Ayant beaucoup aimé l’univers lié à Harry Potter que ce soit en livre ou au cinéma, je me faisais une joie de découvrir « Les animaux fantastiques » et ça même si je dois admettre n’avoir pas lu le livre dont le film s’inspire qui semble être une sorte d’encyclopédie à ce que l’on m’a dit. Quoiqu’il en soit, je ne me suis donc pas fait beaucoup prier pour aller le voir sur grand écran.
J’ai trouvé ça assez sympathique. Le scénario écrit par J. K. Rowling, d’après son livre « Les Animaux fantastiques », est amusant. Si à la base, le livre est « simplement » un manuel scolaire d’Harry Potter, construire une histoire tout autour et montrer comment Norbert Dragonneau a été amené à « rédiger » ce livre est un exercice qui peut s’avérer périlleux.
Finalement, le film ne s’en sort pas trop mal et développe bien son support de base je trouve au point d’être curieux de le lire maintenant (surtout qu’il semblerait que ce soit un texte assez court). On retrouve bien le monde de la magie, le bestiaire est intéressant et avoir cette histoire à New-York bien loin de Poudlard (que l’on nomme malgré tout parfois histoire de créer des liens) me plait, cela évite un certain copier-coller.
Maintenant, il y a aussi le revers de la baguette. Après avoir eu une saga en 8 films, devoir représenter de nouveaux personnages, une nouvelle intrigue, un nouveau monde, de nouveaux codes peut paraître un brin fastidieux. L’histoire se lance un peu tardivement, le final surprend moyennement et surtout, après Harry Potter et sa bande face à Voldemort, il est difficile de créer autre chose sans avoir cette ombre qui plane au-dessus.
Si concernant Harry Potter et sa bande, j’ai vite réussi à l’oublier malgré mon affection pour eux grâce à un nouveau héros attachant, en guise de méchant en revanche, cela manque un peu d’ampleur. La faute justement à cette nouvelle intrigue que l’on doit placer. Ici, je n’ai pas spécialement ressenti un grand danger pour notre héros. La suite sera sans doute différente je pense (surtout au vu de son final et de l’annonce de plusieurs films à venir) mais en attendant, le fait de ne pas sentir de grand danger peut rendre parfois l’histoire un peu plate à mes yeux.
Heureusement, cette histoire est très bien portée par un Eddie Redmayne (Norbert Dragonneau) convaincant. J’ai vraiment apprécié la légèreté dans le jeu de ce comédien, l’innocence et la naïveté qu’il transmet dans son regard. Son côté jamais stressé m’a plu et c’est grâce à sa prestation que très vite, j’ai pu m’attacher à lui. Il nous offre autre chose qu’un Harry Potter bis et ce n’est pas plus mal. Comme toujours dans cette franchise, le parallèle entre ses discours sur les moldus (la bêtise humaine comme toujours avec ici en prime les animaux en dangers) et notre société actuelle me plait bien aussi.
A ses côtés, Katherine Waterston (Tina) m’a moins impressionné. Elle n’est pas mauvaise et ne me gâche pas le film mais j’aurais aimé quelque chose de plus solide. On a parfois du mal à croire que par le passé son personnage a été un aurore tant elle manque un peu de charisme. A l’inverse, j’ai été surpris par Dan Fogler (Jacob Kowalski). Alors que je pensais que son aspect maladroit allait vite m’énervé, je me suis vite surpris à m’attacher à lui. Pas toujours utile dans l’intrigue, l’acteur apporte une fraîcheur que je trouve plaisante et forme avec Alison Sudol (Queenie Goldstein) un duo qui a su me charmer. Sur le papier, c’était loin d’être gagné.
Niveau méchant, Colin Farrell (Percival Graves) est fidèle à lui-même. D’habitude, ce genre de rôle est d’ailleurs fait pour lui mais là, on sent qu’il n’est pas toujours à sa place dans le monde de la magie. Il ne semble pas toujours convaincu lui-même par son personnage. J’ai plus été convaincu par la froideur de Samantha Morton (Mary Lou Bellebosse) qui montre un regard plus sombre sur la violence infantile et la manipulation psychologique, bien loin de celle que l’on avait l’habitude de voir avec le personnage des Dursley chez Harry Potter.
