Jennifer Kent, comme un petit braquage trust un coin bien situé du cinéma de genre et reprend les ficelles d'autres choses, plus psychologique mais qui reste assez démonstrative, avec cette interrogation en suspend qui laisse comme un doute ... J'adore çà !
Car franchement, à première vue, je suis quand même loin d'être des plus emballé par le morceau. J'y vois des qualités, flagrantes, la première ce duo mère/fils sous pression, qui se permet un développement assez juste de la maman solo, épuisé, courageuse, qui assure toutefois touts les rôles dans le foyer ou se gosse est clairement un Monstre ! Cette mère célibataire, quasi sainte, s'oublie, disparait par l'immense place de ce gamin perturbé qui s'installe de force jusque dans son lit. Quand à ce dernier, ses cris, son indiscipline chronique le mène à un isolement que seule sa mère tente de comprendre, de canaliser dans le possible ... Le cadre de la réalisatrice est d'ailleurs proche d'une nature qui tire vers le cru, une authenticité qui ne sert pas de façade mais de miroir dans ce condensé d'intranquillité chronique. Avant que le film change de ton, d'atmosphère et ceux de manière irrémédiable une donne à son paroxysme de tension.
La encore, j'ai des réserves, dans un premier temps. J'avais émis au cours du film une hypothèse, celle-ci c'est assez rapprochée du rendu final mais m'a quand même surpris d'une certaine façon. Je revois donc quelques petits points de désagréments pour les mettre de coté dans cette difficile quête thématique du rapport entre personnes qui s'aiment et se haïssent, dans un si étroit lien qu'ici.
La mise en scène de sa réalisatrice sait lire la musique, la restitue, s'octroie des envolées de styles, mais n'envoie pas la sauce dans sa partie la plus pentu. On perd en substance, notamment dans le jeu des acteurs dans cette seconde moitié, qui impact l'ensemble. Quelques frissons se font sentir dans les bascules, dans ses comportements changeant et violent. A titre d'exemple, je sais que ce long-métrage date de 2014, mais j'ai préféré des films plus récents qui possédait deux ou trois approches semblables, Hereditary ou El secreto de Marrowbone, pour les cités.
Un très bon petit film qui rivalise en termes de bonnes idées avec ce qui se fait de mieux dans le registre de ses dernières années.