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    Le Passé
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    traversay1
    traversay1

    3 686 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2013
    La mécanique des films d'Asghar Farhadi, de même que leur intensité émotionnelle, ne varient guère d'une oeuvre à l'autre et la transplantation de son cinéma de Téhéran à la banlieue parisienne, avec le passage du farsi au français, ne change pas la donne, c'est déjà en soi un petit miracle. Le réalisateur construit des thrillers intimes et humains, basés sur les sentiments, où les dialogues font avancer l'action au gré de révélations successives distillées pour parvenir à un suspense à plusieurs niveaux, chaque piste narrative enrichissant la trame originelle. C'est peu de dire que Le passé est un film dense et tendu où le paroxysme est atteint lors de scènes où les mots se catapultent de l'un à l'autre des personnages avec une violence sourde. Chaque protagoniste a ses raisons, ses maladresses, ses oeillères et doit se confronter à ses propres contradictions. Les limites du film viennent du dispositif lui-même, mis en place dans La fête du feu et surtout dans Une séparation et il y a, sans doute, un rebondissement de trop dans Le passé. Défaut véniel dans ce cinéma méthodique, manipulateur comme un film noir, qui se caractérise par une mise en scène fine et une direction d'acteurs fabuleuse. Personne n'est laissé en marge, y compris les enfants dont le regard est sans cesse présent. Dans ce concerto à voix multiples, celle de l'acteur iranien Ali Mossaffa touche le plus profondément. Sa douceur faussement sereine, sa résignation et sa souffrance rentrée, sont d'une incroyable force dans la pudeur des secrets qu'il tait jusqu'à la fin.
    Edgar L.
    Edgar L.

    197 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2014
    Intrigué par le bon bouche-à-oreille dont le nouveau film d'Asghar Farhadi (réalisateur iranien de l'excellent "Une séparation") était l'objet, je me suis laissé emporter dans ce drame familial des plus prenants. Je dois en effet le reconnaître, si le film est loin de me convaincre totalement, et pêche quant à sa longueur et sa lenteur, il y a quand même un certain nombre d'éléments tout à fait positifs qui se dégagent du film, et qui me redonnent un léger goût envers le cinéma français (la production est française, et le réalisateur est iranien. [...]
    Au contraire d'"Only God Forgives" dont j'ai toujous du mal à comprendre la présence au dernier Festival de Cannes, "Le passé" est pour moi un film qui me redonne vraiment de l'espoir quant à la capacité du cinéma français de nous offrir encore quelques beaux moments, impulsés par un réalisateur iranien toujours aussi inspiré. Un film puissant avec une intrigue familiale particulièrement prenante. Asghar Farhadi confirme ici l'étendue de son talent avec une réalisation soignée sublimant chaque regard, ou chaque dialogue. Bérénice Bejo nous offre une performance magistrale, aidée par un Ali Mosaffa toujours aussi convaincant.
    Piwi47
    Piwi47

    50 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2013
    Deux ans à peine après le carton mondial d'« Une Séparation », Césarisé et Oscarisé au titre de meilleur film en langue étrangère, le scénariste et réalisateur iranien Asghar Farhadi revient en force avec « Le Passé », présenté sur la croisette au 66è Festival de Cannes.

    Synopsis Allociné : Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d'Ahmad pour tenter d'améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.

    Fier du succès critique et public d'« Une Séparation » à travers le globe – plus d'une soixantaine de récompenses dans le monde – Asghar Farhadi eut le choix pour son cinquième long métrage de réaliser une œuvre avec davantage de moyens. Que nenni ! Le bonhomme jeta son dévolu sur notre cher hexagone pour mettre en scène « Le Passé ».

    Passé aisément la difficulté de tourner dans une langue orale qui n'est pas la sienne, Asghar Farhadi met en boîte avec une pudeur incommensurable un film viscéral et poignant, qui transcende un cinéma vérité, un peu à la manière d'une Coline Serreau (« Chaos ») ou d'un Jean-Paul Lilienfeld (« La Journée de la jupe »).

    Son récit, assez banal, d'une mère (Bérénice Béjo) confrontée à la dureté des relations avec son ex-mari d'un côté, (Ali Mosaffa) et sa fille de l'autre (Pauline Burlet), est une authentique injection intraveineuse d'émotions pure souche.

