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Eselce
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0,5
Publiée le 13 janvier 2021
De banalité en banalité pour quelques personnes qui cherchent, sans y parvenir, à dîner ensemble. Plusieurs personnages inintéressants passent, les situations banales et de tous les jours sont présentes dans le film mais ne présentent pas de réel intérêt. Comme le film, pour moi. Aucun intérêt. Des personnages qui débarquent pour raconter leurs vie sans intérêt.
Il est bien difficile de saisir ce que Luis Buñuel a souhaité transmettre comme message. On ne peut pas dire que son film, sorti en 1972, soit désagréable à suivre, mais il n’existe pas véritablement de trame consistante et aucune issue. Le seul fil conducteur étant la répétition de scènes autour d’un repas inachevé entre six amis issus de la bourgeoisie. La critique de ce milieu est constante mais ne présente rien d’acerbe. Bref, quelques moments chargés d’humour loufoque et des acteurs convenables (notamment Fernando Rey) mais pour le reste, il faut vraiment être un inconditionnel du réalisateur espagnol pour apprécier !
Une critique curieuse de la grande bourgeoisie, avec ce « charme discret » Bunuel signe un film tantôt acide, tantôt absurde, tantôt surréaliste. J’ai eu l’impression qu’il y avait une forme de retenue dans sa critique, comme s’il n’osait pas dire à tel point point il méprisait voir détestait les personnages qu’il décrit. Des personnages vides à l’intérieur, qui ne pense qu’à boire et à manger et encore ceci non comme un art de vivre mais comme des actes prétentieux et pour combler le vide de leurs existences et leurs conversations plates. Dans la troupe d’acteur Stéphane Audran sort particulièrement du lot tant elle arrive à donner du naturel à son rôle. C’est un film par moment déstabilisant qui n’arrive pas selon moi à tenir tout du long l’intérêt qu’il suscite dans son ouverture.
Entre scènes absurdes, rêves surréalistes, fantastique, comédie, comédie dramatique et même, à certaines occasions, horreur, Luis Bunuel signe un OVNI traitant de la bourgeoisie. Le film dépeint des personnages avec des caractères et des personnalités bien délimités et en joue pour les mettre dans des situations assez cocasses sans pour autant, ce n'est que mon avis, se moquer de leurs manière si ce n'est à quelques occasions. Ce qui est certain, c'est que le réalisateur dépasse ce constant en jouant avec ses personnages de la plus maligne des manières en installant des scènes absurdes autant dans la réalité que dans les rêves des personnages ce qui permet une multiplicité de lecture qui me fera, un jour ou l'autre, revenir vers lui.
Ce film est étrange, atypique, il se regarde facilement, pourtant on sent bien que le réalisateur veut faire passer quelque chose... que j'ai peut-être pas toujours saisi ou ressenti. Les acteurs sont magnifiques, ce sont les "poids-lourds" du cinéma français des années 70. S. Audran est toujours aussi magnifique. Et elle joue son rôle de bourgeoise à la perfection. L'absurde du film est léger car c'est subtil, pourtant on sent que les critiques que veut porter le réalisateur sont fortes.
Un regard acerbe sur la bourgeoiserie mais dont la forme ne parle qu'à certains intellectuels pour qui chaque scène est métaphorique à une idée politico-social. Moi je n'y ai vu qu'un film sympathique mais sans plus, un peu prétentieux sur les bords et dont on en ressort un peu lessivé de n'y avoir pas tout compris. Une impression un peu désagréable de passer pour un abruti...
Plusieurs couples de la bourgeoisie organisent un repas, malheureusement suite à des événements plus absurdes les uns que les autres, le dîner est sans cesse repoussé.
C’est un nouveau film surréaliste de Luis Buñuel surréaliste de part sa construction absurde. Le réalisateur franchit continuellement la barrière entre réel et rêves pour perdre le spectateur. Le dîner qui finit en pièce de théâtre est une représentation de tout le film sur la bourgeoisie. Les comédiens sont hués par le petit peuple.
Buñuel montre ce qu’est le cinéma en proposant une fable plus qu’énigmatique et cela commence dès le titre.
Ce film a bientôt cinquante ans !! Il n'a pas vieilli d'un cil. Absurde, incroyablement drôle et désinvolte (bunuel se fout totalement des règles narratives) le film réjouit sans cesse. Ce qui est le plus génial c'est qu'on a même pas besoin de chercher de sens au récit. Casting : quasi tous les meilleurs acteurs de l'époque. Indispensables.
Cet opus de Buñuel a débouché de deux pannes d'écriture ; une sur le titre, sans importance, et l'autre, plus grave, sur le scénario. Cela explique le léger n'importe quoi et les cahots de l'histoire. Le réalisateur a comme toujours plein de choses fascinantes à dire, mais le peu de clarté du propos combiné à cette maladresse rend la forme assez ennuyeuse.
Le titre est un spoiler – difficile de prévenir pour celui-là. Le film va nous parler d'un charme tellement discret qu'on ne le voit que de l'intérieur. Pour le spectateur, le « charme discret » va prendre toutes les formes imaginables de l'hypocrisie, au point que les personnages sont aveuglés par elle. Ils ne se rendent plus compte des griefs légitimes qu'ils pourraient porter, et sont anesthésiées à la beauté. Alors s'il y a un mort dans la salle voisine du restaurant, si un autre restaurant n'a plus ni café ni thé ni rien d'autre que de l'eau, ou bien si un militaire leur avoue un meurtre sous la forme d'une histoire fascinante au demeurant, la réaction appropriée ne peut être qu'un calme poli. C'est là qu'il faut être affûté lors du visionnage, car malgré l'analyse géniale que cela force, l'explicité n'est pas au rendez-vous et les répétitions du petit manège distingué des protagonistes sont vraiment rébarbatives.
