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    Youth
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    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 septembre 2015
    Sorrentino est un réalisateur bluffant. Le très beau "La Grande Bellezza" nous transportait déjà dans les décors baroques et hautains de Rome à travers les yeux amusés et mélancoliques d'un dandy des temps modernes. Cette fois, nous voilà en pleines montagnes, en Suisse exactement, dans un hôtel luxueux, où de riches clients s'adonnent à des soins du corps et au repos en écoutant de la musique sur une scène tournante. Le regard est double. Il s'agit de deux artistes vieillissants, l'un compositeur de génie qui a le toupet de refuser à la Reine d'Angleterre un concert sous sa baguette de chef, le second, un réalisateur de cinéma, en mal d'idées, qui s'entoure de son équipe pour trouver une issue à son scénario. "Youth" est un film qui va au-delà du cinéma. Sorrentino nous offre une véritable allégorie de l'art, où chaque détail de la mise en scène, chaque plan, la photographie, la lumière, les costumes, le maquillage, constituent un hommage à eux-seuls à la création. Car le réalisateur adore la perfection. Si le récit paraît a priori confus, il est au contraire remarquablement mené. Plus qu'un film, le metteur en scène dresse un tableau vivant de peinture où le Beau côtoie une douce mélancolie, touchante et drôle à la fois. Les corps déformés par l'âge ou les excès s'abandonnent aux mains généreuses des soignantes et se fondent dans des décors et des paysages somptueux et colorés. Il y a beaucoup de douleur malgré les apparences dans ces visages nombreux qui hantent le film. Car on rit souvent, mais on rit jaune. La détresse n'est jamais loin dans un échange de regards, un bout de mâchoire dénaturé par un appareil dentaire, un geste maladroit de danseuse, une immersion d'un corps sublime dans la piscine. Sorrentino ne se moque jamais de ses personnages. Il les regarde se perdre lentement dans le temps qui passe, dans leurs amours contrariées et surtout dans ces grands pans de montagnes, dressées au-dessus de leurs têtes. La réussite du film trouve un aboutissement total grâce à la bande-son. La musique est belle, puissante, passant des sonorités baroques aux vibrations électroniques. Elle renforce les visages dans leurs contradictions, elle transcende les regards, elle visite les états d'âme, elle accentue la force des paysages. La musique est partout, mais jamais inutile. Et c'est sans doute l'alliance subtile entre les images et les sons qui font de ce film un chef d'œuvre absolu, la Palme d'or avortée du dernier festival de Cannes.
    benoitG80
    benoitG80

    3 410 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2015
    "Youth" dernier né de Paolo Sorrentino, aborde cette fois le thème du vieillissement et du bilan de vie, d'une manière à mon avis, bien plus pertinente que dans "La Grande Bellezza"...
    Autant cette dernière réalisation m'avait semblé superficielle et vaine dans sa démarche, autant "Youth" multiplie ici les personnages, les points de vue, les échanges et ainsi, invite à la réflexion en créant des moments, des situations assez intenses où les mots et les idées sont de simples vérités de la vie qui nous renvoient à notre propre existence !
    De voir ces deux hommes, musicien et cinéaste Fred Ballenger et Mick Boyle, tous deux octogénaires ou presque, échanger, se confier jusqu'à un certaine limite, nous fait prendre conscience d'un tas de petits riens qui à la façon de les entrevoir, fait écho à notre propre cheminement, à notre propre questionnement.
    Ils sont tous deux interprétés avec retenue et malice par Michael Caine, particulièrement excellent, et Harvey Keitel...
    Et c'est sur ce point-là précisément que Paolo Sorrentino nous interpelle à juste raison en saupoudrant tout au long de ce séjour en centre de balnéothérapie très luxueux, des rencontres, des discussions quelquefois anodines, quelquefois très violentes comme celle avec cette Brenda/Jane Fonda, qui provoquent à chaque fois un déclic évident !
    L'observation de l'Homme y est faite au scalpel, chacun étant montré tour à tour sous ses qualités puis ses défauts, selon celui qui donne alors le change à l'autre avec des échanges très savoureux...
    Désillusions, déceptions ou alors illusions jusqu'à même un profond déni, tout est passé au peigne fin.
    C'est donc plus sur le fond que l'on accroche à ce film que sur la forme elle-même, trop guindée et beaucoup trop maîtrisée, marque du réalisateur qui lorgne du côté de Fellini bien sûr, une marque de fabrique revendiquée !
    Même si ce parti-pris se défend et qu'il a ses adeptes inconditionnels, je trouve que ce trait forcé pourtant intéressant, fait cependant et en même temps, un peu mise en scène de cirque, et fait de l'ombre par la même occasion, en retirant beaucoup de spontanéité et de naturel ainsi que d'émotion et de poésie...
    Comme dans "La Grande Bellezza", c'est cet aspect grandiloquent très travaillé qui pourrait finir par lasser et classer ce film comme prétentieux !
    Dommage d'autant plus qu'ici, Sorrentino vise juste et précisément avec des moments vraiment étonnants, comme pour n'en citer qu'un seul, ce concert que Fred isolé en pleine nature donne avec les vaches et leurs seules cloches !
    Un film à découvrir, certainement curieux, presque envoûtant mais du fait de son emballage précieux, que l'on pourra trouver à la fois irritant, maniéré au possible ou tout simplement magnifique...
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2015
    Il faut aujourd'hui un certain aplomb pour défendre Sorrentino.

