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Akamaru
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2,5
Publiée le 19 juillet 2013
Une œuvre corrosive et totalement surréaliste,qui intervint dans la fin de carrière en France de Luis Bunuel. Michel Piccoli,Bulle Ogier et Stéphane Audran par exemple,sont présents dans "Le Charme discret de la bourgeoisie"(1972). Trois couples n'arrivent jamais à dîner ensemble pour des raisons plus absurdes les unes que les autres. Des personnages prennent la parole à des moments incongrues. Des images perturbantes sortent de nulle part. Bunuel semble dire qu'il ne s'agit que d'une pièce de théâtre grandeur nature. Il n'y a pas grand chose à comprendre. Cette abstraction n'est clairement pas pour moi la garantie d'un grand film.
En bon vagabond, Bunuel s'amuse avec le trafic de la bourgeoisie. Aucun acteur n'a une identité propre (certainement pour dévaluer les valeurs de cette haute société où les problèmes s'implantent à chaque instant). Sauf pour le gangster, symbole de la pagaille absolue. Fernando Rey me régale avec ses mimiques hilarantes. Pas un moment de répit pour déjeuner tranquillement. Des cauchemars en guise de regret, d'esprit fautif. Une envie sexuelle débordante, et un repas en moins ! La moquerie n'est que plus belle. L'ensemble convainc.
Bunuel, en fin de carrière, signe une œuvre mystérieuse qui a pour fonction première de critiquer la bourgeoisie, la religion et les militaires. Le scénario est spécial et assez complexe. On arrive pas à cerner le sens de l'oeuvre tellement, on oscille entre rêve et réalité. On a même une introduction de fantastique à certains moments (rêve du militaire, boucher, etc). Le thème principal est bien sûr celui du repas. A chaque fois, ils essaient de diner mais n'arrive pas à finir ce dernier. Des fois de manières spectaculaires : l'entrée des tueurs, la mort dans le restaurants. On est assez perdu mais c'est assez jubilatoires par ces mystérieux personnages : l'évêque qui veut être jardinier, des trafiquants de drogues, etc. Les acteurs sont globalement bons. Ainsi, on assiste stupéfait à un déroule de scènes en tout genre, tout cela est assez divertissant mais manque affreusement de rythme. On apprécie principalement, la portée du film.
Quelle moquette a donc fumé Buñuel pour nous infliger un tel ratage ? Buñuel se trompe de cible en critiquant la bourgeoisie, ce n'est pas la bourgeoisie qui est exaspérante, c'est le genre humain dans son ensemble, mais on lui aurait volontiers pardonné ce parti pris si cela avait été fait avec efficacité, or ce n'est pas le cas. C'est bavard, lourd (voire lourdingue et le recours au rêve comme procédé de narration est pénible), ça ne va nulle part et on a aucune empathie pour les protagonistes (même si c'est fait exprès), et certaines scènes sont carrément aussi inutiles qu'ennuyeuses (les rêves des militaires). Un film qui n'apporte rien. A sauver la scène de galipettes entre Audran et Cassel et juste un doigt d'humour surréaliste (ce qui ne fait pas grand-chose)
Avec cette satire acerbe envers la bourgeoisie vue comme un milieu clos et replié sur lui-même, qui passe son temps à se donner rendez-vous pour dîner (pour un repas qui n’aura jamais l'occasion de se dérouler), Buñuel réalise une œuvre mystérieuse qui commence de manière assez classique mais tourne progressivement au surréalisme en oscillant entre rêve et réalité. Si bien qu'au final, on arrive pas à cerner complètement le sens du film.
C'est le premier film de Bunuel que je vois, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est... spécial! A fois absurde et glauque, une sorte d'ancêtre de David Lynch à la française. Vraiment très bizarre. Donc j'ai bien aimé!
"Le charme discret de la bourgeoisie" est un excellent Buñuel constituant une belle critique des habitudes bourgeoises et d'une certaine frustration. Le film est parfois difficile à cerner tant l'intrigue peut apparaître comme étant insensée mais c'est le surréalisme qu'il balade dans sa filmographie qui fait le charme du réalisateur, avec une réalisation minutieuse.
Un film curieux et terriblement prétentieux, mais qui ne manque pas d'intérêt. Sans jamais perdre de vue son objectif principal, qui est de n'en avoir aucun, Bunuel réalise un film sans aucun sens, qui erre et se perd, sans tenue et constamment déroutant. Tout cela est fait avec une certaine lourdeur, et souvent de façon maladroite. Cette lourdeur est-elle le reflet de la bourgeoisie dont les conventions et l'ignorance sont ici acidement dénoncées ? Est-ce une volonté du cinéaste ?... bah, on s'en fout et lui aussi.... ou plutôt non, il met un point d'honneur à ce qu'on y comprenne rien, ce qui relève d'un narcissisme éprouvant. Je préfère quand Bunuel explore la névrose et la déviance en laissant la part belle à ses personnages. Au final, le film se contente ici de son dispositif,plutôt intéressant il est vrai, mais assez vain.
Aucun intérêt. Les acteurs surjouent, les personnages sont insipides, il n'y a pas vraiment de scénario : juste des situations toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Comme à son habitude, Luis Bunuel ne raconte rien d'intéressant. Un gros fainéant de la pellicule. Aucun intérêt. Un film c'est censé raconter quelque chose ou au moins censé nous procurer des émotions, dans ce film rien, on ne rit pas une seule fois (censé être une comédie dramatique). Si vous voulez une critique acerbe de la bourgeoisie tournez-vous plutôt vers La grande bouffe ; les personnages ont de la gueule et l'humour est plus prononcé. Après c'est mon avis.
