« Les aventures de David le Xénomorphile sur LV-Nanar : Episode 1 » va avoir droit à un épisode 2. Le club très fermé et sélectif de Nanarland a de quoi se réjouir. Il faut dire que le 1 avait un scénario des plus recherchés et des personnages bien travaillés : SPOILER SPOILER
C’est l’histoire d’un équipage de colons (sélectionnés en fonction de leur QI inférieur à 50, sinon le taux de survie annuel dépasserait les 1% et ça c’est pas lucratif pour Hollywood) composé de l’androïde Walter, de la très originale Ripley 2 et son indispensable débardeur, de Tennessee le pilote et son chapeau de cow-boy, du Capitaine Flasque et du reste alias Machin/Machine#1-#10. (Mais qui va donc crever, on se demande.)
Et nos braves sacs à viande décident donc de changer de direction suite à un signal (très original) pour aller sur une planète dont ils ne savent rien alors qu’une jolie planète toute sûre les attend mais qu’ils ont la flemme de pioncer et que de toute façon ce serait bien trop intelligent de faire comme ça. Le tout sans se demander ce que les 4000 colons endormis en penseraient. Qui dit inconscient dit consentant dit Covenant. J'adore les films qui perdent leur crédibilité dès les 5 premières minutes. Allez, vers l’idiotie et au-delà !
Arrivés sur LV-Nanar qu’ils n’ont pas du tout exploré avec des sondes au préalable (des fois que ce serait utile), ils ne mettent pas de casques histoire de pas louper la moindre saloperie trainant dans l’air, jettent leurs mégots par terre et se ruent pour renifler toutes les plantes bizarroïdes. C’est une petite bourde pour l’homme, mais un sacré merdier pour l’humanité.
Et fidèle à elle-même, l’histoire n'avancera (ou rampera plutôt) que grâce au carburant efficace qu’est le crétinisme notoire des protagonistes qui ne se poseront jamais les bonnes questions que n'importe qui se poserait à leur place et ne prendront aucune initiative sensée pendant tout le reste du film.
Pendant que les autres font du tourisme dans un vaisseau alien échoué qu’ils s’empresseront de quitter sans plus l’explorer dès qu’un Bidule, n’étant même pas avec eux, aura mal au bide (Ripley2 trouve le moyen de faire la remarque très pertinente après 10 minutes dedans que ça n’a pas l’air d’un vaisseau Weyland, donc c’est suffisant). Machin#3 contracte une MST alien et Machine#1et2 tentent de l’aider. Je tiens à préciser que dans cet opus, le liquide noir a tourné volatile, ce qui n’était pas le cas dans Prometheus. Merci la logique. Bidule#3 meurt en couches mais son bébé Neo#1 survit et attaque Bidule#2 qui tente un avortement post-natal à coup de lame. Neo#1 défonce ensuite la vitre à coup de tête (vous verrez que c’est une spécialité de la faune locale). Bidule#1 tente de tirer, loupe Neo#1 mais pas le réservoir de la navette. BOUM.
De l’autre côté, Truc#8 qui a aussi contracté la même MST, vomit Neo#2. La troupe aux Trucs Ripley2 Cap Flasque ont des armes mais ne savent pas s’en servir bien entendu. Pratique. Neo#1et2 zigouillent un tas de Trucs. Ça pousse vite ces bestioles-là dis donc, heureusement qu’on est pas dans Alien.
Arrive Obi-Wan qui hurle « Follow me if you want to live ! » ou une connerie dans le genre. Il les mène à une nécropole extraterrestre (où devait vivre une espèce qui n’a pas dépassé l’Antiquité vu l’ensemble) que ni le Covenant ni l’équipage en randonnée en montagne n’ont été foutus de voir. Y a des cadavres partout mais personne ne pose de question. Rien de tout cela ne pue l’attrape-débiles à 3km.
Et le Robinson Crusoé se révèle être le docteur Richard Trager ! Non ! John Kramer ! Et non ! Ramsay Bolton ?... presque... David (gagné !) qui fournit des explications fumeuses, prend des airs de psycho fini en entendant Cap Flasque la Ramasse lui parler des colons. Là encore on pose pas de question par politesse pour les scénaristes (ça intéresse visiblement personne de savoir qui étaient ces extraterrestres, comment Shaw et David se sont retrouvés à cavaler dans un vaisseau alien, ce qu’il est arrivé au reste de l’équipage du Prometheus et d’où sort cette arme biologique).
David rassure sans être rassurant le moins du monde en disant que oui, même si Neo#2 doit surement roder dans les parages en attendant qu’un Bidule ait la bonne idée de se séparer sans raison du reste du troupeau et que le poison qui a tué toute vie sur toute une planète se diffuse dans l’air, ils sont en parfaite sécurité. En plusieurs années à attendre une hypothétique visite, il a bien préparé son rôle lui. C’est tellement affligeant que je croirais presque regarder un épisode des Schtroumpfs où l’on écoute Gargamel mettre au point son plan foireux pour dézinguer les petits êtres neuneus.
