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Shawn777
584 abonnés
3 469 critiques
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3,5
Publiée le 4 août 2022
Ce film, réalisé par Georges Franju et sorti en 1960, n'est pas mal du tout mais surtout constitue une des rares réussites concernant le cinéma français en matière de film de genre, et plus particulièrement d'épouvante, même si c'est un constat à remettre en question après le bilan de ces dernières années. Bref, le film adapte ici le roman homonyme de Jean Redon, que je n'ai pas lu et que je ne pourrai donc pas comparer au film, mais raconte en tout cas l'histoire d'un médecin qui tente désespéramment de reconstituer le visage de sa fille en découpant les visages d'autres jeunes femmes du mêmes âge. C'est donc une intrigue très sombre mais ce côté sombre, on le retrouve également dans l'ambiance, qui est très bien travaillée ! Pour être honnête, je ne pensais pas, d'ailleurs, être aussi réceptif à un film des années 60, m'étant dit que ça allait être daté et que ça n'allait plus avoir l'effet escompté (tout en n'enlevant rien à la qualité générale du film pour autant). Et j'ai alors été surpris de constater que j'ai détourné les yeux plusieurs fois, notamment avec des scènes, qui ne sont pas véritablement choquantes, mais qui surprennent. Nous pouvons par exemple citer toutes les scènes montrant le docteur exécuter ses opérations macabres, qui sont très crues et très longues puisqu'il n'y a presque aucune coupe (sans mauvais jeu de mots) ! L'intrigue a malgré tout quelques petits temps morts, notamment vers sa fin qui traine un peu en longueur. Malgré tout, on ne cessera d'être fasciné par cette histoire sordide et surtout par le jeu de Pierre Brasseur qui donne froid dans le dos, mais également par celui de Édith Scob qui en est presque hypnotisant. "Les Yeux sans visage" est donc une réussite dans le sens où il réussit à mettre plus d'une fois son spectateur mal à l'aise, même encore aujourd'hui, ce qui est un petit exploit !
Un film marquant mais pas culte, en tous cas pas pour moi. Je vais d'ailleurs commencer par les défauts. Le rythme est lent, avec des plans inutiles ou sans intérêt (les longues allées et venues en voiture, par exemple). Certains dialogues sonnent faux. Je n'ai pas été convaincu par le jeu d’Édith Scob, surtout au début. J'en viens aux qualités : scénario solide, scènes marquantes (découpage du visage, etc), bonne prestation de Pierre Brasseur... C'est un film très sombre, où les objectifs les plus nobles autorisent tous les crimes. Le docteur Génessier le reconnaît lui-même. Son insistance irrationnelle, véritable moteur du film, met en danger la santé mentale de sa fille, après avoir détruit sa santé physique, et trouve ainsi sa limite.
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5,0
Publiée le 7 mars 2021
C'est l'un des premiers film français qui a établi une référence dans la réalisation de films d'horreur avec sa représentation d'actes chirurgicaux horribles. Ce film a pour seul but de vous choquer en vous révélant des choses jamais vues auparavant en 1959. La version de Georges Franju d'un scientifique fou qui essaie de jouer à Dieu raconte l'histoire d'un médecin brillant et obsessionnel qui tente de restaurer le visage de sa propre fille bien-aimée qui a été horriblement défigurée dans un accident de voiture causé par sa conduite imprudente. Les Yeux sans visage est un film très impressionnant et très classe qui a inspiré de nombreux films d'horreur ultérieurs. La musique de Maurice Jarre ajoute à l'atmosphère inquiétante et effrayante car on a l'impression d'être dans un carrousel sinistre d'où l'on ne peut pas sortir...
L'ambiance glaciale qui émane de cet ancêtre du giallo lui confère sa plus grande force, nous fascinant par son atmosphère, son élégant noir et blanc, son travail judicieux sur la mise en scène, mais aussi sa faiblesse, instaurant une certaine distance avec le sort des personnages, lassant presque à quelques moments dispensables. Pierre Brasseur emplit l'écran de sa présence inquiétante, presque fantasmagorique, tandis que les protagonistes de l'enquête se voient (trop?) délaissés. Au-delà de la fameuse scène d'opération, le ressenti global permet à ce récit d'angoisse de nous marquer comme le ferait un cauchemar tout en interrogeant les dérives de la science et les ressorts de la culpabilité. Une réussite singulière.
