Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
gemini-hell
26 abonnés
395 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 25 juillet 2011
Les situations sont drôles, iconoclastes, insolites. Le rêve s’incruste souvent dans la description de cette bourgeoisie soudainement ébranlée dans ses habitudes. Et l’on suit avec délectation les pérégrinations de cette petite troupe sans se perdre grâce à une limpidité exemplaire du scénario auquel le grand talent de Jean-Claude Carrière n’y est certainement pas pour rien. Casting exemplaire et au diapason. Un des meilleurs films de Luis Buñuel remarquablement réalisé par ailleurs. Chez quel cinéaste trouver aujourd’hui cette liberté de ton et cet imaginaire si riche et inventif ?
Une des petites merveilles de la fin de carrière de Luis Buñuel ! Une moquerie dénonciatrice et provocante de la bourgeoisie, a la fois pleine d'exagération et de justesse, délicieusement assaisonné d'un humour cinglant et terriblement ravageur, "Le Charme Discret De La Bourgeoisie" est sans conteste l'un des films représentant le mieux le talent du réalisateur, notamment lorsqu'il nous montre que tout cela n'est qu'une vulgaire pièce de théatre et que nos personnages n'étaient inconsciemment que des acteurs. Une œuvre intensément drôle et surprenante, gorgée d'un génie subtil et d'un coté critique des plus percutants.
Cette critique surréaliste et symbolique de la bourgoisie est menée grâce à un humour décalé qui la rende accessible au plus grand nombre. Le spectateur en vient à s’amuser des jeux de l’auteur qui pétrit à loisir une matière certes desctructurée mais qui renvoit de manière subtile à une réalité finement obervée. Cette observation poussée d’un univers par un auteur étranger et l’absurdité des situtations en fait un classique du genre. La critique est en effet aserbe : un mileu clos et replié sur lui-même, des individus autosatisafaits qui croient tout connaître et passent leur temps à se donner rendez-vous pour manger, un repas n’a jamais lieu à cause de l’égoïsme ambiant dans une bonhommomie et une vacuité déconcertante. Les cauchemards des convives à la fin du film permettent à l’auteur de réglér définitivement leur compte à tous ces nigauds de manière lofoque et jouissive à la fois, même si l’auteur ne se prive pas de trainer parfois en longueur et d’être répétitif à foison.
Un film plutôt atypique et assez décalé. J'ai vraiment bien aimé. Il est vrai qu'on peut se demander dans quelle mesure son film reflète une certaine réalité, ou si au contraire il ne fait que reprendre des vieux clichés, ou exagérer certaines réalités ? Quoiqu'il en soit, son film reste divertissant et sympathique. Tous les dîners entre les bourgeois qui s'annulent, c'est vraiment marrant à voir, tout bête mais vraiment divertissant. Le film est complètement décalé, avec parfois certaines scènes on se demande où on est. Dommage que vers la fin, le film semble trouver ses limites, et tombe dans une surenchère.
Typiquement le genre de comédies que j'adore, c'est drôle, pertinent, méchant, un peu tordu. Je pense qu'il s'agit ici peut-être du film de Bunuel que j'ai vu que je préfère. Il est intéressant à décrypter, les acteurs sont géniaux, l'aspect labyrinthique prennant de plus en plus d'ampleur, jouant avec le spectateur ne lui laissant que rarement une longueur d'avance, lui coupant l'herbe sous les pieds. Bref cette vaste moquerie, mais pertinente, de la bourgeoisie vaut le détour. De plus la mise en scène jouant avec les conventions est un régal.
Buñuel présente ici avec cynisme et non sans succès les derrières de la bourgeoisie. Il manie très bien le comique de situation en créant une histoire sans queue ni tête qui réussi plus ou moins à faire perdre pied au spectateur. Les tréfonds des âmes de ces bourgeois coincés, révélé par leur rêve le plus fou. On sourit de nombreuses fois. Le film est plaisant et passe comme une lettre à la poste. Ni plus ni moins.
Un film surprenant. Beaucoup de bonnes idées de mise en scène. Un peu insolite. Je pense qu'une deuxième vision de ce film est à conseiller pour en prendre la pleine mesure! (notamment mieux comprendre les rêves de chacun). Voici donc le style Bunuel...
