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Hervé L
71 abonnés
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1,5
Publiée le 19 septembre 2017
Un film surréaliste mais terriblement daté je l'ai revu après 45 ans et si hier ce film avait un sens et dénonçait quelques travers gentillets de la bourgeoisie aujourd'hui cela n à plus guerre de sens tant le voile s est levé sur ces pratiques et voir un ambassadeur faire du trafic de drogue ou un militaire fumer un joint n étonnera personne...... mais il reste la mise en scène et surtout les acteurs qui sont très bons
toute la force de Bunuel est de se moquer de TOUT , y compris des spectateurs incapables de saisir le ton exact et les symboles de son Cinéma effectivement surréaliste . Corrosif , volontairement traité sur un fond désuet , mais avec des effets de caméra d'une élégance et d'une volupté incomparables . Combien d'auteurs , depuis ( Almodovar le premier) ont été imprégnés des audaces de Bunuel . Comique absurde qui déroute , intelligence du texte , et bien sur un casting incroyable . Quelle élégance dans le verbe et quelle intelligence dans le regard sur le monde !
Plusieurs bourgeois tentent d'organiser un repas ensemble mais les événements viennent toujours les interrompre... Difficile de parler de ce film de Luis Bunuel sans l'avoir vu tant il déroule une succession de saynètes de plus en plus improbables au fil de son récit, mettant en scène des bourgeois qui s'ennuient, un évêque qui veut devenir jardinier et des militaires qui aiment raconter des histoires. Cadavre dans un restaurant, repas sur une scène de théâtre, assassinat durant un dîner, Bunuel place ici ses personnages dans des situations savoureusement absurdes et ne cesse de nous couper l'herbe sous le pied dès qu'on commence à essayer de comprendre le tout. Très assagi dans sa mise en scène qui fait presque penser à du théâtre (certaines scènes en ont les ressorts), Bunuel n'en ressort pas moins l'une de ses grandes thématiques et s'en prend violemment à une bourgeoisie oisive qui n'a rien d'autre à faire que de manger, de forniquer et de magouiller, l'ambassadeur d'un pays sud-américain allant même jusqu'à mentir sans complaisance sur tout ce qui se passe dans son pays. Porté par une sacrée distribution (Fernando Rey, Delphine Seyrig, Stéphane Audran, Paul Frankeur, Jean-Pierre Cassel, Bulle Ogier, Claude Piéplu), "Le charme discret de la bourgeoisie" peut également se targuer d'être une belle porte d'entrée dans l'univers de Bunuel, se montrant délicieusement absurde mais pas trop décalé non plus.
En six ou sept ans d'intérêt certain pour le cinéma, jamais je n'avais un film de Luis Bunuel. Alors je m'étais dit que dés que l'occasion se présenterai, je la saisirai en vol. Chose faite et mes yeux ce sont posés sur ce « Charme discret de la bourgeoisie » un des films les plus connus du cinéaste espagnol. Et que ma déception fut grande face à un objet aussi mal fichu. D'accord, Bunuel fustige les mœurs des grands bourgeois et se plaît à les tourner en ridicule, mais que c'est mal fait. Ce film n'est sauvé que par son casting au diapason : de Paul Frankeur à Fernando Rey en passant par Jean-Pierre Cassel. Des comédiens ; aussi bons soient-ils ne peuvent pas faire grand chose s'il n'y a pas de matière gravitant autour de leurs personnages. Bunuel a t-il fait de meilleurs films que celui-ci ? Sans doute, et je l'espère même... Me voilà assez refroidi...
Le charme discret de la bourgeoisie fait partie des films les plus maîtrisés de la période française de son auteur. D’ailleurs, c’est avec ce film que Luis Buñuel remporta l’unique Oscar de sa carrière, celui du Meilleur film étranger en 1973. Comme sur tous ses films français depuis Le journal d’une femme de chambre, Luis Buñuel coécrit avec Jean-Claude Carrière un scénario articulé autour de six personnages bourgeois et amis échouant à diner ensemble. Critique complète sur notre blog ciné : incineveritasblog.wordpress.com
En ce qui me concerne, peut-être que trop d'absurde tue l'absurde. C'est en tous cas ce qui s'est passé avec le film de Luis Buñuel, qui malgré une idée de départ intéressante ne ma jamais transporté.
