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Lamia Iddouche
30 critiques
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3,0
Publiée le 1 novembre 2024
Ce film est plus axé sur la tension psychologique que sur des effets visuels, explore les obsessions d'un médecin prêt à tout pour corriger une erreur, même si cela signifie briser sa propre fille, aussi bien mentalement que physiquement, à travers des actions cruelles.Cachée sous un masque, sa fille exprime ses émotions surtout par ses gestes, presque comme dans une danse. L’ambiance est renforcée par une belle photographie, et le film repose beaucoup sur les gestes et les silences des personnages. Bien que le scénario ait quelques faiblesses, comme un rythme lent, des scènes inutiles et des dialogues parfois peu convaincants, la musique, un peu agaçante, crée tout de même une atmosphère particulière. Malgré son côté un peu daté, ce film reste captivant et offre une expérience unique pour découvrir une autre approche de l'horreur dans le cinéma français.
Le Cinéma Français lors de sa meilleure periode, nous gratifie de véritables films iconiques encore aujourd'hui. Les Yeux sans Visage est un film d'horreur marquant pour son époque ! D'une mise en scène glaçante et bien glauque, en passant par un scénario bien écrit et intéressant à suivre. Les personnages sont bien développés, entre glaciale et détresse. Une pépite culte du cinéma français
Film jouant avec les thèmes de l’identité perdue, la culpabilité et l'obsession de la perfection. En glissant entre le corps et l’esprit, le film explore les confins de la déshumanisation, là où la science efface toute éthique et où la quête de l’idéal défigure l'humain.
Christiane, défigurée et masquée d'un blanc pur, incarne cette quête d’identité, devenue simple objet, perdue dans l'illusion des apparences. Son visage absent trahit une société qui dissout l’être derrière le masque de la perfection, sa beauté envolée, son humanité volée. À l’opposé, le Dr. Génessier symbolise la science dévoyée, cette soif de maîtrise sur la chair, prêt à tous les sacrifices.
Pris au piège de sa culpabilité, Génessier cherche une rédemption impossible, enchaînant des actes toujours plus monstrueux, tandis que l'amour paternel se mue en poison. Il veut effacer ses erreurs, mais ne fait qu’alimenter la spirale de souffrance. Ainsi, le film se dresse comme une tragédie de l’âme et du corps, où le masque de la perfection masque, en vérité, l’abîme de la perte humaine.
Si la courte filmographie de Georges Franju ( 1912/1987) est un peu oubliée aujourd'hui ( huit longs métrages), " les yeux sans visage" (1960) son deuxième opus, fait maintenant figure de classique. Classique du cinéma du patrimoine et du cinéma de genre ( épouvante).
A sa sortie le titre ne fut pas apprécié ( aux Cahiers du cinéma, seul Jacques Rivette défendit le film, tandis que les Mac mahoniens sous la plume de Jacques Lourcelles ne furent pas tendres non plus avec le cinéaste).
S'inscrivant dans le retour du fantastique en Europe à la fin des années 1950, " les yeux sans visage" est l'exemple de ces reconsidérations que réserve la postérité.
Un professeur de médecine renommé expérimente, en utilisant des méthodes criminelles, des opérations de transplantations de visage sur sa fille victime d'un accident.
Ce qui est formidable est le double ton employé : réalisme adroitement mêlé d'épouvante.
Par delà le premier degré de l'intrigue ( le scénario est écrit par Boileau et Narcejac) on peut y trouver plusieurs pistes de réflexion.
Réflexion sur l'abus de pouvoir ( Pierre Brasseur incarne un personnage au sommet de la réussite sociale mais tordu, manipulateur, dépourvu de valeur morale et criminel) et pour citer un mot beaucoup employé aujourd'hui " l'emprise".
On peut y voir aussi une réflexion sur la symbolique de la peau ( cf Paul Valéry qui écrivait qu'il n'y avait rien de plus profond que la peau mais aussi les travaux effectués par la psychologie sur le " moi-peau").
Franju évoque cet aspect à l'occasion d'une réplique ou un personnage dit en substance à un autre, que depuis qu'elle a été opérée du visage, elle paraît plus sereine.