    Il faut en tout cas résister à l'influence du triumvirat de la bien-pensance cinéphilique tendance soporifique thaïlandaise : Libération, Les Inrocks, Les Cahiers. Pour ces gens-là, Sorrentino est définitivement classé avec une véhémence haineuse comme un réalisateur pompier (lire ma Lettre ouverte aux Cahiers), alors que Gomes et Weerasethakul, pour ne citer qu'eux, sont géniaux avant même d'avoir levé leur caméra.

    Pour le spectateur vierge de tout a priori que je suis, la vision d'un film de Sorrentino génère deux émotions opposées : le plaisir que procurent les trouvailles baroques d'un réalisateur surdoué, et l'ennui qui découle de voir ces trouvailles juxtaposées sans constituer un ensemble cohérent et profond.

    Dans La Grande Belleza, le plaisir était largement supérieur à l'ennui, parce que le sujet se prêtait admirablement à la démesure triste de la mise en scène.

    Ici, et même si le film abordent les mêmes sujets que le précédent (la vieillesse, la sublimation par l'art, la déchéance physique), ce n'est pas tout à fait le cas.

    Si la photo est toujours admirable, les images incroyablement bien composées, le plaisir est un peu gâché par une impression d'épate à tout prix (la scène d'ouverture, le clip de la pop star, le concert de la fin). La retenue de Michael Caine (excellent) et de Harvey Keitel fait pourtant mouche au début du film. Associée à le netteté suisse, cette sourdine inhabituelle donne une tonalité nouvelle au cinéma de Sorrentino : on navigue dans une sorte d'humour british, et les répliques spirituelles fusent.

    Malheureusement, l'équilibre précaire du film se délite dans son dernier tiers (le pitoyable concert de fin, atrocement filmé, la lévitation du bonze, ridicule).

    Je rêve d'un jour où Sorrentino débarassera son cinéma de toutes ses scories (Hitler ! Maradona ! Miss Monde qui pense ?!) pour exprimer pleinement ses incroyables qualités de plasticiens et d'amuseur.
    Pierrick Jean D.
    Pierrick Jean D.

