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Chaill
19 abonnés
397 critiques
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4,0
Publiée le 6 janvier 2016
Lorsque Franju accepta le projet des Yeux sans visage, il visionna une bobine d'horreur de l'époque pour voir de quoi il en retournait: "Le masque du démon" et avoua ensuite qu'il ne s'était jamais autant fait ch... (perso je partage son opinion). Il transforma donc Les yeux sans visage, roman de la série "fleuve noir", avec l'aide des experts Boileau et Narcejac (Sueurs froides, les Diaboliques...) en un véritable poème filmique, dominé par la mélancolie de ces deux femmes sous l'emprise de ce Frankenstein à la française joué à la perfection par Pierre Brasseur. Le personnage de Christiane est sans doute un des plus marquants psychologiquement de l'histoire du cinéma; des yeux d'une infinie tristesse sous un masque inexpressif, et une silhouette fluette et fantomatique qui s'en va vers un bois sombre une colombe sur l'épaule. Le film est marquant également par son côté gore (on assiste aux opérations nottament) qui choqua beaucoup à l'époque, ce qui lui valu une interdiction aux moins de 16 ans, toujours en vigueur aujourd'hui.
Certainement que Almodovar s'est inspiré de "Les Yeux sans Visage" pour "La Piel Que Habito". Surtout que dans les deux cas nous avons affaire à un thriller. Mais la comparaison s'arrête là. Car le film français a pour lui un côté plus humain et psychologique. En effet, nous découvrons, au fur et à mesure la réelle motivation de tous ces meurtres. L'esthétique parfaite du film renforce cette idée de la perfection du visage humain, car celui-ci représenterait toute notre personnalité dans notre société alors qu'il n'est qu'une barrière avec nos sentiments. Très belle vision et des plans impressionnants pour un film des années 60. Par contre, le jeu d'acteurs de certains protagonistes est franchement mauvais, et le film est trop court selon moi. J'en suis rester sur ma fin. Elle était ejectée trop rapidement à mon goût. Cependant il s'agit d'un thriller majeur de la nouvelle vague du cinéma français. À voir!
"Les yeux sans visage" est un film très intéressant avec de nombreuses représentation qu'on peut s'imaginer après avoir vu ce film.Ce film ne s'inscrit dans aucune catégorie, il est un mélange de plusieurs genres mais a un seul but:créer en nous de la gêne, un malaise. Et c'est ce qui l'a parfaitement réussi (pour ma part).Un film a voir pour sa culture personnel et ces nombreux significations cependant il ne plaira pas a tous.
"Les yeux sans visage" fut pour moi aussi effrayant que "Psychose" lors de sa première vision. Franju s'aventure sur un territoire d'inquiétante étrangeté, faisant de l'obscurité un personnage à part entière qui enveloppe le spectateur d'effroi : on ne sait jamais d'où vont venir les bruits, on pâlit à la moindre tache de lumière. En outre, il y a toute une galerie de personnages qui semblent sortis d'un cauchemar, Brasseur en tête, très impressionnant dans son rôle de chirurgien qui dépèce des jeunes filles pour offrir un nouveau visage à sa fille défigurée dans un accident de voiture, et je crois qu'on est proche de ce qu'on dû ressentir les spectateurs mortifiés de 1915 devant les films de Louis Feuillade. « Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel » (André Breton) L'incroyable scène finale de la sortie de cave, l’une des plus inspirées que je connaisse, avec Edith Scob au masque diaphane qui s’avance parmi des colombes, est bouleversante de beauté. Il fallait, au sortir de cette histoire, oser tant de poésie, sans doute la seule alternative à l’horreur, et l’on pense immédiatement à Frankenstein, bien sûr, mais aussi à Tim Burton, qui reconsidère les genres selon son propre principe, toujours baigné dans un univers d’enfant. Franju ne voit pas le monde de façon rationnelle. Il éprouve toujours le besoin de le transformer, de le rendre fantasmagorique dans sa cruauté ordinaire.
