Bon allez, les papys, à l'EHPAD, place aux jeunes ! C'est le résumé honnête de ce troisième volet des Expendables, qui met au placard (avec un petit sachet de naphtaline) les acteurs vétérans des deux premiers films, et leur substituant une équipe fraîche comme un gardon, au charisme inexistant mais au moins très jeune. Est-ce un bon choix ? Absolument pas. Il ne faudrait pas confondre dynamisme et tension, car bien vite les jeunes m'as-tu-vu (on devine la seule consigne de la direction d'acteurs : "Soyez des petits kékés imbuvables.") ne nous intéressent pas, on a l'impression d'être aux côtés des papys qui s'ennuient fermement chez eux pendant que la bataille se joue à l'extérieur. Et le film le sait. Il avoue son stratagème de forcing d'opinions en
refaisant venir les papys pour sauver les arrière-trains de la jeunesse,
rassurer les spectateurs nostalgiques en leur tapant un bon coup dans le dos ("Tu as vu, rien ne pourra remplacer tes vieux jouets !"), et ne sachant même pas qu'au passage, il avoue aussi sa propre incapacité à créer des nouveaux personnages intéressants pour succéder (ou accompagner) aux anciens. Une pure arnaque, dont la filouterie ne prend personne (on sait pertinemment la manipulation derrière cette jeune équipe détestable qui arrive comme des profiteurs), qui mise malheureusement tout sur ce principe scénaristique (l'histoire ? Euhhhh...), rajoute un gimmick (qui marche, attention, seul bon point du film !) d'Antonio Banderas qui ne cesse de parler (et soûle carrément Stallone : simple, drôle, efficace, on aurait aimé plus d'Antonio dans ce film), qui n'arrange toujours pas ses effets numériques, et s'offre une carte "+25 minutes" de durée alors que le scénario est deux fois plus maigre (la première heure est carrément infernale). On a repensé à Scream 3 qui faisait exactement la même chose quinze ans auparavant, faisant venir de la bleusaille détestable pour "remplacer" les vedettes, se faisant finalement éjecter comme des malpropres, et rassurant ainsi le spectateur sur l'intouchabilité de ses "vrais" personnages-chéris, mais en devenait d'une inutilité accablante. Expendables 3 prétend au même sort, devenant le plus inutile opus de la saga.