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Un visiteur
4,0
Publiée le 9 décembre 2006
Incontournable classique du cinéma, il nest pas étonnant de constater que luvre à connotation fantastique de Georges Franju nait pris la moindre ride, alors quil date pourtant de 1960. Comme quoi. Une fiction qui allait dailleurs vite inspirer Alfred Hitchcock, et surtout, bien plus tard John Woo, qui fit de Volte Face, une fiction certes plus violente que poétique. Certes, un côté étonnamment spectaculaire pour lépoque apparaît ici, lorsque le docteur Génessier (incarné par Pierre Brasseur) réalise une opération destinée à ôter le visage de lune de ses victimes. Une scène toujours intenable, mais qui représente bien un esprit baignant entre la réalité et le fantastique. Et qui quelque part, préfigure lactualité de ces dernières années, avec lévolution de la greffe du visage. Au bout du compte, il ne faut pas être un cinéphile averti pour sapercevoir de la qualité intemporelle de ces Yeux sans visage. Angoissant et esthétique.
Ce film est une petite perle rare (trop rare) dans l'écrin du cinéma d'horreur français. S'inscrivant dans la tradition cinématographique et littéraire du gothique, il offre un mélange extrêmement réussi entre expressionisme et réalisme. L'expressionisme se retrouve dans la très grande qualité des éclairages, avec des contrastes fortement marqués (le noir des extérieurs, de la cave, opposé à la blancheur immaculée des vêtements et des visages), mais il s'agit plutôt d'insérer des touches expressionnistes au sein du récit, conférant ainsi une certaine étrangeté au film. Franju parvient même à rendre terriblement expressif un visage masqué, celui de Christiane, en n'utilisant que la force du regard. Le film bascule à plusieurs reprises dans un réalisme quasi documentaire, offrant alors les séquences les plus terrifiantes, avec une description froide et clinique de l'horreur (voir le passage où le père commente en voix off la décomposition du visage de sa fille). A cet égard, la célèbre scène d'opération garde, 40 ans après, toute sa puissance. Je crois que l'une des grandes réussites du film est sa puissance suggestive. C'est de là que naît cette atmosphère onirique de peur mêlée d'étrange, abolissant la notion de temps. Cela a également le grand mérite de laisser une certaine liberté au spectateur qui pourra à son gré explorer les thématiques du film. "Les yeux sans visage" est la petite merveille de poésie noire d'un cinéaste à la filmographie très inégale et peut-être, je dis bien peut-être, le plus grand film fantastique de l'histoire du cinéma français.
Un film superbe oscillant entre fantastique et poésie. Rares sont les films français de ce calibre aussi bien maîtrisés, avec un petit passage dans l'horreur assez percutant (la scène d'opération), qui a influencé John Woo pour "Volte/Face". A voir d'autant plus que l'interprétation est parfaite.
Je crois que Les yeux sans visage est classé parmi les 100 meilleurs films du cinéma français et c'est amplement mérité car c'est l'un des plus beaux films fantastiques qui existent. Franju a parfaitement su créer une ambiance poétique et macabre, ce n'est un pur film d'épouvante car Les yeux sans visage n'effraie pas mais joue surtout sur son atmosphère à travers un magnifique N&B et une intrigue fascinante avec cette histoire de visage défiguré renforcée par une jolie musique de Maurice Jarre. Les yeux sans visage est joué par de grands acteurs et se finit de manière cruelle.