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    Le Charme discret de la bourgeoisie
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    90 critiques spectateurs

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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 397 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 septembre 2024
    Bunuel ausculte avec humour et une pointe d’acidité les travers d’une certaine bourgeoisie proprette sur elle en façade et qui derrière… Pour ça, il s’entoure d’un beau casting international avec une belle floppée d’acteurs français, l’italienne Milena Vukotic, l’espagnol Fernando Rey. Tous sont excellents dans leurs rôles, hauts en couleurs, détestables pour la plupart mais sympathiques malgré tout, avec, pour ma part, une mention spéciale pour Stéphane Audran, Milena Vukotic (laquelle tire son épingle du jeu avec un simple second rôle) et Fernando Rey, qui s’amuse avec gourmandise en ambassadeur corrompu d’une dictature bananière. Même les seconds rôles ont une vraie folie qui leur permet d’exister. Cette galerie de personnages apportent tout le sel d’un film qui par ailleurs est souvent drôle, quoiqu’assez décousu. En réalité, on est presque plus dans un film à sketch, enchainant des situations qui vont explorer les travers de ce groupe d’amis très douteux en vrai ! Leurs mœurs sont décortiquées le long d’un fil conducteur autour d’un repas qu’ils n’arrivent jamais prendre. C’est amusant, léger, un peu fantastique, souvent pertinent. On passe un bon moment. Maintenant, faut avouer que ça manque un peu de fluidité, que la narration imbriquée avec des films dans le film complique un peu les choses et c’est sans parler de l’intervention de l’absurde à plusieurs reprises. Le film est un peu foutraque, et on pourra parfois se trouver un peu lasser des flash-backs qui reviennent de plus en plus souvent au fil du film.
    Formellement, c’est très efficace. Les décors sont beaux, variés, on plonge aisément dans ce petit monde bourgeois. C’est beaucoup filmé en intérieur, mais ça ne pose pas souci. Bunuel s’amuse avec gourmandise du côté vaudevillesque de certaines scènes, et apporte tout son savoir faire en la matière. En revanche, il faut reconnaître que la bande son ne retient pas l’attention.
    En conclusion, je dirais que ce film très sympathique s’appuie quand même beaucoup sur sa galerie de personnages pour convaincre. On appréciera de même son humour, sa dénonciation légère des mœurs bourgeoises, son ton satirique qui font du film un objet divertissant. Maintenant, on ne peut s’empêcher de voir une certaine légèreté dans l’écriture générale, de voir parfois les procédés amusants tomber dans la redondance facile, avec une multiplication de scènes inutiles qui, relevant d’un théâtre de l’absurde rigolo au début, semble, à la longue, être là pour faire durer le film plus de 90 mn. 3.5
    Président Bird
    Président Bird

    4 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 juillet 2024
    1. Le pouvoir des rêves. Fascinant.
    Au début, on roule dans la nuit. Métaphore de l’homme qui cherche un sens dans l’obscurité.
    Les inserts de marche sur la route de campagne poursuivent ce thème.

    2. En termes de mise en scène, c'est très riche.
    Vers le début, à chaque fois que le groupe arrive en voiture chez les Sénéchal, deux plans identiques: un plan panoramique vertical vers le bas en partant du haut des arbres pour arriver sur la voiture qui arrive dans l’allée, figurant une menace naturelle et inquiétante.

    3. Le film déploie un humour absurde et deadpan. Pas de gags, juste un léger sourire permanent.
    Bunuel: "Ce n’est pas une satire, et encore moins féroce. Je crois que c’est le film où il y a le plus d’humour tendre.” “Je ne peux pas séparer les personnages en bons absolus et mauvais absolus.” (Conversations avec Luis Bunuel p.215)

    4. Festival de délicieuses performances d’acteurs.
    Julien Bertheau dans le rôle de Monseigneur Dufour est génial. Sa politesse à la limite de l'obséquiosité est fascinante.
    ferdinand75
    ferdinand75

