C’est peu de dire que «Mourir peut attendre» fus un des films les plus attendus de l’année, et que même avant sa sortie en salles il fit couler beaucoup d’encre. Entre la valse de scénaristes qui se fit, changement de réalisateur, arrivée de Lashanna Lynch, polémique sur la sexualité du personnage, dernier film de Daniel Craig...C’est donc forcément avec à la fois une grande curiosité et une certaine appréhension que je suis allé le voir il y a trois jours et d’ailleurs je n’ai jamais mis autant de temps à me faire un avis sur le sujet.
Suite directe de «Spectre», cette nouvelle aventure de l’agent créer par Ian Flemming et popularisée aux débuts des années 60, débute par une retraite bien méritée du personnage avec sa nouvelle compagne Madeleine Swan (Léa Seydoux, première James Bond girl, a reprendre son rôle depuis le lancement de la franchise). Toutefois la pause ne sera que de courte durée comme on peut s’y attendre…
Mais qu’en est-il donc du film ? Eh bien je dois dire que jamais une aventure de James Bond ne m’a autant plu. Je considère que le film malgré ces défauts (notamment un méchant très mal-écrit et bourré d’incohérence mais superbement joué par Rami Malek) reste un des meilleurs crus de la saga. Tous les éléments qui ont fait le succès de 007 depuis le lancement de la série et qui fait qu’on adore cette franchise sont bien là. Ainsi il y a d’époustouflantes cascades comme dans «Skyfall» ou «Casino Royal», de l’action à revendre comme dans les anciens, des James Bond girls complexe comme dans «Casino Royal» ou badasse, de nombreux gadgets...mais ce que j’ai préféré dans le film c’est tout les rappels qu’ont fait les scénaristes aux précèdent opus mais surtout les quatre de l’ère Craig, tout en veillant à ce que «Mourir Peut Attendre» possède son propre caractère. Ce film a vraiment son ambiance tantô film d’espionnage, tanto film d’action ou thriller mais ce n’est pour autant pas une suite à part bien au contraire. Si «Spectre» se voulait ouvrir de nouvelles voies et mettre en avant de nouvelles idées, «Mourir Peut Attendre» signe un deuxième acte bien plus rempli, bavard et divertissant.
On sent que depuis 2015, les personnages ont grandis en maturité. Certes le personnage de James incarné une ultime fois magistralement par un Daniel Craig qui s’est donné corps et âme pour cette dernière aventure de l’ex-agent 007, a beaucoup évolué depuis les premiers films mais trouve ici son épanouissement mais sa relation avec Madeleine Swann incarnée à nouveau par la française Léa Seydoux qui n’a jamais jouée aussi bien et se révèle finalement bouleverssante- aussi crédible. Sans ce film, sans doute son personnage, n’aurait été qu’une James Bond girl parmi d’autres. Il y a aussi Ana de Armas qui bien que peu présente à l’écran nous en met plein la vue, Lashanna Lynch excellente enfin bref...La musique signée Hans Zimmer est juste splendide, la photographie de Linus Sandgrem magnifique.
Le film possède assez de qualité pour que les fans s’y retrouvent. Avec «Mourir Peut Attendre» le réalisateur Cary Fukunaga n’a jamais autant repoussé les limites du genre nous offrant un long-métrage qui n’ a jamais était aussi mature, aussi audacieux mais reste tout de même très nostalgique comme en témoignera la fin qui divisera. On quitte le personnage de James Bond joué avec panache par Craig qui n’aura aussi eu de cesse de repousser les propres limites de son héro, avec une boule dans la gorge et beaucoup de larmes. Sans pour autant tomber dans le mélodramatique.
C’est vrai qu’avec «Mourir Peut Attendre» on quitte le personnage de James Bond, avec la sensation que c’est désormais bel et bien finis et qu’une grosse page du cinéma contemporain se tourne, mais cette conclusion à une saga aussi culte (60 ans d’histoire, 25 films et 8 interprètes différents) est tellement une claque émotionnelle, qu’on ne regrette pas d’y avoir pris place et qu’après tout on se dit que c’est très bien comme ça.