Pour le reste, Ezra Miller (Croyance) n’est pas mauvais mais il m’a quand même habitué à bien mieux que ça. Son jeu frôle l’excès à mes yeux. J’aurais bien aimé voir un peu plus Carmen Ejogo (Séraphine Picquery) ainsi que Faith Wood-Blagrove (Modesty) qui sont clairement sous-exploités. C’est même pire pour Jon Voight (Henry Shaw, Sr.) et Josh Cowdery (Henry Shaw) dont on se demande encore l’utilité de leurs temps de présence. On le voit peu mais Ron Perlman (Gnarlak) m’a bien amusé sinon même si je ne suis pas convaincu que son temps de présence mérite de mettre son nom en grand lors du générique de fin.
Depuis « Harry Potter et l’Ordre du Phénix », la franchise semble être devenue dépendante à David Yates. Pour lancer cette nouvelle épopée dans la franchise, il est donc en terrain connu et cela se voit. De tous ceux qui ont contribué aux films Harry Potter, ce n’est pas le réalisateur que je préfère mais il fait le boulot. Le résultat est fidèle à ce que je m’attendais.
La magie est toujours là, sans doute pas assez appuyée d’ailleurs, mais l’univers me semble cohérent. Comme pour le scénario, j’ai apprécié le fait que ce long métrage parvient à se démarquer des Harry Potter dans son ambiance. C’est une suite logique mais l’atmosphère de New-York apporte quelque chose de différents tout comme ses animaux que l’on nous présente.
Sur ce point cependant, je reste quand même sur ma faim. J’ai apprécié le bestiaire mais j’aurais quand même aimé en voir plus. Là, j’ai eu l’impression d’avoir un échantillon. On nous parle souvent des voyages de Norbert Dragonneau, j’aurais aimé partir avec lui ce qui n’est pas le cas ici mais bon… La suite nous réservera peut-être davantage de surprise même si en l’état, les quelques animaux que l’on peut voir m’ont plu.
Visuellement, le film est agréable à suivre. C’est rythmé, je ne me suis pas trop ennuyé et certaines scènes m’ont vraiment plu. C’est aussi parce que certaines scènes m’ont plu d’ailleurs qu’à côté, j’ai été frustré de voir certaines incrustations plus douteuse. Cela ne m’a pas fait sortir du film mais ressentir ce travail de synthèse porte préjudice au long métrage.
J’ai bien aimé sinon les différents costumes qui nous plongent bien dans l’époque où on est sensé se trouver. Tout comme pour les décors, je pense qu’on aurait pu allait encore plus loin mais c’est plaisant malgré tout. Quant à la bande originale composée par James Newton Howard, le recul me dira si elle marque mon esprit mais pour le moment, ce n’est pas le cas même si j’admets volontiers que je l’ai trouvé belle.
Pour résumer, cela m’a fait plaisir de retourner dans ce monde de magie avec « Les animaux fantastiques ». C’est loin d’être parfait mais cela fonctionne de mon côté et cela m’a même donné envie de lire ce petit texte court de J. K. Rowling pour voir de quoi on est parti. J’avais un peu peur que l’on tire sur la corde mais maintenant, je pense sincèrement qu’il y a matière à faire les cinq films que l’on nous a d’ores et déjà annoncés. J’espère juste que cette nouvelle franchise s’envolera enfin réellement maintenant que les pions sont sur l’échiquier et que David Yates sera se renouveler. J’espère aussi énormément voir de nouvelles créatures qui manquent un peu ici mais j’ai déjà du plaisir à me dire que je vais revoir ce Norbert Dragonneau sympathique à mes yeux. Pour un nouveau départ, je pardonne les maladresses que peut avoir ce volet mais en bref, j’espère quand même que la suite sera capable d’aller plus loin.