    548 abonnés 3 868 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mars 2024
    Un des derniers film de Buñuel, dans la tradition surréaliste ou plutôt celle de « l’absurde » , qui lui était cher . Mais l’effet de surprise n’est plus là, et la faiblesse du scénario nous donne une sensation de « déjà vu », voire une odeur de naphtaline. Un groupe de bourgeois un peu déluré cherche à organiser un dîner ensemble, mais les occasions seront manquées ou souvent rêvées et elles partent alors en délire, sensées nous surprendre ou nous choquer. Avec en apothéose un des dîners où la grande table fait face à un grand rideau rouge, que l’hôtesse va soudain ouvrir et qui dévoilera une scène de théâtre , où les invités font face à un public : probablement la meilleure scène du film, devenue culte. Les hommes semblent bien sous tous rapports mais sont en fait des grand trafiquants de cocaïne, et ainsi de suite. Satire de la bourgeoisie, de l’église, un archevêque ouvrier /paysan ridicule, de la bienpensance , mais tout cela ne parait pas bien méchant, un peu mollasson , avec un air de « déjà vu ». Les acteurs sont tous excellents, prouvant la grande capacité de directeur d’acteur de Buñuel ; on a plaisir à retrouver les excellentes actrices : Stéphane Audran , Bulle Ogier et Delphine Seyrig un peu oubliées aujourd’hui, formidables dans leur posture de fausse rigidité. Piccoli et surtout Pieplu et Jean -Pierre Cassel (quel grand acteur, son fils à de qui tenir) , sont excellents et tous les seconds rôles sont formidables. Pas un des meilleurs Buñuel, mais typique et représentatif de sa personnalité.
    Starwealther
    Starwealther

    74 abonnés 1 198 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2023
    Luis Bunuel nous sort un film comme il en existe peu, sorte de satire bourgeoise réel ou irréel? On ne sait pas trop sur quel pied danser. En effet, les aller et retour entre réalité et chimère sont incessants et nous perdent littéralement mais que c'est amusant!! Enormément d'humour jalonne de nombreuses scènes du film, j'ai vraiment passé de bons moments. De plus, nous avons une production de rêve avec des acteurs renommés tels que Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Michel Piccoli et l'excellent Claude Piéplu. Ce long métrage de Bunuel est empli d'une inventivité incroyable, c'est vraiment rafraichissant car vraiment novateur. Une très belle oeuvre signé Bunuel
    Delphine M.
    Delphine M.

    3 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 novembre 2023
    Premier film de Bunuel pour moi. C'est vieux, lent, décalé, déjanté... On se laisse prendre même si on ne sait pas trop où l'on va... Et c'est bien!
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 313 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 27 octobre 2023
    Une charge épaisse contre la haute bourgeoisie, ses mœurs dépravées, ses collusions avec l’Etat, l’armée, le clergé… Malgré une distribution de haut niveau, un film répétitif (les repas) qui n’arrive pas à nous surprendre et sent la grosse tête à plein nez…
    kibruk
    kibruk

    145 abonnés 2 547 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2023
    Comme le titre l'indique, Bunuel s'attaque à la bourgeoisie dans un film académique dans la forme et aux dialogues et jeux d'acteurs très théâtraux. Mais comme les rôles sont tenus par d'excellents acteurs, que la qualité de l'écriture est de haut vol (Jean-Claude Carrière est au scénario) et que Bunuel insuffle toute la fantaisie surréaliste si caractéristique de son œuvre, "Le charme discret de la bourgeoisie" devient vite un objet assez fascinant et savoureux. Sous couvert d'un film creux où les personnages superficiels ne pensent qu'à manger et à faire des mondanités, Bunuel tire à boulets rouges sur les puissants de tous types (grands bourgeois, religieux, militaires et autres politiciens) qui ne sont qu'hypocrisie et avidité.
    LAvisDuNeophyte
    LAvisDuNeophyte

    3 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 octobre 2023
    Incompréhensible, très décousu. Pas réellement d'histoire. Une succession de sketchs intéressants mais mal articulés. On comprend la satyre de la bourgeoisie. Bons acteurs.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2023
    Réalisé par Luis Buñuel en 1972, au cours de la dernière partie de sa riche carrière, Le charme discret de la bourgeoisie est un film drôle, élégant, absurde et inquiétant qui raconte l’histoire d’un dîner entre gens de bonnes familles sans cesse reporté pour des raisons diverses et variées, au fur et à mesure que le long-métrage prend une tournure onirique de plus en plus marquée. Égratignant les mœurs des bourgeois et des gens de pouvoir, le film est aussi un conte métaphysique sur l’absurdité de nos existences réduites à la répétition et à la représentation. Avec un panel de comédiens et de comédiennes éblouissant, dont il faut citer Stéphane Audran, Delphine Seyrig, Bulle Augier, Fernando Rey, Paul Frankeur, Jean-Pierre Cassel, Julien Bertheau et Claude Piéplu. Si l’on en doutait encore, : non, le génial Quentin Dupieux n’a rien inventé.
    OSC4R _
    OSC4R _

    74 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2023
    Ça a un peu vieilli c’est sûr. Mais c’est intéressant sur tous les points : le concept, la mise en scène, les comédiens, les décors, la photographie.