    « Le Passé » est, en effet, une sorte de polar sentimental qui monte en puissance pour atteindre son point culminant lors d'une confrontation absolument bouleversante entre Béjo et Burlet, venant sonner le glas d'une somme astronomique de non-dits dans cette famille recomposée.

    Comme dans « À propos d'Elly », Farhadi exploite les apparences souvent trompeuses pour décadenasser progressivement un dogme chaotique qui n'attendait que d'exploser.

    Si « Le Passé » bénéficie d'une tension constante, c'est aussi grâce à la magnifique interprétation de tous ses comédiens. Bérénice Béjo offre une prestation époustouflante, tout en demi-mesure, jamais tire-larmes, et mériterait amplement une récompense Cannoise. Elle est entourée d'enfants – acteurs bluffants, des deux plus jeunes, Elyes Aguis et Jeanne Jestin, à Pauline Burlet, dont le talent frappe le cœur du spectateur à chacune de ses présences à l'écran. Les adultes ne sont pas en reste : Tahar Rahim se montre très bon en conjoint vulnérable lorsque Ali Mosaffa, très juste, essaye tant bien que mal de rétablir une certaine unité au sein de cette famille dysfonctionnelle.

    Bilan : « Le Passé », brut et contemporain, devrait logiquement taper dans l'œil du jury, si l'on en croît les chaudes larmes de Nicole Kidman en sortie de projo. Bravo Mr Farhadi, vous rejoignez le panthéon des grands réalisateurs modernes.
    Alice025
    Alice025

    1 690 abonnés 1 375 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mai 2013
    Le passé est un film extrêmement bien réalisé. J'admire beaucoup le réalisateur qui a su rendre d'un problème familial de base le centre de toutes les attentions et de conflits qui en découlent. Très dur et très poignant, il témoigne de la souffrance et de la tristesse de chacun des protagonistes, pas un seul n'est mis de côté. Malgré la lenteur du film, on ne voit pas le temps passer et on se sent concerné par cette histoire dramatique.
    Les acteurs sont fabuleux, autant du côté des adultes que du côté des plus jeunes. Ils sont tous convaincants. On est emporté par les choix de chacun et leurs conséquences, dans une atmosphère de tension familiale. C'est un très beau film, émouvant, qui change des films à effets spéciaux et compagnie.
    laurence l
    laurence l

    142 abonnés 1 136 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mai 2013
    Bravo, interprétation magistrale de tous les acteurs petits et grands. L'histoire complexe qui relie tous les personnages est assez prenante tant on nous dévoile des secrets qui ne sont pas toujours les bons. Très belle histoire familiale.
    Chris58640
    Chris58640

    221 abonnés 763 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 mai 2013
    2h10 au cœur d’une famille recomposée (ou décomposée, çà dépend comment on voit les choses !) dont l’équilibre tient en un château de cartes, voilà comment on pourrait résumer ce film. Parfaitement bien réalisé, avec de très beaux plans (des scènes de dialogues silencieux assez étonnantes) et notamment une dernière image assez bouleversante, « Le passé » confirme le talent indéniable de ce cinéaste iranien qui ira loin, pour peu que les autorités de son pays lui en laisse l’occasion. Son scénario est suffisamment bien écrit pour qu’on ne devine jamais le fameux secret avant qu’il soit dévoilé. Du coup ce qu’on prend pendant toute la première partie du film pour un conflit assez banale entre une adolescente et sa mère sur le point de refaire sa vie bascule dans quelque chose de beaucoup plus tragique, plus lourd, et de nettement plus anxiogène ! Bérénice Bejo est juste parfaite en mère de famille un peu dépassée par les évènements et par ses propres sentiments, et c’est heureux qu’on lui ait enfin offert un rôle de « femme », et non pas un rôle de « fille » ! A ses cotés, la jeune Pauline Burlet campe une adolescente en souffrance avec une justesse désarmante, Tahar Rahim, quant à lui, tient parfaitement un rôle d’homme renfermé, taiseux, tiraillé entre deux femmes, entre le passé et l’avenir. L’acteur iranien Ali Mosaffa complète ce casting absolument impeccable avec une sobriété très à propos, et un français parfait. Comme dans « Une séparation » la scène de fin est presque la plus belle du film (qui ne manque pourtant pas de scènes intenses et bouleversantes), même si elle ne donne pas vraiment de clef pour « fermer » le film. Ca paraitra surement frustrant pour beaucoup de spectateurs, cette dernière scène, je dirais même cette dernière image, parce qu’elle veut tout dire et son contraire. En réalité, c’est une plus belle « fin ouverte » que j’ai vu au cinéma depuis longtemps ! Le propos du film devrait parler absolument à tout le monde : comment se projeter vers l’avenir quand on n’a pas dénoué les nœuds du passé ? De ces nœuds bien pourris, bien infectés, qui ne se dénouent que dans la souffrance, que faut-il faire ? On peut les laisser en l’état et essayer d’avancer, ou bien s’y attaquer, au risque de tout détruire. Tout au long du film, il sera question de ces choix douloureux pour tous les personnages, parler ou se taire… Sans jamais donner de réponses définitives, sans jamais porter le moindre jugement, en ne mettant en scène que les faiblesses humaines et amoureuses, Asghar Farhadi offre un film très beau, à ne pas rater quand on aime le beau cinéma, le cinéma intelligent.
    conrad7893
    conrad7893

