mon interprétation personnelle que celle de Dolan car je crois qu'il a laissé volontairement de nombreux points sans réponses pour laisser libre cours à chacun d'y voir ce qu'il veut y voir. Mon impatience était énorme bien que les extraits en ligne m'avaient rendu perplexe car on n'y entend pas du tout la langue ni ne ressent le poids des mots de Lagarce... Choix méthodologique je suppose car j'ai été bien surpris à ce niveau là. Il faut notamment avoir en tête que le texte original n'apporte aucune information sur les lieux où se déroulent chaque scène, les interactions, la manière de parler le texte et je trouve que l'imagination et l'intelligence fine du jeune réalisateur ont permis de rendre ce texte purement théâtral, accessible et d'une fluidité étonnante, parfait pour un dispositif cinématographique. Le défi de l'adaptation est relevé haut la main (il nous l'avait déjà prouvé avec "Tom à la ferme" qui est aussi tiré d'une pièce de théâtre...) car on retrouve l'ordre exacte des scènes de la pièce ainsi que la langue de Lagarce, avec ses hésitations, ses reformulations, ses intrusions, ses longs monologues,... Cette fidélité à la pièce de théâtre est également gérée avec brio par ce groupe d'acteurs talentueux, au sommet de leur capacité d'interprétation. On entend beaucoup parler de Marion Cotillard et c'est vrai, bien que le personnage semble avoir moins d'importance en terme de présence, il y a une véritable empathie qui se dégage de son regard, voilée derrière un manque d'assurance dans la prise de parole. C'est magnifique, on est décontenancé à la vue de cette femme d'une profonde bonté qui s'empiètre dans le sens même des mots au risque de mal se faire comprendre. D'où cette intense connexion qui se créé avec le personnage de Louis (Gaspard Ulliel) qu'elle rencontre pour la toute première fois. C'est la seule, après toute ses années d'absence à pouvoir le voir tel qu'il est, sans attentes ni souvenirs lointain de lui, sans vouloir lui ressasser ce qu'elle a à lui dire. Car Lagarce c'est aussi ça et Dolan s'en est très bien servi ; le silence et l'écoute que l'on porte à quelqu'un qui parle, plus ou moins longtemps, cet espoir d'entendre quelque chose de l'autre qu'on sait qu'il ne dira jamais, des regrets (pour Suzanne), des excuses (pour Antoine), des explications (pour la mère). Catherine, c'est la pièce rapportée, elle n'est pas de la famille, c'est dans sa distance, son écoute et son instinct qu'elle perçoit la réelle raison du retour du fils prodige. Elle perce la tension familiale de son aura particulier. Parenthèse Cotillard close. Xavier Dolan a adaptée, retranscrit avec ses propres sensations une histoire de famille, de retrouvailles. Des rires, des pleurs, des peines, tous les éléments qui promettent un film riche, intense, car on pense encore à nos mouchoirs usagés qui ont servi pour "Mommy". On retrouve sa pâte, son atmosphère à lui avec une playlist que seul lui peut remettre au goût du jour (le tube de O-Zone passe crème), de l'excentricité (la super Nathalie Baye), des scènes d'amour, de l'émotion qui découle d'un rien (encore une fois, ce tube d'O-Zone en est touchant, faisant clin d’œil au tube de Céline Dion de "Mommy") et il réussit, par son intelligence scénaristique, à combler les scènes de la pièce par des dialogues à lui tirés de ses rêveries autour de la pièce, ciment qui permet d'éviter la rigidité et la froideur d'une adaptation pure et dure. Il nous emporte dans ses rêveries, et dans son amour fou pour ses personnages. C'est fort, c'est puissant, c'est ultra-sensorielle, ça transpire, ça se touche, se tâte, se s'observe, se menace, s'enlace, s'embrasse... Les acteurs ont tout un bagage, un background ultra-chargé et ça se sent, ils sont habités ! Gaspard Ulliel, rôle quasi-muet, est d'une justesse déstabilisante dans son écoute et avec ses mots qui pendent à ses lèvres constamment. Ses nombreux monologues de la pièce sont habilement transformés par le biais de flash-back, voix-off et coup de fil. Nathalie Baye, dans le rôle de la mère, qui est celle que je craignais le plus par son accoutrement, se révèle être d'une force incroyable, très touchante ! Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Léa Seydoux colle bien au rôle mais implique moins d'investissement émotionnel donc on la considère un peu moins même si son personnage, d'une excentricité similaire à la mère avec ses tatouages, est très dessiné. Tout ça pour arriver au rôle de Vincent Cassel dans le rôle du frère. Et c'est là que je vais détonner avec la majorité des critiques car son jeu ne m'a pas touché. Je suis certainement pas objectif car je l'ai joué ce personnage, je connais le texte par cœur, je me suis aussi raconté beaucoup de choses à son sujet et en voyant le film, j'ai prêté un regard tout à fait particulier à Antoine et j'ai eu énormément de mal à m'y retrouver, à m'identifier à sa colère. Car oui, comme dit le texte de Lagarce, c'est un homme en colère, mais pas que ! Et là, j'ai l'impression d'avoir vu un personnage monochrome, qui est sans cesse sur une couleur. C'est vrai que Vincent Cassel a coutume de jouer les grandes gueules et c'est peut-être ça qui m'a déstabilisé. J'ai vu Vincent Cassel faire du Vincent Cassel dans tout sa splendeur. J'étais très déçu. Au début, je peux comprendre qu'il traduise sa gêne ou son incompréhension face à l'excitation effervescente de tout le monde a face à l'arrivée de Louis en râlant, allant toujours dans le sens opposé. Mais j'attendais tellement cette scène finale que j'en ai été déçu. Certes, il y a de l'émotion mais pas celle que j'attendais. C'est un personnage qui a accumulé les rancœurs envers son frère pendant des années d'absence. Il l'a invité au mariage avec Catherine, à la naissance des enfants, mais il n'est jamais venu, il n'a fait qu'envoyer des cartes postales. C'est Antoine qui a supporté l'absence de Louis, sa mère et sa sœur se confient à lui à ce sujet, il porte un poids très lourd. Il habite près de la maison de sa mère tandis que Louis est parti à la capitale vivre sa vie, celle d'un artiste. Antoine a assumé un rôle qu'il n'a pas voulu, qu'il a du supporté pour le bien de sa mère et de sa soeur, en partie du à l'absence du fils prodige. Et ce retour comme une fleur, après douze ans d'absence, c'est la cerise sur le gâteau car tout le monde adule Louis, en oubliant Antoine qui croit être le seul à voir cette réalité là. Donc oui il est en colère contre Louis, certes, mais il a beaucoup de chose à lui dire, il lui a aussi manqué pendant tout ce temps. Ma perception est biaisé par ce que j'ai pu traversé sur le plateau en tant que comédien et aussi par ce que je pense de Vincent Cassel, je le sais. Mais il y a quelque chose qui ne m'est pas parvenu. Comme si c'était le seul à ne pas se plier à la règle de l'oubli de soi, brillamment assimilé par ses partenaires. J'étais également un peu déçu de la scène de la voiture, qui est selon moi une scène où la parole déborde, s'émancipe d'elle même sans savoir où elle va. Là, c'est une déflagration d'insultes qui vient ponctuer tout son texte, perturbant totalement le pourquoi il dit ça, cette scène perd tout son sens. Mais malgré ça, ce film m'a énormément plu, s'émancipant clairement de la vague émotionnelle de "Mommy", ayant sa propre empreinte marquée par des plans serrés, soulignant l'étouffement. Le huis-clos dessine les non-dits, les rend palpable à l’œil nu. Et ce final, imaginaire ou non, on ne sait pas, nous fait sourire et nous bouleverse à la fois. La métaphore est d'une limpidité évidente avec l'histoire tandis que l'esthétique poétique de cet envol nous prouve bel et bien que Dolan sait nous atteindre, visant directement nos émotions les plus intimes.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    73 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Un film réussi qui nous offre la grâce de Dolan allié à un casting extraordinaire. En invitant Seydoux, Cassel, Cotillard, Baye et Ulliel dans son monde, on pouvait craindre de se perdre dans un tourbillon d'égo qui nous éloignerait des personnages. Si au début, ce constat se ressent, on se retrouve vite au milieu d'une famille des plus réalistes et dysfonctionnelles. Le propos est émouvant, comme d'habitude avec le cinéaste québecois, et l'histoire crève le coeur. La mise en scène est au plus près des personnages, ce qui immerge vraiment le spectateur. Les nombreux bavardages enlèvent un peu la suspension émotionnelle de ses précédents films et cet opus m'a moins touché.
    Raphaël O
    Raphaël O

