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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 juillet 2008
Sur le thème du repas toujours manqué, Bunuel s'amuse entre realité et reves comme toujours et nous offre un joli jeu de massacre, bourgeoisie, religion, militaires toujours au premier rang des victimes du grand Bunuel.
Sans doute l'un des films les plus réussis de Bunuel. Contrairement à d'autres, celui-ci a peu vieilli, sinon la société qu'il décrit, mais il ne pouvait prévoir l'évolution de la société d'alors. Cocasses, parfois rocambolesques, les situations sont autant de tour que le réalisateur s'évertue à jouer à une caste dont il n'apprécie visiblement pas l'hypocrisie. Le "deal" de cocaïnevaut son pesant de cacahuètes !Reste quand même un film assez inégal dominé par la prestation de Fernando Rey,de Stephane Audran et de Bulle Ogier.
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1,0
Publiée le 26 février 2014
Qu'il semble loin le temps où la camèra de Luis Bunuel ètait en ce sens impitoyable! Dans "Le charme discret de la bourgeoisie", les situations classiques du thèâtre bourgeois, les conversations de salon et l'adultère nous sont montrès dans leur « naturel » , avec une fèrocitè tranquille! Reste que ce film inclassable de 1972 paraît bien surestimè! Comme quoi un immense metteur en scène et un casting prestigieux (Fernando Rey, Jean-Pierre Cassel, Michel Piccoli, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stèphane Audran...) ne font pas toujours un grand film car derrière les civilitès de bourgeois attablès se cachent la froideur, l'ègoïsme, la mèchancetè...et la dèception! Mais où classer cette oeuvre et ces incessants va-et-vient dans l'imaginaire que reprèsente ce pètard mouillè ? Peut-on donc, dans ces conditions, ignorer Bunuel au chapitre de l'humour noir, de la comèdie grinçante espagnole ? Certes pas depuis ses deux derniers films que sont "Le charme discret de la bourgeoisie" et "Le fantôme de la libertè" qui rèvèlent un Bunuel toujours iconoclaste mais dont les armes ont malheureusement changè! A la fureur provocante de jeune surrèaliste en colère du "Chien andalou" et de "L'âge d'or" en 1928-1929, aux convulsions morbides et fantastiques d'une sociètè en agonie dans "L'ange exterminateur", "Le charme discret de la bourgeoisie" substitue le registre familier du thèâtre de Boulevard, en situant la bourgeoisie et sa morale de bazar dans leur perspective et en choisissant d'en faire rire! Mouais [...] Rèel, irrèel, surrèel se mêlent ici et ne font pas bon mènage, comme pour montrer que tout ce petit monde ne doit finalement pas être pris plus au sèrieux qu'il ne convient, et qu'avec ses rites, ses codes, ses lieux privilègiès, son fonctionnement autocaricatural dans la non-action, la non-conversation et la non pensèe, il se dètruit lui-même par le ridicule...
Certes, "Le charme discret de la bourgeoisie" est une caricature de la bourgeoisie, de l’armée et de l’église. A cet égard, le film est moins réussi que ne pouvait l’être "L’ange exterminateur": la caricature y est souvent simpliste et l’on y retrouve pas la finesse de ton et d’esprit du film mexicain. On sent bien que c’est autre chose, au-delà de la satire, que veut exprimer le cinéaste. Malgré que les personnages soient détestables (trafiquants, méprisant envers les couches sociales plus modestes, assassins même), Buñuel les filme avec empathie, ce qui nous les rend malgré tout assez sympathiques. Plus le film avance, plus les situations cocasses se succèdent: les rêves s’enchaînent (qu’ils soient racontés ou directement transposés à l’écran), et un motif récurent semble se dessiner nettement: la mort. La mort hante "Le charme discret de la bourgeoisie", elle est de chaque séquence, si bien que tout le film peut se voir comme le passage dans la mort d’un groupe d’amis bourgeois, peut-être assassinés (comme la dernière scène du film le laisse penser). Un plan "hors contexte" qui apparaît à 3 reprises, et qui montre les 6 personnages marchant sur une route de campagne serait alors représentatif de ce passage vers la mort. Ces personnages n’auraient pas tout à fait conscience de leur mort et habiteraient une sphère mentale commune dans laquelle ils tenteraient désespérément de vivre, ce qui se matérialiserait par cette obsession de se nourrir. L’omniprésence de la mort s’accompagne de la volonté des personnages de s’alimenter, de boire, de baiser même. Ce rapport nourriture/mort évoque un autre film italien, "La grande bouffe" de Marco Ferreri. Mais là où le film de Ferreri était une vaste métaphore sociale, très virulente, le film de Buñuel se veut onirique, si bien que la dimension artistique, surréaliste et même poétique de l’œuvre devient largement prépondérante, pour notre plus grand plaisir. A mon sens, le meilleur film de la période française de Buñuel.