    308 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2014
    drame psychologique où l'on est plongé au coeur des conflits familiaux, des situations difficiles de la vie
    le jeu des acteurs est superbe
    tahar rahim toujours aussi émouvant
    Bérénice bejo dans un rôle pas habituel
    un film avec beaucoup de tension que l'on ressent
    bravo au jeune acteur qui joue fouad
    j'ai bien aimé
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 mai 2013
    Intense et très profond, "Le Passé" ne laisse en aucun cas indifférent. La camera intime nous place aux côtés d'acteurs aux jeux renversants, dans un drame où la moindre larme nous poignarde le cœur. La gorge nouée, les yeux rougis, on ne peut rester que stupéfait face au talent d'Asghar Farhadi.
    poet75
    poet75

    278 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2013
    Le cinéaste iranien Asghar Farhadi, à qui l'on doit déjà plusieurs films remarquables tournés dans son pays, a réalisé ce film-ci en France, dans un coin de la banlieue de Paris, à Sevran. Après le triomphe tout à fait mérité d'"Une séparation", voici donc "Le Passé". Ici aussi cependant, il est question de séparation et même de divorce puisque c'est la raison pour laquelle Marie (Bérénice Bejo) vient chercher à Roissy celui qui l'a quittée il y a quatre ans pour repartir dans son pays, l'Iran. Ahmad (Ali Mosaffa) aperçoit Marie dans le hall de l'aéroport, tous deux cherchent à se parler, mais une vitre les sépare, empêchant dans un premier temps toute communication autre que gestuelle.
    Curieusement, alors qu'Ahmad est revenu en France pour finaliser son divorce d'avec Marie, cette dernière insiste pour l'accueillir chez elle, dans son pavillon de banlieue. C'est d'autant plus étonnant que Marie veut refaire sa vie avec un nouveau compagnon, Samir (Tahar Rahim). Ahmad fera donc la connaissance de ce dernier, mais aussi de son fils Fouad et des deux filles de Marie dont Lucie, une adolescente en crise formidablement interprétée par Pauline Burlet. Tout ce monde se trouve pris dans un sac de noeuds, dans des complications inextricables, dans de terribles culpabilités. L'on apprend en effet que la première épouse de Samir est à l'hôpital, plongée dans le coma, suite à une tentative de suicide.
    S'engage alors tout un jeu de confidences, de prises de conscience, d'interrogations, de recherche de la vérité car il se peut bien que la tentative de suicide de la femme de Samir soit la conséquence d'un acte malveillant. On ne se débarrasse pas des actes du passé: il faut chercher, fouiller, tâcher de comprendre afin de parvenir, peut-être, à la vérité et au pardon libérateur. Et c'est l'homme du passé précisément, c'est Ahmad qui recueille le plus souvent les confidences des uns et des autres, trouvant dans ce rôle-là, peut-être, une jouissance quelque peu malsaine.
    Car comment parvenir à la vérité? Comment débrouiller les écheveaux des mensonges, des faux-semblants, des illusions? Lucie est rongée de remords, elle est persuadée d'être coupable, mais l'est-elle vraiment? Qui croit avoir commis une faute sans être coupable de rien, qui a vraiment des raisons de culpabiliser?
    Comme l'a très bien observé Pierre Murat dans Télérama, Asghar Farhadi, comme le grand et regretté cinéaste polonais Krzysztof Kieslowski, fait un cinéma "du doute, de l'inquiétude morale". Ce cinéma-là, qui ne cherche pas tant à répondre aux questions qu'à bien les poser, ce cinéma qui invente des scénarios complexes et des personnages qui restent en partie énigmatiques, ce cinéma captive! De film en film, Asghar Farhadi s'affirme comme un des grands cinéastes d'aujourd'hui, entraînant le spectateur dans des mondes compliqués, dans des histoires embrouillées, mais qui, parce qu'elles sont mises en scène avec un indéniable talent, non seulement n'ennuient jamais mais suscitent le plus grand intérêt.
    Flore A.
    Flore A.

