Franchement, en toute honnêteté, j’y suis allé avec une grooosse ouverture d’esprit. Ça sentait certes le cinéma bobo sans fond ni originalité, mais comme jusqu’à présent j’avais toujours apprécié les films du duo Tolédano / Nakache, je m’y suis risqué. Mais bon, à croire que le succès d’« Intouchables » leur a totalement fait perdre les pédales car là, ce « Samba », je l’ai trouvé totalement imbuvable. En même temps, à la simple lecture du synopsis, beaucoup avait déjà été dit. Samba est un gentil sans-papier, plongé dans l’enfer des gentils sans-papier, aidé par une gentille association de gentilles personnes, mais brisé par une société répressive et sans âme. Et il faut qu’à cette situation caricaturale s’ajoutent des dialogues et des postures d’un didactisme assommant ! Ça n’arrête pas : on enfile les clichés du film bobo comme des perles. Encore une fois, je n’ai rien contre l’univers bobo, mais quitte à nous y faire pénétrer, alors qu’on le fasse avec audace, nuance ou au moins en assumant ! Là, finalement, ce qui me dérange le plus, c’est que ce film n’a pas été issu du cœur ou de l’imagination du duo Nakache / Tolédano. Il est issu d’un simple calcul. Il n’y a rien de personnel ; il n’y a rien de ressenti là-dedans. J’ai juste eu l’impression d’assister au produit d’une équation markéting pour toucher un cœur de cible, pour essayer de reproduire un coup. Franchement : osera-t-on me dire qu’on a écrit « Samba » puis qu’on a cherché quel était le meilleur acteur pour assurer ce rôle ? Personnellement, il m’apparait bien plus évident que le duo savait qu’Omar Sy, trop reconnaissant, ne dirait pas non, alors ils ont cherché à écrire un film qui justifierait son utilisation. Je trouve ça tellement contraire à l’esprit de la création. Pire, je trouve ça amateur. Pour le coup, alors que Nakache et Toledano avaient su agir comme des maîtres pour « Intouchables » parce qu’ils avaient avant tout cherché à faire ni trop ni trop peu, bref parce qu’ils avaient cherché à être justes, avec ce « Samba » ils viennent de faire la pire des erreurs de débutants. Ils ont pensé à l’enjeu avant le jeu. Ils ont voulu plaire sans même savoir ce qu’il avait à dire ou à livrer. C’est triste et, dans le cadre de ce « Samba », c’est désespérant…