On connait l'expression "le regard est le miroir de l'âme " mais peut-être que pour Franju, le visage ( qu'on peut voir comme une des métaphores du septième art) l'est aussi.
Voilà un titre dont la réhabilitation critique me semble largement justifiée et qui invite à revenir sur le travail artistique de ce metteur en scène.
En voyant les pathétiques réalisations de l'actuel cinéma hexagonal, on a du mal à imaginer qu'il ait pu jadis produire de grandes oeuvres audacieuses et novatrices. C'est pourtant bien le cas, et "Les yeux sans visage" en sont l'un des cinq ou six exemples les plus emblématiques. Sorti en 1960, ce film d'horreur de Georges Franju fait date dans l'Histoire 7ème Art. La fameuse scène de l'opération chirurgicale était alors d'une audace inouïe et relevait du jamais-vu. Mais Franju ne s'est pas contenté de porter l'épouvante à un degré encore jamais atteint et a su créer une esthétique particulière, tenant à la fois du cauchemar et du conte de fées : la scène finale, aussi poétique qu'inattendue, est d'une beauté inoubliable. Aujourd'hui reconnu comme une réussite majeure, ce classique a d'abord reçu un accueil mitigé, parfois même hostile, de la presse française et anglo-saxonne (la profonde cécité intellectuelle de ceux qui prétendent éclairer l'opinion est toujours sidérante). Par la suite, il a inspiré bon nombre de réalisateurs européens (notamment italiens et espagnols) et nord-américains. Plus encore que l'audace de la scène gore, c'est son mélange d'horreur et de poésie, d'outrance et de raffinement qui lui confère son cachet unique. En cela, il préfigure également le cinéma fantastique/d'horreur asiatique contemporain.
Pour réparer le visage de sa fille défigurée dans un accident de voiture, l'éminent professeur Genessier (Pierre Brasseur), as de la chirurgie, kidnappe des jeunes filles qu'il n'hésite pas à mutiler et à dépecer. J'aurais voulu aimer ce petit film de genre, sombre et macabre. Mais le sujet de Franju, adapté d'un roman avec le concours de Boileau-Narcejac, se délite dans un style qui ne provoque guère que l'indifférence. Certes, l'atmosphère du film et certains aspects de l'intrigue expriment clairement le marasme et la morbidité. Les actes de genessier, dont les mobiles semblent tout autant le bonheur de sa fille que, plus coupablement, l'expérience médicale, en sont évidemment les raisons. Mais, tout en ne prétendant pas à une épouvante formelle ni à une quelconque surenchère dramatique, Franju ne parvient pas à imposer un sentiment d'angoisse qui serait notamment fondé sur le mystère ou le suspens. L'aspect policier qui s'amorce dans la seconde partie du film est, quant à lui, négligeable. Les personnages du film sont de surcroît rudimentaires. Pierre Brasseur incarne sobrement un type dont la dualité (père attentionné, apprenti sorcier) n'augmente pas l'intérêt. Les autres comédiens sont soit insuffisants, soit compassés.
Un film d'horreur français qui impressionne par sa mise en scène efficace, par le méchant glacial interprété par Pierre Brasseur, par l'utilisation de la musique et par la fille du médecin faisant penser à un fantôme, errant dans la maison des horreurs.
Film d’horreur au scénario aussi sordide qu’invraisemblable, d’après un roman de Jean Redon. Un chirurgien-plasticien fou, son assistante asservie, sa fille défigurée et des flics incapables posent les bases du scénario. Techniquement le film tient la route avec l’insoutenable scène de l’opération plasticienne, la présence volumineuse de Pierre Brasseur, horrifiant de cynisme, ainsi que celle, touchante, de son fils… Le cinéma est une grande famille, c’est connu !
Pilier du cinéma d'épouvante et d'horreur assez unique en France surtout en 1960, "Les Yeux sans visage" est un drame très réussi par son ambiance unique d'épouvante et de poésie qui aura inspiré un certain John Carpenter pour son "Halloween". Le rythme est lent mais participe grandement à y instauré une ambiance glauque, inquiétante, mystérieuse. Il y a une très belle utilisation du noir et blanc, du silence, du hors champ, des plans fixes. Pierre Brasseur est excellent dans le rôle de ce docteur impassible, froid et calculateur. La scène de la "chirurgie" est vraiment bien fichue pour l'époque. Un film à découvrir !