    35 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mai 2013
    Un film captivant, au ton toujours juste : une belle galerie de personnages touchants, écorchés, faisant des erreurs mais essayant toujours de leur mieux de faire avec leur passé et les blessures inhérentes ; un scénario à tiroirs fin et intelligent ; une magnifique distribution. Ce premier film d'Asghar Farhadi dans une région parisienne dans laquelle il a parfaitement su se fondre, est une réussite.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 17 mai 2013
    Excellent film à la hauteur des deux précédents! Aucune longueur. C'est fort et prenant! Les acteurs sont impeccables du plus âgé au plus jeune! Une vraie réussite!
    Requiemovies
    Requiemovies

    212 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2013
    Asghar Farhadi s’est fait connaître en France avec le succès critique et public de A propos d’Elly avant que la reconnaissance hexagonale et internationale n’adviennent avec Une séparation.
    Définit avec facilité comme des thrillers sociaux ses films parlent avant tout des rapports humains et de leur complexité, de l’incompréhension parfois convenu par des non-dits.
    Ce qui se dégage de sa dernière réalisation est évidemment la force d’écriture qui caractérise presque tous ses scénarios. Sous fond de thriller sentimental Asghar Farhadi propulse le spectateur au cœur d’une famille dont les secrets sont uniquement le fruit de silences, d’actes cachés, de peur d’énoncé une vérité.
    Dans ce labyrinthe des sentiments et de désaccords le réalisateur mène son récit d’une main de maître. Évidemment ce n’est pas la subtilité de A propos d’Elly mais un travail conséquent se fait ressentir sur les divers chemins sentimentaux que le film dessine. Or ce n’est pas l’unique force d’Asghar Farhadi, qui lors de prouesses visuelles, montre toute la délicatesse qu’il peut avoir pour capter des instants profonds, cruciaux et les magnifier.
    Les coups de théâtre sont toujours présents et marque encore plus le savoir faire du réalisateur à ce jeu des sentiments, sans ne jamais tomber dans le cliché ou une certaine lourdeur ; on peut en outre lui reprocher cette répétition dans la manière de faire dans et à chaque film. Ce qui fait la force de son cinéma est ici décuplé jusqu’à l’étouffement. La forme même de son récit, dans de rares moments, arrive à procurer un sentiment de surplus qui n’était pas nécessaire. Ce qui frappait avec justesse dans ses précédentes réalisations mène ici, rarement, à une chape étouffante (presque tous les protagonistes cachent une dépression ( !)), on reste cependant admiratif devant sa propension à traduire autant en mots qu’en silence le mal être de ses personnages.
    Car Asghar Farhadi dirige ses comédiens avec la minutie et l’intelligence que son scénario demande, Bérénice Béjo s’avère même un choix beaucoup plus judicieux que Marion Cotillard, qu’on aurait eu bien du mal à voir d’origine iranienne. Tahar Rahim, Ali Mosaffa, comme les trois enfants brillent de la même manière dans cette mécanique des sentiments, teintés finalement d’une humanité profonde.
    Le passé s’avère être une nouvelle belle réussite qui mêle dans un récit intelligent, beauté, dureté des échanges et qui tente de prouver que les gestes, comme les mots, peuvent avoir des conséquences irrémédiables. Asghar Farhadi ne cherche pas à prouver quoique ce soit, il touche simplement le spectateur, en mêlant suspens, émotions, en tentant d’écrire au présent des réflexions simples pouvant dessiner notre comportement futur.
    Akamaru
    Akamaru