En plus d’être le cinéaste surréaliste, Luis Buñuel, est connu aussi pour ses films antibourgeois et anti catholique. Une de ses œuvres les plus reconnue est le charme discret de la bourgeoisie qui a d’ailleurs été récompensé par l’oscar du meilleur film étranger en 1972. On retrouve les influence surréaliste du célèbre réalisateur espagnol dans la construction du film qui répète toujours le même schéma du dîné manqué car l’histoire tourne autour d’un repas entre bourgeois sans cesse perturbé ou remis au lendemain en raison d'événements dénués de sens ou insolites. Dans Le charme discret de la bourgeoisie, les bourgeois sont montrés comme des individus prétentieux, oisifs et peu recommandable et leur incapacité à venir à bout de leur repas serait le symbole de leur fatuité. J’ai aimé dans ce film sa capacité à faire croire à chaque fois à une hypothétique réalité car le scénario insère à plusieurs reprises des passages oniriques dans une narration déstructurée qui fait qu’on se réveille en même temps que le personnage qui vient de rêver ou de cauchemarder. En ce qui concerne le fond, Le charme discret de la bourgeoisie est volontairement excessif dans son propos ce qui rend l’histoire drôle et la farce peut être sympa à voir si on n’aime pas les bourgeois, le clergé, la police et les militaires sinon le film reste une curiosité.
Film délicieusement cynique, à l'humour cruel et mordant. Bunuel montre, en usant d'un peu de surréalisme, la crise qui traverse la bourgeoisie après mai 68. Celle-ci se révèle être la classe héritière de l'hédonisme de l'époque, même si elle ne veut pas se l'avouer. Comment ne pas voir dans le personnage de la petite soeur les futurs "lili-bobo" abreuvés de freudisme et d'horoscope. L'armée est le clergé n'échappent pas à la critique et sont dépeints de manière très étrange...
Je connais peu Bunuel et je voulais, depuis longtemps,découvrir ce film. Grosse surprise. Bunuel est un joueur! S'écartant de la simple critique sociale qui pourrait peser sur le film, le réalisateur nous ballade dans un univers fait de fantaisie, d'onirisme, de légèreté en suivant toujours la même trame : un groupe d'amis essaye, en vain, de terminer un repas. Jean-Claude Carrière, grand ordonnateur scénaristique de ce banquet jouissif, rivalise de saynettes toutes aussi cocasses et inattendues, et nous régale de ses dialogues faussement candides. Ce film est un régal jubilatoire à consommer sans modération.
Mélange ludique entre la réalité et le rêve, «Le charme discret de la bourgeoisie» (France, 1972) est le premier film de Luis Bunuel sur la trilogie des bourgeois et du désir. Le cinéaste samuse, comme la aussi fait Tom DiCillo dans «Living in Oblivion» (USA, 1995), à encastrer les rêves. Au final, un tel a rêvé quun tel à rêvé quun tel à rêvé, etc Bref, si cette narration où les poupées russes sont des rêves donne au film une dynamique plaisante, elle nous dévoile aussi les désirs refoulés des bourgeois coincés. Délicieux pour le spectateur moyen, grinçant pour le bourgeois cinéphile. Dautant plus que les ce sont les désirs inachevés les plus cocasses qui prennent vie au sein même de la bienséance huppée bourgeoise, ceci pour mieux la tourner au ridicule. Car cest là toute lessence du film : mettre en exergue le ridicule singulier du milieu bourgeois, dautant plus ridicule que son orgueil len aveugle. Le film est très souvent drôle. On y ri des bourgeois, parce que Bunuel le veut bien, mais on ri aussi de lincohérence des rêves. En conclusion, «Le charme discret de la bourgeoisie» est, à lhabitude de Luis Bunuel, une satire sur la religion ( incarné par Julien Bertheau ) et la bourgeoisie ( notamment incarné par le trio Rey-Cassel-Frankeur ). Encore une fois mais cette fois-ci avec un décalage hilarant, Bunuel trahit sa condition première et égratigne efficacement.