Bénéficiant d'une excellente réputation dans le milieu scientifique, le professeur Génessier souhaite rendre à sa fille une apparence normale suite à un accident de voiture dont il est responsable. Avec son assistance dont il a déjà refait avec succès le visage, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins...
D'une sobriété exemplaire, Georges Franju instaure peu à peu un climat inquiétant et cauchemardesque. L'horreur est omniprésente que ce soit à travers les actes du docteur ou les visages marqués par ses coups de scalpel. La présence de sa fille, souvent fantomatique à travers son masque blanc où ses yeux expriment sa détresse, apporte une touche humaine et de tristesse face à lui.
George Franju hérite d'un excellent et efficace scénario. Il met en scène des personnages intrigants, tout comme les relations qu'ils entretiennent et les rend intéressant. Plusieurs scènes sont marquantes et d'un seul regard, il peut faire ressortir l'émotion des personnages, que ce soit la détresse, la peur ou la cruauté. Il laisse souvent l’ambiguïté sur les enjeux et personnages et plus particulièrement celui de Louise, la secrétaire du Dr Génessier.
Les yeux d'Édith Scob sont inoubliables, comme la prestation de Pierre Brasseur dans le rôle du docteur Génessier. La bande originale est aussi excellente, sachant se faire discrète lorsqu'il le faut pour mieux réapparaître par la suite.
Les films fantastiques français sont finalement assez rares et c'est bien dommage, surtout lorsqu'on le voit la réussite de "Les yeux sans visages" où Franju fait preuve d'une brillante maîtrise derrière la caméra et crée une atmosphère de plus en plus inquiétante.
Un chirurgien de renommée nationale souhaite redonner un visage à sa fille défigurée par un accident de voiture. Pour cela, lui, un de fer de lance de la greffe chirurgicale, trouve un cobaye de choix pour ses expérimentations avec sa fille sur laquelle il tente des greffes de visage de filles qu’il kidnappe. En 1960, lorsque Franju fit ce film, il se vu taxer de Grand Guignol par de nombreux critiques ; mais son film est pourtant, à l’époque, sérieusement d’actualité. Les 50’s furent une décennie avec de grandes avancées chirurgicales. Ce film pose des questions d’éthique médicale toujours d’actualité. La question de l’amour est aussi au centre du propos, sa fille est un cobaye malgré lui, il met ses compétences au service de sa fille. L’amour est une question centrale, la jeune fille se pose continuellement la question de l’amour de son père pour elle. Dans le final, elle tranchera fermement. Franju s’essaie ici à l’épouvante ; pas question de film d’horreur avec des giclés de sang et autre surjeu visuel. Il travaille essentiellement sur la montée d’angoisse du spectateur. Ce film est donc atypique dans le cinéma français. D’autant plus que Franju fait partie de la génération Nouvelle Vague. Et c’est ce qui est déconcertant dans ce film à l’esthétisme suranné. Réalisme poétique ou surréalisme, ce film fait daté ; une impression d’avant guerre prononcée. A voir tout de même pour l’audace et la trace qu’il a laissée dans le cinéma mondial… « La piel que habito » d’Almodovar en est la réminiscence la plus connue et la plus proche.
Une petite déception de l'oeuvre de Franju notamment car je m'attendais à un film beaucoup plus poétique et macabre. Le rythme est assez lent, les scènes sont hachées, l'ennui est total et ce, malgré les plans du réalisateur qui sont fabuleux grâce à l'utilisation du Noir et Blanc, fantastiques nous plongeant dans l'horreur. Ce film me fait quelque peu penser à Elephant Man par la thématique qu'elle propose mais reste moins efficace dans son traitement. Les acteurs sont convaincants, sans plus (Pierre Brasseur est un monolithe)
Classique du cinéma d'épouvante du début des années 60, "Les yeux sans visage" (de Franju) est une oeuvre à part dans le cinéma français, à la fois teintée de mystère et de poésie. Pierre Brasseur - toujours excellent - incarne un chirurgien qui, moins rongé par la culpabilité que par le désir de réaliser une prouesse médicale, s’acharne à donner un nouveau visage à sa fille défigurée. Cette fille (sublime Edith Scob) appartient aujourd'hui à la mythologie du cinéma par son masque blanc protecteur, son regard mélancolique, ses déambulations à la fois tristes et gracieuses sous la musique envoûtante de Maurice Jarre. Une oeuvre intemporel, comme toute poésie. L'une de celles qui m'aura hypnotisé.