Nos compères décident donc de s’assoir autour d’un bon feu de camp (on se croirait dans Vendredi 13, c’est délirant), manque plus que les marshmallows, le barbecue, les histoires qui filent la frousse (on en a vraiment besoin) et le type au masque de hockey qui brandit une machette derrière (ça aussi on en a besoin). David (jumeau maléfique) et Walter (jumeau bénéfique, devinez qui va crever ?) font de la flûte dans des espèces de souterrains (On était pas censé être dans une ville déjà ? Ou feu les autochtones en question sont restés au stade des cavernes finalement ?). Bah, on s’en fiche, après tout dans ce film les décors ne sont que des fonds d’écran.
Pendant ce temps, Schtroumpfette#5 n’a pas mieux à faire que de courir se doucher dans un coin reculé histoire que personne ne l’entende crier si Neo#2 venait à se rincer l’œil.
Entre temps, on apprend que David a génocidé la populace de l’unique village de LV-Nanar ainsi que l’ensemble de la faune. Pourquoi ? Parce que. Et qu’il a tué Shaw. Pourquoi ? Nécessaire apparemment (pour le script ça s’est sûr : WiR un jour, WiR toujours. La pauvre gaspillait de l'espace et fallait bien mettre de la c*nnerie quelque part). Et puis c’est pas comme s’il avait élu résidence sur une planète peuplée d’une espèce intelligente et d’innombrables animaux. Et qu’il désire la perte de l’humanité. Pourquoi ? Parce que, on vous dit. Bon disons que la raison donnée est tellement floue et grotesque qu’on va dire qu’il n’y en a pas. Cela dit je comprends David. Déjà qu’il a fait tout ça à cause d’une raison absurde (ou absconse c’est pareil), il va pas en plus se fatiguer à l’expliquer à une bande d’abrutis lobotomisés. Le film doit se terminer dans une heure, pas dans mille ans.
On n’aurait pas idée de se demander pourquoi il n’a pas rebroussé chemin pour polluer la Terre d’abord avant d’aller ensuite sur LV-Nanar, ni pourquoi il n’y a aucun vaisseau sur cette planète qui en accueille pourtant. Logique.
Bon et pour le coup, oubliez tout le sermon sur l’amour perdu/éternel/maudit débité par notre andro y a pas 30 secondes, ça ne fera que vous embrouiller. La philosophie ici-bas, c’est je t’aime, moi non plus donc je te crève. Et pour en arriver à gazouiller sur l’amouuur au frangin (qu’on veut recruter à sa cause je le rappelle) juste après avoir disséquer sa copine alors le frangin en question va finir par le découvrir c’est évident, faut vraiment que l’unité centrale ait grillé sévère. Notre andro s’amuse à ériger des tombes pour des personnes dont il laisse pourrir la carcasse sur une table de dissection même quand y a plus rien à en extraire, c’est d’une utilité flagrante mais le romantisme est sauf. Il a qu’à se faire un collier avec ses dents tant qu’il y est. Je crois que ce pauvre David s’est cogné très fort la tête lors du crash (comment il s’est crashé d’ailleurs ?) ou alors il s’est planté un truc très loin dans le nez (comme les critiques visiblement).
Cap Flasque butte Neo#2 pour lui apprendre à manger proprement contre David qui est pour une approche parentale plus cool. Je rappelle quand même encore qu’à la base David essaye de gagner la confiance de l’équipage pour mieux les entuber (au sens propre). Si Fassbender joue très bien son rôle, son rôle lui joue très mal la comédie. Heureusement Cap Flasque est le dernier des abrutis donc il ne fait pas ce que toute personne sensée ferait, à savoir immobiliser David en lui tirant dessus et prévenir le reste de la troupe de ses soupçons mais suit bien gentiment David. Et ce malgré les signes énormes de disjonctions que ce dernier s’évertue à lui montrer.
David lui montre son poulailler. Comment les œufs sont arrivés là ? Certainement pas par génie génétique, ça c’est sûr au vu de l’absence totale de matériel adéquat ou de laboratoire avec électricité qui sont le minimum exigé pour mener ce genre d’expériences. Vu son atelier du petit alchimiste avec ces grosses loupes, sa bibliothèque de parchemins et qu’il n’a même pas réussi à dénicher du formol pour la conservation des essais précédents, j’imagine qu’il a dû les pondre lui-même. Ou bien il a invoqué Satan après avoir égorgé une chèvre. Cap Flasque, qui n’a pas d’instinct de survie en plus, ne respecte pas les distances de sécurité définies par le bon sens et au lieu de tirer sur l’œuf ou d’enfermer David dans sa cave histoire d’avoir la paix, c’est l’œuf qui lui tire dessus.