Venu dans l'Hexagone finir sa filmographie (après un retour d'exil du Mexique et alors que Franco, dirigeant de sa patrie, était à l'agonie), Luis Bunuel réalisa en 1972 "Le charme discret de la bourgeoisie", satire décapante des moeurs de personnages hautement placés dans la société, le tout teinté d'un surréalisme inspiré. Tout commence comme une comédie noire et grinçante un peu théâtrale où les dialogues remarquablement écrits s'enchaînent à un rythme élevé. La mise en scène se veut prudente au premier abord, reculée jusqu'à revendiquer un académisme à l'ancienne, celui des films bavards des années 40. On peut trouver cela sommaire tout en appréciant à leur juste valeur des situations croustillantes servant un propos anti-bourgeois virulent et cynique dont beaucoup se délecteront (moi le premier). Puis, les cibles se diversifieront et comme d'habitude, l'Eglise comme l'armée prendront quelques savoureux bons coups derrière les oreilles. Ce qui ne devait être qu'une comédie sociale devient tout à coup une formidable fable surréaliste narrant une succession de rêves tous plus absurdes et savoureux les uns que les autres. Pas effrayé par l'excès ni les redondances (bien lui en a pris, autant s'assumer tel que l'on est), Bunuel parsème son récit d'ellipses et retours en arrières troublants, quitte à tomber (pour ceux qui ne seraient pas fans) dans la lassitude. Idem en ce qui concerne quelques révélations masquées par un "truc" primaire et utilisé trop facilement. "Le charme discret de la bourgeoisie" traîne sans aucun doute de petites lacunes. Il n'empêche qu'il demeure l'un des films les plus réussis et les plus emblématiques de son auteur, ne serait-ce que par la finesse des flèches tranchantes qu'il distribue sans arrêt ou par la beauté de ses images donnant une poésie touchante et honnête à d'intelligentes séquences maniant enjeux esthétiques et psychologie un peu tordue avec un brio indéniable. Idéal pour se lancer dans la riche filmo du grand L. Bunuel.
La charge antibourgeoise est convenue mais pas plus que dans les autres films de Buñuel. On pourra en rire ou s'en agacer, les qualités du film sont comme toujours ailleurs, c'est-à-dire dans le jeu avec les conventions narratives (les pastiches, les hommages multiples, l'emboîtement des récits, bref le jeu constant sur les artifices de la fiction ). Salutaire, comme tous les films de Buñuel.
Une critique très féroce et acerbe de la bourgeoisie comme seul Luis Bunuel pouvait les réaliser. La galerie de personnages bourgeois est interpretée par des acteurs épatants de justesse. La charge est très virulente mais toujours juste. Parfois on est ecoeuré mais souvent on rigole au dépend de ces personnages pas du tout attachants. Un des meilleurs et un des plus originaux films de Luis Bunuel.
Les bourgeois ne sont pas épargnés dans ce film acerbe et magistralement mis en scène par Bunuel, avec parfois des notes de surréalisme comme le cinéaste espagnol sait les faire!
Voici un veritable OFNI dans lequel je n'ai strictement rien compris si ce n'est que 6 bourgeois n'arrivent jamais a diner ensemble : si c'est ca la critique ascerbe de Bunuel envers cette classe sociale bah soit je suis un vrai debile qui n'a aucune education ni la moindre connaissance sur la vie ou alors il ne sait pas transmettre ses idees.Quel gachis tous ces bons acteurs qui se retrouvent dans des roles raides a debiter un texte sans interet.Peut etre que dans le contexte de l'epoque (1972) ce film a eu une portée + grande et une certaine puissance contestataire mais franchement aujourd'hui voir un militaire fumé un joint n'a plus rien de choquant.Aucun humour,pas de rythme et ce repas qui se repete sans cesse ,a oublier tres vite.
Ha ! Enfin un magnifique film majestueusement mis en scène. Tout est parfait. L'aspect déjanté de la chose est un met exquis à déguster très lentement. Bunuel met en scène des bourgeois qui n'arrivent pas à communiquer, ni à organiser un simple diner. Le vrai cinéma est là, il ne faut surtout pas passer à côté de la perle rare.
A partir d'une réalisation se fondant sur la répétition et la rime, Bunuel fabrique un étonnant objet filmique, très satirique, empreint d'une certaine poésie. Décrire la classe bourgeoise à travers ses obsessions et ses frustrations les plus profondes est le pari réussi de cette oeuvre iconoclaste et lucide, à la mise en scène admirable (comme toujours chez Bunuel), aux mouvements de caméra fluide et au montage précis. Le cinéaste ne semble jamais régler ses comptes avec les sujets qu'il filme, même s'il peut se montrer très virulent à leur égard. L'excellente direction des acteurs accompagne une gestion très poussée des corps dans l'espace, et permet au cinéaste de développer un discours implacable sur ce monde constamment castré par l'intrusion du réel dans l'irréel. Frustrés dans leur désir (ici, manger), les personnages se créent leur monde dans le but d'échapper au réel, sans jamais pourtant parvenir à y accomplir leur objectif. Sans arrêt repoussé, le désir devient alors une quête sans fin, que Bunuel filme d'une manière puissamment évocatrice, image récurrente des protagonistes marchant le long d'une route, errant sans but. Magnifique.