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max7_13
30 abonnés
156 critiques
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4,5
Publiée le 21 mai 2013
La plongée dans l'univers chaotique de cette famille recomposée est captivant. Le fil de l'histoire se déroule, tenant le spectateur en haleine durant + de deux heures. Seul bémol, la fin qui peut être déroutante.
Encore un excellent film d'Asghar Farhadi, dont l'humanité transpire dans une mise en scène très efficace. On est avec les personnages qui se regardent, qui marchent dans la rue, ou qui se parlent dans un café. Cette proximité de la caméra donne beaucoup de force émotive à l'histoire, que l'on découvre au fur et à mesure. Comme toujours dans son cinéma, il y a des rebondissements qui redonne un intérêt nouveau à ce qui nous est raconté là. Et la pudeur des sentiments, des mots quelquefois à peine soufflés nous atteignent en plein coeur. Tous les acteurs ont leur place. Du plus petit, dont la caméra scrute le regard, aux adultes qui s'affrontent. Le rythme leur laisse chacun une place dans une intrigue qui se joue. Il y a peut-être un rebondissement de trop, qui fait le film un peu plus long, mais le tout nous enchante par sa vitalité et son humanité. Bravo!
Asghar Faradhi s’intéresse aux rapports entre les êtres au sein du couple, de la famille ou avec l’entourage immédiat. Ce sont bien sûr les moments de rupture de nos vies qui retiennent l’attention du réalisateur iranien qui n’a pas son pareil pour faire naître le suspense à partir des situations banales auxquelles chacun d’entre nous a pu être confronté un jour ou l’autre. Pour son sixième film, il s’attarde sur le poids du passé toujours présent qui peut empêcher l’accomplissement d’une relation naissante. Marianne et Samir s’aiment mais malgré leur encore jeune âge, ils sont chacun englué dans leurs précédentes relations qui leur ont laissé outre trois enfants, des blessures mal cicatrisées. Alors que le divorce de Marianne d’avec Ahmad est censé être l’aboutissement de leur amour conjointement au projet d’un mariage et de la naissance d’un enfant, il va servir de révélateur à un passif non soldé de part et d’autre. Asghar Faradhi dont l’humanisme et le goût des gens s’apparentent à ceux d’un Téchiné ou d’un Sautet s’y entend à merveille dans la construction de ses scénarios qu’il rédige lui-même pour faire monter la tension progressivement, tirant tout doucement la pelote de relations devenues inextricables au fur et à mesure que s’y ajoutent des évènements d’abord perturbateurs puis finalement destructeurs. Les héros de Faradhi sont souvent des gens simples, sains et plutôt équilibrés qui se trouvent victimes de l’enchaînement des choses mais aussi de leur difficulté à communiquer. Se parler à cœur ouvert devrait aller de soi au sein d’un couple ou d’une famille et permettrait souvent d’éviter que l’incompréhension s’installe avec son cortège de fantasmes nés des non-dits ou des petits mensonges fabriqués pour ne pas s’expliquer. Marianne et Samir ont oublié comme souvent ce précepte, pris dans le tourbillon de la vie quotidienne qui leur a fait croire que les choses s’arrangeraient toutes seules avec le temps et l’habitude qui progressivement s’installerait. Hors chacun sait bien que les fossés ont plutôt tendance à se creuser qu’à se combler d’eux-mêmes. Il suffira du retour de l’ancien mari le temps d’un week-end pour que tremblent les fondations d’un pacte de vie bâti sur les décombres mal évacués des amours passées. On souffre avec les personnages qui font pourtant tous ce qu’ils peuvent pour se sauver d’un naufrage annoncé. La dernière scène avec cette main qui se referme sur Samir confirme le sentiment qui nous étreint durant tout le film. Les acteurs très engagés auprès de Farhadi sont formidables de vérité avec une mention spéciale à Bérénice Béjo qui s’est précipitée sur cette occasion offerte suite au désistement de Marion Cottillard, de montrer qu’elle pouvait être autre chose que la jolie plante un peu rigolote qui sert quelquefois d’agrément à l’abattage comique de Jean Dujardin dans les films de son époux Michel Hazanavicius . Bien lui en a pris car le Jury du Festival de Cannes 2013 lui a décerné un prix d’interprétation bien mérité.
