"Le point de non-retour !?"
Alors qu’il supervise la construction d’un immense barrage hydraulique en Amérique du Sud, Bill Markham (l’excellent Power Boothe), un ingénieur américain, perd son fils Tommy (Charley Boorman), âgé de 7 ans, en pleine jungle amazonienne. Pendant des années, Bill entreprend de vaines recherches. Mais, ce qui fût un tragique fait divers, va alors se transformer en une aventure hors du commun, quand un jeune blanc vivant au milieu des “Invisibles” - une tribu d’Indiens passée maître dans l’art de la dissimulation - aurait été retrouvé. Durant près de deux heures, le spectateur, en immersion totale ne peut qu’être happé par la majesté, la grâce et la pureté de ce monde aussi fragile que fascinant. Tiré d’une histoire vraie ayant eu lieu dans les années 70, en 1972 plus précisément, “La forêt d'émeraude” est adaptée au cinéma par John Boorman en 1985. Le réalisateur de “Délivrance” et d'"Excalibur” ne le savait pas encore à l’époque, mais son magnifique plaidoyer écologique, couplé d’un incroyable parcours initiatique, se verra au fil du temps, précédé d’une aura prophétique. Et au vu des événements tragiques qui se jouent aujourd’hui dans ce poumon vert qu’est la forêt amazonienne, le long-métrage sonne comme un requiem pour les espèces végétales, animales et les peuples qui y sont profanés. Revoir ou découvrir “La forêt d’émeraude” aujourd’hui, dans cette version magnifiée par la haute-définition - belle image et son immersif surtout dans la V.O.S.T - est une expérience absolument nécessaire s’il on veut prendre conscience de la gravité du moment. Nous les occidentaux ou "le peuple des termites" selon Wanadi, le chef des "invisibles", avons-nous franchi le point de non-retour ?