Pour être honnête si on m'avait dit que Gérard Lanvin (cet acteur m'ai venu en tête comme ça, c'est juste un exemple !) avait le rôle principal je n'y serais pas allé, je ne me serais peut être même pas intéressé au film. Car le rôle de Martin Joubert, ex-bobo, passionné de littérature et de culture française, va si bien à Luchini, tout aussi mélo et intelligent dans la vie. Quant à Gemma Arterton, c'est une actrice que je ne connaissais pas, et elle m'a envoûté comme elle en a envoûtée plus d'un ! Son accent donne un charme supplémentaire au film, rien quand prononçant "Charlie", elle m'a dans la poche ! La mise en scène est soignée, bien que Anne Fontaine se perd parfois dans son idée de retranscrire le parcourir par le biais d'un narrateur, ici le personnage de Luchini, qui raconte sa rencontre avec les Bovery. Une rencontre bouleversante, qui n'aura de cesse de l'émoustiller à cause des ressemblances frappantes avec le chef-d'oeuvre de Flaubert, Madame Bovary. Une Gemma Bovery filmé sensuellement par la réalisatrice, qui au travers de plusieurs scènes révèle l'aura de sensualité qu'elle dégage dans n'importe qu'elle situation, la plus marquante étant celle ou elle manie la pâte avec élégance et concupiscence ! A part ça la Normandie est bien filmé, on retrouve le charme de cette campagne luxuriante, même si Anne Fontaine n'est pas loin de l'excès de "belles images", un huit clôt plus prononcé aurait peut être pût donner plus de sensations aux spectateurs, une alternance entre huis clôt et escapade romanesque. Après la masure des anglais jure pas mal avec la beauté de Gemma, ce qui donne un certain cachet à cette maison entamé par le temps. Mais ce film me fait étrangement pensé à Last Fdays of Summer, bien que dans ce film la romance est plus intime. Si seulement Jason Reitman avait réalisé Gemma Bovery, le film serait bien meilleur. Car l'atmosphère sensuelle qu'il avait installé entre Winslet et Brolin était excellent, on ressentait également la moiteur de estivale grâce à sa photographie magnifique. C'est ce qui a manquée à la réalisatrice française, un atout qu'elle n'a pas dans sa palette de réalisatrice. C'est bien dommage, mais le film n'en reste pas moins réussi, il a quand même des points positifs.
La B.O accompagne bien le film, en globalité de la musique douce, excepté quelques moments de relâchements comme la scène ou Gemma Bovery, dans son Van, danse sur "Bambou" de Alain Chamfort, et en ignorerait presque Fabrice Luchini !
Pour finir, la dernière scène est croustillante à souhait ! Un petit clin d’œil à Tolstoï plein d'humour.
En bref le film est tout de même passionnant. L'approfondissement des personnages est réussi, d'ailleurs le prologue est étonnant, on ne s'attend pas à ça pour le début du film. Une surprise qui nous interroge pour la suite. Un prologue intriguant donc, mais aussi une fin à laquelle on ne s'attend pas, une réussite. Pour revenir sur Last Days of Summer, le film de Anne Fontaine a l'avantage sur ce dernier, car celui-ci n'est pas prévisible. Les acteurs sont également excellents, rien que Luchini et Arterton valent le détour. Un film que je conseillerais malgré les quelques défauts.