Une uvre féroce, cynique et caricaturale sur la bourgeoisie où Luis Buñuel népargne rien ni personne, en passant notamment par les militaires et les évêques. A travers une mise en scène loin de toute stylisation visuelle et une troupe dacteurs formidable (Fernando Rey, Paul Frankeur, Delphine Seyrig, Jean-Pierre Cassel, Julien Bertheau, Claude Piéplu et Michel Piccoli), Le Charme Discret De La Bourgeoisie saffirme comme étant un film surréaliste oscillant entre rêve et réalité, dont certains passages sont totalement marquants (la scène du théâtre, le dialogue entre lévêque et le vieux jardinier mourrant, le final, ). Un film à voir !
Humour, amour, surrealisme, realisme et fantastique sont mêlés dans ce film autour d'un diner sans cesse perturbé ou remis au lendemain. Ah! On n'oublira jamais ces scènes repetitives et ces situations cocasses et incongrues ! Oscar du meilleur film étranger bien mérité !
Sorti sur les écrans en 1972, Le Charme discret de la bourgeoisie se situe en plein milieu de la période française de Bunuel, sa dernière et aussi l'une de ses plus intéressantes. L'âge n'a jamais été le signe d'un quelconque assagissement, ses derniers films étant tout aussi virulents et violents que ses premiers manifestes Un Chien andalou ou L'Age d'or. L'idée de départ du Charme discret de la bourgeoisie lui vient de son producteur de l'époque, Silberman, qui lui raconta une anecdote savoureuse. " Il invita des gens à dîner chez lui, un mardi par exemple, oublia d'en parler à sa femme et oublia qu'il avait un dîner hors de chez lui ce même mardi. Les invités arrivèrent vers neuf heures chargés de fleurs. Silberman n'était pas là. Ils trouvèrent sa femme en robe de chambre, ignorant tout, ayant déjà dîné et disposée à se mettre au lit. Cette scène devint la première du Charme discret de la bourgeoisie. Il ne restait qu'à poursuivre, qu'à imaginer diverses situations où, sans trop brutaliser la vraisemblance, un groupe d'amis cherche à dîner ensemble et n'y parvient pas ", écrit Bunuel dans Mon dernier soupir. Ayant toujours été " attiré par les actions et les paroles qui se répètent ", Bunuel construit son film comme une boucle sans fin où six bourgeois essayent, en vain, de dîner ensemble. Ce qu'il vaut voir derrière ce semblant de trame narrative, c'est bien entendu le malaise bourgeois, et son incapacité à communiquer comme à jouir du moindre plaisir, ici nutritif. Bavarder, parler pour ne rien dire ou au mieux évoquer la recette exacte du Dry Martini sont les seules occupations des protagonistes. Mais manger, non, c'est impossible. Ils se trompent de jour, débarquent dans une auberge où le personnel veille le cadavre du patron, sont interrompus par des manoeuvres militaires, se retrouvent acteurs malgré eux d'une pièce de théâtre ou tués par la police... sans jamais avoir pu mener un repas à terme.
Alors bien entendu, les bourgeois en prennent plein la tronche, les militaires sont des atrophiés du bulbe, et le clergé est d'une hypocrisie sans nom. Des lieux communs me direz-vous. Mais que voulez-vous, Bunuel a du mordant et son surréalisme, qui ferait presque penser à un Beckett euphorique (impensable, me direz-vous!), permet de lever la pesanteur potentielle qui frappe souvent les critiques sociales. Une vraie réussite.