Etreinte chaleureuse. Faite des Xéno pas la guerre. Cap Flasque refroidit et devient Cap Flasque flasque.
Bon rien que jusque-là, je crois qu’on tient un combo gagnant de tous les clichés possibles et inimaginables du méchant de base concernant David. Saurez-vous tous les retrouver ? Savant-fou. OK. Robot qui se révolte. OK. Complexe Œdipien. OK. Crise d’hubris. OK. Jumeau maléfique. OK. Tueur de masse sadique. OK. Antéchrist. OK. Psychotique échappé de l’asile. OK. (Non pas psychopathe non, un psychopathe est plus cohérent dans ses faits et gestes et compétent en manipulation). David. Certifié 100% Satan. Pour le plus grand bonheur des amateurs d'antagonistes complexes et bien écrits. En supplément : passe son temps à coller sa bouche sur celle des autres sans raison (Ripley et Walter) xénomorphilie sévère = pervers. Blade Runner, au secours !
Pendant que David fait mumuse avec Xeno#1 (dont il s’est retenu de célébrer la venue au monde d’un bien senti « IL EST VIVANT ! », on sait que Ripley 2 & co sont des buses mais faut pas abuser non plus), les buses en question tentent de filer à l’anglaise. Mais David a fini d’apprendre à Xeno#1 à faire des galipettes et lâche son toutou à leur poursuite.
Un Bidule meurt, un autre mourra plus tard. Walter OFF puis ON puis re-OFF (pitié, on l’avait tous compris). Pas Ripley 2 visiblement, le coup du jumeau diabolique, elle l’a pas vu venir, elle doit pas voir assez de films de séries Z bien qu’elle y joue dedans. Au passage et histoire d’accentuer le côté relou, David, en tout bon gros grand méchant sans nuance et bourré de clichés qui se respecte, lâche une dernière vanne à Walter type « Servir au paradis ou régner en enfer !!! » BEST QUOTE EVER !!!! Manque plus que le rire diabolique final. Je sais c’est une citation du « Paradis Perdu » mais là c’est franchement c’est pas des plus inspirés. À part pour péter plus haut que son c*** bien sûr. Un peu comme le photocopiage de "L'île aux morts" de Böcklin plutôt que de reprendre les croquis d'H.G Ginger. Après tout l'architecture cyclopéenne sied très bien à une espèce supérieure et millénaire qui s’amuse à aller aux confins de l’espace terraformer des planètes, Voyez où nous en seront probablement dans 10 000 ans d’évolution.
Arrive à la rescousse dehors, Tennessee avec son chapeau (qui ont dû quitter le plateau de tournage d’un western en catastrophe pour sauver Covenant) qui nous montre ses performances au pilotage à bord de la Space-mobile (il a dû être conducteur de diligence dans une autre vie). Yee-ha !!! Xeno#1 nous refait une scène de défonçage de vitrage à coup de crâne. Alien fracasse, Carglasse remplace ! Ripley2 s’en débarrasse. Dégage de ma caisse salo**ie !
Exit Xeno#1, bonjour Xeno#2 sur le Covenant. David a dû doper leur croissance aux stéroïdes. Xeno#2 pète une vitre à son tour (ça doit être une sorte de rite de passage, merci d’enrichir la mythologie de l’espèce). Nouvelle scène de meurtre sous la douche avec le monstre qui guettait juste derrière et où les protagonistes étaient en plein coït histoire de ne pas du tout se référer au slasher.
Comme à bord ils sont plus que deux pour traquer la bête (l’idée d’y envoyer le pseudo-Walter ne les a pas effleurés alors qu’on nous bassine sur le fait que chez les Xéno, on butte pas les androïdes) et que ce vaisseau est gigantesque, ils s’en débarrassent en 5 min.
Ne me demandez pas comment les derniers congénères d’un équipage atteint de crétinisme notoire a pu réaliser un tel exploit alors que pour le Nostromo, ça a pris des heures en comptant 4 morts sur 5 dans l’affaire, moi aussi ça m’échappe. Avec des engins de chantier en plus, rien de tel pour larguer la merde extraterrestre comme il faut (les films précédents diront pas le contraire). L’arme fatale de l’Alien défonceur de vitrage : le tracteur.
Comme tout le monde l’a deviné, la fin c’est qu’on découvre que le bon jumeau est en fait le jumeau maléfique. Surprise ! David met de la musique signée Wagner histoire de faire classe et nazi. En bonne maman poule, il réingurgite deux facehuggers. C’est comme pour les Neo/Xeno, ça sort pas toujours par le bon côté. Et… FIN.
J’ai tellement envie de coller un facehugger entre les deux yeux de Ridley Scott pour lui faire comprendre l’effet que m’a fait son film deux heures plus tard.