La mort de Paul Walker avait rendu incertain la poursuite du tournage du 7, finalement arrivé à son terme, comme tout le monde sait. Mais ce décès a également remis en question la poursuite de la saga. Il est vrai que tout aurait pu s’arrêter là. Bien qu’attristé, le public aurait compris. Mais le regretté Paul Walker aurait-probablement voulu que l’histoire continue. Evidemment, tout le monde est encore sous le choc de la disparition brutale de Paul Walker, perceptible chez tous les acteurs dans le 7. Aussi il fallait quelque chose de surprenant pour faire passer la pilule. Et ma foi c’est assez réussi, avec des associations improbables dans une intrigue qui place le clan Toretto cette fois sous le coup d’une menace directe. Et puis surtout, il fallait quelque chose qui envoie du bois ! C’est vrai quoi, après avoir utilisé un train, un avion, un tank, on se demande quel énorme truc va être mis cette fois à contribution. Jetez donc un œil vers l’affiche si vous n’avez que ça à vous mettre sous la dent… Non, vous ne rêvez pas : un sous-marin. Bon, je ne vous en dis pas plus. "Fast and furious 8" en met plein les mirettes pour faire rebondir une saga qui s’annonçait moribonde par ce tragique événement qui a mis tout le monde K.O. debout. Mais avant d’imaginer ce huitième opus, bien des questions se sont posées, à commencer par l’envie de faire revivre l’acteur via des images de synthèse. Drôle d’idée, voire douloureuse pour ses proches, mais en même temps, cela posait un sacré problème d’éthique. Finalement seul le nom de Brian et de Mia sont évoqués, et nous savons désormais que ces deux-là sont dans le cœur de tous. Reste à savoir si on repart de plus belle pour un ou plusieurs épisodes. Eh bien au vu de la fin, nous savons maintenant que nous aurons droit à un neuvième long métrage, voire même à un dixième, tant le nouvel adversaire a de la ressource. Mais surtout, il fallait attirer les spectateurs devant les nouvelles aventures de nos héros-truands, désormais orphelins de Brian O’Conner et de Mia Toretto. Alors pourquoi ne pas imaginer le patriarche Dominic Toretto (Vin Diesel) en train de trahir les siens ? Ah ben voilà de quoi susciter la curiosité du public ! Parce pour le spectateur qui a suivi la saga depuis le tout début, en tenant compte de la psychologie du personnage, il n’imagine pas un seul instant que Dom puisse trahir les siens. Et pourtant l’affiche affirme l’adage suivant : "on est trahi que par les siens"… Donc, on se rend en salle. Pour voir. Ah ben obligé, hein ! C’est vrai quoi ! Après tout, puisque notre furieuse équipe avait été totalement blanchie, on estimait que celle-ci avait gagné le droit de couler des jours heureux. Donc nous voilà partis à Cuba, dans le charme suranné des années 50/60 de l’architecture locale et des véhicules pour la plupart importés des U.S.A.. F. Gary Gray apporte un petit truc en plus dans sa présentation, avec l’inscription discrète et néanmoins immanquable des lieux dans des grands espaces. Ça ne gâche pas l’image, et ça permet au spectateur de savoir dans quelle contrée il se trouve. Oui parce qu'on va beaucoup voyager, encore une fois. Mais ce qui fait surtout plaisir, c’est que nous retrouvons toutes les recettes qui ont permis à la franchise de continuer à vivre dans une popularité sans cesse grandissante au fil des épisodes. L’humour est toujours amené par l’intenable Roman Pearce (Tyrese Gibson), et une sympathie de tous les instants envers la famille de Dom, et/ou l’équipe de l’impressionnant agent Hobbs toujours aussi vive. L’aspect qui a caractérisé chaque long métrage de la franchise a également été conservé : la relative non crédibilité. Cela passe par une ruine de voiture qui roule aussi vite en marche arrière qu’un bolide lancé à pleine vitesse en ligne droite, mais ça on l’a déjà vu. Mais on a aussi un sous-marin qui navigue aussi vite que les bolides roulant sur la glace, ou encore des véhicules militaires aussi rapides que les mêmes voitures dont je viens de parler… Tu parles de bolides, toi… enfin bon ! On s'en fout, le plus étonnant est que ça marche ! Les belles carrosseries sont toujours là, qu’elles soient à quatre roues ou à deux pattes. Bon, pour les deux pattes, c’est surtout en début de film, histoire de ne pas trop dépayser le spectateur et de le réchauffer devant des mini jupes trop courtes avant de lui faire mettre un pull. Pour le reste, je vous laisse le découvrir. On notera l’entrée en scène convaincante d’Helen Mirren, et surtout de Charlize Theron, qui ne manque pas de faire froid dans le dos de par sa froideur et son côté "no limit" pour parvenir à ses fins, à tel point qu'elle va pousser Dom jusque dans ses derniers retranchements dans lesquels il va même avoir un moment de panique. C’est d’ailleurs par elle qu’on se dirige tout droit vers un film d’action bien bourrin, et même si on apprécie les scènes d’action (soit dit en passant bien faites, comme d'habitude), on a tendance à rester sur notre faim parce qu’il manque le petit côté épique. Il suffit de faire preuve de patience (quoique même pas parce que le rythme est si bon qu’on traverse les 136 minutes sans aucun ennui), car c’est par l’intermédiaire du personnage joué par Jason Statham qu’il va être amené
dans une scène de sauvetage
. Et franchement, c’est LE grand moment du film qui nous fait avoir la banane et qui va rester longtemps dans les mémoires. Alors oui, il y a quand même un peu d’inventivité, alors que paradoxalement, il y a de sacrés manques. Et je suis assez surpris que personne (ou presque, car je n’ai pas lu tous les avis) n’en parle, mais le sous-marin… ça ne choque personne de le voir dans l’eau alors qu’il était en cale sèche ? Il me semble que ça aurait mérité d’être développé, moyennant quelques minutes supplémentaires, mais bon. Le divertissement est là, et c’est bien là qu’est le principal. Il n’empêche qu’on ne sait pas précisément ce qu’il y avait dans ce fichu iPhone pour refaire basculer Toretto dans la criminalité… Affaire à suivre donc ! Rendez-vous en avril 2019. Ah, j'oubliais : il n'y a pas de scène post-générique... pourtant j'étais persuadé (et je n'étais pas le seul) qu'il y en aurait eu une, mais non. Nous voilà condamnés à deux ans d'attente interminables !