Oui Le Passé sera sans nul doute l'un des meilleurs films de l'année. Je crois qu'il n y a rien que je n'ai pas aimé dans ce film. Je ne le trouve pas immensément génial mais je le trouve vraiment très bon parce que je trouve que tout est réussi là dedans. J'ai trouvé qu'Asghar Farhadi mettait en place son récit de façon brillante. Il n'explique rien au spectateur, c'est à lui de comprendre progressivement tout ce qu'il se passe, c'est une façon pertinente pour directement l'impliquer et ne pas le laisser passif. Ensuite je trouve que le scénario (on sait qu'il s'agit souvent de la force de son cinéma) est absolument génial parce qu'il part tout le temps quelque part où on ne l'attend pas. Il y a une simplicité dans le cinéma d'Asghar Farhadi pour montrer que personne ne vaut mieux qu'un autre et à la fois que tout le monde fait ce qu'il pense être le mieux pour lui, ce n'est absolument pas une condamnation de l'humain mais plutôt une façon de montrer que tout le monde a ses raisons. Et puis Asghar Farhadi est un directeur d'acteur excellent, Bérénice Béjo n'a pas du tout volé son prix d'interprétation. Et puis bon, c'est vraiment très bien filmé. Un très bon film.
Après le sublime "une séparation" récompensé un peu partout, i enchaîne les drames humains magnifiquement bien écrits et interprétés. B. Béjo ne se laisse pas impressionner par son rôle et justifie ses récentes récompenses. L'intensité du mélodrame est maîtrisé jusqu'à son paroxysme décrivant tous les détails un par un avec beaucoup de talent et de légèreté. Un grand dramaturge venu d'Iran.
Réalisé le réalisateur très réputé Asghar Farhadi (que je découvrais à cette occasion), le Passé mérite amplement l’accueil favorable qu’il a reçu, pour sa justesse, et pour sa profondeur psychologique indéniable. L’intrigue se déroule au sein d’une famille recomposée et multiculturelle, articulée autour du personnage de Bérénice Béjo, qui fait face à plusieurs obstacles : le retour d’Iran de l’ancien mari pour régler ses affaires, le nouveau conjoint en plein drame avec sa précédente épouse, les enfants qui supportent difficilement leur situation familiale, etc… Le film ne tarde pas à devenir passionnant et remarquable d’intelligence, notamment sur le thème du dialogue, avec une mise en scène très sobre, à la française. Impossible de manquer l’excellente performance du trio d’acteurs adultes, qui font face à de jeunes acteurs eux aussi dans le bon ton. Le rythme assez lent rebutera peut-être un certain public, en ce qui me concerne j’ai trouvé le film intense et captivant.
Un film très touchant et génialement mis en scène. Après le génial Une séparation, Asghar Farhadi reprend la caméra pour nous offrir une histoire bouleversante qui vient explorer les ressorts de la culpabilité et des relations humaines. La mise en scène est tout simplement à tomber par terre : chaque plan est signifiant, tout est à sa place, chaque coupe, chaque cadrage, chaque scène est d'une précision diabolique et fait écho à l'histoire et aux relations qui se nouent et se dénouent entre les personnages. Et c'est là que le cinéaste est incroyable : faire un vrai film mis en scène tout en distillant un scénario machiavélique et au suspense incroyable. L'histoire se dévoile donc peu à peu et on ne fait qu'attendre avec angoisse quelle sera la prochaine révélation. Ce processus, assez divin finit malgré tout par être un brin trop poussé et les tiroirs de l'intrigue sont finalement un peu trop nombreux. L'ambiance également est peut-être un peu trop pesante, mais le tout est servi par des acteurs extraordinaires de sincérité, Bérénice Béjo en tête.
Un très bon film, excellement tourné et très bien interprèté y compris par les acteurs enfants. le sujet est relativement banal : un couple se reconstruit sur les décombres de vies précédentes... à part que les conjoints précédents ne sont pas morts, enfin pas tout à fait et pèsent par leur présence ou leur absence sur les relations de chacun avec chacun. Les enfants avec leur espoirs, leurs déceptions, leur culpabilité sont au coeur des interrogations, des disputes, des retournements de situation. Du très bon cinéma qui parle avec brio de la vie de tous les jours en sachant émouvoir et susciter l'attente de ce qui va suivre, dans lequel les personnages ne sont pas binaires, mais complexes, versatiles, tourmentés et à la recherche d'un équilibre inaccessibe. Et c'est fait par un iranien, un grand metteur en scène. Je pense que ce film aura d'une façon ou une autre une récopense au festival de Cannes 2013....en tous cas il le mérite
Très beau film. Les acteurs sont bons et expressifs. La progression du récit et de la tension sont remarquables. Film très noir. Une idée de scénario excellente et superbement exploitée. Impressionnant. Ce réalisateur est diabolique. A quand son prochain film ? On est impatient.
Il pleut, rien ne brille, rien n'est neuf tout est glauque et abîmé. Tout porte le poids du passé. Le Passé est encore là. J'adore Asghar Farhadi dont je revisionne les films sans m'en lasser. Le Passé, ce pourrait être la suite d'une Séparation. Ici, pour moi le jeu des acteurs est tellement criant de vérité (contrairement à certains commentaires lus ici) qu'on se demande si on est bien dans une scène de fiction. Les enfants sont surprenants, le masque de colère dans les yeux du jeune fils, l'ado avec sa voix d'une femme à l'agonie. J'ai adoré. C'est brillant, sobre mais profond, intelligent, et toujours avec des acteurs au sommet. Le retour de cet homme avec son calme, sa voix douce, ses paroles mesurées, je me demande si ce n'est pas une sorte de fantôme, la petite voix qui hanterait les personnages, en particulier de Bérénice Béjo, magnifique, à tous les sens du terme. Vraiment magnifique.