    150 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mars 2017
    Ce psychodrame familial en huis clos signé Xavier Dolan trouble parfois mais n'ennuie jamais et parvient à maintenir l'intérêt du spectateur grâce à un certain sens du rythme, des dialogues vociférants, un casting cinq étoiles et une conclusion finale inattendue. Une franche réussite.
    toxicbo!
    toxicbo!

    18 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2016
    CRITIQUE : 7 ans de carrière, 6 films, 2 prix à Cannes et l'international désormais. Xavier Dolan, québécois, pas encore la trentaine a grandit et s'est épanoui au rythme de ses films et celui-ci, va faire couler beaucoup d'encre. On va l'aimer, le détester, enfin surtout parler de lui et ça, c'est tout sauf "la fin du monde"!
    Dans son premier film au grand casting, son sens de la mise en scène reste intacte et c'est ce qui fait la singularité de Dolan. Son style est unique mais comme tout grand artiste, difficile à appréhender. Son maniérisme, son exubérance et son lyrisme, propres à sa personne trouvent chaque fois une place dans son cinéma, mais s'installent avec le temps, avec plus de mesure, de maturité sûrement. Dès lors, on comprend que son cinéma va se faire connaître, chaque fois davantage, mais qu'il ne troquera jamais son sens de la caméra.
    Son parti pris à vouloir filmer les acteurs au plus près, les faire prisonniers de la pellicule rend d'emblée le film anxiogène. Ici on parle de grands sentiments, de cris du coeur et leurs expositions sont chirurgicales. Film donc oppressant ou tout simplement intense. Chacun des 5 grands acteurs livrent une grande prestation, comme s'ils livreraient une grande bataille. Et avec nous sur le champ de bataille. On vit l'expérience "dramatique" essorée de larmes, comme si on avait gelé sur place. Pas le temps pour l'empathie, ni pour le regret, c'est le mystère de chaque personnage que l'on tente de décrypter. La tâche est complexe et Dolan nous lâche des brides, par instants de fulgurances. Le reste, on le construit, par notre esprit.
    La musique toujours, celle d'un enfant des années 90 habille toujours aussi bien ses films. Ici elle trouve son sens encore, par envolées poétiques, dans le passé du personnage central en l'occurrence.
    Avec tout ça mais aussi sa fin anthologique, tragique et métaphysique, Xavier parvient à nouveau à captiver et semble s'installer pour la postérité, une bonne fois pour toutes. Ce n'est pas le chef d'oeuvre "Mommy" sûrement, mais c'est du très grand cinéma, bien sûr...
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    94 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2016
    Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan adapte au cinéma la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce. Un exercice que le réalisateur canadien avait déjà pratiqué en 2013 avec Tom à la ferme. Cette mise en abyme d’une représentation théâtrale par un dispositif minimaliste met en scène des personnages attachants malgré leurs tempéraments excessifs.
    Décliné en un huis clos asphyxiant aux couleurs ternes, le psychodrame mis en images est aussi âpre que clivant. Entre incommunicabilité et incompréhensions, c’est l’agonie d’un dialogue familial qui est disséquée. Intelligemment, Xavier Dolan contrebalance la prédominance des dialogues par les non-dits et le langage des regards. Cette forme nous rappelle quelques pièces maîtresses de John Cassavetes. Plus de détails sur notre blog ciné :
    MediaShow
    MediaShow

    146 abonnés 541 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 octobre 2016
    Une belle découverte du réalisateur Xavier Dolan avec son septième long-métrage « Juste la fin du Monde ». Adaptation d’une pièce de théâtre, le film tente de rester le plus fidèle possible. Malgré une intrigue banale, le réalisateur transforme cette simple réunion familiale en un véritable drame d’une grande puissance psychologique, agrippant notre attention. Les dialogues sont vraiment exceptionnels et très profonds, la mise en scène est très prenante avec un « huis-clos » parfaitement maîtrisé, le jeu de caméras est intelligent et les choix musicaux, bien que parfois improbables, collent parfaitement à l’ambiance. Enfin, le casting reste d’une grande qualité imbattable avec un Vincent Cassel à son plus haut niveau ou encore une Marion Cotillard épatante. Hâte de regarder d’autres long-métrage de ce brillant réalisateur !

    Retrouvez ma critique entière sur mediashowbydk.com ou via le lien ci-dessous :
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 14 octobre 2016
    Une performance incroyable. Un lieu, cinq personnages, et une justesse exceptionnelle. Plus que réaliste, vivant. Mais pas la partie heureuse de la vie, bien au contraire. La colère, la honte, la peur, toutes ces émotions à peine contrôlées, flottant d’une personne à l’autre, autour d’un protagoniste impuissant, un fantôme qui ne revient que pour repartir encore plus durement. Comment parler, comment oser ? Les dialogues sont vibrants, parce qu’hésitants. Les conflits, les espoirs, les rancunes, tout est dit à mi-mots ou pas dit du tout, et pourtant il n’y a qu’une fin possible, inévitable, et intolérable. Soit vous décrocherez dés le début, soit vous n’en perdrez pas une miette.
    Martin P.
    Martin P.