Au tournant des années soixante-dix, Luis Buñuel qui n'est pas sans ignorer que le temps lui est compté de pouvoir parachever son œuvre, profite à plein de son retour en France et de sa collaboration avec Jean-Claude Carrière pour laisser libre cours à l'inspiration surréaliste qui lui avait permis d'éclore au monde en 1929 avec "Un chien andalou". Si le réalisateur ne s'en est jamais vraiment laissé compter, il a toujours admirablement su se fondre dans les cinémas que son nomadisme l'a amené à côtoyer. En France justement, la Nouvelle Vague et mai 68 ont laissé la place avec l'arrivée de Pompidou au pouvoir à une bourgeoisie certes à nouveau légitimée mais tout de même encore un peu chancelante. Le cinéma n'est bien sûr pas en reste pour humer et retranscrire l'air du temps. C'est la grande époque de deux cinéastes très concernés par les tourments de cette classe sociale malaimée à laquelle personne n'admet vraiment appartenir. Claude Sautet venu de l'assistanat et passé à côté de la Nouvelle Vague met parfaitement en scène ses états d'âmes tandis que Claude Chabrol issu du mouvement précité auquel il a activement contribué avec Truffaut, Godard et Rohmer, ausculte de manière caustique et souvent féroce les petites perversions de la bourgeoisie provinciale qu'il connaît bien. Buñuel qui outre ses obsessions liées à l'onirisme et au fétichisme s'est constamment dressé en pourfendeur de la bourgeoisie qu'il associe étroitement au pouvoir dans sa volonté de museler l'expression des classes populaires, ne peut que se retrouver dans le cinéma des deux hommes. Il va donc en épouser les contours pour faire éclore une trilogie, fruit d'un cinéaste en pleine maturité qui se libère de toute contrainte. Pour être complet, il faut rappeler qu'au même moment l'Italie n'est pas en reste avec des cinéastes comme Elio Petri ("Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon" en 1970) ou Marco Ferreri ("L'audience" en 1971, "La grande bouffe" en 1973) qui livrent des pamphlets incendiaires sur la corruption, la morgue et l'inanité des institutions de leur pays. C'est le producteur Serge Silberman qui donne au réalisateur une totale liberté pour ces trois films foisonnants aux retombées commerciales plus qu'incertaines et parfaitement inenvisageables dans le système de production actuel. "Le charme discret de la bourgeoisie" est le deuxième de la trilogie et sans aucun doute le plus célèbre grâce à l'Oscar du film étranger qu'il récolta en 1973. Toujours fidèle à sa marotte d'observer la frustration à travers un homme ou un groupe "N'arrivant pas à ....", Buñuel à partir d'une anecdote livrée par Serge Silberman imagine trois couples de bourgeois incapables de mener à son terme un repas toujours empêché ou interrompu par un évènement aussi impromptu qu'iconoclaste. Ici ce sera le couple d'hôtes pris d'une irrésistible envie de faire l'amour qui provoque le départ des deux autres couples, là ce sera un militaire en campagne qui débarque à l'improviste dans le salon, ailleurs ce sera un restaurant où le cadavre du patron qui vient de mourir trône à côté de la salle de réception. Entouré de toute la garde rapprochée de Chabrol et Sautet que sont les Piccoli, Audran et Cassel, de son acteur fétiche Fernando Rey ou de Paul Frankeur le vieux complice de Gabin, Buñuel en profite pour moquer gentiment ses trois institutions favorites que sont l'église, l'armée et la police. Le ton franchouillard au possible, reflet du mauvais goût vestimentaire et décoratif de l'époque révèle un Buñuel caméléon, capable de s'approprier tous les univers cinématographiques ambiants allant de Mocky à Fellini en passant par Chabrol, Sautet jusqu'à Oury ou même Jacques Besnard et Jean Girault, pour faire éclore un feu d'artifice typiquement bunuélien qui brave le temps. En effet, Nombre d'émissions télévisuelles de divertissement actuelles ne nous montrent-elles pas ces anciens bourgeois devenus "bobo", livrant des anecdotes croustillantes sur leurs vies libérées de toute contrainte tout en se restaurant, contribuant ainsi à faire monter la rancœur d'une frange de la population condamnée à rester derrière la vitrine ? Une morgue tellement consubstantielle à cette classe dominante qu'elle en devient inconsciente au point de prendre le risque de générer par elle-même une lutte des classes qu'elle redoute tant. Buñuel n'aura eu de cesse sous tous les auspices et sous tous les horizons de dénoncer ce comportement qu'il exécrait. Comme des canards sans tête, les six bourgeois du "Charme discret de la bourgeoisie" marchent comme de pauvres hères perdus sur une route de campagne à la fin du film de Buñuel. Quarante cinq ans plus tard, ils ne semblent toujours pas avoir trouvé leur chemin.
Une oeuvre atypique par son mélange réussi de comédie sociale aux influences dramaturgiques et d'absurdité surréaliste revendiquée. Certaines lourdeurs dans la mise en scène et des redites scénaristiques néanmoins.