Quand à l'apport d'explicité amené par le mémorable rêve du théâtre (où les bourgeois en question se retrouvent pour dîner mais découvrent qu'ils sont sur la scène d'un théâtre et oublient leurs lignes), il est discutable ; trop de détail tue le détail, point trop n'en faut, et caetera. L'image est belle, mais il y en a d'autres qui nous suffisent largement ; par exemple, le prêtre dont la vertu et la gentillesse ne sont pas discutables qui asssasine le meurtrier de ses parents après lui avoir donné l'absolution, c'est une scène quasiment indécryptable ; était-ce justice ? Était-ce meurtre ? Était-ce pêché ? Était-ce vertu ? Après tout, il absolvait l'homme, qui était promis à la mort, alors l'accélérer n'importait pas... mais alors quelle utilité ?
Le Charme discret de la bourgeoisie est peut-être un peu trop forcé pour sonner juste, mais peut-être Buñuel se rendait-il compte de l'intérêt qu'il y avait de le sortir quand même. En tout cas, moi, je l'ai vu. La métaphore finale, accompagnée de bruits de pas dignes d'une sesssion d'ASMR, de la prison des bourgeois qui tournent en rond dans leur élégance, je l'ai vue aussi. Une œuvre difficile à noter.
... avec Le Charme Discret de La Bourgeoisie Buñuel nous rappelle, sur la forme, ses amours surréalistes : un cadavre exquis que n'aurait jamais renié Tristan Tzara. Une forme forcément alambiquée donc, et dont peut être seul Buñuel comprenait le sens mais qui reste malgré tout d'une maîtrise absolue puisque jamais on ne s'ennuie dans ce film sans épilogue. Il y plane un onirisme permanent qui regarde clairement du coté de Salvador Dali et Paul Éluard voire d'Alfred Hitchcock. Le film est également une condamnation acerbe du totalitarisme (la scènes des cafards est assez claire) au travers d'une critique indolente de la bourgeoisie française (pour laquelle on sent toute fois une forme de tendresse de la part du réalisateur). Même si il est toujours plus difficile de s'enthousiasmer pour une oeuvre qui ne comporte aucun lyrisme - le vecteur émotionnel le plus direct - ce film est néanmoins, autant esthétiquement que fondamentalement, d'une grande beauté... et puis Stéphane Audran y est toujours plus magique. Notons que le film est oscarisé... détail ;-)
Denier film de Luis Buñuel, "Le charme discret de la bourgeoisie" a été pour moi l'occasion de découvrir pour la première fois et pour mon plus grand bonheur le travail du cinéaste espagnol. J'ai en effet beaucoup apprécié ce film d'une richesse et d'une finesse attendue. Je craignais que Buñuel tombe dans une satire bourgeoise un peu facile et démodée mais heureusement, le film ne se résume pas uniquement à cela. Ainsi, la critique de la bourgeoisie n'est en réalité que le vernis d'une oeuvre bien plus profonde qui s'attache à montrer comment des attendus sociaux brident notre liberté. Buñuel présente la bourgeoisie, et par extension la société dans son ensemble, comme prisonnière de ces codes qui entravent son développement. Tout le monde en prend pour son grade dans ce film sublimé par la justesse de ces dialogues et la qualité de ces interprètes. Le réalisateur espagnol s'amuse tant à jouer avec les codes cinématographiques et nos attentes de spectateur que le résultat peut décontenancer et même ne pas plaire mais j'ai pour ma part été charmé par cette première incursion au sein de la filmographie du grand Luis Buñuel.
Ce film de Bunuel est très français,par ces acteurs et des lieux de filmage très banlieue ouest de Paris des années 70. La réputation d'être un pamphlet corrosif contre la bourgeoisie, et pourquoi pas au passage contre l'armée et l'église, n'est plus justifiée aujourd'hui. D'autres films ont attaqué de manière beaucoup plus frontale ces institutions depuis cette époque. Il reste donc une comédie agréable, avec quelques trouvailles hilarantes (l'aubergiste récemment décédé, Pieplu expliquant l'usage de la marijuana dans ses troupes), et un traitement habile des frontières floues entre le rêve et la réalité. Il y a même un rêve dans le rêve, ce n'est toutefois pas Inception de Nolan, avec trois niveaux de rêves imbriqués les uns dans les autres! Comparaison n'est pas raison, mais la même année, sortait Le Parrain... Le nouvel Hollywwood avait pris un train d'avance sur le cinéma européen post-soixante huitard. Cinéclub - janvier 18
Drôle de satire, qui a largement influencé "le sens de la vie" des Monty Python, où d'insupportables bourgeois tentent de dîner malgré divers imprévus. Au début c'est amusant mais le principe devient rébarbatif et ennuyeux. Critiquer les bourges ok, sans raconter de réelle histoire pourquoi pas. Mais en noyant le spectateur dans d'incompréhensibles méandres anti-tout, c'est finalement pénible. Dommage.