"Big Bad Wolves", ce film israélien insolite, nous confronte au crime d'une petite fille dans un climat plutôt intense et surtout d'une violence assez insoutenable.
Dès le début, on pense évidemment à l'excellent film "Prisonners" également d'une tension assez difficile à supporter, où la situation de départ est presque similaire que j'ai cependant préféré...
Personnellement, bien que cette réalisation ait de bons côtés, il me restera en tête un état d'esprit qui fait sans doute ce qu'ont aimé certains spectateurs, mais qui m'a gêné aux entournures !
Et c'est vrai qu'on peut y voir la patte des frères Coen ou encore davantage, de Tarentino qui lui a apprécié semble-t-il, mais s'agissant de ce meurtre horrible, j'ai eu du mal avec la personnalité de ce père apparemment plus sadique par nature, que par la douleur extrême qu'il doit ressentir mais pour laquelle rien n'apparaît puisqu'il est détaché de tout, blague, a des rapports bien ordinaires avec ses parents eux-mêmes très peu concernés et à des lieues de ce qui vient meurtrir cette famille ! Très étrange !
On peut comprendre la douleur de certains parents à vouloir faire justice soi-même quand le vrai coupable est devant leurs yeux, ici il s'agit d'un suspect que l'on prend plaisir à torturer...
Maintenant, c'est sans doute ce côté décalé, cette liberté de ton à l'humour très noir, qui font tout l'intérêt de ce film, auquel la musique joue un rôle essentiel dans la montée du suspens et de l'angoisse.
À ce niveau, c'est certain que ça fonctionne et pas qu'un peu !
Il reste également la façon dont est filmé l'ensemble, en particulier les visages et l'angle de vue choisi, qui les rend ainsi particulièrement inquiétants et renforce beaucoup cette impression de stress, de malaise ambiant perpétuel...
Le rebondissement de la fin est franchement une bonne idée !
C'est donc avec une certaine réserve, que je note ce film dur et impressionnant, non pas pour sa construction, son scénario ou son fonctionnement qui font mouche à tous les coups mais pour un certain parti-pris qui m'a plutôt remué et dérangé dans ce contexte très particulier, à savoir ici, la disparition puis le meurtre d'un enfant !