    25 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 septembre 2015
    Youth!! Le cinéma italien a eu Fellini, la relève est là! Paolo Sorrentino a tout compris au cinéma! Il a le don de nous exposer des tranches de vie tout à fait communes tout en en faisant des histoires magnifiques qui rayonnent de beauté et de joie de vivre! Youth nous présente deux amis octogénaires, l'un compositeur retraité et l'autre réalisateur écrivant le film qui sera son grand final. Ils sont tous les deux dans un hôtel reculé en Suisse pour quelques semaines. Ils partagent leur temps entre les différents soins proposés, de longues discussions sur leur passé, des paris sur les gens qui occupent l'hôtel avec eux et des balades dans les montagnes. Techniquement pour commencer, le film est presque parfait, tant d'un point de vue visuel que sonore. Tout est travaillé dans le détail, on alterne entre des plans somptueux et des travellings où tout est léché dans le moindre détail. Sorrentino joue énormément sur la découpe des plans pour les charger de sens et de symboliques fortes, et met en valeur avec brio toute la force et la beauté des Alpes suisses. La musique est dosée avec une intelligence précise, venant parfois appuyer l'ambiance des scènes jouées, et contrebalançant parfois avec le rythme du film en offrant des ruptures de ton légères mais efficaces qui empêchent le spectateur de s'échapper. Enfin, au delà de la forme, le contenu du film est marquant. Le scénario traite d'une amitié forte qui avance dans les affres de la vieillesse. Les deux personnages sont confrontés à leur passif qu'ils relancent en permanence, ils se heurtent aussi bien à leurs bons souvenirs qu'à leurs démons refoulés. Ils retranscrivent tous leurs regrets mais aussi tout ce qu'ils ne regretteront jamais. La vie et les réflexions de ces deux personnes âgées est constamment opposée à toute la jeunesse qui les entoure (leurs enfants, les clients de l'hôtel, le personnel...) pour venir enrichir leurs conversations et nourrir leur bilan sur leur vie. Ensemble enfin, ils se tournent vers leur avenir s'appuyant sur tout leur passif. Youth est un bel hymne à la vie et à ceux qui en profitent jusqu'au bout et savent en tirer tout le plaisir qui peut s'en dégager. Le tout est présenté dans un rythme lent mais jamais ennuyeux qui oscille en permanence entre la mélancolie et l'humour cynique, porté par des acteurs brillants (qu'on ne présente plus) dans une esthétique magnifique! Un bijou! Allez dans les salles obscures, et vive le cinéma!
    Black-Night
    Black-Night

    184 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2015
    Youth est un excellent et beau film. Une œuvre aussi magnifique qu’atypique de bout en bout, ponctué de moments à la fois beaux et étranges. Véritablement envoûtant pour ma part, absorbé et transporté deux heures durant, devant cette merveille, un métrage à la fois spécial et original. Présenté en compétition officielle au 68ème Festival De Cannes en 2015, le film bien qu’ayant bien marché là-bas, repartira sans aucune récompenses ce qui est assez navrant pour une œuvre aussi riche. Un prix aurait été mérité, je pense à celui du Prix De La Mise En Scène en particulier mais aussi à celui de La Palme D’Or qui n’aurait pas été déméritée à mon sens.
    Le film n’a pas réellement d’histoire, de sujet prédéfini, il est plutôt composé de thèmes parlant essentiellement du temps qui passe et du rapport à l’avenir en évoquant la jeunesse perdue en lien avec une histoire d’amitié.
    Cet œuvre est incroyablement bien fichue et ce dès l’ouverture, on s’en prend plein les yeux et les oreilles. Certains y verront sans doute des longueurs et d’autres s’émerveilleront sur nombres de passages ce qui fut mon cas. Comme j’évoquais un prix de la mise en scène, cette dernière est vraiment superbe, beaucoup de beaux plans magnifiques, des dialogues à la fois passionnants, intéressants, atypiques et drôles dotés de pointes d’humour très souvent pince sans rire.
    La bande originale est un de ces points forts pour ce métrage car cette dernière embellie le tout et magnifie les images. Une bande son somptueuse et éclectique mêlant musique pop avec notamment un beau passage avec la musique de David Guetta Feat. Sia avec le beau titre She Wolf, musique folk mais essentiellement composée de musiques classiques avec également un très bel opéra.
    Mon premier film du réalisateur italien Paolo Sorrentino est une vraie merveille, sa réalisation est parfaite avec une ingéniosité là-dedans et des plans sublimes.
    Un casting extra où tous nous délivrent de belles performances avec : Michael Caine excellent dans le rôle d’un chef d’orchestre, Harvey Keitel dans le rôle d’un réalisateur souhaitant faire son film testament, la très belle Rachel Weisz excellente dans la fille du maestro, Paul Dano excellent jouant le rôle d’un acteur, nous réserve de belles séquences, Jane Fonda excellente, Luna Zimic Mijovic très bien, Ed Stoppard bien, Paloma Faith jouant bien son propre rôle, la belle Madalina Diana Ghenea dans le rôle de Miss Univers, c’est d’ailleurs elle sur l’affiche du film, Roly Serrano très bien jouant le footballeur Diego Maradona, Loredana Cannata très bien.
    Sans pour autant le désigner au rang de chef d’œuvre car il lui manque un quelque chose que je ne saurais expliquer, peut-être un vrai fil rouge à l’histoire aurait été bien car l’on est malgré tout soumis à quelques petites longueurs bien que si l’on est absorbé par ce métrage, on ne voit pas vraiment le temps défilé. La Giovinezza (Youth) bien que comportant des acteurs plus si « jeunes » que ça nous offre une belle originalité et un coup de jeune dans le cinéma avec ce bijou, cette œuvre sublime à découvrir.
    Ma note : 9/10 !
    dagrey1
    dagrey1