    3 154 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2013
    Grand film par un grand réalisateur. Parfois,il n'y a rien de plus limpide que de le dire. Ashgar Farhadi,désormais célébré partout dans le monde pour ses drames intimes iraniens revient avec une nouvelle variation de ses thèmes de prédilection,mais en France,avec des acteurs français. Cette prise de risques,impeccablement calculée,lui permet de se renouveller tout en évitant tous les écueils possibles. Ici,et heureusement,Paris n'est pas montrée comme une ville touristique et les différences religieuses ne font pas partie de l'équation. "le Passé" se concentre simplement sur le divorce d'une femme sur le point de se remarier,de la confrontation silencieuse entre les deux hommes,et sur les dommages collatéraux sur des enfants déboussolés. Avec son sens du cadre et sa faculté à capter le moindre geste ou regard lourd de sens,Farhadi crée l'émotion à partir du quotidien,à partir d'un relationnel chaotique où les mots servent de catalyseur à la révélation de secrets explosifs. La mécanique scénaristique est implacable,et laisse volontiers des zones d'ombre pour que chacun interprète telle ou telle réaction. Berenice Bejo,écartelée et dépassée trouve le meilleur rôle de sa carrière. Tahar Rahim se glisse dans la peau du nouveau copain,à la démarche lourde et au bouillonnement intérieur. Ali Mosaffa,enfin,est prodigieux en ex-mari calme et médiateur,mais que l'on sent tout de même au bord du gouffre. Un trio magique,pour un film d'une justesse absolue,avec un plan-séquence final désarmant.
    Julien D
    Julien D

    1 221 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2013
    Serait la conclusion d’un triptyque autour du thème de la rupture amoureuse entamé par A propos d’Elly et poursuivi par Une séparation? En tout cas, la façon dont Asghar Farhadi développe les problèmes émotionnels et conflictuels qui peuvent naitre au cœur d’une famille décomposée en pleine refonte est une nouvelle preuve de la virtuosité avec laquelle il filme ses personnages, leur donnant à tous une part égale dans les troubles internes de cette familiale dont la brutalité va paradoxalement s’avérer poignante. Sans jamais les stigmatiser d’aucune façon, le réalisateur iranien s’emploie au contraire à comprendre la manière dont chacun doit se confronter aux bouleversements affectifs auxquels ils doivent faire face en posant l’inévitable question de l’abstraction du passé (d’où le titre et ce plan de fin qui, à n’en point douter, fera couler plus d’une larme). Magistralement mis en scène et écrit avec un humanisme débordant, ce coup de maitre n’aurait toutefois as tenu la route sans les prestations irréprochables de Berenice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa mais aussi des enfants qui participent pleinement à la force de ce drame humain tellement juste.
    alain-92
    alain-92

    325 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2013
    Ce dernier film d'Asghar Farhadi offre, une nouvelle fois, une réalisation sobre, intense, humaniste et riche en émotions. Une savante direction d'acteurs, aussi. Le scénario, parfaitement construit, nous entraine dans différentes voies, et nous oblige de patienter avant de se laisser emporter par l'histoire et les personnages. La présentation peut paraitre longue. Elle n'en est que plus riche. Les dialogues sont forts et frappent au bon moment. La photographie et la lumière du film, très étudiées et savamment distillées participent grandement à l'émotion ressentie. Une adolescente et deux enfants plus jeunes sont balancés dans leurs vies au gré de celle des parents. Pauline Burlet et Elyes Aguis sont tout simplement formidables. Bérénice Béjo, est surprenante. La prestation d'Ali Mosaffa m'a profondément bouleversé. Tahar Rahim est tout à fait juste, convaincant et touchant. Le passé d'Asghar Farhadi n'impose rien. Le film distille angoisses et doutes. Savoir ou pouvoir assumer son passé pour mieux vivre le présent. J'ai quitté la salle, abasourdi. Ébloui par l'ensemble du film et le dernier plan tout à fait saisissant. Asghar Farhadi, prouve que d'une histoire, somme toute ordinaire, il est possible de réaliser une œuvre telle que Le Passé, qui restera un grand film français.
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