Décidément j'ai toujours autant de mal à accrocher aux vieux films, même devant celui ci qui est considéré comme un chef d’œuvre du cinéma fantastique français Attention cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé, le film recèle d’énormes qualités pour son époque notamment le soin apporté à son ambiance, il fait donc évidemment partie des grands classiques du 7e art français.
Un film froid et glaçant sur un professeur prêt à tout pour rendre le visage à sa fille défigurée. Les yeux sans visage bénéficie d'une mise en scène très travaillée à la précision chirurgicale (jeux de miroirs, etc...), et s'inscrit indéniablement dans la genèse des œuvres horrifiques, avec sa boucle musicale lancinante, son ambiance pesante et ses scènes sans doute marquantes pour l'époque, telle que celle de "l'opération". Vieillot dans son approche et son rythme, il n'en reste pas moins un classique intéressant à découvrir pour les cinéphiles, et dont Pedro Almodovar s'est largement inspiré pour "La Piel que habito" sorti en 2011.
Savoir que la sortie, en 1960, de ce film qui est maintenant unanimement reconnu comme une référence du cinéma horrifique français est passé quasiment inaperçue est bien la preuve que ce genre est peu considéré dans l’industrie cinématographique hexagonal. Avec son ambiance malsaine reposant sur une mise en scène suggestive toute en sobriété, les performances irréprochables de ses acteurs, les scènes chocs permises par vraisemblance de ses maquillages, sa musique angoissante signée par Maurice Jarre et sa photographie terriblement froide dans un splendide noir et blanc, Les yeux sans visage est une pure réussite formelle que le scénario, coécrit par de brillants auteurs romantiques de l’époque, va rendre, de par son lyrisme et sa cruauté, absolument mémorable et impérissable.
Adapté du roman de l'énigmatique Jean Redon publié dans la collection angoisse du Fleuve Noir (on chuchote qu'il s'agirait d'un pseudonyme de Fréderic Dard) ce film reste un modèle du genre. Tout se passe comme si le réalisateur n'avait jamais vu de film de ce genre et il réinvente tout… et miracle il le fait parfaitement, les cadrages, les éclairages, la direction d'acteur, un régal… et l'angoisse et bien là !
"Les yeux sans visage" est peut-être le film le plus connu de Franju et fait aussi partie de ses meilleurs. Véritable chef-d'oeuvre du cinéma d'horreur français à l'atmosphère pesante et glaciale. Les acteurs sont excellents: Inoubliables Pierre Brasseur (Impressionnant de charisme et froideur) et Alida Valli, la mise en scène et la musique géniales. Film culte.
Cela faisait longtemps que je voulais voir «Les Yeux sans visages». Pour deux raisons: la première à cause de sa réputation et deuxièmement car je voulais voir ce à quoi ressemblait un film horrifique français à l’ancienne. Après visionnage, je dois admettre que je comprends tout à fait que ce film ait secoué quelques tripes sensibles lors de sa sortie sur les écrans en 1960. Bien que complètement dépassée sur le plan esthétique, la scène de l’opération avec crayons, scalpel et tout l’arsenal du chirurgien continue de créer un petit effet. Bien entendu, pour apprécier ce film et en capter toute la richesse, il faut impérativement se replacer dans le contexte de l’époque. Une tâche pas toujours aisée pour le spectateur d’aujourd’hui qui découvre des objets du passé. Mais «Les Yeux sans visage», c’est aussi un acteur: Pierre Brasseur qui domine le film de par sa présence, son imposante carrure et sa voix grave plus résonnante que jamais. Il est souvent mentionné que le film de Georges Franju a inspiré Big John, Almodovar pour ne citer qu’eux. Il ne serait pas étonnant que Jean Rollin s’en soit aussi inspiré. Ceux qui connaissent le style du père Rollin comprendront.