    96 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 septembre 2015
    Comme dans la "Grande Bellaza", Paolo Sorrentino signe un film sur le temps qui passe, la perte et le deuil dans le milieu artistique. Le film est particulièrement soigné quant à sa réalisation (plans de grande qualité et cadre enchanteur), les acteurs sont très bons (quel plaisir de retrouver Michael Caine en chef d'orchestre retraité et Harvey Keitel en réalisateur en bout de course ainsi que miss univers -lol-). Bien que dramatique, le film réserve quelques moments d'humour assez bienvenus ainsi que des digressions originales.
    domit64
    domit64

    50 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2015
    J'aurais juste envie de faire une critique en un mot soit "sublime".
    Ce film un peu décalé nous interroge sur "comment vieillir, pourquoi vieillir ?" et donc sur cette angoisse de voir le temps qui passe.
    Michael Caine et Harvey Keitel sont parfaits.
    Quelques bouffoneries, un zeste d'humour, des paysages de la montagne suisse qui laisse rêveur et des vaches musiciennes virtuoses font le reste.
    On peut peut-être regretter quelques menues longueurs.
    On rit, on verse une larme et on ne voit pas le temps passé... c'est ma réponse de spectateur à la question que pose le réalisateur !! :)
    Marcel D
    Marcel D

    104 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 septembre 2015
    Il y a des films qui rappellent pourquoi le cinéma est le 7ème art. C'est si beau, si fin. Michael Caine ne déçoit jamais ! Une sorte de Grand Budapest Hotel au flegme plus britannique qu'italien... Coup de coeur !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 septembre 2015
    YOUTH c'est ma palme d'Or de ce dernier festival de Cannes.
    Bon, j'ai pas vu tout les films (mais j'ai vu Dheepan) et je pense que ça doit être dur de faire mieux.

    C'est le plus bel hommage à la vie que j'ai jamais vu.
    Tout les thèmes sont traités: l'amour, l'amitié, la jeunesse, la vieillesse, la mort...
    C'est tellement beau... mais triste à la fois : J'ai fait que pleurer.

    On a de grands acteurs dans le film : Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, ils sont tous supers... mais mon coup de coeur va à Paul Dano.
    Y'a une scène qui m'a beaucoup fait rire, c'est quand Paul est dans la peau d'Hitler, donc les habits, la coiffure et tout... Rien de l'écrire ça me refait rire ! Il manque de s'étouffer et là d'un coup, alors que tout le monde le regarde, il tape du poing sur la table ! Tout le monde sursaute.

    C'est vraiment un film magnifique : le scénario est magnifique, la musique est magnifique... Un bon film n'est rien sans sa musique... Et YOUTH en est la preuve !

