25e film d’une saga s’étendant sur 60 ans l’année prochaine, 5e et dernier film avec Daniel Craig dans le costume après l’avoir enrôlé pendant 15 ans, suite directe de Spectre, qui déjà fut une déception générale à l’époque, il est recommandé, avant d’aller voir ce film, de bien avoir ses prédécesseurs de ‘la saga Daniel Craig’ à l’esprit.
Outre l’irrespect de l’esprit des bouquins (que je ne connais pas), ce film, de 2:43, correspond à la description que Léa Seydoux en faisait dans ses interviews: une proposition inattendue d’un étalage de scènes interminables de mièvrerie insipides cherchant, malgré le ‘hors sujet’, à humaniser un James Bond à travers des émotions, se penchant sur le ressenti des femmes qu’il a croisé et le mal-être pouvant être ressenti par ‘une James-Bond-Girl abandonnée, dans une panoplie d’essayages de sauces à la mode à notre époque dans le cinéma en général, mais, qui est, (comme il l’est très bien sous-entendu par les critiques presses comme spectateurs bonnes comme mauvaises, féminines comme masculines): hors sujet: On s’en fout.
De l’ennui, du social, de l’affectif, au détriment de l’action d’espionnage, la saga n’est plus l’occasion de voir ce que tu ne vois pas dans la vie de tous les jours comme tu t’y attendrais devant un nouveau James Bond, mais un exposé de la vie de tous les jours qu’on pourrait apprécier dans tout autre film, flopée de catégories différentes mais pas cette catégorie là…
Du hors propos à en déborder, ‘l’émotion’, ‘la profondeur mise en avant des différents personnages’, ‘le voyage dans différents lieux’, que des thèmes très bien venus dans d’autres films, mais pas dans celui-là.
Côté féminisme, on a donc une meilleure représentation de personnages féminins ‘forts’ avec notamment cette agent double zéro bien badass totalement bienvenue dans un James Bond; Mais la pleurnicharde… le film aurait pu s’arrêter à deux heures.
Au milieu d’un cinéma qui veut se réformer avec une check-list des éléments importants à notre époque pointée dans des films autre que ceux dans lesquels ça devrait apparaître créant désastres sur désastres depuis plusieurs années; faire apparaître subtilement un personnage LGBT dans un James Bond? pourquoi pas? mais là… trop d’eau dans le navire pour qu’il reste en surface.
Pratiquement pas d’action; les scènes mêmes du film en rapport directe avec la mission se limitant tout juste à la moitié du contenu total. Peu de musiques, du bavardage hors cadre de mission sur bavardage hors cadre de mission, et une flopée d’arcs..: hors cadre de la mission.
Mais: ne serait-ce la mission en elle-même, la graaande menace à affronter et les enjeux du grands méchants..; du jamais vu...: tellement (malgré le fait que ça n’ait jamais été fait) le faire étant tellement kitch (par rapport à ce qui est à la mode à notre époque) qu’aucun autre réal n’avait jamais eu le culot de le faire jusqu’à aujourd’hui, à savoir:
Une arme bactériologique se présentant comme une simple pandémie mortelle mondiale (si le grand méchant avait réussi) dont-on peut programmer la liste de victimes par ordi grâce à la bio-nanotechnologie et l’entrée de données génétiques sur informatique….
Mou, ennuyeux, sans profondeur si ce n’est dans les éléments qui n’avaient rien à faire ici, le méchant, son plan, c’est du ridicule au complet, au final, le point fort du film, si on peut se permettre ce genre de remarque en 2021, c’est la caméra filmant les beaux traits de Léa Seydoux, dont le personnage tue pourtant le film.
Des révélations n’en étant pas (seulement le studio validant des ‘théories’, si on peut les appeler ainsi, de fans).
Enfin, dans les réponses aux fans, le film répond aux spéculations de ce qui pourrait être l’avenir de James Bond après Daniel Craig, en nous dévoilant sans la moindre subtilité son successeur: réponse aux combats actuels posant problème pour certains, (pas pour moi).
Mais
s’il est validé désormais que 007 n’est qu’un simple matricule hérité d’agents en agents, le nom même de ‘James Bond’, lui, reste en doute. La réponse dans le prochain film avec une femme de couleur à sa tête? Se fera-t-elle appeler James Bond? Est-ce un nom de code allant avec le matricule ou quelque chose de plus personnel?
Si seulement un ou plusieurs acteurs avaient pu être appelés pour faire un caméo dans la scène d’adieu de notre James après son sacrifice, constater que la continuité des films n’est en fait rien d’autre que des agents ‘vieillis’ et à la retraite du terrain (ou décédés) passant le flambeau à des plus jeunes, ou même, sans qu’ils soient présents, poser un encadré de la photo du 007 de Daniel Craig aux côté de ses prédécesseurs dans une sorte de ‘couloir des héros’? peut-être un éclaircissement plus tard.
Lashana Lynch semble avoir du potentiel et j’ai personnellement hâte de la voir à l’œuvre, mais pitié, que ses films s’en tiennent à ce qu’on attend d’un film 007: grand méchant voulant détruire le monde → je vais tout faire pour l’en empêcher;
si le film dans sa globalité (bien que majoritairement bien noté par les spectateurs au moment où j’écris ses lignes) est plutôt soporifique, mou, lent, et mauvais en action, sa fin, inédite et poignante, est vraiment forte: Le costume rendu par Daniel Craig n’est pas totalement sali.
Quoi qu’il en soit les deux acteurs principaux sont fiers de leur film et persuadés d’avoir fait le meilleur de ce qu’un James Bond peut proposer, l’erreur (selon moi) étant d’avoir voulu attribuer à un film d’appartenance à une saga d’action l’attribue de messager des combats de la décennie dans le monde du cinéma et de la vie quotidienne en général. Ce n’était pas le bon film pour pointer du doigt différents thèmes (importants il va de soi) sur lesquels il s’attarde (bien que le méchant du film soit un balafré, mais l’évaluation est déjà suffisamment longue […]).
On a beau être en 2021 et ça a beau ne pas être le model masculin idéal mais: l’agent Bond, le mâle, fait passer le boulot avant le reste, il séduit les femmes qu’il croise, les saute, et continue sa mission sans se retourner. C’est ce que le métier impose, après, la question de se poser et partir en retraite, ce n’est qu’une fois le moment venu, mais auquel cas, ce 007 vieilli n’est plus le 007 sur lequel s’attarder, et a été remplacé par un quelqu’un de plus jeune, et, dans ce cas il n’y a plus raison de tourner un film avec l’ancien personnage en tête, mais le nouveau.
Déjà pas grand fan de la saga, en ce qui me concerne: film de trop.
Maintenant, connaissant la faculté de la masse à être tenu en haleine tout le long d’un film de plus de deux heures trente, objectivement: beaucoup vont décrocher.
Plusieurs groupes de personnes ont quittés la salle durant ma projection.