    Pas tellement divertissant mais on y trouve son compte.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 octobre 2022
    Malgré ses récompenses [prix Méliès en 1972 et Oscar du meilleur film étranger (sous la bannière de la France alors que le réalisateur, né en Espagne, a acquis la nationalité mexicaine en 1951) en 1973 (mais face à 4 films, soviétique, israélien, espagnol et suédois peu connus), le film est décevant car le scénario cède à la facilité du surréalisme [qui était la marque de fabrique de ses 2 premiers films, « Un chien andalou » (1929) et « L’âge d’or » (1930) mais plus de 40 ans auparavant] en abusant des scènes de rêves pour les situations les plus outrancières ou fantasques et qui, malgré tout, sont de pâles critiques de l’armée, de la police, du clergé et des riches. Cela relève de la farce potache, pas vraiment drôle, caricaturale et même ennuyeuse car trop longue (le film dure 1h42) avec beaucoup de scènes « gratuites » ( spoiler: restaurant dont le patron vient de mourir, les rêves des militaires, le salon de thé dépourvu de café, de thé et de lait, le brigadier sanglant, les 6 personnages principaux marchant sur une route de campagne 3 fois de suite, recette du dry Martini, découpe du gigot d’agneau
    ) qui ne font pas avancer la narration ; cette dernière n’existe pas vraiment puisque le film se contente de montrer 3 amis (magouilleurs dont l’ambassadeur de Miranda, pays prototype de la république sud-américaine autocratique) et leurs femmes ( spoiler: une femme adultère, une alcoolique et une nymphomane
    ) qui tentent de dîner ensemble, en vain, succession de scènes sans vraiment de logique. Etonnant que l’excellent Jean-Claude CARRIERE (1931-2021) ait participé au scénario qui n’a, ni queue, ni tête pour être franc. Un film surestimé alors qu’à l’époque, d’autres cinéastes étaient beaucoup plus critiques vis-à-vis de la société, malgré un mode de narration plus classique : Yves Boisset avec « Un condé » (1970) sur la police, « L’attentat » (1972) sur l’affaire Ben Barka et l’implication des services secrets, Costa-Gavras avec « Section spéciale » (1975) sur la création d’une cour spéciale par le gouvernement de Vichy, Henri Verneuil avec « I… comme Icare » (1979) sur l’assassinat d’un homme d’état ou « Mille milliards de dollars » (1982) sur les relations entre multinationales et IIIe Reich, sans oublier les films de Claude Chabrol et sa critique de la bourgeoisie sous la présidence (1969-1974) de Georges Pompidou (1911-1974). Seule la qualité de la photographie en 35 mm, due à Edmond RICHARD (dont c’est la 1ère collaboration, sur 3, avec le réalisateur) et les mouvements fluides de caméra sauvent le film du nanar, malgré la présence d’acteurs connus (Fernando Rey, Paul Frankeur, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Jean-Pierre Cassel et Stéphane Audran). De nos jours, le sujet aurait été traité sous forme de saynètes façon « Kameloot » (2005-2009) d’Alexandre Astier et Alain Kappauf, format plus efficace.
    Julien Chevillard
    Julien Chevillard

    173 abonnés 181 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 juin 2022
    A l'instar d'Un Chien andalou (1928) et de L'Âge d'or (1930), le titre du Charme discret de la bourgeoisie se construit sur une improbable association de mots discordants. Cela participe, selon les termes de Luis Buñuel, d'une démarche surréaliste
    Luis Buñuel écrit un scénario conjointement avec Jean-Claude Carrière Pas moins de cinq versions différentes ont même été écrites. La première séquence du Charme discret de la bourgeoisie reprend une situation qu'a véritablement vécu Serge Silberman, le producteur du film ni la première ni la dernière fois que Luis Buñuel centre son intrigue autour d'un banquet qui réunit différents protagonistes Luis Buñuel a été sollicité pour diriger un remake de La Chienne, le célèbre film de Jean Renoir avec Michel Simon Le Charme discret de la bourgeoisie marque la cinquième collaboration entre Luis Buñuel et Michel Piccoli, après La Mort en ce jardin (1956), Le Journal d'une femme de chambre (1964), Belle de Jour (1966) et La Voie lactée (1969) Fidèle à son esthétique surréaliste, Luis Buñuel ne cesse d'explorer les puissances du rêve et de l'imagination. Depuis Un Chien andalou (1928), le cinéaste élabore des univers aux frontières du réel et de l'onirique, de façon à ce que le spectateur ne sache plus dans quelle dimension il se situe
    Le Charme Discret de la Bourgeoisie a décroché l'Oscar du Meilleur Film Étranger en 1972 un grand film a redecouvrir
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    268 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 octobre 2021
    C’est le bréviaire surréaliste et anarchiste de la critique de la bourgeoisie au cinéma. D’une liberté absolue, d’une audace folle. Totalement déroutant et pas toujours saisissable. Luis Buñuel (accompagné au scénario par Jean-Claude Carrière) opte pour une forme de radicalité narrative qui a ses fulgurances géniales et ses écueils. Pas de psychologie, pas de sociologie, pas de vraisemblance, pas de frontière nette entre rêve et réalité. Les personnages sont sans consistance, simples pantins ridicules, manipulés dans le cadre d’une satire caustique voire féroce des conventions et mœurs bourgeoises. Pas de progression dramatique classique, mais une suite d’épisodes qui répondent à différentes formules : répétitions (le rituel du dîner mondain), récits à tiroirs… L’anarchie de la narration vient déstructurer un ordre social qui existe sans fondement véritable. Et le surréalisme vient mettre à nu par l’absurde des codes sociaux qui ne sont que vanité et vacuité, représentation et hypocrisie. Et qui cachent bien des petitesses. Cette mise à nu donne des scènes mémorables (notamment celle où les bourgeois se retrouvent sur une scène de théâtre) mais tourne aussi parfois au jeu de massacre gratuit. Quant à l’intrusion de récits de rêves, elle est d’un impact certain, souvent sidérant de violence, mais renforce aussi le côté décousu et fourre-tout du film. Cela dit, l’ensemble demeure absolument cohérent dans la filmographie du réalisateur, plus précisément dans le sillage artistique et thématique de L’Âge d’or et de L’Ange exterminateur.
    marc sillard
    marc sillard