    Je vais terminer ma critique sur l'hommage de Paolo Sorrentino à Diego Maradona.
    Un hommage qui m'a bien fait rire (la balle de tennis) mais qui m'a aussi bien fait chialer (maillot numéro 10) !
    Quentin V.
    Quentin V.

    61 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2015
    Un film solide, bien réalisé, de belles images, de beaux paysages. Un quatuor d'acteurs au poil, Caine est magistral et Keitel touchant. Un film contemplatif sur la vie, c'est beau, on se repose à voir ces destins se croiser et se souvenir. J'ai aimé ce film, allez-y !
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2015
    Nouveau film de Paolo Sorrentino, qui a fait pas mal parlé de lui au dernier Festival de Cannes mais qui y est reparti sans aucune récompense. Faut dire que le film à pas mal divisé, entre ceux qui saluent sa virtuosité et les autres qui se plaignent d'un film désespéramment vide et prétentieux. Il faut dire que Sorrentino à une personnalité qui semble extravagante et qui peut s'apparenter parfois à de l'élitisme. On retrouvait ça dans La grande bellezza, seul film que j'ai vu de Sorrentino en dehors de celui-ci. Je ne suis donc pas un spécialiste de son cinéma mais il y avait quelque chose de diablement stimulant et brillant dans l'excellent La grande bellezza malgré des excès de zèle qui peuvent laisser le spectateur sur le carreau. Néanmoins l'attraction était faîte et la curiosité pour son prochain film à atteint son paroxysme. Il semble très vite clair que Sorrentino signe ici son film le plus populaire et accessible, comme si il adoucissait son style en y arrondissant les coins pour être plus facile d'accès pour le spectateur. Pour autant, le cinéaste ne se renie pas loin de là et on replonge dans ses interrogations sur l'art et sur la vie. Mais ici il ne va pas raconter la vie de privilégiés, même si cela en à l'apparence, il va nous montrer que ses privilégiés sont des gens comme tous le monde et qu'ils souffrent des mêmes maux que tous le monde, à savoir le chagrin d'amour, les déceptions, la vieillesse et la peur de mourir et d'être oublié. A travers le parcours de ses personnages, il va parler d'hommes qui ne voulaient que marquer le monde de leurs présences et de leurs enfants qui doivent vivre à l'ombre de celle-ci. Mais ici peut importe l'importance de la personne, elle reste un être mortel, qui vieillit et qui se rend compte de la beauté futile de la vie. Les réflexions sur la vieillesse sont brillantes, interrogeant ce qui fait la valeur d'un individu et de son histoire, le film brosse un portrait touchant d'homme et de son amitié. Au final on nous vendait le film comme une histoire d'amitié vieillissante mais celle-ci sera finalement mise en second plan pour pleinement s'intéressé à l'histoire du compositeur. Son ami cinéaste est ici plus anecdotique au sein du récit. Mais l'amitié qui les lient se révèle incroyablement juste et traitée avec sincérité. Au final, ce qui sera le plus décevant, c'est que le film nous présente une pléthore de personnages attachants et fascinants mais que beaucoup ne sont finalement pas exploité. A l'image de l'acteur, qui à l'apparence d'un jeune mais la sagesse d'un homme âgé et qui apporte un regard pertinent mais sous-exploité au film. De plus le film se perd parfois dans des symboliques bien trop spécifiques pour être pleinement perçu au premier visionnage. Ce qui fait que lors de la découverte certains éléments du film laissent perplexe et entache un peu le plaisir par de la frustration. Comme pour le personnage de la masseuse qui se révèle incroyablement mystérieuse et dont j'ai eu du mal à saisir pleinement sa signification. D'ailleurs le film offre un traitement assez bancal à ses figures féminines, il arrive parfois à déjouer les préjugés avec habilité comme pour l'introduction de Miss Univers qui se révèle