Étrange film.... Pourtant on se plaît à suivre le déroulé de leur vie. C'est un mélange assez baroque de fantastique, d'humour britannique et de comédie bouffonne. Il y a certainement des messages cachés qu'il faut décrypter: par exemple lorsque le groupe des 6 marche sur la route sans un mot, d'un pas décidé. Assez incompréhensible mais loufoque.
ce film de 1972 n'a pris aucunes rides, certaines scènes pourraient bien se passer de nos jours, comme la scène où l'on parle du cannabis, comme à chaque fois Bunuel se moque avec beaucoup d'humour de la religion ; cet évêque qui donne les derniers sacrements à un homme et puis le flingue car il vient d'apprendre que le mourant avait tué ses parents; entre scènes réelles et scènes oniriques ; Bunuel et Jean-Claude Carrère mélangent le tout pour faire un film anticonformiste comme presque tous les films de Bunuel qui reste un des plus grands metteurs en scène du cinéma international ; tous les thèmes chers au maître sont là: la bourgeoisie hypocrite, le clergé aux pouvoirs trop étendus et l'obscurantisme qu'il génère, on ne peut pas rester insensible aux films de Bunuel ou alors on a rien compris
J'ai vu un film... un film de ma jeunesse... Dire que j'ai vu ce film, lorsque j'avais tout au plus 12 ans... Et à l'époque, je n'y ai tellement rien compris que j'ai mis un sacré bazar dans le cinéma... En même temps, à l'époque, j'avais hésité avec "Dingo aux Jeux Olympiques" :)... Ceci étant dit, qq décennies après, cette charge contre la "bourgeoisie" (ce terme fait désuet) n'a pas perdu de sa superbe... mais malgré tout, la réalisation de ce "théâtre filmé" fait vraiment daté... On oscille entre l'onirisme, la réalité glaciale et la dénonciation d'une caste fat, engluée dans des histoires de bouffes, de drogue et de sexe... J'ai particulièrement apprécié les comédiens qui sont vraiment à la hauteur de la médiocrité de leurs personnages. Fernando Rey, Jean-Pierre Cassel, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stèphane Audran... jouent juste ce qu'il faut pour faire faux dans leurs intérêts pour les autres... Les relations aux domestiques est vraiment intéressant, au clergé également...Cette comédie grinçante est assez enlevée... On y prend un certain plaisir... Mais que le temps a passé.
"Le charme discret de la bourgeoisie", sorti en 1972 soit vers la fin de carrière de Luis Bunuel, est une comédie loufoque et surréaliste mettant en scène des acteurs tous formidables (Fernando Rey, Delphine Seyring, Paul Frankeur, Claude Piéplu ou encore Bulle Ogier) dans des scènes et/ou des situations cocasses. Je trouve qu'une certaine classe se dégage de ce film. Ca paraît des fois invraisemblable, des fois impossible. On frôle par moment le non-sens mais on se laisse aller et séduire pour finalement passer un bon moment. Encore du très bon Bunuel.
Souvent dans le viseur du cinéma décalé de Luis Buñuel, les conventions sociales de la bourgeoisie sont ici traitées à travers une série de saynètes où l’on retrouve à chaque fois trois couples de nantis sur le point de passer à table. Des situations toutes plus abracadabrantes les unes que les autres vont donc empêcher ces six individus antipathiques, tous interprétés par des acteurs habitués aux extravagances du réalisateur espagnol, de commencer à manger. Un concept singulier et une mise en scène à la fois surréaliste et théâtrale qui font de cette comédie une curiosité qui semble intéressante à découvrir mais qui, malheureusement, ne tient pas ses promesses en matière d’humour. Aussi surprenantes soient-elles, aucune des histoires n’est réellement drôle et seuls les quelques dialogues qui soulignent l’hypocrisie des personnages donnent un peu de mordant à cette chronique sociale où l'on se perd entre rêve et réalité.
C’est Buñuel, alors on lui pardonne beaucoup mais il n’empêche qu’il a été meilleur ! Ce film reste très surfait et démodé. Critique débridée et loufoque de la bourgeoisie, de ses conventions et ses lourdeurs sociales — mais fallait-il imposer ces lourdeurs au film et à la mise en scène —, le film s’étire péniblement dans des situations, réelles ou oniriques, à peine drôles et des jeux d’acteurs cabotins. Buñuel y flingue toutes ses obsessions (l’Église, l’armée, le fascisme, le sexe) sans grand brio et la satire tombe dans l’ennui. Comme on dit dans le Sud-Ouest, « ça eut plu » !
La famille Thévenot et la famille Sénéchal tentent à plusieurs reprises de se réunir pour dîner, mais à chaque fois un évènement imprévu les empêcheront de pouvoir y parvenir. Grâce à un excellent et truculant casting et à un scénario particulièrement astucieux, cette satire féroce de la bourgeoisie que nous aura concocté Luis Buñuel au début des années 70 se suit un plaisir assez coupable. Une oeuvre assez surréaliste (à l'image d'ailleurs de son incroyable "Ange Exterminateur" qu'il réalisera dix ans plus tôt) et qui mérite donc clairement le détour.