Troisième et dernier opus de la trilogie imaginée par le grand Sylvester Stallone, ce film se glisse dans la parfaite lignée des précédents, à savoir beaucoup de nostalgie, de références, de scènes d’action, d’humour, d’autoparodie et bien sur une pléiade de monstres sacrés du meilleur du cinéma des années 90. A ce niveau, et cette réflexion est valable pour les 3 films, on se fout du scénario, des invraisemblances, de la qualité d’image grise et de la réalisation brouillon… il faut juste ouvrir les yeux et profiter de ce que l’écran nous envoie, à savoir des idoles de jeunesse qui rempilent une dernière fois tous ensemble et prennent un panard fou !
Les « vieux Expendables » habitués sont toujours aussi amusés de faire partie de l’aventure, Schwarzy a même pris Jet Li sont son aile, mais en plus on a la chance de découvrir un casting encore étoffée avec l’arrivée de Wesley Snipes (incarcéré depuis 3 ans pour fraude fiscale et qui remercie Stallone de l’en avoir sorti par une allusion non dissimulée dans une scène d’ouverture explosive), d’Antonio Banderas (boudé par le cinéma d’action depuis longtemps et qui remercie Stallone de l’avoir pris dans son équipe dans une scène finale émouvante…fiction et réalité ne font qu’un), d’Harrison Ford qui pilote un hélico comme s’il pilotait son faucon millenium, et bien sur de Mel Gibson en méchant fou et cynique. En fait, l’affiche est trop belle…et l’on regrette presque que le film ne dure pas un peu plus longtemps pour les voir davantage. Perso, j’aurais voulu encore plus de Mel Gibson que j’adore, qui a pris une masse musculaire impressionnante pour le film et aurait mérité un combat final plus long et glorieux (à main nue quoi…). Quant à Banderas, je ne m’attendais pas du tout à ce rôle ultra parodique et marrant basé sur le running gag du coéquipier relou… a mille lieux de son premier face à face avec Sly dans Assassins (1995). Bref, ca fait du bien de revoir tout ce beau monde, de se dire que Rocky rencontre Indiana Jones, que Demolition Man retrouve son ennemi, que Judge Dredd (y’a une p’tite référence d’ailleurs) fait face à Mad Max et qu’encore une fois Terminator et Rambo jouent ensemble :) ! Concernant le casting des nouveaux, il est anecdotique, personne ne sort du lot ce qui est d’ailleurs assez logique, on s’en fout des jeunes, nous on veut les monuments du cinéma !
Sinon que dire du scénario si ce n’est que c’est du pur Stallone… Un passage de témoin entre deux générations, la relève de la garde avec ces « nouveaux expendables » qui marque un peu la fin de ce come back merveilleux, de ce projet jouissif qui nous a fait revenir 20 ans en arrière ! A ce propos la dernière scène dans le bar fait vraiment office de bouquet final, les vieux et les jeunes ensemble. Ces stars des 90s qui en quelque sorte adoubent les p’tits nouveaux, qui les regardent de leurs yeux bienveillants en se disant qu’il est temps de se retirer…c’est beau et tellement triste pour tous les fans de la première heure comme moi car ces mecs sont des héros et, il faut etre honnete, personne ne prendra le relais, nul n’a leur charisme (à part Statham qui est entre deux générations), leur attitude, leur classe ni même, pour ce qui est de Sly, la volonté de délivrer des messages simples sur l’amitié, la vie, l’honneur… Les films d’action d’aujourd’hui sont surtout des adaptations de comics, pas des films de gros bras, de mec musclé aux valeurs fortes qui sauve un village entier, sa fille, sa femme… Cet age d’or la est bien révolu et c’est en voyant ce genre de films qu’on se dit que c’est dommage et que ça va nous manquer…
Merci encore à Sylvester Stallone d’avoir mené à bien ce projet fou, de nous avoir fait retomber en adolescence, d’avoir réuni les plus grands, de Willis à Van Damme, de Schwarzy à Gibson, merci pour tout !
Expendables pour toujours !!!
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)