Inspiré du surréalisme et du culte de l'absurde, Bunuel réalise un film choral nettement supérieur aux semblables du genre, qui plus est dans un huit clos constant ( dans plusieurs salles à manger ) ; il dresse une moquerie des classes bourgeoises, reprochant l'hypocrisie ( la dispute entre Piéplu et Ray ), le mauvais goût ( le chapeau de Napoléon ). Il brise les séparations entre le réel et le rêve, où finalement, à la fin, nous ne savons plus quelle situation s'est vraiment déroulée. Il use également du son comme élément perturbateur, dont il se sert pour cacher l'absence de raisons aux actes. Au delà des dialogues et gags farfelus, il y a une critique de l'armée et des comportements snobs. Le film n'a pas d'histoire à raconter, il n y a que ce charme de la critique, du rabaissage des hautes classes et une réalisation efficace.
Le film fait penser à une succession de sketches. C'est normal, Carrière (au scénario) est connu pour laisser s'effilocher ses scénari. Du coup, autant se satisfaire avec les acteurs (Seyrig, Cassel, Pïéplu et, on ne le dit jamais assez, STEPHANE AUDRAN!). Tous apparaissent épanouis, pour une fois aucun doublage pompier ne nous casse notre plaisir de cinéphile. Un des meilleurs Bunuel d'après moi.
Il dégage une certaine classe de ce film, un réel charme ( sans jeu de mot). Les acteurs sont merveilleux, et l'histoire bien que simple est totalement loufoque. Que du bonheur !
Bourgeois trafiquant, dégustateur sélectif de Dry Martini, consommateur de relations sexuelles sous abri, évêque pique assiette à vocation jardinière, lieutenant de cavalerie en manque de confidences, Dîners maniérés constamment interrompus par des manœuvres militaires, des veillées mortuaires ou des malfaiteurs déterminés.
Les trois composants de nos sociétés bien pensantes sont sévèrement ballottés entre rêves et réalités. Les pistes réelles et cauchemardesques s’entrecroisent dans des temps virtuels appartenant aux revenants ensanglantés, livides et muets.
Dans les salons, la fumette du gradé se juxtapose avec le whisky de l’homme d’église. Des tables se retrouvent soudainement sur des salles de théâtres, le bourgeois contraint de réciter devant un public impatient sa propre panoplie existentielle.
Luis Bunuel n’émeut pas outre mesure en filmant les délires verbaux de ces nantis calfeutrés dans des salons capitonnés mêlant fantasmes nuiteux et dîners perturbés.
Il est conseillé de remonter en amont de la carrière de ce cinéaste surréaliste pour en humer un parfum plus fort
Un des sommets de la dernière période -française- de la carrière de Luis Bunuel. Même au bout de 40 ans le film n'a pas perdu de sa force corrosive. Dénonciation tragi-comique de l'hypocrisie du monde bourgeois, Bunuel met en scène un intelligent ballet entre scènes réalistes au bord de l'absurde et incursions dans le monde du rêve, dont on ne se demande toujours s'il s'agit de la réalité ou pas. Certaines situations restent gravés en mémoire: l'échappée "crapuleuse" de Stéphane Audran et Jean-Pierre Cassel, alors que les invités attendent au salon, la visite de l’évêque (Julien Bertheau) qui demande a être embauché comme jardinier, les derniers sacrements ordonnés par l'évéque à un jardinier qui s'avère être l'assassin des parents du premier, le cocktail chez le colonel (Claude Piéplu), l'arrestation de tout ce petit monde pour trafic de drogue, et la dernière scène impayable... Comme d'habitude Bunuel égratigne en règle l'église au travers du personnage de l'évèque, incarné avec malice et talent par Julien Bertheau, lui-même soumis aux conventions et à au propre égoïsme de sa caste d'origine, "en assassinant son propre rêve" ... Chaque personnage est très bien écrit, leur psychologie personnelle dénonçant un ou plusieurs travers que Bunuel et Carrière veulent dénoncer: le couple Audran/Cassel, prétentieux et conformiste, reçoivent toujours dans le seul but d'afficher leur "réussite sociale", le couple Seyrig/Frankeur, toujours accompagné de Bulle Ogier, soeur de Delphine Seyrig, sont à eux trois de véritables pique-assiettes mondains, Bulle Ogier, elle, caractèrise l'alcoolique mondaine un peu "blonde" qui n'a pas grand chose à dire d'intéressant et Fernando Rey, l'ambassadeur/trafiquant de drogue, a finalement le personnage le plus détestable, le plus veule et le plus comique, en fanfaronnant à qui veut l'entendre que son pays est une démocratie, voir un paradis, alors qu'on y assassine a tour de bras et qu'on y accueil des criminels nazis en fuite qu'il "trouve" raffiné... A travers lui, Bunuel règle ses comptes avec les dictatures sud-américaines voir l’Espagne, décrites comme des républiques bananières et corrompues... Le personnage le plus riche ?! Certainement, avec l’évêque... Au delà de la bourgeoisie, il s'agit surtout d'une farce féroce sur ceux qui détiennent le pouvoir et les institutions dirigeantes (église, politique et armée), à milles lieux des préoccupations du "petit peuple" que tous méprisent au plus haut point...
Le film commence de manière assez classique mais progressivement tourne au surréalisme (comme souvent avec ce cinéaste). Buñuel s'attaque une nouvelle fois à la bourgeoisie, militaire et au clergé. Côté mise en scène rien de génial mais les interprétations sont convaincantes.