    52 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 octobre 2016
    Premier Dolan pour moi, j'ai été très impressionné. Je ne connaissais pas non plus la pièce originale, j'ai pourtant été pris dans cette histoire de famille. Le casting de luxe y est peut être pour beaucoup, car les acteurs sont très bons (Cassel et Baye crèvent l'écran). La réalisation est originale, on assiste à une avalanche de gros plans pourtant maîtrisés. Un bel exercice de style sous forme de drame familial, justement récompensé à Cannes.
    Edgar L.
    Edgar L.

    197 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 octobre 2016
    Dolan, on l’aime ou on le déteste ! Personnellement, je l’adore et son dernier film me le confirme encore davantage. Pourtant, Juste la Fin du Monde n’est certainement pas son meilleur film. La mise en scène du réalisateur québécois y est en effet encore plus maniérée que dans ses précédents films. Ce qui me fascine tant chez Dolan c’est sa capacité à allier le kitsch volontaire des décors et costumes à la classe et au glamour des acteurs qu’il choisit dans ses films. Le film raconte l’histoire de Louis, un écrivain de pièces de théâtre qui est de retour dans la cocon familial après 12 ans d’absence. Cette visite a un objectif : leur annoncer qu’il va mourir.

    [...]

    Les silences et les dialogues se succèdent laissant place à une succession de moment de gêne, de bonheur et de tristesse. Si Louis est le silence incarné, sa famille ne cesse de crier et de se disputer. Derrière leurs cris se cachent des blessures que la famille a gardé enfouies et qui ressortent au moment où Louis se décide enfin à leur rendre visite. Catherine sa belle-soeur est comme un miroir pour Louis. Peu douée pour la discussion et souvent maladroite, les conversations qu’elle aura avec Louis seront moquées par tous les autres. Elle est la seule qui comprend pourquoi le jeune homme est revenu.

    [...]

    Un film dans la pure lignée des précédents de Xavier Dolan porté par un casting au sommet de son art. Si le film n'arrive pas à atteindre le niveau de l'excellent Mommy, il n'en reste pas moins un très beau film particulièrement touchant.
    tupper
    tupper

    136 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 octobre 2016
    Objectivement on peut trouver plein de défauts à ce film : surproduit, sur joué, pénible par moment, creux parfois. Et pourtant la magie Nolan opère et en fait une bombe émotionnelle. Ce film divisera, certains le trouverons surfait et prétentieux, d'autres comme moi mordront à l'hameçon, se laisseront aller et seront bouleversés. Images et B.O sont comme d'habitude avec Nolan d'une précision chirurgicale. Le parfait appât au bout de l'hameçon pour poursuivre la métaphore. Ah oui, j'oubliais le casting. C'est aussi ça la force de Nolan. Dominer ce casting pléthorique, le mettre au service de son œuvre et le faire oublier.
    Alain D.
    Alain D.

    604 abonnés 3 302 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mars 2017
    Un film d'une intensité et d'une violence émotionnelle inouïe, qui vous laisse littéralement abasourdi ! Ce drame, mis en scène de façon magistrale par Xavier Dolan, nous offre des images fortes sur des gros plans d'une grande beauté. En plus d'une savoureuse bande musicale, ce drame nous conte une histoire d'une tension extrême ou les silences sont aussi profonds que les dialogues.
    Ce film bénéficie d'une affiche prodigieuse avec cinq comédiens exceptionnels. Nathalie Baye et Marion Cotillard sont comme toujours brillantissimes et débordantes d'émotion ; Gaspard Ulliel : époustouflant dans le rôle principal ; Vincent Cassel : excellent dans un rôle difficile et peu flatteur, même Léa Seydoux réalise une très belle prestation.
    Cette réalisation mérite amplement ses récompenses : 3 Césars et Grand Prix à Cannes.
    Le pitch : Louis est un écrivain renommé de 34 ans. Il rentre chez lui après douze années d'absence pour annoncer quelque chose à sa famille.
    Loissi
    Loissi

    5 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2016
    "Juste la fin du monde" me laisse un sentiment mitigé alors que j'avais adoré et été bluffé par "Mommy" . Peut-être parce que c'est le premier film sans accent canadien de Xavier Dolan et avec des acteurs français très connus ? Que c'est un huis clos par instant très théâtral ? Jusqu'à maintenant je n'arrive pas à cerner ce sentiment mitigé mais ce que je sais c'est que j'ai depuis très envie de parler et reparler de ce film un peu comme "2001 Odyssée de l'espace" dont on pouvait disserter des nuits entières. Alors finalement peut-être que c'est un nouveau chef d'oeuvre à retardement de Xavier Dolan car moins immédiatement accessible mais plus riche que ses autres films..........
    Bilade C.
    Bilade C.