plus intelligente que ce à quoi les personnages s'attendaient mais il plonge aussi dans la facilité et la déshumanisation. Au final, le film nous dit que les femmes sont des œuvres d'arts qui doivent être contemplées et appréciées à leurs justes valeurs. Ceci est très réducteur malgré que ça se veut flatteur, les femmes ne sont ici que la représentation de la beauté de ce monde et le cinéaste semble avoir une vision très hautaine sur elle, ce qui se montre dérangeant. C'est d'autant plus dommage car à côté de ça, le film traite avec brio tout ses sujets, offrant même de très belles réflexions sur le deuil et la mort. Présentant aussi de manière douce-amère le monde des artistes, son côté communautaire et amical mais aussi son côté cruel et ingrat. Un monde qui n'a que peu de considérations pour ses artistes vieillissants. Le film se révèle donc incroyablement dense dans ses thématiques et dans l'exploration de la vie, de ce qui définit le passé et ce que peut offrir l'avenir. Le présent n'étant ici que des plaisirs simples et éphémères, mourant à l'instant même de leurs naissances. Les personnages pensant plus souvent à ce qu'ils étaient et à ce qu'ils seront plutôt qu'à ce qu'ils sont, le film par cela brosse un très beau message sur l'urgence de vivre et de profiter de chaque instants, aussi futile puissent-ils être. L'ensemble est composé par un magnifique casting, dominé par l'impérial Michael Caine qui offre une prestation sensible et admirable. Il partage aussi une alchimie évidente avec Harvey Keitel, qui lui aussi se montre excellent et surtout très drôle dans son rôle. Et voir ses deux immenses acteurs réunis et se donner la réplique à quelque chose de magique et qui fait vraiment plaisir. Ils sont accompagnés d'une pléthore d'acteurs talentueux comme Jane Fonda qui vient briller le temps de quelques instants, elle à un rôle court mais intense, ou encore Rachel Weisz qui est ici très juste et Paul Dano qui se montre sensationnelle dans un rôle plus calme qu'à son habitude. Tout cela est englobé par la sublime réalisation de Paolo Sorrentino, qui nous gratifie d'images plus belles et fascinantes les unes que les autres. La photographie très esthétisante flatte la rétine, le montage habile favorise le contemplatif et la mélancolie et les musiques qui accompagnent le film sont enivrantes. La forme se révèle donc agréable et stimulante surtout que la mise en scènes est absolument virtuose. Sorrentino multipliant les cadrages ingénieux et reflète à merveille par un découpage habile et une symbolique forte toute l'horreur, la vacuité et la beauté de la vie. Il dirige son film comme un compositeur dirige un orchestre avec grâce et élégance. On ne peut qu'être perplexe en se disant que ce film n'a pas gagné le prix de la mise en scène au Festival de Cannes, car une fois face à celle-ci on se rend compte que l'on est face à une véritable oeuvre d'art. En conclusion La giovinezza est un très bon film. Une réflexion subtile et complexe sur la vie et qui est brillamment mise en images. Néanmoins le film se montre parfois un tantinet trop complexe dans l'utilisation de ses symboliques tandis qu'il fait preuve d'une certaine complaisance dans le traitement de ses personnages féminins, ce qui vient vraiment entacher le plaisir que l'on peut avoir face à l'ensemble. Car il ne fait aucun doute que Paolo Sorrentino est un virtuose dans son domaine et il nous le prouve ici dans sa capacité de faire un film populaire et accessible tout en étant incroyablement complexe et qui ne se renie pas. Une oeuvre qui pousse le spectateur à aspiré à mieux et qui est incroyablement dense et riche. Sorrentino nous rappelle tout simplement que le cinéma est un art et qu'il doit être célébré en tant que telle, et non seulement c'est beau mais c'est aussi nécessaire et stimulant.
    LeFilCine
    LeFilCine