Georges Franju était un cinéaste rare et iconoclaste du cinéma français des années 1950 et 1960. Selon les témoignages de ceux qui ont travaillé avec lui, l’homme était sans doute un peu perdu au sein de ses semblables et ne trouvait le carburant à son accomplissement que dans l’univers cinématographique. Après avoir fondé la Cinémathèque Française avec Henri Langlois en 1934, il s’oriente vers le court-métrage documentaire qui lui permet de porter au grand jour des sujets méconnus car souvent tabous comme dans « Le sang des bêtes » (1949), immersion sans ménagement dans les abattoirs de La Villette ou encore dans « Hôtel des Invalides » (1951), visite du Musée de la Guerre prenant la forme d’un réquisitoire lu par Michel Simon. Après quinze réalisations jamais anodines, il décide de se lancer dans le long métrage de fiction. « La tête contre les murs » (1958) adapté du roman d’Hervé Bazin dresse de manière clinique le portrait de l’univers psychiatrique français de l’Après-guerre. Le film salué par la critique remporte le Grand Prix de l’Académie du Cinéma en 1960. Deux ans plus tard, il est contacté par le producteur Jules Borkon qui souhaite adapter à l’écran « Les yeux sans visage », roman de Jean Redon. Pierre Boileau, Thomas Narcejac et Claude Sautet se chargent de l’écriture du scénario qui va transporter le réalisateur dans une ambiance fantastique, certes nouvelle pour lui mais qui convient parfaitement à cet amoureux du cinéma feuilletonesque de Louis Feuillade. Pierre Brasseur collabore de nouveau avec Georges Franju tout comme Edith Scob qui avait fait une courte apparition dans « La tête contre les murs ». Le docteur Génessier (Pierre Brasseur), célèbre chirurgien spécialisé dans les greffes de peau va expérimenter sur sa fille (Edith Scob) gravement brûlée au visage, une nouvelle technique dite de «l’hétérogreffe » pour laquelle il va devoir se livrer avec le concours de son assistante (Alida Valli) au sacrifice de jeunes étudiantes recrutées à la sortie d’une célèbre faculté parisienne. Le thème n’a rien de très nouveau déjà utilisé au cinéma dans « Le récupérateur de cadavres » de Robert Wise en 1945, lui-même inspiré d’une nouvelle de Robert Louis Stevenson prenant source dans un fait divers sordide s’étant déroulé entre 1827 et 1828 à Edimbourg (l’affaire Burke et Hare). C’est le traitement qu’en propose Georges Franju qui fera tout le charme diffus des « Yeux sans visage ».spoiler: La culpabilité du père tout d’abord, responsable de l’accident ayant défiguré sa fille. Ensuite, le masque inoubliable dont est affublé la jeune Christiane qui tout au long du film exhale l’ambiguïté de sa situation, naviguant entre le refus des pratiques criminelles de son père et l’envie de retrouver son visage angélique. La dévotion de l’assistante elle-même autrefois sauvée par la dextérité du docteur ajoute encore à la complexité d’une situation inextricable . Là où les films traditionnels du genre cités plus haut mettaient en scène des scientifiques dénués de tout sens moral car uniquement mus par la recherche de la gloire, « Les yeux sans visage » suinte d’une culpabilité que Georges Franju traduit admirablement via la direction subtile des acteurs de ce trio infernal et l’ambiance cotonneuse aux accents poétiques qui nimbe sa pellicule. Pour parvenir à ses fins, il utilise avec une maîtrise étonnante les talents de compositeur de Maurice Jarre et la photographie noir et blanc d’Eugen Schüfftan. Ce qui se déroule sous nos yeux est épouvantable mais Franju parvient à rendre les motivations des personnages émouvantes à cause de la douleur qui les étreint. Le spectateur est transporté alternativement entre rêve et cauchemar éveillés comme si les personnages étaient déjà morts. Le trajet hypnotique conduisant aux confins de la conscience humaine qui est dessiné par Franju s’apparente à une expérience unique et troublante pour le spectateur comme le furent autrefois « Nosferatu le vampire » (1921) de Murnau ou « Vampyr » (1932) de Dreyer. Autant dire que Georges Franju dont la filmographie sera très ramassée est en compagnie de Jean Cocteau (« La belle et la bête » en 1946) le réalisateur de l’un des deux plus grands chefs d’œuvre du cinéma fantastique français.
Coupable d'avoir défiguré sa fille lors d'un accident de voiture, un chirurgien de renommée mondiale le Dr Genessier, spécialiste des greffes s'attelle a reconstruire ce visage. Sa fille reclue depuis dans le château familial, considérée aux yeux de tous comme morte dissimule son visage derrière un masque blanc. Genessier après ses conférence sur les greffes s'adonne a d'affreux crimes. Enlevant des jeunes femmes, les séquestrant dans sa cave avant de leur arracher le visage pour le coller sur celui de sa fille. Une a une disparaissent des jeunes femmes attirant la police vers cette curieuse clinique du Dr Genessier...
Les Yeux sans Visage est l'une des rares tentative française du cinéma d'horreur. Et quoique ancien le film garde encore tout son pouvoir (voir actualité en 2019), avec en point d'orgue l'opération sous nos yeux ou plutot le décollement de visage d'une jeune femme enlevée. Film simple mais puissant. Tragique tentative d'un homme aimant sa fille au point de tuer....
Un thriller noir au climat lugubre et au scénario machiavélique. Il faut dire que Georges Franju ne fait pas dans la dentelle ; avec le souci des détails, sa mise en scène sans faille nous distille parfaitement le malaise avec quelques scènes très dures. L'histoire est portée par le charismatique Pierre Brasseur dans le rôle du Pr Génessier et la belle Edith Scob dans le rôle de Christiane, sa fille dans le film. Même s'il a quelque peu vieilli (surtout par sa musique), ce film en N&B reste un classique du genre.
