"Nous Trois ou Rien" est le type même du film plutôt sympathique qu'on aurait aimer aimer et qu'on aurait aimer défendre. Aimer ce film pour de vrai ? Franchement, ce n'est pas possible pour un certain nombre de raisons. La plus importante, c'est tout simple, c'est le problème de la langue : la première partie du film se déroule en Iran ; eh bien, croyez moi si vous voulez mais, là-bas, tout le monde s'exprime en français ! Et sans aucun accent. Sauf quand on voit et qu'on entend l'ayatollah Khomeiny s'exprimer à la télévision : là, il parle en farsi. Quand les héros du film arrivent en Turquie, pas de problème de langue : le premier commerçant venu, on lui parle en français et il comprend, c'est comme ça. Le pire du pire, c'est que le problème de langue arrive lorsque les 2 héros arrivent ... en France : là, et en plus le réalisateur insiste, au début, ils ont un véritable problème de langue, ils ne comprennent plus rien du tout : "bla bla bla" !! Bizarre, non ? Franchement, ce genre de truc, c'était monnaie courante dans le cinéma du milieu du 20ème siècle mais, aujourd'hui, ça n'a pas de sens : ça enlève tout début de crédibilité à un film, ça fout les boules au spectateur et le film part sur un très mauvais pied. C'est pour cela que ça ne se fait pratiquement plus, sauf, parfois encore, dans le cinéma américain. Autre raison qui fait qu'on ne peut pas vraiment aimer ce film : dans ce cinéma de standup, il y a certes de bonnes choses, mais il y a aussi des "vannes" assez lourdes. Dernier point négatif, un point de détail, mais qui, pour moi, a de l'importance : parmi les musiques d'accompagnement, plutôt bien choisies d'ailleurs, on entend à 2 ou 3 reprises "Les barricades mystérieuses" de François Couperin, très beau morceau mais interprété au piano alors que, comme c'est écrit sur Wikipedia, c'est un morceau emblématique du style brisé caractéristique de la musique de clavecin française. Au rayon positif, il y a la 2ème partie du film, qui se déroule en France et qui est parfois assez émouvante même si le côté optimiste est, malheureusement, sans doute un peu exagéré. Autre point positif : la présence de Leïla Bekhti, toujours aussi juste, toujours aussi craquante. Et puis, comme les personnages qu'on voit dans le film existent ou ont existé, il y a la mise en œuvre d'une excellente idée dans le générique de fin : on voit défiler les photos des comédiens en parallèle avec celles des vrais personnages. A noter aussi que, dans ce même générique de fin, dans les remerciements, voisinent SOS Racisme, la gendarmerie, la CGT et l'armée !