    177 abonnés 575 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 septembre 2015
    Youth c'est d'abord un excellent quatuor d'acteurs : Harvey Keitel, qu'on ne présente plus ; Paul Dano, comme toujours dans un rôle bien haut perché ; Rachel Weisz étonnante et émouvante. Et mention spéciale surtout à Michael Caine, omniprésent à l'image, charismatique et vraiment convaincant. Mais le casting réserve bien des surprises : la présence de Maradona, d'Hitler, de Miss Univers et de toute une galerie de personnages baroques créent une atmosphère totalement surréaliste. Paolo Sorrentino nous parle de la vieillesse et de tout plein de thèmes annexes, mais propose un récit qui n'est jamais linéaire. Les différentes séquences ne sont pas forcément liées les unes aux autres. Au spectateur donc de reconstruire le puzzle à partir des différentes scénettes qui s’enchaînent à bon rythme. Il y a donc parfois quelques plans abstraits qui viennent s'intercaler de manière étonnante au milieu du récit. Certains plans sont d'ailleurs assez incongrus. Mais la mise en scène est souvent assez grandiose voire grandiloquente. On est, en tout cas, toujours surpris par ce que propose le réalisateur oscarisé. Le scénario multiplie les fausses pistes, les questionnements, et ne manque pas d’humour. Il y a plein d'idées, bonnes ou moins bonnes, peut-être trop, en tout cas le film n'est jamais là où on l’attend. Du coup, Sorrentino arrive à ne pas rendre son sujet, la vieillesse, plombant. On appréciera aussi le côté très musical de Youth, assez haut de gamme sur ce point.
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 249 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 septembre 2015
    Ne vous fiez pas aux critiques hypocondriaques d'une certaine presse pseudo-intellectuelle, courez voir ce film intelligent et beau! Les deux principaux protagonistes interprétés par un Michael Caine désabusé et un Harvey Keitel encore plein d'espoir dialoguent à la manière de deux vieux philosophes sur l'amour, la mort, les femmes ou ...la prostate. L'humour toujours présent permet avec quelques scènes surprenantes de drôlerie de faire passer un message globalement désespéré sur l'âme humaine. Alors bien sûr, on peut regretter ici ou là, quelques scories (un hitler de pacotille) ou quelques stupidités (la lévitation du bonze). Ceci n'enlève pas le charme de dialogues percutants, d'images recherchées et d'acteurs très inspirés parmi lesquels on n'oubliera pas la performance de Jane Fonda ou la grâce de Rachel Weisz. Après La Grande Belleza et Youth, je courrai voir le prochain Sorrentino, une des plus grandes pointures du cinéma européen et mondial. Qui, en France, lui arrive à la ceinture?
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2015
    Ce film c'est le bilan que font deux hommes de notoriété artistique (un chef d'orchestre et un réalisateur) sur leur vie.....C'est film avec beaucoup de grâce, et avec des dialogues plus tournés vers l'émotion que vers la psychanalyse..... c'est presque un aparté de deux acteurs gigantesques (Harvey Keitel et Michael Caine) qui il faut le reconnaitre ont bien dépasser l'Age de la retraite.....Petit détail, ne vous fiez pas à l'affiche, le film n'est absolument pas question de sexe entre générations distantes (d'ailleurs ils ne parlent même pas à cette créature de rêve)......Je me répète la technique est très classe, avec des paysages de montagne absolument fantastiques et un lumière aux reflets délicats.....S'ajoute à cela la mélancolie de l'âge, de la beauté perdue, l'un au travers de ses actrices, l'autre de ses compositions musicales, une mélancolie il faut l'avouer qui nous tourne vers la dépression par moments, mais qui ne peut pas ne pas toucher......Quant à la fin, elle est assez inattendue et nous apprends que la beauté sauvera sans doute le monde.....A voir.....
    Ricco92
    Ricco92

    223 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2015
    Un film à la fois drôle et poétique. La mise en scène de Paolo Sorrentino est volontairement peu réaliste mais réussit malgré tout à explorer l’âme de ses personnages et à traiter de multiples thèmes comme la vieillesse, l'adultère, la séparation et l'amour inter-générationnel. Cette réussite est due également à la présence de grands acteurs qui semblent prendre beaucoup de plaisir et qui osent ne pas se montrer sous leur meilleur jour en particulier Michael Caine, Harvey Keitel et Jane Fonda. Le tout est enrobé par un humour décalé du meilleur gout. Une belle réussite.
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