Critique du film "Babysitting"
"Babysitting," co-réalisé par Philippe Lacheau et Nicolas Benamou, est une comédie française de 2014 qui promettait une soirée délirante en mode "found footage". Si le film a connu un succès commercial notable et a été bien accueilli par une partie de la critique, une analyse plus approfondie révèle des failles qui l'empêchent de s'élever au-delà de la simple comédie passagère.
Le Scénario : Un Mélange de Déjà-vu et de Moments Amusants
Le point fort de "Babysitting" réside sans doute dans son concept de soirée dérapante, documentée par une caméra amateur, une technique rarement utilisée dans le cinéma français de l'époque. L'intrigue suit Franck, un aspirant dessinateur de bandes dessinées, contraint de garder le fils turbulent de son patron le soir de son anniversaire. Très vite, la situation dégénère en une série de mésaventures rocambolesques qui rappellent le film américain "Projet X".
Cependant, l'originalité s'arrête là. Le film souffre d'une prévisibilité marquée, les gags s'enchaînant sans réelle innovation. Les personnages secondaires, bien que parfois drôles, tombent souvent dans les clichés. La comparaison inévitable avec "Projet X" n'aide pas, puisque "Babysitting" paraît alors comme une pâle copie sans la même énergie ou l'audace.
Les Performances : Des Acteurs Investis mais Pas Toujours Convaincants
Philippe Lacheau, dans le rôle principal de Franck, apporte une certaine sincérité et une énergie palpable. Ses interactions avec le jeune Rémy, joué par Enzo Tomasini, sont parfois touchantes mais souvent prévisibles. Les membres de La Bande à Fifi, bien que talentueux, ne parviennent pas toujours à transcender le matériel limité qu'ils ont entre les mains. Les performances oscillent entre le vraiment drôle et le simplement excessif, sans jamais trouver un juste milieu.
Gérard Jugnot et Clotilde Courau, en tant que parents de Rémy, offrent des performances solides mais leurs personnages sont sous-exploités, servant principalement de ressorts comiques plutôt que de figures pleinement développées.
La Réalisation et la Technique : Une Tentative Louable mais Inégale
L'utilisation du "found footage" donne au film un côté immersif et dynamique, mais cette technique est une épée à double tranchant. Si elle permet des moments de spontanéité et de réalisme, elle contribue également à une certaine confusion visuelle. Les scènes de fête chaotiques manquent parfois de clarté, rendant difficile de suivre l'action. De plus, l'effet caméra amateur peut vite devenir fatigant et répétitif.
Les décors et les costumes sont adéquats, sans être particulièrement mémorables. La musique, composée par Maxime Desprez et Michaël Tordjman, accompagne bien l'action sans toutefois marquer durablement les esprits.
L'Humour : Un Équilibre Difficile à Trouver
L'humour de "Babysitting" oscille entre le burlesque et le potache, avec des moments de véritable hilarité et d'autres qui tombent à plat. Les meilleures blagues sont souvent visuelles ou basées sur des quiproquos, tandis que les tentatives de dialogues humoristiques manquent parfois de mordant. Certains gags, notamment ceux reposant sur des stéréotypes, peuvent paraître datés et peu inspirés.
Conclusion : Une Comédie qui Divertit sans Plus
En fin de compte, "Babysitting" est une comédie qui divertit sans véritablement marquer les esprits. Elle offre quelques bonnes tranches de rigolade, mais son manque d'originalité et ses faiblesses scénaristiques l'empêchent de se distinguer dans le genre. Les fans de comédies légères et sans prétention y trouveront peut-être leur compte, mais ceux à la recherche d'une œuvre plus aboutie resteront sur leur faim. C'est un film qui, malgré ses bonnes intentions et ses moments amusants, ne parvient pas à s'imposer comme un incontournable du cinéma français.