    2 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2016
    On se retrouve témoin d'étranges et violentes retrouvailles familiales... Hormis le motif de l'arrivée de Louis, rien n'est dit, tout est suggéré. Et cet engrenage du mystère génère la folie de leurs relations. Beaucoup de crises et de cris, mais utiles aussi à extérioriser les émotions si denses qu'on peut ressentir au sein de nos familles. Les deux plongées dans les souvenirs de Louis sont des grands moments de cinéma. Esthétique appuyée du gros plan, lumière tamisée, éclat du son... Des acteurs magnifiques. C'est un grand film, qui déplaira autant qu'il plaira.
    Jorik V
    Jorik V

    1 283 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2016
    Il est des films qui vous prennent aux tripes, qui vous arrachent le cœur, qui vous retournent l’esprit et vous transportent d’émotions diverses aux larmes sans crier gare. « Juste la fin du monde » est de ceux-là. Xavier Dolan est un surdoué du cinéma et son nouveau film le confirme durablement. C’est un artiste de 26 ans qui en est déjà à son sixième film et qui laissera une trace indélébile sur le septième art. Si certains de ses long-métrages souffraient de défauts inhérents à l’immaturité, le magnifique « Mummy » et celui-ci le placent définitivement du côté des auteurs marquants et dotés d’une patte singulière, ses influences ayant été digérées pour aboutir à un style et une mélodie qui lui sont propre. Uniques et beaux.

    Le casting cinq étoiles réuni ici n’est pas qu’un coup marketing bien que réunir ces cinq acteurs français dans le même film donne un sacré prestige à l’affiche. Et l’expression n’est pour une fois pas galvaudée car ce quintet de comédiens forme un tout exemplaire, magnifique et mémorable. Il semblerait que les rôles ont été écrits pour eux ou qu’ils se les sont appropriés dans un même élan artistique et passionnel pour leur art de manière à former la distribution la plus homogène qui soit. Chacun semble tellement à sa place et joue à la perfection qu’il est impossible de dire lequel tire le plus son épingle du jeu. Gaspard Ulliel est celui autour duquel tourne le récit mais qui a le moins de répliques, l’intensité de son jeu passant par les regards et sa beauté triste. Léa Seydoux n’a jamais été aussi bonne que dans ce rôle de petite sœur un peu perdue et privée d’un frère. Vincent Cassel est au sommet de son art en grand frère brutal et nerveux qui ne sait pas montrer ses émotions. Marion Cotillard, toute en fragilité et timidité maladroite, est sensationnelle. Quant à l’impeccable et toujours brillante Nathalie Baye, elle forme le trait d’union relationnel avec ces partenaires en mère dépassée mais empathique. Un casting impérial pour une tragédie familiale déchirante.

    Si le film est bavard et que l’on ressent l’origine théâtrale de la pièce, les affèteries de style de Dolan sont limitées à leur juste nécessité et explosent lors de flashbacks gracieux et sublimés par des images et une bande-son toujours aussi étonnante mais au final si évidente. Les visages sont filmés en plans rapprochés pour faire ressortir toutes les émotions de chacun, du moindre mot prononcé au regard discret en passant par une expression infime. L’incommunicabilité et les non-dits sont au centre de cette histoire et on devine beaucoup de choses par ce qui est dit entre les lignes ou exprimé dans les attitudes. « Juste la fin du monde » est une œuvre intense qui transcende le film dit de réunion de famille. On sort de là sonné, mélancolique et nostalgique à la fois, avec l’impression d’avoir déjà vécu des bribes de cette histoire. On a envie à la fois de garder le film rien que pour nous mais également de le partager. « Mummy » n’avait honteusement eu que le Prix du Jury à Cannes, celui-ci a eu le Grand Prix et c’est grandement mérité, certainement la seule bonne note de ce palmarès à côté de la plaque. Un drame en forme de pierre précieuse, magnifique qui laissera une trace indélébile dans la mémoire et dans le cœur.
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