« Alohomora », « Accio », « Petrificus totalus »... Que c'est bon de réentendre ces sorts ! Et surtout, quel plaisir de replonger dans cet univers magique créé par J.K. Rowling. Pour beaucoup, la saga Harry Potter n'est pas qu'une série de romans, c'est une tranche de vie. Une grande partie des lecteurs ont vieillis en même temps que les personnages, nous accompagnant pendant toute l'adolescence parfois. Ce monde fictif, qui nous a tant fait rêver, est donc bien plus qu'une simple histoire fantastique. Alors évidemment, y replonger est un véritable régale ! Pour cette fois-ci, on délaisse Poudlard, Londres et même le 21ème siècle pour visiter le New-York des années 20. On y suit Norbert Dragonneau (Newt Scamander en VO), un jeune sorcier passionné par les créatures magiques et qui cherche à les protéger des humains. La saga magique a été composée depuis le début de très bons acteurs et c'est toujours le cas encore aujourd'hui. Eddie Redmayne est formidable dans le rôle principal et ses collègues, Katherine Waterston, Alison Sudol, Colin Farrell et Ezra Miller le sont tout autant. Dan Fogler est quant à lui une agréable surprise, il apporte avec son personnage beaucoup d'humour au récit. En fait, il est difficile de parler de ce spin-off / prequel sans le comparer aux précédents opus. Surtout quand on y est tant attaché. Pourtant, ce nouveau venu dans la saga n'a pas à avoir peur de la comparaison. Mais ce qui est surtout regrettable à vouloir le confronter aux autres volets, c'est que cela revient à oublier qu'il est avant tout le premier opus d'une nouvelle série de films. Certes, ces films appartiennent au même univers. Cependant, ils raconteront une toute autre histoire Et cela est d'autant plus marquant avec « Les Animaux Fantastiques » qui trouve sans aucune difficulté sa propre identité. Il fonctionne parfaitement en tant qu'unité, avec un début et une fin. Les quelques références aux films Harry Potter feront plaisir aux fans mais ne sont absolument pas nécessaires pour comprendre les tenants et aboutissants. Cela étant dit, s'il fallait faire un parallèle entre ce film et un autre Harry Potter, ce serait probablement avec le tout premier, « Harry Potter à l'école des Sorciers ». Dans ces deux opus, on retrouve l'une des principales forces de cette univers magique : l'émerveillement. On découvre dans chacun un monde dont on ignore beaucoup de choses, un monde qui semble féerique mais qui a ses aspects obscurs également. Un monde qui, lorsqu'on le regarde avec des yeux d'enfants, fait rêver. La scène dans la valise, où on rencontre plusieurs créatures au cours d'un plan-séquence est magnifique. C'est extraordinaire de se rendre compte que même 15 ans après, cette magie prend toujours sur le spectateur. Et pourtant, nous ne sommes plus des enfants. Cette capacité à émerveiller le spectateur, on le doit évidemment à J.K. Rowling qui a depuis le début dépeint un univers exceptionnel et continue de le faire encore aujourd'hui, sans lassitude et toujours avec la même conviction. Elle avait prouvé qu'elle était très douée pour écrire des romans, elle prouve maintenant qu'elle est également tout à fait capable d'écrire des scénario de films, ce qui est loin d'être la même chose. Dans ce nouveau récit, elle mélange une nouvelle fois habilement le côté féerique, beau, un peu enfantin, avec un côté plus dur, sombre, presque violent. Ce n'est pas facile d'assembler les deux à la fois, elle le fait pourtant sans problème. On retrouve cet aspect plus dur notamment lors des scènes avec la secte des Fidèles de Salem. Bien que rien ne soit montré, la noirceur qui émane de ce lieu est palpable de part la photographie très terne et de ce qui est suggéré. On y est loin du conte gentillet, d'autant plus que certains personnages, innocents dans un sens, trouveront la mort. Néanmoins, cela n'empêche pas l'humour de fonctionner tout au long du récit. L'auteure anglaise démontre aussi qu'elle sait toujours comment amener le spectateur / lecteur sur une piste pour mieux le surprendre plus tard. Elle fera preuve de ce talent à plusieurs reprises dans ce nouveau film. Néanmoins, son écriture n'est pas sans reproche. On trouve dans cette nouvelle histoire quelques personnages dont l'importance est très minime et qui n'étaient pas forcément nécessaires ni même utiles. Pour donner vie aux écrits de Rowling, on retrouve David Yates à la réalisation. Il était déjà derrière la caméra pour les opus 5 à 7 (les parties 1 et 2 ne constituant qu'une seul et même film). Il avait d'ailleurs été très critiqué pour ses films, les fans leur reprochant, parfois à raison, leur manque de fidélité aux romans. Ici, Yates ne risque pas qu'on lui fasse le même reproche puisqu'il met en scène une histoire originale. Et il le fait bien. Il arrive à donner de l'intensité aux scènes d'action tout en donnant de l'importance à celles plus comiques. Il est évidemment beaucoup aidé par des effets spéciaux excellents et une reconstruction des décors admirable. Sans oublier de citer la très bonne bande originale de James Newton Howard. Les musiques ont toujours été une grande qualité tout au long de la saga Harry Potter et le compositeur américain succède avec réussite à John Williams, Patrick Doyle, Nicholas Hooper et Alexandre Desplat. « Fantastic Beasts and Where to Find Them » n'est donc pas un simple produit dérivé conçu dans le seul but d'engranger de l'argent sur le nom Harry Potter. Il est clair que J.K Rowling a une nouvelle histoire a conter et que tout sera mis en oeuvre pour que l'aventure soit aussi passionnante et extraordinaire que la précédente. C'est en tout cas ce qui ressort de ce premier film.