Bravo Monsieur Fahradi, un réalisateur iranien qui vient tourner à Paris sans perdre son âme...... Le film relate une histoire dramatique, un décès "impromptu" auquel sont liés des personnages, dont un venu d'Iran (Ali Mosaffa) ..... La tension est permanente voire graduelle et servi par l'excellente composition de Bérénice Béjo, (bravo en passant à la direction d'acteurs)..... Le scénario est minutieux et mélange avec art, vie courante et dialogues dramatiques... Je ne rentre pas dans les détails du film, mais sachez que les relations humaines sont au centre de cet univers relaté.... L'émotion elle, est une émotion froide, presqu'impersonnelle, car les caractères sont réservés, dans leur monde, coincé dans cette banlieue que rythme le passage énervant des trains...Mais le spectateur peut s'approprier cette émotion, où l'indifférence n'est qu'une façon de vivre parmi tant d'autres.... Ce n'est certes pas le genre de film qui donne le sourire, mais il est une excellente leçon de cinéma sur bien des plans (cadrage, acteurs, rythme, photographie, bande son, rigueur du scénario).... A voir sans aucun doute......
En dehors de son territoire de naissance, le cinéaste A.Farhadi ( " une séparation " ours d'or à Berlin, lui valu la reconnaissance du grand public) n'a tourné que deux films.
" le passé " est l'un deux, réalisé en France et n'a pas eu le même assentiment de la part de la critique professionnelle que ses opus filmés en Iran.
C'est très injuste pour ce film très réussi ( prix d'interprétation à Cannes) qui tient sur ses dialogues et son interprétation formidable.
" le passé " reprend une thématique déjà exploitée par Farhadi : le divorce d'un couple. Parallèlement le cinéaste aborde la problématique des familles recomposées, l'immigration clandestine et l'emploi de sans papiers, le poids de l'interprétation erronée et de la bêtise humaine dans la naissance de certaines difficultés.
Le scénario comporte plusieurs zones d'ombres, laissant le spectateur compléter les manques laissés volontairement.
" le passé " mérite d'être vu plusieurs fois pour en saisir tous ses aspects et m'a semblé au niveau des réalisations persanes du cinéaste décidément doté d'un sacré talent qui en font un des meilleurs auteurs actuels du septième art.
Voici un film pour jours de pluie. On n'a pas oublié le précédent opus du cinéaste iranien, "Une séparation", un film superbement maîtrisé et où la profondeur de l'analyse n'excluait pas l'humour. Est-ce l'effet de la France, championne toutes catégories dans l'art de la morosité, où Asghar Farhadi a choisi de tourner son film? Toujours est-il qu'il filme comme les trois-quarts des cinéastes français, entretenant avec une espèce de délice la grisaille du quotidien pour laquelle il ne propose guère d'échappatoire. Il n'empêche que le film est beau, grave et musical alors que la musique proprement dite en est paradoxalement absente. L'histoire est proche de celle d'"Une séparation", à la différence près que le scénario est encore plus concentré sur quelques personnages, renforçant l'aspect théâtral de l'ensemble. Le divorce est au coeur du film, avec les conséquences qu'il entraîne et les secrets que va mettre au jour Ahmad, appelé de Téhéran par Marie, son ex, pour régler des formalités administratives. La mise en scène est proche de la perfection, avec de splendides mouvements d'appareil aussi discrets qu'efficaces. Quant à l'interprétation, elle ne peut que séduire tant les acteurs et actrices y sont criants de vérité. Au premier rang desquels il faut sans doute citer Tahar Rahim, dont on n'a pas oublié la prestation dans "Le prophète" et qui donne à son personnage ô combien ambigu une profondeur indiscutable, ex aequo avec Ali Mosaffa qui, dans le rôle d'Ahmad, se révèle pleinement convaincant. Côté féminin, nous n'avons pas trouvé en Bérénice Bejo l'interprète idéal qu'a récompensée le jury du Festival de Cannes : trop de démesure dans les scènes d'hystérie et un contraste trop appuyé avec les scènes où la belle Bérénice susurre des mots qu'une ouïe correcte a parfois du mal à saisir. En revanche, une très intéressante prestation d'une jeune actrice sans doute pleine d'avenir, Pauline Burlet. Et n'oublions pas Sabrina Ouazani, révélée par "L'esquive" d'Abdellatif Kechiche et qui parvient à donner un fameux relief à un personnage secondaire. Un mot aussi du petit Elyes Aguis, adorable bambin plein de malice dont on aimerait qu'il poursuivît une carrière dans le septième art.