Un film sans intérêt ultra vieillissant qui n'a pas tenu les années. Le scénario, même si dérangeant s'avère linéaire et sans surprise. L'interprétation est plate avec des personnages vides et une mise en scène quelconque. Une oeuvre lambda qui ne prend jamais le spectateur.
Un professeur fou et prêt à tout pour sauver sa fille. Un bon film avec quelques scènes terrifiantes spoiler: comme la scène de la "découpe" ou lorsque l'on voit le "visage"de la fille qui a dû influencer beaucoup de films d horreurs par la suite. Mais je trouve que le film manque parfois de dynamisme et souffre d'un certain amateurisme dans la mise en scène. Une super fin noire et poetique.
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12 423 critiques
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4,0
Publiée le 2 septembre 2022
Quand on (re)voit les "Les yeux sans visage" (1959), on comprend mieux les raisons de son accueil critique qui ne s'est jamais dèmenti par la suite : partagè entre le fantastique et la poèsie de l'effroi, Georges Franju a su èquilibrer son film et semble, le plus souvent animè par un souffle crèateur! Sans pour autant nègliger le côtè horreur, le cinèaste a concentrè son oeuvre tout entière sur son hèroïne! Edith Scob, dont c'est le premier grand rôle au cinèma, parvient par son seul regard à nous donner le frisson, de par sa dètresse et son èpouvantable beautè! Plus de soixante ans après sa sortie, "Les yeux sans visage", tirè du roman de Redon, continue à fasciner, la musique de Maurice Jarre crèant un climat d'angoisse particulièrement adèquat! En rèsulte un film clè du cinèma français avec une fin sublime, et le souvenir à jamais du visage d'Edith Scob qui cache son visage horriblement mutilè derrière un masque blanc...
Un éminent chirurgien spécialiste des greffes de peau, le professeur Génessier (Pierre Brasseur) a décidé de donner à sa fille (Edith Scob), défigurée après un grave accident de voiture, un nouveau visage. Dans le laboratoire secret de sa clinique, installée en banlieue parisienne, il mène des expérimentations sur des chiens. Son assistante dévouée (Alida Valli) l’aide à kidnapper des jeunes femmes pour leur ôter leur visage et le greffer sur celui de sa fille, condamnée pour l’heure à vivre recluse dans la propriété et à se cacher derrière un masque. Mais les greffes échouent les unes après les autres.
"Les Yeux sans visage" fait partie de ces films culte cités dans toutes les anthologies, présents dans tous les classements. La raison souvent avancée n’est pas très convaincante : Les Yeux sans visage serait le plus grand film d’épouvante français, un genre qui prospéra en Italie ou aux Etats-Unis mais ne connut pas une grande postérité en France.
Je n’avais jamais vu "Les Yeux sans visage" et ai profité de sa rediffusion dans une petite salle du Quartier latin. La salle – ainsi que l’Officiel des spectacles – affichait une interdiction aux moins de seize ans désormais désuète : la Commission de classification, ressaisie en 1998, l’a à raison reclassé tous publics avec avertissement. Consciencieusement, la caissière demande à un jeune spectateur son âge. « Quatorze ans » répond-il. La caissière tique ; mais le projectionniste la coupe : « Laisse le passer ; ça craint rien ». Je n’ai pas osé intervenir et étaler ma science.
J’avoue avoir été très déçu. Le thème du savant fou, même s’il est magistralement interprété par le toujours magistral Pierre Brassseur, n’est pas très original. Quant à sa clinique filmée dans un noir et blanc anxiogène et magnifiée par la musique de Maurice Jarre, elle n’est pas si angoissante que cela. Bien embêté, je me demandais comment tourner ma critique, n’osant pas avoir l’irrévérence de ne pas encenser ce film-culte unanimement encensé. La lecture du Dictionnaire du cinéma de Jacques Lourcelles m’a désinhibé. Il y exécute Les Yeux sans visage en deux expressions : « poésie de bazar », « horreur de pacotille ».