Un film que je voulais voir depuis des années, c’est enfin chose faite et je n’ai pas été déçu. Les yeux sans visage est un vieux film d’épouvante français (rien que cela, c’est déjà une curiosité), très premier degrés, très frontal. Prenant le parti pris du malaise pour créer l’effroi, c’est un film avec très peu d’effets, d’artifices, avec une ambiance soignée, austère et glaçante. C’était vraiment une découverte à faire.
Un film fantastique beaucoup moins effrayant que ce qu’il a dû être autrefois (notamment la scène de l’opération) . Le masque est par contre marquant, inquiétant et d’une beauté étrange . J’ai été heureuse de retrouver Pierre Brasseur et amusée de voir que son fils Claude Brasseur jouait également un petit rôle !
Un chirurgien réputé souhaite redonner un visage à sa fille défigurée et va pour pour cela dérober celui de jeunes femmes lui ressemblant. Dans ce film d’épouvante de 1960, Georges Franju alterne avec efficacité entre l’art de la suggestion et des séquences plus directes n’hésitant pas à aller dans le gore. Toujours efficace soixante ans après.
Très bon film malgré son scénario malsain. Cela parle de Christiane Généssier, fille d'un savant fou, qui est victime d'un accident de voiture qui lui abime le visage. Son père, désespéré, va alors tuer des jeunes filles et greffer le meilleur visage sur celui de sa fille. C'est certes effrayant, mais c'est une histoire dont l'horreur rend en même temps le film raffiné, élégant et calme. D'abord pour la belle musique classique qui nous accompagne tout le long et surtout pour les images (N&B) qui sont vraiment d'une poésie majestueuse. Quelques exemples : spoiler: la voiture du docteur roulant dans la nuit, le masque blanc de Christiane, le cimetière, la forêt … C'est vraiment tout un tas de scènes qui font rêver malgré leur épouvante. Par contre ce « -16 » est réellement incompréhensible. Même si c'est psychologiquement très violent, "Les yeux sans visage" devrait être plutôt « -12 ». spoiler: C'est particulièrement la scène où on voit une des filles enlevées par le docteur se faisant arracher le visage qui est vraiment dégoûtante mais on s'en remets quand même en se disant que ce n'est rien d'autre que de la pâte à modeler.
Mais dans tous les cas, ce film de Franju fait partie des meilleurs films d'horreur et d'angoisse français, peut-être même le meilleur, ou en tout cas le plus intéressant !
Le cinéma français n'a jamais eu une grande tradition dans le domaine de l'épouvante. Les Yeux Sans Visage représente à cet égard une curiosité, d'autant plus vu l'époque de sa réalisation. Plus éprouvant psychologiquement que sur le plan visuel, le film décortique avec une précision maniaque les tourments d'un docteur cherchant à réparer sa faute, fût-ce au prix d'un mal effroyable... Dans le registre, Pierre Brasseur est impeccable, les seconds rôles densifient l'histoire et la mise en scène renvoie au cinéma expressionniste des années 20, plus dans la suggestion que dans une débauche d'effets visant à peupler l'écran. Le film se suit essentiellement par les gestes et les silences, et si tout n'est pas parfait côté scénario, il n'en demeure pas moins captivant.
Un film qui restera culte vu les films qui ont pu s en inspirer. Les personnages sont bien développés. Il y a une ambiance très particulière et comme on en connait peu dans les films des années 60 A decouvrir
Les yeux sans visage est un film français du réalisateur Georges Franju. Celui-ci a un goût particulier pour les films noirs, le fantastique. Mais ce qu'il préfère le plus, c'est la science. Cet aspect est beaucoup représenté dans le film, qui fait parfois presque documentaire. De plus, le thème est d'autant plus présent que le personnage principal est médecin. À cela s'ajoute une ambiance malsaine, présente tout durant tout le long-métrage. Cela contraste avec une photographie en noir et blanc poétique, qui montre à plusieurs reprises le réel dans son plus bel aspect mais aussi dans son aspect plus sombre. Le scénario tient en haleine, une fois pris dans l'intrigue, difficile d'en sortir. Le suspens est présent, à cela s'ajoute un mystère indescriptible. Les acteurs sont remarquables, chacun tient son registre avec justesse. Un film d'horreur français qui fait du bien tant il est maîtrisé et montre que l'on sait faire autre chose que de la comédie. À voir si vous aimez le cinéma de genre!
Pour un film de 1960 , en noir et blanc , on peut dire qu'il n'est pas mal . Un père prêt à tout pour sa fille qui a perdu son visage dans un accident causé par lui ... Avec l'ADN maintenant ,je pense que cette opération serait réalisable ... Pierre et Claude Brasseur dans le même film ( père et fils ) . Film a ne pas classer dans la rubrique '' horreur '' . Très bonne fin car il faisait du mal aux chiens ! ! !