    8 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 septembre 2021
    En 2021 cela n'a pas trop vieilli. Mais comme l'effet de surprise est largement atténué, on trouve ça un peu longuet. Ce qui m'a frappé cette fois-ci c'est la balourdise des bourgeois français quand ils parlent du Miranda à Fernando Rey. Ce ne sont que clichés éculés, droits de l'hommistes et stéréotypés. Comme si tout était merveilleux en France, même en 1972. Même chose pour la géographie, digne du lycée Papillon. Et Rey, ambassadeur du Miranda, répond courtoisement, posément, jusqu'à son algarade avec le colonel. On sent, dans ces échanges, tout le vécu de Bunuel dans les salons parisiens. J'ai retrouvé avec plaisir ce merveilleux acteur de la Comédie Française qui joue ici l'évêque-jardinier. La scène de la confession est parfaite. On y voit que Bunuel, comme Hitchcock, était un ancien élève des jésuites.
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juin 2021
    « Le charme discret de la bourgeoisie » est une dissection entomologiste de la bourgeoisie, ses rites et ses castes associées que sont l’église et l’armée. Suivant la tentative de tenir un repas entre amis, annulé à chaque fois pour des raisons ou évènements plus ou moins absurdes, Luis Buñuel et Jean-Claude Carrère livrent une suite de séquences d’une drôlerie parfois irrésistible, le sommet étant la scène du théâtre avec le chapeau de Napoléon, le rideau qui s’ouvre sur la salle, se terminant avec Henri Sénéchal (Jean-Pierre Cassel) soufflant et suant : « Je ne connais pas le texte ». Non seulement le propos est constamment pertinent dans son ironie mordante, mais le film est remarquablement inventif, poétique dans l’onirisme, drôle, enlevé et parfaitement maîtrisé. Cette construction très méticuleuse et très travaillée du script s’accompagne d’une mise en scène au minutage parfait. Mélangeant le fantastique (la mort, les fantômes, le décor) à la réalité du quotidien avec une soudaineté surprenante, il n’hésite pas à aborder hypocrisies et paradoxes. Ainsi sa galerie comprend l’ambassadeur trafiquant de drogue, la nymphomane et son mari catalogue vivant de truismes, la femme adultère et son monsieur je sais tout de mari, la sœur intellectuelle donneuse de leçon, le prêtre-jardinier, le militaire épicurien et le ministre gardant l’entre soi du pouvoir. Ils sont interprétés par un casting haut de gamme (Fernando Rey, Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Delphine Seyrig, Paul Frankeur, Bulle Ogier, Julien Bertheau, Claude Piéplu, Michel Piccoli) parfaitement dirigé par le réalisateur. Sur le principe de la répétition cher au cartoons et plus tard à Blake Edwards dans les Pink Panther, le cinéaste n’hésite pas a mélanger tous les genres : politique, social, sociétal, militaire, érotisme, théâtre filmé, comédie, fantastique, film noir, onirisme, poésie et enfin road movie, errance à pied au milieu de nulle part. Le tout dans un dosage qui frise la perfection. Ce chef d’œuvre n’amène qu’un seul regret : au bout des 102 minutes nous en voulions encore.
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