Feel-good-movie par excellence ! Solveig est la reine des jolis films sans prétention, je m'étais déjà épanouie de bonheur dans Queen of Montreuil, voici un nouvel épisode de "la vie chez les gens". Ouiii, sortir du moule fait peur mais permet de vivre des aventures insensées, tous les voyageurs solitaires, d'une semaine ou d'une année, le diront. Et Solveig Angspac avec ses valises islandaises posées sur le sol français peut en parler en connaissance de cause. La progression de Lulu, on la vit au même rythme qu'elle, découvrant, s'effrayant, fuyant, puis abandonnant petit à petit ce qui la rassure comme ce qui l'emprisonne. Le regard de Bouli Lanners est un vrai rêve, je lui décerne l'Oscar du Meilleur Regard Posé sur une Femme, haut la main ! On en veut, du bonhomme comme ça, on en veut, de ses deux baffles en stéréo, ses frères gardes du corps, on en veut, de la caravane hors saison pour recueillir les amoureux - et bien sûr, on en veut, de la pétillance du regard de Claude Gensac. Le rôle du mari n'est pas du tout étoffé, c'est vrai, mais ce qui compte, ce n'est pas l'histoire réelle de ce couple qui craque. Ce qui compte, c'est l'effeuillage d'une femme qui lentement retire un par un ses habits, de secrétaire, d'épouse, de digne dame, de consommatrice, de quarantenaire, de mère, de soeur, de femme au foyer, comme pour une cérémonie d'intronisation... Car, une fois toute nue, une fois plongée dans une mer bien fraiche, il ne lui reste plus qu'à se faire réchauffer, et son nouveau manteau, fait des doux bras tièdes de Bouli Lanners, valait tous les coups de froid précédents !