Adaptation du premier tome de la série de romans écrite par Richelle Mead, "Vampire Academy" se vantait d’être un anti-"Twilight". La bande-annonce promettait en effet un film fun sans romance bêtifiante avec des vampires un peu plus crédibles que ceux de Stephenie Meyer. Le film de Mark Waters se révèle n’être qu’au final un teen movie fantastique sans grande originalité. On était en droit d’espérer une histoire moins puérile et plus mordante. Une transposition télévisuelle aurait certainement été plus appropriée. Bref, "Vampire Academy" suit Rose Hathaway, une Dhampir chargée de protéger sa meilleure amie Lissa, une princesse Moroï menacée par de méchants Strigoïs alors qu’elles sont toutes deux scolarisées à la prestigieuse académie Saint-Vladimir. Vous n’avez rien compris ? C’est normal ! Et le film excessivement rythmé ne risque pas de vous renseigner. À moins d’avoir lu le livre ou de s’être fait briefé par quelqu’un qui l’aurait fait, difficile d’y voir clair. Pour résumer, les Dhampirs sont des créatures mi-humaines mi-vampires qui ne se nourrissent pas de sang, les Moroïs sont des vampires mortels pouvant aller au soleil (sans briller) tandis que les Strogoïs sont des espèces de zombies suceurs de sang. Pour la défense de cette hiérarchie vampirique un brin complexe, Richelle Mead s’est inspirée de mythes russes et roumains. Dommage que ces personnages mythologiques manquent de force et de magnétisme. Côté casting, Zoey Deutch en fait trop dans le rôle de l’insolente héroïne, on lui préfère Lucy Fry et Dominic Sherwood, plus attachants dans la peau de la sensible Lissa et du mystérieux Christian. Sinon le film est l’occasion de voir Sarah Hyland jouer les intellos candides. Mais les acteurs ont beau être enthousiastes, "Vampire Academy" n’est qu’un divertissement pour ados proche du nanar, sorte de croisement entre "Twilight" (en plus fun) et "Harry Potter" (en moins captivant). Au final on a ici une histoire inepte sorte de mélange entre grand mystère ésotérique, amourette interdite et soap opera teenager. Les péripéties sont complètement stupides et sombrent régulièrement dans le grotesque tout en se payant le luxe d’être en outre très prévisibles. Les personnages sont caricaturaux, fadasses ou simplement ridicules, au choix. Quant à l'interprétation elle est du ressort d’une bande d’inconnus (ou peu s’en faut et c’est pas grâce à cette nullité qu’ils vont sortir dans la lumière...) dont la prestation est si mauvaise qu’ils finissent de clouer le cercueil de ce navet pour ados décérébrés. Encore une nouvelle tentative dans la recherche du digne successeur de la saga "Twilight". En plus, "Vampire Academy" est un film qui porte très mal son nom puisque ses personnages ne peuvent pas être considérés réellement comme de véritables vampires tels que popularisés par Bram Stoker. La romancière Richelle Mead est en fait aller chercher plus loin ses personnages en remontant aux origines du mythe du vampire dans les légendes roumaines. Les trois races décrites dans le film ont fait l'objet de véritables croyances très vives dans la culture roumaine et ont inspiré Bram Stoker et même plus récemment Guillermo Del Toro avec "La Lignée". Le gros problème de "Vampire Academy" est que ces races sont au final beaucoup moins horrifiques que dans la légende. Sinon on a des ados BCBG qui peuvent sortir en plein air de jour et boivent gentiment le sang de volontaires. Si le film se moque en ouverture de "Twilight" et des ses vampires qui brillent au soleil, on est cependant pas loin du même niveau d'âneries. C'est un film trop propre qui se nourrit plus de la saga de Stephenie Meyer que des classiques du genre. Les occasions de frissonner sont très rares et l'hémoglobine se fait vraiment discrète. Ce sont vraiment les amourettes et les coups bas d'un cours de lycée qui sont au cœur de cette histoire qu'on aurait du mal à qualifier de véritable film fantastique. L'université des vampires est une poudrière puérile typique des petites guerres entre nanas, poncifs et autres clichés étant omniprésents. Le sexe masculin est représenté par des ados fades et effacés, sauf peut-être les deux prétendants dont une copie du personnage de Weasley dans "Harry Potter". Il y a aussi l'exception du gardien adulte qui tombe amoureux de l'héroïne. Seule la prestation sympathique de Zoey Deutch dans le personnage de l’héroïne Rose, personnage attachant de femme forte et badass et qui a de la répartie, vaut le coup. Cela reste un navet pour ados décérébrés à fuir d'urgence, l'un des pires teen movies au monde